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Sing me to sleep. ~ Carlisle

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Sing me to sleep.
Carlisle & Amanda
Sing me to sleep and then leave me alone. Don't try to wake me in the morning 'cause I will be gone. Don't feel bad for me I want you to know, deep in the cell of my heart I will feel so glad to go. ▬ Emily Browning ▬ Dix janvier deux mille seize

« Amanda, il faut que tu reviennes à Oslo. Ton père… Il est arrivé quelque chose à ton père. Il… Oh mon Dieu… Rappelle-moi dès que tu peux. »

Les tremblements de cette personne pouvaient se ressentir au travers de sa voix emplie d’un ton mélancolique et alerté. Quelques mots qui arrachaient l’interrogation dictés sur ce répondeur. La voix était féminine et familière, il semblait s’agir de sa tante. L’entendre était devenu presque rare et si ce jour-là il était question d’un message vocal, la raison de cet appel devait certainement être d’une extrême importance. Cela avait inquiété la jeune femme qui avait suivi son ordre à la lettre, appelant sa tante oubliée dès que cela fut possible pour elle. Amanda s’était attendue à toutes les situations possibles et la mort ne lui avait pas échappée, évocateur de souvenirs douloureux.
Sa tante, aussi dévastée fut-elle, annonça d’une manière plutôt crue la disparition de son père. Les mots « pendu » et « mort » avaient résonnés et ce fut l’écroulement de toute sa vie que la jeune femme ressenti.

Durant quarante-huit heures Amanda se dégorgeait, de ses larmes, de sa tristesse, son mépris, sa douleur… Ne sachant que faire ni comment agir. Elle fut complètement perdue, déboussolée. Elle avait été abandonnée par la dernière personne pour qui elle comptait et qui comptait pour elle. L’étudiante avait longtemps essayé d’effacer le fait qu’un jour elle fut orpheline et jamais elle n’arriva à se défaire de cette image pénible. Cette annonce, aussi éphémère avait-elle put être, déclencha en elle cette douleur insoutenable et pour la seconde fois, elle se retrouvait de nouveau orpheline. C’était un questionnement immuable qui commençait à se tramer dans son esprit tourmenté par la violence des faits. Pourquoi l’avait-il abandonnée ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ?

La jeune femme n’avait aucune envie de prendre l’avion pour retrouver son père dans une boîte faite de chêne et encerclée de roses rouges. Cette simple image lui provoquait la nausée et remplissait son corps de dizaine de millions de petites boules de chair, faisant frissonner la courbe de son échine. Les larmes coulaient à flot et l’incertitude gagnait son opinion. Que restait-il sur cette terre qui puisse redonner courage et sourire à cette pauvre âme torturée par les événements tragiques que lui offrait la vie ? Rien. C’en était la conclusion qu’elle s’était donnée. Rien n’aurait pu sauver son cœur déjà martyrisé au paroxysme du possible.

La jeune femme s’était enfermée, avait éteint son téléphone et avait fermés les rideaux. Elle vivait dans une quasi obscurité et ne s’alimentait même plus, son estomac ne réclamant que le rejet et la nausée. Amanda était coupée du monde et vivait dans le plus parfait des silences abrupts.
La douleur physique n’était rien face à la souffrance psychique et Amanda s’était convaincue au fil des années qu’elle pouvait surmonter cette dernière. Ce fut le cas en essayant petit à petit de se réadapter à la vie normale, à la vie simple d’une étudiante sans histoires… Mais cette fois, c’était différent, elle savait qu’elle ne s’en relèverait pas.



Une sensation pénible détenait mon corps, je le sentais ankylosé, douloureux et faible. Je voulais ouvrir les yeux mais la lumière bien trop présente me l’empêchait. Mes oreilles sifflaient, c’était désagréable mais je pouvais entendre des voix et des sons électroniques tout autour de moi. Cela me donnait mal à la tête. J’essayai de mener une réflexion tant bien que mal, mon cerveau n’émettait presqu’aucune information et j’avais l’impression étrange de me retrouver dans un rêve laborieux.  
Des images me revinrent en mémoire et m’indiquaient immédiatement ce qu’il s’était produit la vieille ou l’avant-veille, je ne savais plus.


Le corps nu, elle se retrouva dans une baignoire vide. Laissant couler l’eau glacée sur son avant-bras, la jeune femme détenait dans sa main droite une lame de rasoir aiguisée pour l’occasion. L’intégrité de ses membres tremblait sous l’émotion, la peur, l’angoisse et la douleur. La décision qu’elle venait de prendre était la bonne, elle en était certaine. Son existence n’apportait rien à personne et personne n’apportait rien à son existence, alors peu importe la douleur que cela devait lui infliger, elle voulait le faire. Elle avait ingurgité une heure ou deux plus tôt quelques aspirines, sachant qu’elles avaient la propriété de fluidifier le sang. Il était indéniable qu’elle ne voulait en aucun cas se rater et la détermination était telle qu’elle découpa, dessina et trancha sa peau le plus profondément dont elle était capable, verticalement, horizontalement, de toutes les manières possibles. Elle serrait les dents, c’était douloureux mais la jeune femme se sentait délivrée d’un mal certain. Son poignet droit eut le droit au même traitement et lorsqu’elle eut terminé, le bain fut assez rempli pour la couvrir presque entièrement. La blonde se cala contre l’émail et ferma ses yeux, la respiration haletante et le cœur frappant désagréablement dans sa poitrine. La peur l’envahissait indéniablement, une boule s’était formée au fond de sa gorge et ses entrailles se tordaient, provoquant une géhenne incommensurable. Elle avala sa salive plusieurs fois et s’enfonça un peu plus dans le bain, sentant bientôt sa tête tournoyer.

J’ouvris les yeux difficilement, clignant plusieurs fois des paupières avant d’observer fixement le plafond. Des néons m’éblouissaient et me forçaient à tourner la tête vers la droite. Mon bras était tendu et je vis une perfusion y raccordée. Je commençais à sangloter, j’avais compris que mon coup n’avait pas fonctionné et que j’étais toujours ce boulet sur cette Terre. La souffrance était encore pire qu’avant, je me sentais faible, triste et fatiguée. Comment allais-je pouvoir me remettre de tout cela ? J’en étais strictement incapable et je n’avais qu’une seule envie ; recommencer pour pouvoir cette fois-ci en finir réellement. J’observais ce qui m’entourait avec les yeux mi-clos, les machines auxquelles j’étais reliée bipaient sans cesse et balayant la pièce du regard, comme je le pouvais, j’entrevus un homme brun et son visage me fut familier. La surprise me prit de court, il s’agissait de Carlisle, le jeune homme que j’avais  rencontré un mois plus tôt… Que faisait-il ici ? Etait-ce lui qui m’avait retrouvée ? Des dizaines de questions défilèrent dans mon esprit tandis que mes yeux se refermèrent machinalement, essayant de croire qu’une illusion était possible. Les paupières toujours lourdes, mon regard se rouvrit et se reposa automatiquement sur le jeune homme. J’essayais de parler mais aucun son ne sortit immédiatement de ma bouche, ma gorge était sèche et serrée. J’avalais de nouveau ma salive et me concentrant un peu plus, je réessayais.
« Carl-Carlisle… » Dis-je de manière très affaiblie. Même quelques paroles étaient difficiles à sortir. « Que fais-tu … Ici ? » continuai-je sans m’efforcer plus. J’essayai de ne pas bouger, le corps trop endoloris pour cela et plongeai toujours autant mes yeux embrumés dans ceux du jeune homme…




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Ennui et solitude. Tels étaient les mots qui caractérisaient le mieux cette période charnière qui précédait le début imminent de ses premiers cours et suivait de peu les fêtes de fin d’année, les premières passées hors de sa terre natale et loin de sa famille adoptive. Cette période de fêtes avait toujours éveillé en Carlisle une sorte de mélancolie durant laquelle de vieux souvenirs de son passé rejaillissaient, principalement le dernier Noël passé avec ses parents il y a 26 ans de ça, si loin et pourtant si proche… Malgré ça, les fêtes de fin d’année avaient conservé un caractère sacré à ses yeux et il mettait un point d’honneur à les fêter dignement en rendant hommage à ses proches et aux êtres qui lui sont chers.

