CELESTINE "SAM" WEASLEY ► elle fanning ♡

CELESTINE ••• C'est compliqué d'être fille unique d'un chef d'entreprise assez réputé et de naître au milieu de tout ça, croyez moi. Surtout quand les deux parents sont dans le boulot. Là, ça devient terrible. Je serai pas née à Rouyn Noranda si ma mère n'était pas non plus passionnée par ces investisseurs qu'il fallait absolument rencontrer et blablabla. Croyez moi, ça rend mal de dire que t'es née au fin fond de la campagne québécoise quand tu parles avec des gens de ton âge issus également de familles bourgeoises. Si mes parents avaient eu des métiers moins prenants, mon père ne serait pas décédé trois ans après ma naissance dans un accident de chantier. Ma mère n'aurait pas eu cette pression de dingue sur les épaules, car bien sûr, déléguer, même pas en rêve hein.

Mes origines ? Canadiennes. J'ai uniquement un nom qui sonne bien français car mes parents sont des géologues, voilà.. La célestine est une espèce minérale composée de sulfate naturel de strontium de formule SrSO4 avec des traces de Ba, Ca. Il s'agit d'un minéral relativement abondant, typique des évaporites, mais aussi des milieux hydrothermaux.. Donc bon. Mon nom n'a pas une origine forcément fameuse voyez vous. Je me suis jamais plaint de mon prénom pourtant, je l'ai toujours trouvé unique, un peu rétro dans son genre. Aimant beaucoup la saga harry potter, je suis plus que ravie de porter le nom des weasley même si bon, on va pas se le cacher, j'aurai préféré Malefoy ou bref, une famille de sang pur et pas eux quoi, les miséreux. Mais ils sont gentils et eux, ils ont une vraie dynamique entre les membres de la famille. Car perso, entre ma mère et moi.. déjà, on ne se voyait pas souvent et de deux, j'étais élevée par une femme qui devait m'apprendre à être une dame chic voyez le genre. L'entreprise de mes parents s'est développée à une si grande vitesse que désormais je devais faire honneur à l'image de ma famille. Géniale.

CECE ••• En grandissant, on apprend à forger son caractère. Pour ma part, le fer a été battu de deux façons différentes. Tout d'abord, comment j'ai été formatée. J'ai été élevée pour répondre à certains critères, pour être de bonnes familles. Ainsi, tout comportement incorrect m'horripile, j'y peux rien et je ne pourrais jamais faire véritablement la fête comme une débauchée, c'est pas possible. De plus, on m'a bien fait comprendre les fondements de la société, donc tout ce qui est homo, lgtb etc.. juste non, c'est même pas possible d'aborder le sujet avec moi, vous récolterez que des vomissements. J'ai été éduquée dans l'esprit de l'indépendance, avec un esprit critique, manipulateur, sournois, rancunier, orgueilleux, raciste et hautain. De quoi pouvoir me débrouiller par la suite quand j'aurai repris la société.

Mais ensuite, j'ai appris à me construire moi même et c'est la musique qui m'a permis cela. Le violon m'apaise. Le piano me bouleverse. La guitare me fait parler. La musique m'a aidé à communiquer, avec moi même surtout, pour comprendre qui j'étais, pour pas totalement me perdre sous cette marrée de comportements à apprendre et à assimiler. Désormais, j'ai peut être une attitude entièrement conçue par les grands de ce monde mais ils ne changeront pas mon besoin d'être en constant contact avec mon art, ma musique, mes dessins et mes maquettes. Ca c'est Cece. Sauf qu'on ne la voit pas souvent forcément, elle se cache derrière des grosses façades. De toute façon, si tu montres des choses "sensibles" de toi, t'es vulnérable, donc éliminée. Ca sert à rien, le jeu ne vaut pas la chandelle.

