appel d'asia à leo

Ta sensibilité était piqué au vif, un fait rare important à souligner. Ta carapace s'était brisé à l'instant même où ce jeune homme avait décroché. Tu te retrouvais mise à nue comme si on venait de te déshabiller. Ton armure rigide et froide s'était effondrée tel un château de cartes. Tu ne rêvais pas trop et savait pertinemment que cet appel n'était pas un cadeau tombé du ciel, que ce n'est pas lui qui allait faire disparaître la misère qui t'enveloppait. C'était avec franchise qu'il t'avouait cela." C'était trop beau pour être vrai de toute façon. Je ne crois pas à ces choses là. " Trop terre à terre certainement." Asia. Oui comme le continent, vous pouvez le dire. "

Que pouvait bien faire Leo ? C'était pas lui qui allait lui ramener l'interlocuteur que souhaitait la jeune femme au bout du fil. Il préfère clairement dire qu'à part lui tenir la conversation, il n'allait pas l'aider à retrouver qui que ce soit ou à se sentir mieux. « Vous appeliez souvent ? » demanda-t-il un peu curieux de savoir pourquoi elle appelait, mais n'osant pas demander directement. Il sourit. « C'est un joli prénom, peu commun au moins. Moi c'est Leo. »

T'ouvrir aux inconnus n'était pas ton fort, loin de là, surtout que tu n'es pas douée pour montrer tes bons côtés. Mais le ton de sa voix était rassurant. Ce n'était pas de la pitié qui ressortait de ses paroles, mais plutôt une volonté de ne pas t'effrayer. Il ne te devait rien et pourtant il ne t'avait pas raccroché au nez. Et tu étais étonnée par ce comportement altruiste que de t'écouter alors que tu lui faisais peut être perdre ton temps." De temps en temps seulement, quand je ressentais le besoin de parler comme aujourd'hui. " C'était une habitude bizarre mais une thérapie qui te faisait du bien." Leo ? Ce n'est pas très américain comme prénom, ou je me trompe ? "

Il écoutait toujours la jeune femme à l'autre bout du fil, il s'était même assis confortablement comme si l'appel allait se prolonger, presque désolé d'enlever à l'inconnue l'occasion de se confier. « Et bien vous pourriez toujours appeler, je suis un peu plus bavard qu'un répondeur. » Il sourit, ça sent les études de psycho tout ça. « Ma mère est mexicaine, ça vient sûrement de là . »

Tu te demandais bien quelle force te poussait à parler à inconnu, pourquoi tu lui accordais sa confiance alors qu'il était peut être en train de se foutre ouvertement de ta gueule et non de t'offrir une certaine compassion. Mais aujourd'hui, tu ne cherchais pas à comprendre. De toute manière, c'était un gars parmi des milliers, tu ne risquerais pas de le croiser au café du coin demain matin." Je ne suis pas toujours de très bonne compagnie donc vous allez regretter d'avoir dit ça. " Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit." Mexicain, ça va c'est des bons gênes, vous avez été gâtés par la nature "

Leo sourit, la conversation semblait se détendre et il rit doucement à la remarque de l'inconnue au bout du fil. Finalement, c'était pas si mal, un prénom, un numéro de téléphone, il pensait qu'elle ne pouvait trouver meilleur confident. C'était pas lui qui aller la juger. « A ce moment-là je n'aurais qu'à passer votre numéro en indésirable. » dit-il sur un ton espiègle avant de rire plus franchement. « C'est un peu facile d'en juger vous ne m'avez jamais vu il me semble. »

Tu semblais être plus détendue comme si le contre coup était passé. En même temps tu devais te faire une raison, tu n'aurais jamais pu appeler éternellement ce numéro quand bien même tu aurais prié de toutes tes forces pour que ce soit le cas, et ce même si tu es une mauvaise chrétienne." Je ne pourrais pas vous empêcher de le faire. " Tu détestes qu'on te fasse des crasses mais de là à poursuivre un gars qui a bloqué ton numéro quand même pas." Qu'est ce qui vous ne fait pas croire que je suis une stalkeuse, que ce coup de téléphone était prémédité et donc que je vous espionne à ce moment précis. " Voilà ce que ça donne d'être passionnée par le cinéma. Chaque instant de vie devient un scénario à tes yeux.

L'idée était assez flippante, en tout cas le genre de situation qui inquiéterait assez Leo. Le coup de la folle à lier qui le poursuit lui faisait plus peur que ça l'excitait. Mais la jeune femme déconnait et l'étudiant se mit à rire avant de répondre. « Dans ce cas je risque de bloquer ce numéro aussi. » Il garda un temps de silence. « Enfin je pense pas que ce soit le cas de toute façon même si ça serait justifié. » Halberstam était sur de lui, peu importe la situation voyez-vous.

Bien évidemment que cette histoire d'harceleuse était tout droit sorti de ton imagination. Tu n'as pas de temps à perdre pour cette connerie et tu n'aurais aucun bénéfice à tirer de ce jeune homme qui a "volé" le numéro de téléphone de Connor." Je vous rassure c'est pas mon genre. J'ai bien des défauts mais pas celui-ci d'être une folle psychopathe. " Quand tu auras atteint ce niveau, il faudra s'inquiéter." Cela dit, je trouve que vous faites un peu trop facilement confiance aux gens. "

Leo prit quelques secondes de réflexion après la remarque de la jeune femme, finalement il lui répondit après un petit soupir. « J'ai pas grand chose à perdre, non ? Je ne pense pas que vous puissiez me faire grand mal. » Après cela, il constata simplement que l'appel se prolongeait et qu'il n'avait pourtant pas plus envie que ça de raccrocher.