Nous étions à présent le 10 janvier et il était plus d’une heure du matin. Dans quelques jours, un nouveau tournant de sa vie se marquerait, cette année serait celle d’un des plus grands changements dans sa vie, ses premiers cours en tant que Professeur de Psychologie dans la plus prestigieuse Université du monde allaient débuter. Malgré tout, Carlisle se trouvait au Massachussetts General Hospital pour clôturer des recherches et relire quelques dossiers au calme, incapable de tomber dans les bras de Morphée et trouvant le temps cruellement long, à son domicile.

Cet instant de tranquillité lui permettait également de réaliser une petite rétrospective des évènements marquants qui s’étaient produits depuis son arrivée Boston. Tout semblait lui réussir : sa propre équipe de recherche, des fonds quasiment illimités afin d’établir un protocole d’analyse de la menace et un statut particulier qui lui était conféré par le programme gouvernemental auquel il appartenait à présent. Cependant, étrangement, il se souvint surtout de sa petite soirée passée incognito à l’inauguration de l’Ivy League et des personnes qu’il avait pu y rencontrer. L’une d’elle ferait partie de ses élèves d’ici peu et une étrange sensation l’envahit à cette pensée…

Perdu entre son travail et ses pensées, la sonnerie du téléphone de son bureau le sortit brutalement de sa torpeur. Qui pouvait bien le contacter à une heure pareille ? Seul le personnel hospitalier était au courant de sa présence, il ne pouvait donc s’agir que d’une urgence ou d’un cas particulier. La réponse tomba comme un couperet : une de ses élèves avait tenté de mettre fin à ses jours et se trouvait dans un état grave, bien que stable. Après quelques instants de silence, Carlisle reprit ses esprits et demanda plus d’informations à son interlocutrice, un seconde onde de choc lui traversa le corps. Il s’agissait d’Amanda…

Cette jeune fille douce et charmante rencontrée un mois plus tôt lui avait semblé torturée par ses histoires d’amour compliquées et son passé mais jamais elle n’avait montré le moindre signe donnant l’impression qu’elle désirait en finir avec la vie. Il lui fallait à tout prix comprendre la raison de ce geste et surtout, l’aider. Sans respecter les procédures habituelles, Carlisle exigea d’assurer seul le suivi Psychologique de la demoiselle. Il allait devoir « tomber le masque » plus tôt qu’espéré mais la situation était grave, rester passif et continuer sa petite vie comme si rien ne s’était passé, n’était pas et ne serait jamais une option.

Méthodiquement, il enfila une des blouses blanches qui lui avaient été remise à son arrivée et se dirigea vers les Urgences afin d’aller au chevet d’Amanda. Le temps lui sembla soudainement s’enfuir à toute vitesse alors qu’il s’approchait de la chambre, la crainte irrationnelle de devoir à nouveau affronter la mort d’une personne familière le perforait tandis que des milliers de questions fusaient dans son esprit. Mais il connaissait les règles à respecter et s’y tiendrait…

A son entrée dans la pièce, bien que très inquiet, il ne put s’empêcher d’être soulagé en remarquant que sa plus grande peur était à présent écartée, la demoiselle était toujours de ce monde, bien qu’étant d’une pâleur atroce, elle avait vraisemblablement perdu énormément de sang… Avec toute la discrétion dont il pouvait faire preuve, Carlisle vint s’asseoir à côté d’Amanda, scrutant son visage fatigué et déformé par des grimaces de douleur. Il était encore trop tôt pour la réveiller et l’interroger. Instinctivement, il replaça délicatement une mèche de ses cheveux rayonnants avant d’entamer la lecture du dossier déposé à son intention par les ambulanciers et le personnel. Les premières analyses mettraient du temps à arriver mais au vu des lacérations présentes sur ses poignets ainsi que le quantité importante de sang perdue, le doute n’était pas permis. Elle avait tout fait pour mettre fin à ses jours, il ne s’agissait pas d’un appel à l’aide mais bien d’un adieu à ce monde.

A présent, il ne pouvait qu’attendre. A nouveau, le temps sembla se jouer de lui, les minutes paraissant à présent durer des heures. Il prît position dans le fauteuil et se contenta de regarder fixement le visage d’Amanda tout en surveillant ses constantes, prêt à y passer des jours si il le fallait. Mais l’attente fut finalement de courte durée. Amanda avait ouvert les yeux, totalement déboussolée, scrutant les éclairages du plafond puis les machines avant d’émettre de lents et douloureux sanglots, comme si le fait d’être en vie était pire que d’avoir échoué en Enfer. Puis vint ce moment fatidique où leurs regards se croisèrent.

Ce qu’il put lire à ce moment dans les yeux embrumés d’Amanda lui glaça le sang l’espace d’un instant. Tant de douleur, de souffrance aussi bien physique que mentale et surtout, la disparition de cette splendide étincelle de vie qui animait autrefois son regard. Elle regrettait sans le moindre doute d’avoir échoué et de ne pas avoir quitté cette terre. Malgré tout, Carlisle se fit violence pour ne pas laisser ses sentiments personnels prendre le dessus. Il avait pris la responsabilité d’assurer à la perfection le suivi Psychologique d’Amanda et ne faillirait pas à sa tâche.

Le premier mot qu’il entendit fut son prénom, prononcé d’une voix faible et éteinte. Vint ensuite l’inévitable question « Que fais-tu ici ? ». Le moment était venu.

« Bonsoir, Amanda. Ne parle pas trop, tu dois être éreintée… »

Articula-t-il difficilement avant de fermer les yeux l’espace d’un instant, serrant le poing et la mâchoire tout en chassant de son esprit toutes les pensées « parasites » qui l’empêchaient de se concentrer pour mener à bien sa tâche. Après une profonde inspiration, il ouvrit de nouveau les yeux et adressa un sourire tendre à la demoiselle, déposant sa main sur la sienne en signe d’apaisement.

« Carlisle Bellamy, professeur de Psychologie à l’Université d’Harvard et Psychothérapeute à mes heures, enchanté de faire à nouveau ta connaissance bien que les circonstances soient un peu… Complexes. »

Dit-il d’une voix douce et chaleureuse, ne décrochant pas un seul instant son regard des pupilles d’Amanda, le contact visuel étant crucial dans une discussion d’une telle importance. L’échec n’était pas une option, il ne devait pas perdre le contact. Si elle refusait sa présence, il devrait passer la main à quelqu’un d’autre et cette idée lui donnait des sueurs froides.

