be my bestfriend one more time (matthéo)

J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vu. Que mon regard n’avait pas croisé le sien, et que je n’avais pas pu profiter de son sourire. Il me manquait, il me manquait sincèrement. Mais j’avais aussi cette impression d’être une personne indigne. Une amie indigne. Je n’avais pas pris de ses nouvelles pendant presque un an et aujourd’hui j’ai appris qu’il avait eu un accident ainsi qu’une perte de mémoire. Ca en foutait un coup sur le moral mine de rien. Nous avions longuement parlés par textos et aujourd’hui c‘est lui que j’attendais. Une écharpe de couleur vivre autour du cou, des gants, des gros collants et des vêtements d’hiver et me voilà parer pour affronter cette froide journée. Je laissais mes prunelles émeraude parcourir les environs, dans l’espoir de pouvoir le croiser assez rapidement. Mordant ma lèvre inférieure, je baissais mon regard vers mes doigts bien protégés du froid. Tic, tac. Les minutes semblaient interminables. Tic, tac. Je commençais à avoir cette impression dans le ventre. Est-ce qu’il allait me reconnaître moi qui avait eu tendance à me laisser couler dans une vie de débauche ? Tic, tac. Il vaut mieux que je m’en aille avant qu’il ne me voit. Enfonçant mon bonnet sur mon crâne, je tournais les talons prête à partir.

La magie de Noël ! Cette même magie de tous les pardons, plus rien ne peut nous faire peur, plus rien ne pouvait venir tenir le sourire et la joie de cette fête sur mon visage. En Angleterre déjà cela été un rite, une période de l'année, peut être même la seule où le monde s'arrêtait de tourner, comme un moment unique qui pouvait suspendre le temps. Les cadeaux partout dans la hotte du Père Noël, je me baladais déjà depuis quelques minutes à travers le marché de Noël, ,j'avais déjà repéré du chocolat chaud, des pommes d'amour et tout ce qui était propice pour s'en mettre pleins les doigts et les papilles. Le temps passait bien trop vite, qu'en regardant ma montre je voyais déjà que Lyson devait m'attendre depuis plus de dix minutes, accélérant le pas, je partais en direction inverse, cherchant son regard émeraude de mes souvenirs et sa chevelure dorée. Un, deux, la voilà en face de moi. Elle semblait prendre ses jambes à son cou, mais elle ne pouvait plus passer, devant mon imposant corps. Tu partais ? Tu me fuyais ?

Ouais je pouvais carrément dire que j’étais terrifiée, morte de trouille à l’idée de le revoir. Ca faisait des mois et des mois que nous ne nous étions pas vus, et j’ignorais comment il allait réagir, et même comment j’allais réagir moi-même. Alors que je commençais à tourner les talons, mon regard se posa sur lui alors que je failli le percuter. « Fuir ? Moi ? Oh non. Bien sur que non. » Je grimaçais légèrement, à croire que je n’arrivais pas du tout à lui mentir. « Bon d’accord, j’étais entrain de fuir. » Et voilà, à croire que je perdais tout mes moyens devant mon ancien meilleur ami d’enfance. Pourtant avant tout était si simple, aujourd’hui j’ai l’impression que lorsque je parle aux personnes que j’ai toujours connus, je finis par parler à des inconnus.