NAYA IRIS WINSTEAD ► jessica alba

15 décembre 1985, Boston.
Ma naissance. Je suis le premier enfant d'une jeune couple, heureux et amoureux. Ma mère, Maria, est mexicaine et couturière. Mon père, Steve, est américain. Il a toujours travaillé en tant que comptable. Ma mère a quitté son pays qu'elle aimait tant dès sa majorité : les gangs, la mafia mexicaine. Beaucoup de choses que les touristes ne perçoivent pas mais que les habitants, pas très riches, vivent souvent.
Ma naissance a été le plus beau jour de leur vie parait-il.
Je n'ai jamais manqué de rien : ni d'amour, ni de matériel. Je suis née à Boston, ville que je n'ai jamais quittée. Mon enfance a été des plus normales : premiers sourires, premiers mots, premiers pas et premières bêtises. À l'école, tout se passait bien pour moi. Je n'étais pas la plus intelligente, ni la plus cancre, loin de là. Quelques années après ma naissance, vient celle de mon frère. Nous faisions les quatre cent coups ensemble. Au plus grand bonheur de mes parents.
Ce n'est pas la période la plus folle de ma vie.

01 septembre 2003, Cambridge.
La plus belle et la plus importante période de ma vie : l'entrée à l'université. Ce moment où l'on a la sensation de devenir adulte puisque l'on devient autonome et indépendant. Au revoir papa et maman, à moi la vie de grand. J'entamais des études de médecine. C'était quelque chose qui avait toujours été évident pour moi. J'étais toujours là à m'inquiéter pour tout le monde, à soigner les petits bobos. Je voulais en faire mon métier. C'était parti pour de longues années d'études passionnantes.
Durant mes études, j'avais intégré une confrérie. Oui, comme dans les films américains, cela existe vraiment. La CABOT HOUSE. Une vraie confrérie de demoiselles. L'élégance féminine était l'intérieur même de cette confrérie. J'y avais rapidement trouvé ma place et je m'y étais de suite bien sentie. Je n'ai jamais regretté ma présence parmi les autres étudiantes. Au contraire, j'en suis fière et encore à l'heure actuelle, à l'université, j'ai toujours l'impression d'avoir ce petit Cabot au fond de mon cœur.

15 mai 2010, Cambridge.
Me voilà en huitième année de médecine. Plus particulièrement les soins infirmiers puisque je souhaitais devenir infirmière. Chaque année avait été validée. Je travaillais durement et les efforts payaient. J'arrivais presque au bout de ce diplôme qu'est le doctorat que je convoitais. On ne sait jamais : je ne resterais peut être pas infirmière toute ma vie. On peut toujours évoluer.
Mais en mai 2010, après des jours de nausées et de fatigue, j'apprends que je suis enceinte. Moi, enceinte. Ces mots ne vont pas ensemble. Comment est-ce possible ? Comme tous les étudiants, je m'amuse, je sors, je bois et je fais la fête. Et j'ai sûrement dû finir dans le lit d'un homme. Vous savez ces coups d'un soir ? Et bien oui, moi qui prend toujours la pilule, je suis la preuve vivante qu'il suffit d'une fois pour que cela arrive. Pourtant, après de nombreux jours de réflexion et de secret, je décide d'avorter. Il m'est impossible de devenir maman maintenant. J'ai 25 ans, je touche du bout des doigts mon diplôme et le père ne vient absolument pas d'une relation sérieuse -j'ai honte-. Alors oui, je décide d'avorter et psychologiquement, ce n'est pas simple. Pourtant, je dois vite retourner dans les bouquins et passer à autre chose.

30 juin 2012, Cambridge.
Me voilà fraîchement diplômée en médecine. En soins infirmiers et en médecine générale, il n'y a plus de secret pour moi. Je vais enfin pouvoir exercer à vingt-sept ans. Moi qui attend tant cela. Mais tout d'abord, je m'accorde quelques semaines de vacances. Je les mérite bien.

Octobre 2012, Cambridge.
Cambridge, toujours Cambridge. Ma vie est liée à cette petite ville et surtout à l'université Harvard. Depuis quelques semaines, je travaille à temps partiel à l'hôpital en tant qu'infirmière. Ce n'est pas le top d'y passer que quelques heures par semaine mais ça me permet de gagner de l'argent et d'ainsi, ne plus dépendre de mes parents. Cela me permet aussi d'acquérir de l'expérience. Pourtant, en octobre, je reçois un coup de fil de l'université. Celle où j'ai passé neuf années de folie, de bonheur et de travail. Leur infirmière part à la retraite, il faut la remplacer. Et qui de mieux qu'une jeune femme enthousiaste et motivée, qui connait l'université comme sa poche ? C'est moi. Depuis trois ans, je travaille donc à l'université et à l'hôpital. Au moins, je ne me lasse pas et je me sens bien. Juste bien.

Décembre 2015.
Nous ne sommes même plus obligés de préciser la ville : Cambridge.
Ma vie actuelle est des plus simples et pourtant, je suis heureuse.
À présent 30 ans, je suis célibataire. Bisexuelle aussi. Je l'assume. Je n'ai aucune idée d'avec qui je vais pouvoir finir : un homme ou plutôt une femme. Cela me laisse plus de choix et plus de mystère aussi. Je travaille une grande majorité du temps à l'université mais il m'arrive quelques fois dans la semaine de fournir de mon temps à l'hôpital. Pour le moment, cette situation me plait. Seulement, j'ai la sensation que les choses les meilleures vont arriver. Oui, juste maintenant.