« Je sais que tu te poses des centaines de questions à l’heure actuelle, permets-moi de répondre aux plus essentielles… Il est près de 2h du matin, nous sommes au Massachussetts General et comme tu l’auras remarqué, tu es toujours en vie. »

Cette dernière partie de phrase était dangereuse, extrêmement dangereuse. Mais elle avait de grandes chances de pousser Amanda à évacuer la tristesse contenue en elle et peut-être même ce qui l’avait menée à commettre un tel acte.  Dans tous les cas, il resterait à son chevet pour veiller sur elle autant que nécessaire et gérer au mieux tous les états qu’elle traverserait, quoiqu’il lui en coûte.

« Rien ne t’oblige à me parler, je ne peux qu’imaginer à quel point tu dois être fatiguée et perturbée. Si tu le permets, je resterai à tes côtés un petit moment et lorsque tu auras retrouvé un peu d’énergie… Nous parlerons. »

Dit-il avant même de lui avoir laissé l’occasion de réagir à ses phrases précédentes. Lentement, il sortit un mouchoir en soie de sa poche et vint essuyer les larmes qui avaient envahi les yeux d’Amanda avant de se rasseoir face à elle dans le fauteuil, affichant ce même sourire doux et attentionné qu’il avait eu à son égard un mois plus tôt lors de leur rencontre. Ce moment agréable tournait en boucle dans son esprit afin de l’empêcher de se laisser envahir par des pensées négatives ou désagréables. Il était important qu’il reste doux et calme afin de ne pas accentuer la peine de celle qui était à présent sa « patiente »…

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Je l’écoutais parler, péniblement et d’une manière las tout en essayant de ne pas bouger. Malgré la gentillesse de Carlisle, tout ce qu’il disait sonnait en moi comme une insulte. Il débitait des choses qui m’exaspéraient, comme s’il parvenait à comprendre ce que je pouvais ressentir. Or, c’était faux, il était impossible qu’il puisse connaître les sentiments qui m’habitaient à ce moment-même. Des larmes chaudes et douloureuses continuaient de couler le long de mes joues immaculées tandis que je tentais difficilement de me mettre assise. Les mains de part et d’autre de mon corps, je commençais à forcer afin d’avoir la position qui me plaisait. Soudain, mes avant-bras se mirent à tirer et à me faire extrêmement mal, si bien que j’eus un sursaut qui me poussait à me rallonger directement.

Un violent sentiment prit mon cœur et mon corps d’assaut, un feu dévastateur qui crispait mes entrailles. J’avais l’impression de revivre une période inhumaine de ma vie… Mes doigts commencèrent à entourer fortement les câbles qui sortaient de ma blouse et dans une colère noire, je les arrachais trois par trois. Les machines se mirent à sonner plus rapidement et mon corps tremblant se teintait de rouge, une nouvelle fois. Je venais d’arracher consciemment la perfusion qui me reliait aux traitements que les médecins avaient choisis de m’administrer. Je regardai Carlisle dans les yeux et, tourmentée, lui dis : « Perturbée ? Je ne suis pas perturbée ! » Les mots : « Tu es toujours en vie » avaient résonnés en moi et m’avaient fait prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe qui venait de se produire. Je n’arrivais pas à mettre de mot sur le comportement que j’avais. Je ressentais de la colère, pas seulement envers Carlisle, mais envers moi également. J’avais une incommensurable tristesse qui bordait chaque recoin de mon corps et de mon esprit. J’étais épuisée et mon organisme me le faisait ressentir. C’était extrêmement dur pour moi de me canaliser et de me recentrer.

Soudain, trois personnes habillées de blanc entrèrent et se précipitèrent vers moi. L’une d’entre elle se mis à me relier de nouveau aux machines tandis qu’une autre, un homme d’une cinquantaine d’année commençait à me parler. Il m’expliqua ce que je faisais ici, comment j’avais été trouvée et pourquoi je ne devais pas retirer tous ces dispositifs médicaux. Je l’entendais sans pour autant l’écouter et serrais entre mes dents acérées la peau de mes joues déjà abîmées.

Une infirmière resta, elle essayait de faire de l’empathie avec moi mais cela n’eut aucun effet, j’étais une coquille complètement vidée de tout sentiment et de toute pensée frôlant la positivité. Elle m’expliqua ensuite qu’il fallait qu’elle me repose cette perfusion et qu’elle allait devoir me piquer. Je n’en avais aucune envie mais j’avais l’impression de ne pas avoir le choix, c’était la raison pour laquelle je ne répondis rien et la laissai faire.

Quelques temps plus tard, j’entendis l’homme demander aux infirmières que l’on m’injecte deux milligrammes d’une substance que je ne connaissais pas. Le mental était tellement fatigué que je n’osais plus me rebeller. Lorsque la soignante fut partie, je m’allongeai sur le côté droit et fis face à Carlisle qui avait repris sa place initiale. Dans ma colère et ma tourmente, je ne l’avais ni écouté, ni regardé. Je me sentis presque partir sur l’instant. J’étais vidée de toutes les forces qui m’avaient prises quelques secondes plus tôt et mon cœur s’était largement ralenti. Je ne sentais plus de gouttes rouler sur mon visage et, les yeux mi-clos, je me mis à regarder Carlisle, avec la plus grande tristesse du monde encrée dans l’expression de mon visage.

« Je déteste les hôpitaux… Je déteste ça. Je ne supporte pas leur odeur, leur ambiance… C’est glauque… » Dis-je tout en me confiant au jeune homme. Des tas d’images traversaient mon esprit, celle de ma mère, du personnel soignant venant nous annoncer sa mort, sa chambre d’hôpital glaciale lorsqu’elle fut étendue sur le lit, les yeux fermés et les mains froides. J’avalai ma salive, durement et passai mon bras sur lequel j’étais appuyée sous mon crâne. Je ne savais pas si je pouvais me confier à Carlisle maintenant que je savais qui il était réellement. Je me demandais pourquoi ne m’avait-il pas avoué son statut plus tôt et était-ce là pour lui un moyen de m’analyser avant… Je n’en avais aucune idée mais j’étais frustrée, frustrée à l’idée de devoir avoir pour thérapeute ce qui avait été auparavant un ami…

Malgré tout, je ressentais le besoin de me confier et de me livrer à quelqu’un. Je n’avais plus personne à qui le faire et je savais que cela pouvait me délivrer d’un mal certain. Néanmoins, j’avais cette étrange sensation qui me poussait à hésiter longuement. En tant qu’étudiante en psychologie, je savais que le but même d’un entretien thérapeutique était d’obtenir des réponses et faire des liens pour pouvoir comprendre la cause du mal-être. Aussi, je n’avais aucune envie que Carlisle m’analyse et me prenne pour l’une de ses patientes… J’avais envie de lui parler en tant qu’ami et pas en tant que psychothérapeute.

