I still love you (jared)

Mon départ pour l’Écosse avait été soudain. J'étais partie sans rien dire, j'avais sauté dans l'avion et une fois là-bas, je n'avais pas eu une minute à moi pour communiquer avec mes amis. Sauf avec mon père, il m'avait soutenu à distance. Ma mère était décédée et j'avais pris mon temps avant de revenir sur Cambridge. C'était difficile parce qu'en rentrant "à la maison", j'avais l'impression de perdre ma vraie maison, mon pays natale. J'avais l'impression que désormais plus rien ne me rattachait à mon pays et à mes origines. Comme si je perdais une partie de moi. Mais, il ne fallait pas que je pense à tout ça, il ne fallait pas que je me laisse abattre. C'est pourquoi ce soir, j'étais sortie de ma chambre étudiante à la Cabot house pour me retrouver sur le pas de la porte de l'appartement de mon meilleur ami. Je ne sais pas comment il allait prendre mon absence de quelques mois, j'espérais au moins qu'il allait comprendre. J'inspirais profondément avant de toquer à la porte, attendant qu'il vienne m'ouvrir.

Le début d'année lui semble bien morose. C'est bien simple pour lui les fêtes de fin d'années ont été plutôt studieuses et pas très... festives. L'ennui le gagne souvent et d'autant plus depuis le départ d'Arwen. La Jolie Blonde ne donne plus de nouvelles depuis un paquet de semaines maintenant et Jared se surprend à être inquiet plus que de raison lui qui avait pourtant promis de ne plus s'attacher à qui que ce soit. Il semble qu'il ne soit pas doué pour les promesses qu'il se fait à lui-même. C'est justement à cet instant que plusieurs coups se font entendre à la porte. Le Quincy se dirige vers l'entrée et ouvre la porte sur la silhouette d'Arwen. Ses prunelles s'écarquillent à la vue de l'objet de ses pensées. Il ne réfléchit pas vraiment et l'enlace, sa bouche se rapprochant de son oreille. « Tu as un super pouvoir ou quoi ? Je pensais justement à toi. » En réalité non, puisque c'était loin d'être la première fois que ses pensées évoquaient la jeune femme. La main masculine attrape la Frêle pour lui permettre d'entrer. La porte se referme aussitôt derrière elle, comme de peur de la voir de nouveau s'échapper. « Où étais-tu passé ? » lui demande-t-il avec plus de rudesse dans la voix qu'il n'aurait souhaité. Parce que voilà, ça fait toujours mal de se sentir attaché.

Deux mois d'absence. Pas une seule minute à moi. Bien sûr, j'avais pensé à mon meilleur ami et au fait que je partais sans rien lui dire. Mais, les circonstances avaient faite que je n'avais réellement pas eu envie d'en parler. Désormais, j'étais de retour et me rendre chez mon meilleur ami avait été l'une des premières choses que j'avais décidé de faire. Je me retrouvais alors sur le pas de la porte de son appartement et mon regard se perdait dans le sien à la seconde où il avait ouvert la porte d'entrée. Ce fut de courte durée puisqu'à ma surprise, il me prit dans ses bras. Rien de mieux que le réconfort de mon meilleur ami. Je me laissais aller dans cette étreinte, le serrant fort contre moi, me ressourçant rapidement. Cela faisait un bien fou. « Tu as un super pouvoir ou quoi ? Je pensais justement à toi. » Je souriais faiblement, heureuse et rassurée de savoir que mon Jared pensait toujours à moi. Je suis sa meilleure amie, mais il aurait pu se poser aucune question. J'entrais pratiquement de force dans l'appartement, la porte se referma et je remarquais alors que le jeune homme était peut-être plus angoissé que je ne le pensais. « Où étais-tu passé ? » Sa façon de chercher mon regard et sa question me désarçonna quelques instants. « J'étais rentrée au pays... » commençais-je. Il pouvait le remarquer à mon accent écossais qui ressortait plus que jamais. « Je... J'ai... Ma mère est morte » dis-je finalement en déglutissant.