SAM ••• Un jour, on a emménagé à Londres. J'avais l'habitude maintenant de changer. Ma mère voulait que je la suive où qu'elle aille pour ne pas perdre le contact et tant mieux cela dit, même si ça changeait pas grand chose. J'étais rarement plus de deux ans dans le même établissement scolaire. Mais Londres c'était une première. Tout comme le fait d'avoir un beau père et un frère, moi qui étais habituée à n'avoir aucune vraie présence masculine autour de moi. Ma mère l'aimait j'crois, fin j'en sais. Il rapportait beaucoup d'argent à l'entreprise de la famille donc je suppose que c'est ça qui comptait avant tout pour elle.. sauf que moi, je ne pouvais pas ne pas voir ces traces violacées sur son visage, son air fatiguée, attristée, apeurée. Elle, cette femme si forte et si dominante qui devenait soumise. Je détestais cet homme, je détestais son fils pour être le garçon de cet infâme personnage. Mais c'est lui qui venait me réconforter tous les soirs, c'est lui qui me disait "ca va aller, il va se calmer" sauf que non.

Je refusais qu'on me voit comme la belle fille de ce mec, alors je changeais mon prénom pour que personne fasse le lien entre nous. Sam. Ma nouvelle identité. Les gens de Londres me connaissent sous ce pseudonyme et je me suis habituée à me faire appeler de cette manière. C'est une façon de revivre en dehors de la vie que j'avais eu jusqu'à présent. J'avais 16-17 ans, c'est l'âge d'or comme on dit. Les premières expériences, être adulte sans les responsabilités, s'amuser. Y avait ce jeune homme, ce beau ténébreux, si gentil et si.. naturel avec moi. Antwan qu'il s'appelait. Il était gentil.. un premier amour en quelques sortes. Il était le cousin d'une amie à moi alors on avait pour habitude de se voir de temps en temps tous les trois, puis au fil du temps tous les deux.. Je sais pas vraiment ce que j'éprouvais pour lui, tout ce que je savais c'était que les sentiments c'était pour les faibles. Je n'aurai le droit qu'à un mariage arrangé comme le veut la société donc c'était qu'une perte de temps que de traîner avec lui vous voyez.

Y a eu ce soir là, tous les deux, au bar, en train de sourire, de regarder, de flirter comme tous les jours. C'était presque devenu un jeu, une habitude même. J'avais pendant un instant détaché mon regard de celui du ténébreux pour regarder les gens autour de nous et c'était là que tout avait basculé. J'avais remarqué mon beau père, ivre. Toute la haine que j'avais en lui remontait alors d'un coup et un plan s'était dessiné dans mon cerveau. Bancal mais il ferait l'affaire. Je finis par embrasser Antwan, dans l'unique but de le faire reculer, qu'il se cogne contre un mec qui renverserait sa bière sur un autre ivre et qu'une bagarre s'enclenche. Pour que mon beau père prenne cher. J'avais utilisé délibérément Antwan alors que j'm'en pensais pas capable. Je l'avais fait puis je lui avais lancé un dernier regard avant de disparaître à tout jamais de sa vie, déménageant pour Madrid le lendemain.

HARVARD ••• Harvard avait depuis toujours été mon but ultime et le jour du passage des SATs j'étais vraiment beaucoup trop stressée. J'ai cru l'avoir loupé.. jusqu'à que je recois cette lettre qui me disait que je pouvais en gros dès maintenant préparer mes affaires pour rejoindre l'université. Ce fut l'un des plus beaux jours de ma vie, comme si j'avais reçu une lettre pour aller à Poudlard quoi. Mon cursus était déjà tout choisi. L'architecture. Evidemment. Cela me passionnait depuis ma plus tendre enfance et pour une fille d'ingénieurs, si je voulais apporter ma pierre à l'édifice de notre entreprise, c'était par cette voie que je serai la plus innovante. Je n'abandonnais toutefois pas l'art avec le dessin pour m'exprimer et j'avais gardé dans mes valises mes instruments. De quoi rester dans mon monde.