Sans réfléchir et étant légèrement sonnée, les questions qui traversaient mon esprit n’avaient plus lieu d’être et ainsi je me mis à parler, enfin. J’avais une voix faible et usée, j’articulais ardûment mais ne laissai pas la difficulté m’empêcher de me délivrer. « J’ai été adoptée… Ma mère est morte il y a quelques années… Je n’ai jamais eu beaucoup de chance en amour et pour finir… Mon père s’est…» Je marquai un temps de pause. Je n’arrivais pas à prononcer le mot exact, c’était exactement comme si mes lèvres ne voulaient pas s’ouvrir pour laisser s’échapper ce que j’avais l’intention de dire. « Suicidé ». C’était sorti. Je l’avais dit. Mon cœur fit un petit bon, il se serrait un petit peu sans vraiment de véritable force et mes yeux se fermèrent délicatement. « Je suis à nouveau orpheline. » J’étais tellement éreintée et à bout que mes yeux ne coulèrent même plus, j’étais complètement vidée, si bien que je m’endormis sans même m’en rendre compte. Les effets du traitement avaient certainement atteints leur paroxysme.

J’avais besoin de quelqu’un à mes côtés et au final, j’étais « heureuse » que Carlisle soit auprès de moi. Je n’avais aucune envie que mes amis sachent que j’étais à l’hôpital, surtout pour cette raison.
Des heures étaient passées alors que je m’étais assoupie et au fond de moi, j’espérais que le jeune homme soit resté.




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Carlisle cacha avec énormément de difficultés la tristesse qu’il ressentait en voyant la radieuse Amanda dans un tel état. Lui qui était généralement détaché et éprouvait des difficultés à faire preuve d’empathie, se retrouvait à présent déchiré de tristesse en plongeant son regard dans les yeux de la demoiselle. Il ne s’attendait à aucune gentillesse de sa part ni même à des réactions mesurées, les circonstances ne le permettaient pas… En décidant d’assumer la prise en charge d’Amanda, il avait également pris le risque de se mettre à dos une des personnes les plus précieuses qu’il ait rencontré depuis son arrivée à Harvard. Mais c’était un risque à prendre pour qu’elle continue à vivre…

Les minutes s’écoulaient lentement, au rythme des sanglots de la demoiselle avant qu’elle ne se redresse subitement et arrache tous les câbles des capteurs ainsi que sa perfusion, le sang se répandant sur elle. Les mots sélectionnés par Carlisle avaient fait mouche avec une puissance inouïe et la colère d’Amanda se déversait abondamment dans un torrent de rage, aussi bien physique que verbale. La scène était atroce, lui laissant simplement le temps de saisir la main d’Amanda avant que l’équipe médicale de garde n’entre en trombe dans la chambre, raccordant de nouveau la demoiselle aux divers dispositifs, le médecin la sermonnant sans qu’aucun de ses mots ne semblent atteindre l’esprit de celle-ci.

Surveillant attentivement la scène après s’être écarté le temps de laisser les professionnels faire leur travail, Carlisle prît soin de graver consciencieusement chacun de ces instants dans son esprit pour se préparer à la suite des « réjouissances ». Suivre le protocole était atroce et il aurait souhaité pouvoir simplement agir comme un ami, la prendre dans ses bras et la laisser évacuer tout ce qu’elle avait en elle. Mais il avait également le devoir de comprendre et de remettre un rapport afin de pouvoir continuer à s’occuper d’elle par la suite et lui éviter une myriade d’intervenants incompétents qui ne feraient qu’ajouter une charge émotionnelle inutile.

Après le départ de la dernière soignante, Carlisle se leva pour fermer la porte et revint s’asseoir au chevet d’Amanda, lui prenant la main bien qu’elle fût probablement incapable de le sentir, à présent. L’espace d’un instant, sous l’effet de l’injection, elle sembla apaisée mais ce n’était malheureusement qu’une façade, un bien-être chimique et artificiel, créé de toute pièce. L’expression affichée sur le visage de la jeune femme quelques minutes plus tard ne laissa aucun doute planer à ce sujet. La tristesse qu’elle dégageait était sans commune mesure avec tout ce que Carlisle avait pu éprouver par le passé. Tout chez Amanda était manifestement rayonnant, pour le meilleur comme pour le pire…

Enfin, elle articula quelques mots pour lui dire qu’elle détestait les hôpitaux. Elle manifestait l’envie de parler, ce qui ôta un poids du cœur du jeune homme. Il ne comprenait que trop bien ce qu’elle pouvait ressentir vis-à-vis de ces endroits aseptisés et froids à l’odeur si particulière, lui qui y avait passé des journées entières après la mort de ses propres parents lorsqu’il avait 3 ans. Ces souvenirs rejaillirent l’espace d’un instant pour être aussi tôt enfermés à double tour au plus profond de son cœur. La seule personne qui comptait à présent était Amanda.

Les explications vinrent d’elle-même, sans que Carlisle pose la moindre la question. Il se contenta d’écouter Amanda parler, maintenant le contact entre leurs yeux tandis qu’il resserrait inconsciemment sa prise sur la main de la jeune fille sans lui faire mal pour autant. Elle aussi avait été adoptée et avait perdu ses parents et vint ensuite l’origine de tout ceci… Son père venait de mettre fin à ses jours. Tout sembla à présent limpide dans l’esprit du jeune homme qui tenta de mettre de l’ordre dans ses pensées avant de parler à son tour. Mais ce ne fût pas nécessaire, Amanda sombra dans un profond sommeil.

Partagé quant à ce qu’il devait faire, Carlisle prit la décision de rester au chevet d’Amanda pour la nuit, rejoignant auparavant son bureau l’espace d’un instant afin d’envoyer un mail à ses assistants ainsi qu’à la direction de l’école pour signaler qu’il ne pourrait être présent pendant quelques temps, confiant ses directives pour les recherches et la rédaction du programme de cours par la même occasion. Il aurait probablement à rendre des comptes à son retour mais cela n’avait aucune importance, son statut le rendait intouchable et une excuse toute trouvée ferait amplement l’affaire.

Quelques minutes à peine après avoir quitté la chambre, il se rendit dans le bureau du médecin de garde, l’informant de l’état actuel d’Amanda et demandant qu’on évite de la déranger si cela ne s’avérait pas nécessaire dans le cadre de la prise en charge médicale, signalant au passage qu’il resterait à son chevet et ne manquerait pas d’appuyer sur le bouton d’alarme en cas de problème. Ces requêtes semblèrent quelque peu malvenues de la part d’une personne étrangère au service et débarquée depuis quelques mois à peine mais l’heure n’était pas aux présentations ni au respect d’une quelconque hiérarchie.

Après avoir accompli ces pénibles formalités, Carlisle revint immédiatement auprès d’Amanda, heureux de constater qu’elle n’avait pas bougé et dormait toujours profondément. Avec une extrême discrétion, il revint s’installer à côté d’elle dans le fauteuil et prît sa main, espérant qu’inconsciemment, un peu de douceur et de chaleur humaine la réconforteraient. Les idées se succédaient dans sa tête quant à la manière de gérer la suite des évènements. Il décida, pour l’heure, de ne pas avertir ses proches de ce qu’il venait de se passer.