Dire qu'il s'était inquiété n'était pas utile. Arwen ne disparaissait pas sans raison. Depuis toutes ces années, il avait appris à la connaître et même si il lui en avait un peu voulu de ne pas donner de nouvelles, il s'était persuadé qu'il y avait une raison au silence de sa meilleure amie. A observer ses traits, il n'en était que davantage convaincu. Une légère grimace ternit les traits du Quincy lorsqu'elle évoque le pays. Leur pays. Des racines en commun mais depuis longtemps déniées pour le Brun. Sa terre natale lui rappelle bien trop de douleurs, de choses qu'il n'a plus, à commencer par ses parents. « Je suis désolé. » dit-il face à la mauvaise nouvelle. Ses billes perdent de leur lueur car il compatit plus que jamais. Il ne connaît que trop bien cette souffrance. « C'est bien que tu sois restée auprès d'elle. » La rudesse de l'accent ressortait également au travers de sa propre voix, à entendre son amie l'adopter de nouveau entraînait son esprit dans des recoins qu'il s'efforçait d'éviter. Il l'enlace une nouvelle fois. Jared est si peu tactile mais avec des personnes comme elle, c'est naturel. « Viens. » dit-il doucement. Il l'emmène jusque dans sa chambre parce que la colocation ne permet pas toujours la tranquillité d'une intimité. Il sort de son placard une boîte de chocolat. « sers-toi. » dit-il avec un petit sourire. Pourquoi veut-il la gaver chaque fois ? Sans doute parce que les mots lui manquent. « Tu m'as manqué. C'était pas pareil sans toi. » Triste. Sans lueur aucune. Et morne surtout. Les mots ont surgit de sa bouche sans même qu'il ne s'y attende. L'aveu était fait.

Je ne pouvais pas revenir sans aller rendre visite à mon meilleur ami, Jared. Je lui devais bien cela après être partie durant deux mois sans donner aucune nouvelle. Puis, j'avais sacrement envie de le revoir, il me manquait mine de rien. Il était la seule et l'unique personne avec qui je me sentais proche. Il était une personne importante, mon pilier. Je savais que je pouvais lui parler de mes problèmes, du pourquoi j'étais rentrée au pays. C'est d'ailleurs ce que je faisais quand il commença à me poser des questions. Puis, mon accent écossais ne pouvait qu'aller en ma faveur. « Je suis désolé. » Je pinçais mes lèvres d'un air désolé moi aussi. Désolée de lui annoncer cette nouvelle de cette manière. J'voulais pas l'embêter avec tout ça. C'était mes histoires, pas les siennes. « C'est bien que tu sois restée auprès d'elle. » Je lâchais un soupir triste avant de parler enfin. « Ouais... Mais ce n'était pas facile... » Malgré la situation, je ne pouvais pas m'empêcher en entendant son accent naturel ressortir. Ma main passait sur sa joue avant de me réfugier une nouvelle fois dans ses bras. Le paradis. « Viens. » dit-il doucement en m'entrainant dans sa chambre. Je m’asseyais directement sur le bout du lit. Je me rendais compte que je n'avais jamais mis les pieds dans cette pièce. J'veux dire, j'suis déjà venue dans son appartement, mais sa chambre... jamais. « sers-toi. » J'attrapais la boîte de chocolat avec un faible sourire sur les lèvres. Je ne pouvais pas refuser un peu de nourriture, surtout du chocolat. « Tu m'as manqué. C'était pas pareil sans toi. » Je faisais une petite grimace, repoussant soudainement la boîte de chocolat pour attraper le bas du t-shirt de Jared. De cette manière, je l'attirais à moi. « Tu m'as manqué aussi. Je suis désolée d'être partie sans rien dire... Je n'ai pas arrêté de penser à toi... J'aurais dû te dire où j'étais partie, le pourquoi du comment... » me confiais-je doucement. « Fais-moi un câlin. J'en ai besoin.. » Voilà deux mois que je m'étais mise de côté et là, j'avais besoin d'un peu de tendresse. « Qu'est-ce qu'il s'est passé pour toi pendant mon absence ? » Il pouvait s'en passer des choses en deux mois.

