JOAN-FRANCES LINDLEY ► felicity jones

Ven 8 Jan 2016 - 12:49

DUNSTER HOUSE.
Joan est une bonne élève, même excellente. Elle a toujours porté un grand intérêt à ses études. Aujourd'hui en train de finaliser ses études, elle rédige sa thèse pour son doctorat, a effectué des stages à la NASA, au MIT, ses études occupent une place centrale dans sa vie. Si elle s'était toujours refusée à porter cette étiquette rejoignant les Quincy puis les Lowell, elle a grandi. Elle a l'ambition et le savoir d'une vraie Dunster. Elle serait loin d'être dépaysée en rejoignant cette confrérie dont elle comprend et adopte les valeurs.

QUINCY HOUSE.
Joan était Quincy à son arrivée à Harvard. Ce sont eux qui l'ont accueilli à son arrivée et parmi eux qu'elle s'est épanouie pendant les premières années. Ici aussi, elle rejoignait leurs principes et leurs valeurs même si le temps passant, elle s'est éloignée d'eux. Ils restent un groupe qu'elle respecte et qu'elle aime et ça lui plairait autant de rejoindre son ancienne confrérie, même si le temps a passé, au fond elle reste la même Joan qu'à son arrivée et se retrouverait comme à la maison si elle réintégrait les Quincy cette fois-ci aussi.

Ven 8 Jan 2016 - 12:50

Once upon a time

Revenons un instant à la source des choses – mais pas trop. C'est quand même une chose assez incroyable que j'en sois arrivée là tout de même. Rien ne prédestine une fille du fin fond du Vermont à intégrer Harvard aussi facilement que ça l'a été pour moi. Montpelier dans le Vermont c'est 7 855 habitants au recensement de 2010, la plus petite capitale d'Etat de tous les Etats-Unis, et là, parmi ces presque 8 000 habitants il y a la famille Lindley. Je n'ai pas connu une enfance malheureuse, j'étais bien trop petite pour me souffrir de la séparation de mes parents. Je ne me souviens pas trop des nombreuses copines que mon père a pourtant amené à la maison. J'ai un vague souvenir de mes vacances passées à New York chez ma mère, de la naissance de ma demi-sœur. Ils se sont d'ailleurs rapidement remis ensemble, deux ans après. J'ai toujours eu mes deux parents pour me chouchouter. Mon père, plus grand gamin que véritable homme viril, néanmoins cadre dans la finance auprès de la seule grosse entreprise de la ville National Life Group, puis ma mère artiste, professeur à l'école de dessin de Montpelier. Lycée brillant, un an d'avance, à 17 ans je quittais ma ville natale pour rejoindre Harvard, l'université que je souhaitais intégrer depuis que j'avais l'âge de prendre conscience de l'importance des études. Grandir, toute seule, à des centaines de kilomètres de mes parents. Mais je n'étais pas triste, au contraire, ma liberté et mon indépendance m'avait toujours manquées. Je ne gardais pas un souvenir flamboyant de mon lycée, j'étais faite pour l'université. Je m'impliquais rapidement auprès de ma confrérie de l'époque, la Quincy House, je faisais plusieurs voyages humanitaires, je participais à nombres d'événements de l'université. Sept années au sein de cette université que je connaissais sur le bout des doigts avant de la quitter, à la fin d'un semestre pour partir à l'aventure, comme si j'étais arrivée au bout de ce que je devais vivre ici.

Une petite année, 365 misérables jours – enfin 365,25 mais faut bien s'adapter au système humain à qui ça casserait une patte de vivre un 0,25 jour par an, à la place un 29 février tous les quatre ans, et les enfants nés ce jour-là on en parle de leur traumatisme ? Bref, 8760 heures après mon départ, je reposais mes valises à Harvard, ou plutôt Boston. J'avais des raisons aussi valables de revenir que j'en avais de partir. J'étais partie parce que du haut de mes vingt-cinq ans et mes 1,60 mètres, ma maîtrise en poche, j'avais estimé qu'il était temps pour moi de me mettre en disponibilité. Aucunement inquiétée à l'idée que je pourrais ruiner mes chances d'entrer dans un programme de recherches, que j'étais en train de piétiner les lettres de recommandations de mes maîtres de stages de la NASA, me voilà partie jouer les maîtresses d'école en Afghanistan avec Malala avant de réitérer l'expérience au Pérou. Vous voyez, il y a ceux qui reviennent du Pérou après leur lune de miel avec un bel album photo comprenant des vues plus ou moins réussies du Machu Pichu coiffés d'un bonnet péruvien issus de la production de masse et probablement produit à l'autre bout du monde par des petits Pakistanais et puis il y a moi. Une espèce de Madonna dans son genre, moi je ramène un gosse comme souvenir, voilà, un peu encombrant et bruyant mais pour les papouilles et les dessins un peu nazes il n'y a pas mieux. Je revenais et rien n'avait changé à Boston. À part le fait que j'avais un enfant à charge, un deux-pièces-cuisine, j'avais vingt-cinq ans et j'étais divorcée, Harvard avait peiné à me reprendre en son sein pour que je puisse conclure mon doctorat et aspirer à une vie tranquille dans les laboratoires de recherches du MIT ou de la NASA. Malgré un passage par les observatoires du désert d'Atacama au Chili pendant ma petite année sabbatique, l'administration avait froncé les sourcils lorsque j'avais posé mon dossier pour prendre l'année en cours de route. Comme si je n'étais pas capable d'envoyer des hommes sur Mars – ce qui n'avait soit dit en passant aucun intérêt puisqu'on ne peut y développer aucune forme de vie, tu peux aller te coucher Matt Damon. La relativité prenait tout son sens, si le temps m'avait paru bien court à l'autre bout du monde, il semblait pourtant qu'ici tout avait évolué un peu trop vite pour que je m'y adapte.

(Invité)