« Tu sais, moi aussi, j’ai été orphelin et jamais je n’oublierai ce que ça fait, mais il faut que tu te battes et que tu ailles de l’avant… »

Murmura-t-il à l’intention d’Amanda qui dormait à présent profondément et ne l’entendrait probablement pas. Les minutes s’écoulaient lentement tandis que le jeune Professeur gardait le regard rivé sur le visage de la demoiselle, cherchant à y déceler des émotions, se demandant de quoi elle rêvait même si cela ne devait probablement pas être très agréable. Vers 4h du matin, il s’endormit à son tour, gardant machinalement la main d’Amanda dans la sienne afin de percevoir tout mouvement ou réaction de sa part. Quelques brèves heures de sommeil ne seraient pas du luxe.

Au petit matin, une infirmière mît fin à sa torpeur en entrant dans la chambre, venant vérifier les constantes de la demoiselle. Ils échangèrent discrètement quelques mots et Carlisle lui assura que la nuit s’était passée sans le moindre problème. L’injection reçue quelques heures plus tôt semblait avoir fortement assommé la jeune femme, sans compter l’importante quantité de sang perdue avant qu’elle ne soit retrouvée dans sa baignoire. Il lui était impossible d’évaluer le nombre d’heures de sommeil dont elle aurait besoin mais sa journée était entièrement libérée.

Après avoir bu un café et lu les résultats des analyses, Carlisle demanda qu’on lui apporte un peu de lecture et la matinée fût ainsi rythmée par le seul bruit des machines contrôlant l’état d’Amanda ainsi que les allées et venues des infirmières. Après avoir accompli plus d’un tour d’horloge, la demoiselle sembla émerger lentement, aux environs de 17h. Se redressant, immédiatement pour se trouver dans son champ de vision lorsqu’elle ouvrirait les yeux, Carlisle reprit position et déposa sa main dans la sienne, attendant que leurs regards se croisent enfin.

« Bonjour, la belle au bois dormant… »

Dit-il d’une voix douce et chaleureuse, préparé à une éventuelle crise de larmes ou de colère lorsque la demoiselle se souviendrait de l’endroit où elle se trouvait ainsi que des évènements de ces dernières 24 heures. Le choc risquait d’être rude mais il s’y était préparé et se montrerait inébranlable, peu importaient sa fatigue et son propre état nerveux, partagé entre tristesse et colère. Il lui en voulait presque de ne pas l’avoir contacté mais au fond de lui, le jeune Psychologue était parfaitement conscient du fait qu’il n’aurait rien pu faire pour l’aider et empêcher que cela ne se produise, il devrait compenser cet atroce sentiment d’impuissance en étant toujours présent pour Amanda à l’avenir.

« Ne tente pas de bouger, tu veux bien ? Tu risquerais d’arracher à nouveau les câbles ainsi que ta perfusion, ce serait encore plus désagréable pour toi. »

Murmura-t-il discrètement, comme si il lui confiait un secret. Ces heures interminables passées aux côtés de la demoiselle avaient totalement effacé l’envie de se comporter en simple thérapeute, distant et « professionnel ». Il pouvait également faire son travail en se comportant comme le genre de personne que tout le monde aimerait avoir à son chevet après avoir vécu un événement traumatisant : un proche, un ami.

« Ce n’est ni ton professeur de Psychologie, ni un thérapeute, qui te parle en ce moment-même. Simplement un ami… Et rien de ce que tu diras ne sortira de cette pièce, je t’en fais la promesse. »

Ajouta-t-il en se voulant rassurant, même si cet ajout ne garantissait absolument aucune quiétude à la demoiselle dont les souvenirs ne tarderaient pas à s’imposer de nouveau comme d’atroces visions cauchemardesques dont il est pratiquement impossible de se défaire. La mettre à nouveau sous calmants n’était pas la solution préférée de Carlisle, raison pour laquelle il s'était montré catégorique en exigeant qu’on attende son feu vert pour pratiquer une nouvelle injection si jamais la chose s’imposait. Pris par la fatigue et se laissant un peu déborder par les émotions, il replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille d’Amanda, lui dégageant le visage tout en s’adressant à elle, la gorge légèrement serrée.

« J’ai vraiment eu peur pour toi… Heureux que tu sois toujours parmi nous… »

Balbutia-t-il avant de se racler discrètement la gorge pour se ressaisir. Les choses ne seraient pas simples mais elles ne l’étaient probablement jamais quand une personne appréciée en venait à commettre ce genre d’actes. Toute colère envers elle s’était à présent envolée et seul le soulagement de la savoir envie avait prit place, éclipsant l’espace d’un instant les difficultés à venir ainsi que les possibles réactions de rejet auxquelles Carlisle pourrait avoir à faire face.


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Sing me to sleep and then leave me alone. Don't try to wake me in the morning 'cause I will be gone. Don't feel bad for me I want you to know, deep in the cell of my heart I will feel so glad to go. ▬ Emily Browning ▬ Dix janvier deux mille seize

Le sommeil lourd et perturbé, quelques images de mes souvenirs vinrent me hanter alors que l’instant fut très mal choisi. La réparation n’était donc pas de mise pour les heures qui allaient venir et bien que l’effet sédatif du traitement que l’on m’avait administré fût efficace, il ne valait pas les heures de sommeil naturelles.

Nous avions attendu des heures et des heures pour enfin l’apercevoir. Il y avait eu des centaines de personnes devant nous. Je m’amusais à les écouter parler et à reconnaître leur langue. Ainsi, je découvris des italiens, des anglais, des chinois et encore beaucoup d’autres nationalités. Mes parents étaient derrière moi et je les entendais critiquer l’organisation du musée. Ils m’exaspéraient et, soupirant, je me rapprochais un peu plus du tableau tant convoité par tout ce monde : La Joconde. Soixante-dix-sept centimètres sur cinquante-trois peint sur une toile approximativement bien faite. Des couleurs à peine vives et malgré la beauté de cette grande dame, la déception m’avait prise. Je ne savais pas réellement pourquoi, mais l’effet escompté n’était pas là et j’avais préféré bien d’autres tableaux à celui-ci. Mes parents n’avaient même pas remarqués que nous nous situions à à peine un mètre de celle-ci, préférant se crêper le chignon plutôt qu’autre chose. Je les détestais, bon Dieu que je les détestais. La journée fut rythmée par des pics et des remarques désobligeantes, mes parents se souciant très peu de moi et de ce que je pouvais ressentir. Paris était la plus belle ville  que je n’avais jamais vue et je ne comprenais pas pourquoi mes faux géniteurs n’en profitaient pas autant que moi. Le soir, nous avions été dans un restaurant assez chic, je me demandais quel genre de plat j’allais pouvoir prendre et je les entendais encore râler, ma mère était indécise et disait qu’elle aurait préféré aller autre part. Mon père s’énervait contre elle, un peu trop fort d’ailleurs et je me sentais très mal à l’aise, les autres personnes du restaurant nous regardaient sans cesse. Puis soudain, les nerfs un peu trop à vif, je m’étais à mon tour énervée en leur lançant qu’ils avaient intérêt à stopper leur crise et que j’aurais préféré rester orpheline que d’avoir des parents tels qu’eux. Notre relation avait alors éclaté et le restant du voyage avait tourné complètement au vinaigre.