Elle était désolée qu'il soit désolé. Et il ne savait pas trop quoi dire mais elle comprenait qu'il compatissait. C'était ça aussi l'amitié, pouvoir parfois se passer de mots. Aussi la Quincy avait-il réagit en voulant gaver sa meilleure amie de sucreries, maigre consolation certes mais symbolique du réconfort qu'il souhaitait lui apporter. Il se sentit immédiatement plus à l'aise lorsqu'ils retrouvèrent l'intimité de sa chambre et qu'elle commença à parler. La voir en face de lui l'aidait à prendre conscience du manque qu'elle avait crée. « Je pense que tu as fait comme tu as pu à ce moment là, ne sois pas désolée. » Même si il avait été blessé certes, il comprenait à présent la raison de son silence. Docile, le jeune homme s'exécute et prend la Cabot entre ses bras, d'un mouvement doux mais puissant il l'allonge sur le lit tout en l'enlaçant, si bien que les deux se retrouvent sur le côté face à face. Cette pirouette arrache un léger rire au Brun qui laisse remonter sa main entre les cheveux dorés de son amie. Ce qu'il s'est passé. Rien et tout. Retour à la case départ dirons-nous. « Pas grand chose, j'ai surtout bossé. » dit-il d'un ton sérieux. Puis voyant le regard insistant d'Arwen, il continue, il est sérieux certes mais pas autiste non plus. « J'ai revu Lilia, elle est à Harvard aussi. Et j'ai embrassé Marin, je lui avais même fixé rencard et elle n'est pas venue. » Son regard se baisse. « Le karma me pousse à être studieux tu vois. » Retrouver son premier avait été déconcertant mais réparateur, quant à Marin, Jared se disait que ce n'était pas plus mal finalement, cette fille avait trop d'emprise sur lui et le distrayait de l'objectif qu'il s'était fixé.

« Je pense que tu as fait comme tu as pu à ce moment là, ne sois pas désolée. » Il est certain que je n'avais pas vraiment pu faire autrement. Ma mère était malade, j'avais décidé de partir aussitôt pour la rejoindre. L'accompagner, je ne pouvais pas faire autrement. Je m'en serais voulu toute ma vie de ne pas avoir été là. J'étais soulagée que mon meilleur ami me comprenne. Je lui demandais finalement un câlin, j'en avais besoin et c'était aussi un moyen de rattraper les deux mois de retard. Il m'avait terriblement manqué. Je poussais néanmoins un petit cri de surprise quand Jared m'attrapait, riant au passage. Je me retrouvais allongée sur son lit, nous étions face à face et mes boucles blondes s'étaient éparpillées un peu partout sur le drap. Finalement, bien vite domptés par la main du jeune homme. Je ne pus m'empêcher de faire ma curieuse, je voulais savoir ce qu'il avait fait en mon absence. « Pas grand chose, j'ai surtout bossé. » Je fronçais les sourcils en le regardant encore. Je doute qu'il n'ait que travaillé ses cours. « J'ai revu Lilia, elle est à Harvard aussi. Et j'ai embrassé Marin, je lui avais même fixé rencard et elle n'est pas venue. » Je suis une mauvaise meilleure amie que d'être soulagée que la jeune femme ne se soit pas rendu au rencard ? Je détestais le savoir dans les bras d'une femme. Alors imaginez deux femmes. Je perdais rapidement mon sourire avant de froncer les sourcils en le regardant. « Le karma me pousse à être studieux tu vois. » - « Je vois surtout que tu t'es bien amusé... » Je n'aimais vraiment pas ne savoir avec une femme. C'était assez inexplicable comme sentiment, mais c'était comme ça et je savais qu'il ressentait lui aussi ce sentiment à mon égard. Je retirais sa main de mes cheveux avant de m'assoir à nouveau pour quitter son regard, lui tourner le dos. Je reprenais finalement la boîte de chocolats, ayant finalement envie d'un peu de réconfort.