Je n’attendais qu’une seule chose : mon réveil. Malheureusement, il n’arrivait pas et il m’avait semblé que les heures passaient à une allure folle. Les cauchemars arrivaient, rêvant tantôt de mon père, tantôt de ma mère, parfois ils étaient vivants, parfois ils ne l’étaient plus. Je ne savais pas quelle allure j’avais extérieurement mais je devais paraître ni apaisée, ni soulagée.
Soudainement, de grands maux de tête vinrent perturber mon sommeil si lourd et petit à petit, mes paupières se relevèrent laissant devant mes yeux un voile blanc et flou léger. Ma respiration était lente et entrecoupée de petits gémissements quasiment imperceptibles. Je sentis une chaleur humaine se déposer dans ma main et immédiatement mes doigts se resserrèrent, reflexe de préhension complètement primitif dû certainement à l’émergence de mon réveil. Les paupières complètement relevées, je remarquai Carlisle immédiatement. Je n’avais pas les idées en place, je n’arrivais plus à me souvenir de ce qu’il s’était passé antérieurement et je me demandais ce que le jeune homme faisait encore là. Timidement, ma main se retira pour se déposer sur le matelas. Il me salua, m’appelant « Belle au bois dormant » ce qui m’indiqua que j’avais certainement du dormir des heures durant. Mes lèvres restaient resserrées et je ne dis rien pour le moment. Tout se remettait en place lentement dans mon esprit embrumé. Les évènements s’alignèrent un à un et un grand sentiment d’impuissance m’envahit. J’étais la pire des idiotes au final, j’avais voulu mettre fin à mes jours sans penser aux conséquences et celle que j’étais en train de vivre en était la pire. J’étais calme malgré la torpeur qui m’habitait et, croisant mes mains ensemble, j’écoutais Carlisle parler, me dire qu’il ne fallait pas que je bouge, que j’allais encore arracher mes câbles si c’était le cas. Je suivais son conseil, j’étais complètement immobile, mes yeux avaient roulés sur le côté et j’essayai, seconde après seconde de ne pas faire recouler les larmes qui siégeaient derrière mes oculaires. Le jeune homme m’expliqua qu’il ne se prenait ni pour mon professeur ni pour un psychologue à l’instant même et cela me soulagea immédiatement. Mes yeux cernés se reposèrent dans les siens et quelques émotions s’échangèrent par ce regard particulier. Il pouvait y déceler certainement toute ma peine et toute ma fatigue mais il me semblait que j’étais, dans mon malheur, heureuse qu’il soit près de moi. Il ajouta qu’il avait eu peur pour moi et qu’il était heureux que je sois toujours là. Pourquoi avait-il du ajouter cela ? Je soupirai doucement, me redressant pour être assise et passai une de mes mains sur mon visage tout en inspirant un grand coup. Je me mis à regarder Carlisle doucement, quelques secondes et dirigeai mes deux mains difficilement derrière mon crâne pour libérer mes cheveux. Les ébouriffant quelque peu afin de ressembler à quelque chose, je me mis à toucher mon ventre, une sensation étrange y stagnait, comme si j’avais passé une soirée trop alcoolisé la veille. Je regardai un peu autour de moi et vis un verre avec de l’eau. Je sommai Carlisle de m’approcher la tablette pour me servir un verre et lorsque cela fut, je me mis à écouler un verre entier tant ma gorge était sèche. Les idées enfin remises en place, je posai le verre à côté et me mis à regarder le psychologue dans les yeux, balbutiant un « Merci d’être resté » tout en descendant mes jambes afin que mes pieds touchent presque le sol. J’avais la nausée mais je n’étais pas prête de vomir. En fait, j’avais une seule envie : me relever pour me diriger vers les toilettes. Non seulement j’avais très envie d’uriner mais j’avais également très envie de voir mon visage dans un miroir. Alors, posant mon pied droit en premier sur le sol, je m’appuyais sur le matelas pour y déposer mon deuxième pied et enfin me retrouver debout. J’allais presque tomber lorsque je me rattrapai à Carlisle, me rendant soudain compte de toute la fragilité qu’il subsistait dans mon corps et qu’en fait, j’étais encore reliée de partout. « Pardon, mais j’étais persuadée que ça irait… » Dis-je tout en me rasseyant légèrement sur le lit. Mon visage pâle était tourné vers celui du jeune homme qui me regardait toujours autant. L’ambiance avait changé, ce n’était plus aussi glauque que cela en avait l’air quelques heures auparavant. Je ne pensais plus tellement à mes parents mais plutôt à mon état physique, l’adrénaline avait repris le dessus, me donnant envie de continuer à vivre encore un petit moment.

Quelqu’un toqua à la porte et elle s’ouvrit doucement laissant entrevoir la personne qui allait rentrer. Une infirmière pénétra dans la chambre en m’expliquant qu’elle venait retirer ma perfusion, me disant que maintenant qu’ils avaient eu les résultats de ma prise de sang post-transfusionnelle et ajoutant qu’ils étaient corrects, finissant par dire que je pouvais être maintenant libre. Je la laissai faire sans poser trop de question et elle me retira également les câbles se trouvant sur ma poitrine tout en conservant ma pudeur. Elle me sourit et me dit que je ne devrais plus attendre longtemps pour sortir. Pourtant cela me paraissait étrange, j’étais présente ici depuis la veille et je ne pensais pas que les médecins me laisseraient sortir aussi rapidement. Je la remerciai et regardai ensuite Carlisle dans les yeux. Peut-être qu’il avait parlé au personnel soignant, peut-être qu’il avait demandé quelque chose ;  je n’en savais rien. L’infirmière ressortit et, mes yeux toujours dans ceux du jeune homme, je me mis à balbutier : « C’est… Toi ? Enfin, c’est toi qui leur a parlé ? Je … Je ne peux pas sortir maintenant… » Je retournai mes avants bras devant moi et les regardais alternativement. J’avais deux grands pansements qui recouvraient certainement de grosses plaies profondes. Bien sûr que je pouvais sortir, j’avais l’impression de me sentir beaucoup mieux maintenant et en plus, le moral remontait doucement. « Est-ce que c’est toi qui m’a retrouvée ? Enfin… Qui m’a amenée ici ? Et en fait, quelle heure est-il ? » Tant de questions toutes aussi légères les unes que les autres, j’avais l’impression d’être de nouveau moi-même, d’être apaisée bien que la douleur était toujours belle et bien présente.





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Les émotions se succédaient dans l’esprit de Carlisle mais ne se ressemblaient pas, s’apparentant tantôt à de la colère, tantôt à de la tristesse. Même si il comprenait sans grande difficulté la raison de ce geste, cela n’en restait pas moins inacceptable à ses yeux et la culpabilité se mit bientôt à le ronger et à s’immiscer au plus profond de son âme. Lui qui avait étudié la Psychologie afin de ne plus jamais voir souffrir des personnes qui comptaient pour lui et parvenir à anticiper les obstacles qu’elles pouvaient rencontrer dans la vie, avait encore lamentablement échoué. Passer sa vie à lutter contre un ennemi sans visage et immortel tel que le désespoir est certes une noble cause mais à force de regarder les abysses droit dans les yeux, les abysses finissent également par voir en vous.

Perdu dans ses pensées, le jeune homme laissa l’infirmière effectuer son contrôle de routine, s’étant préalablement arrangé avec l’hôpital afin d’assurer le suivi psychologique d’Amanda à son propre domicile, ayant gardé à l’esprit cette vision de la jeune femme versant des larmes de douleur en lui signifiant sa haine des hôpitaux. Les choses n’avaient pas été évidentes et de nombreux documents de responsabilité devraient être signés avant leur départ mais il n’existait pas des milliers de solutions afin de permettre à la demoiselle de retrouver un semblant d’équilibre mental et de stabilité alors que tout lui rappelait cette période atroce de sa vie qu’elle n’oublierait probablement jamais.

Après quelques minutes, la jeune femme le remercia d’être resté à ses côtés avant de tenter de se redresser.  Surpris par cette douceur déroutante en remerciement à un acte qui lui semblait être tout à fait normal vis-à-vis d’une personne appréciée et importante, il ne vit pas directement qu’Amanda venait de se redresser et eût juste le temps de se placer in extremis sur sa trajectoire afin de lui éviter une chute.

Avoir passé ces dernières heures au chevet de la jeune femme lui rappela à quel point la vie humaine pouvait être fragile et se briser en instant. Il était important que Carlisle évite de retomber dans les méandres de son propre passé torturé et soit parfaitement opérationnel et attentif aux moindres besoins de sa future invitée, si tout du moins elle venait à accepter cette solution qui la tirerait de cet endroit aseptisé, froid et ô combien déprimant.

Les inévitables questions commencèrent à faire leur apparition au fil des minutes, la jeune femme reprenant peu à peu le contrôle de son esprit ainsi que de son corps. La date et l’heure étaient des éléments anodins que le jeune Psychologue pût lui communiquer sans la moindre difficulté en lui montrant sa montre, reprenant ces diverses informations. La suite s’avérait un peu plus complexe, bien que nécessaire.

« C’est le concierge qui a contacté le numéro d’urgence, inquiété par l’eau s’écoulant sous ta porte ainsi que sa couleur légèrement rougeâtre… Je travaillais ici à l’hôpital lorsqu’ils t’ont emmenée aux urgences, les infirmières n’ont guère tardé à faire le rapprochement et à me prévenir de la situation, je suis venu immédiatement à ton chevet… »

Articula-t-il distinctement, d’une voix calme et apaisante, cherchant à rendre ces informations digestes, si tant était qu’elles puissent l’être. Les cacher pour en parler plus tard n’aurait eu aucun sens et Amanda méritait de connaître la vérité ainsi que les détails afin de pouvoir entamer le lent processus d’acceptation de l’acte qu’elle venait de commettre mais également de se concentrer sur le pénible deuil qui l’attendrait durant les prochaines semaines.

« Par ailleurs, je me suis permis de leur proposer une solution pour apaiser un peu ta haine des hôpitaux… »

Dit-il en prenant des pincettes, laissant le temps à Amanda d’envisager la chose sans être brusquée. Son état nécessitait de la ménager et d’éventuelles crises de colère ou de sanglots pouvaient survenir à n’importe quel instant. L’idée était simple : aménager la chambre d’amis se trouvant chez lui et la laisser y séjourner le temps qu’elle retrouve ses marques et se sente prête à retourner à l’université. Il serait aisé de l’excuser auprès des autorités académiques et de justifier son absence en adressant un rapport confidentiel. Aux yeux des condisciples de la demoiselle, cela pourrait passer pour une simple grippe ou n’importe quelle autre justification qui trouverait grâce à ses yeux.

« En général, ils ne laissent pas les patients partir aussi vite, tu as raison. Cependant, à condition que je prenne en charge ton suivi ainsi que la responsabilité de tout ce qu’il pourrait t’arriver, tu peux sortir d'ici. »

Finit-il par répondre d’une voix calme et chaleureuse, lui adressant un sourire franc. Il lui restait encore à faire comprendre adéquatement que la condition était qu’elle soit sous sa surveillance constante, ce qui serait probablement particulièrement oppressant après avoir vécu une telle épreuve mais chaque chose viendrait en son temps. La première des priorités était de s’assurer de la stabilité de son état actuel, aussi bien d’un point de vue mental que physique. Lui imposer quelque chose en cet instant aurait été de la pure folie et aurait probablement mis à mal la confiance qu'elle pourrait lui accorder.

« Amanda, tu es une jeune femme intelligente, j’aimerai donc que tu m’écoutes attentivement sans t’emporter. Durant les prochains jours, il est fort possible que tu éprouves beaucoup d’émotions fortes et difficiles à supporter, tu en verras probablement de toutes les couleurs et les choses ne seront pas simples, nous le savons tous les deux… »

Annonça le jeune homme en prenant le temps de mesurer et peser chacune de ses paroles, scrutant le visage de la demoiselle qui semblait reprendre peu à peu des couleurs au fil du temps. Sa voix s’était faite plus légère et semblait montrer un certain apaisement, réaction partiellement inconsciente d’une personne qui désire reprendre le court de sa vie pour laisser au plus vite derrière elle un événement traumatisant. Mais les choses ne marchaient malheureusement pas de la sorte, peu importe la volonté qu’on pouvait y mettre. Son passé la rattraperait tôt ou tard et il faudrait absolument être présent à ses côtés afin de l’aider à surmonter cette nouvelle épreuve.

« Accepterais-tu de venir vivre chez moi quelques jours, le temps de te refaire une santé ? Je pourrais prendre soin de toi et m’assurer que tu ne manques de rien et surtout, tu aurais un ami sur lequel compter… »

Devoir tourner les choses sous forme de proposition alors que le fait qu’elle accepte ou non de venir habiter chez lui quelques jours conditionnait sa « libération » déchirait le jeune homme. Il lui accordait un choix qu’elle ne possédait finalement pas. Espérant ne pas avoir à lui expliquer qu’elle ne pourrait quitter ce bunker qu'à la seule et unique condition d’accepter cette possibilité.

« Je sais que cela peut te paraître excessif mais ça me rassurerait vraiment… »

S’empressa-t-il d’ajouter pour alléger un peu sa conscience. Bien que la proposition formulée ait été inventée de toute pièce, il n’en était rien pour l’inquiétude que le jeune homme ressentait vis-à-vis du sort d’Amanda. Une sorte de lien étrangement fort s’était tissé entre eux en moins de 48h et Carlisle ressentait une étrange sensation, comme si la remontée des enfers d’Amanda était une réussite nécessaire pour lui aussi. Il ne s’agissait pas de « vie par procuration » mais d’une sorte d’empathie qui lui était jusqu’à présent inconnue. Pour rien au monde il ne pourrait tolérer de la laisser à nouveau tenter de mettre fin à ses jours.

Après quelques secondes de réflexion existentielle sur cette sensation inconnue qui venait de lui traverser l’esprit, Carlisle décida de se ressaisir, secouant légèrement la tête avant de s’étirer de tout son long. Le contrecoup de la fatigue se faisait peu à peu ressentir mais il tenta de cacher la chose au maximum, allant rapidement se rincer le visage à l’eau froide afin de se revigorer un peu, revenant ensuite au chevet d’Amanda avant de poser la main sur son avant-bras.

« Alors, tu acceptes ? »

Demanda-t-il avec un grand sourire charmeur accompagné d’un clin d’œil complice, réunissant ensuite les affaires éparpillées autour de lui afin de lancer cette dynamique de « départ », espérant déclencher le processus de manière instinctive dans la petite tête torturée de la jeune femme à laquelle son sort serait lié durant les prochains jours, pour le meilleur comme pour le pire. Cette vie ci ne lui échapperait pas.


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Un tas de questionnements se chevauchait dans mon esprit encore légèrement embrumé par tous les évènements passés. J’essayai de remettre un ordre dans tous ces songes mais il m’était quasiment impossible de me rappeler du moment qu’il existait entre mon entrée dans la baignoire et bon réveil à l’hôpital. C’était la raison pour laquelle j’avais demandé à Carlisle qui m’avait retrouvé car il me semblait avoir fermé ma porte à double tour ce jour-là. C’est alors qu’il m’avait appris que c’était le concierge qui avait alerté les urgences, remarquant une couleur un peu trop étrange dans le liquide qui s’écoulait en dessous de ma porte. J’écoutais le professeur attentivement, buvant ses paroles comme si elles étaient un breuvage de la connaissance, comme si grâce à ça je pouvais connaitre enfin mon histoire. Il enchaina en me disant qu’il avait proposé quelque chose pour apaiser ma haine des hôpitaux. A ce moment, je le regardais dans les yeux, le visage marqué de plein de questionnement, je ne comprenais pas où il voulait en venir mais quelque chose me disait qu’il n’allait plus tarder à m’expliquer. Ses paroles étaient lentes et il articulait comme s’il voulait que je comprenne au mieux ce qu’il avait à me dire mais également comme s’il voulait que j’accepte quelque chose. Il m’avoua finalement qu’il prendrait la responsabilité de tout ce qui allait m’arriver et qu’il organiserait mon suivi… Je trouvais cela plutôt gentil de sa part, il avait pris en considération ce que je lui avais dit et il avait compris que pour me remettre de tout cela, plus vite j’étais sortie et plus vite j’allais guérir moralement. Puis là, il se mit à sourire. Pas un sourire de circonstance, pas non plus un sourire forcé mais juste un sourire chaleureux. Son visage était rendu harmonieux et il me semblait encore plus séduisant comme ça. Cette simple idée me traversa l’esprit et je me mis à regarder ailleurs afin de ne pas me mettre à rougir alors que les circonstances n’étaient pas les meilleures. Les phrases suivantes s’écoulèrent dans mon esprit mais elles ne s’y attardaient pas, j’entendais sans vraiment écouter, plus traumatisée par la beauté de l’homme qui jonchait en face de moi que par l’impact de ses mots. Bien entendu, c’était clairement involontaire, j’étais à l’hôpital, j’avais voulu me suicider et je n’y étais pas parvenue. Malgré tout cela, j’étais là, assise, en train de penser à la certaine séduction de mon propre psychothérapeute et propre professeur. C’était absolument impensable et extrêmement déplacé, malheureusement, mon cœur avait ses raisons que ma raison ignorait. Puis soudain, il me demanda si j’étais d’accord de vivre quelques jours chez lui et instantanément, mes yeux se reposèrent dans les siens et mes joues se colorèrent doucement tant mon cœur battait vite. C’était une proposition totalement quelconque, mais faisait-il cela avec toutes ses patientes ? Cela m’aurait étonnée et j’étais persuadée que non. Alors pourquoi le faire avec moi ? Pourquoi vouloir que je vive chez lui quelques temps ? Certes, il était gentil, beau et intelligent mais tout me disait que ce n’était pas une bonne. C’était même, une très mauvaise idée. Si quelqu’un devait apprendre que j’avais habité quelques temps chez Carlisle, ma réputation allait en prendre un coup car sans que les gens ne sachent ce qu’il s’était passé, les rumeurs tomberaient forcément à foison. Mes yeux se baladèrent partout sauf dans ses yeux et je me mis à balbutier : « Euh… Je… je ne sais pas. » D’un autre côté, je n’avais pas d’autre solution si je voulais partir d’ici, enfin, d’après ce que j’avais compris. Alors, réfléchissant encore quelques secondes, le jeune homme insista en me disant que cela le rassurerait vraiment et réitéra sa question pour savoir si j’acceptais. Un simple « Oui » sortit de me bouche tandis que mon esprit était toujours ailleurs, cherchant tant bien que mal un équilibre entre ce que je voulais et ce dont j’étais obligée.  

Après cela, tout alla très vite, la soirée était passée, Carlisle m’avait encore accompagnée dans ma solitude entre ces quatre murs blancs et le lendemain matin, je pouvais déjà repartir. J’étais heureuse de quitter ce lit inconfortable et cette chambre dénuée de toute émotion. Nous étions passés à la Quincy House pour que je puisse prendre un sac rempli d’affaires avant qu’il ne m’emmène dans son appartement. C’était grand, luxueux et bien décoré. Je m’y sentais à l’aise, bien plus qu’à l’hôpital et c’était certainement un très bon point. Les premiers jours passèrent très vite, j’avais l’impression d’être en compagnie de mon meilleur ami et que nous faisions colocation. Carlisle préparait tous les repas sans exception, j’étais traitée comme une princesse et un lien fort commençait à nous unir. Parfois, la tristesse me regagnait et je m’enfermais dans la chambre d’amis pendant des heures jusqu’à ce qu’il vienne me rechercher pour me faire rire ou bien pour m’emmener au cinéma. Il savait ce qui me faisait plaisir et tout cela contribuait à ma guérison. Il ne se montrait psychothérapeute que lorsque cela avait l’air d’être nécessaire, le reste du temps, il s’adonnait à me remonter le moral tant bien que mal et il avait toutes les cartes en main pour y arriver, ce qui me confortait dans l’idée que Carlisle était un homme exceptionnel.

Trois jours s’étaient écoulés et il me semblait que nous nous rapprochions de plus en plus. Je ne le traitais pas en grand frère, ni en père de substitutions, mais plutôt en confident et en ami. Bien que parfois, son regard, ses gestes et ses manières de parler me donnaient à croire qu’il y avait quelque chose de bien plus profond que cela. Je ne pouvais pas parler de sentiments, il était bien trop tôt pour que je puisse définir ce que je ressentais envers le garçon. Il était bien plus vieux que moi et nous n’avions certainement pas les mêmes centres d’intérêt ou bien les mêmes objectifs de vie. Ce n’était pas avec une presque gamine qu’il allait faire sa vie, c’était certain. Mais pour le moment, je ne réfléchissais pas à cela, je vivais le moment présent avec lui et nous nous amusions plutôt correctement. Il m’emmenait dans divers endroits, dans des parcs, des restaurants, des salons de thé, toujours tous différents et il savait que le seul moyen de me faire un tant soit peu oublier était de me faire découvrir sans cesse de nouvelles choses.

« Carlisle, puisque c’est le week-end (fuck la réforme lolilol), tu crois qu’on pourrait aller visiter New-York ? J’y suis jamais allée… » Dis-je tout en balançant mes jambes au-dessus de moi, j’étais allongée sur le ventre sur le canapé, tandis que le professeur était assis sur le fauteuil en face de moi.  

Fiche de CaptainBen ♥
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Superbe réponse ! Sing me to sleep. ~ Carlisle 1839924927

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