CARPENTER ✱ Family Christmas.

On était enfin arrivées à Toronto. Jeno n'était pas encore là, sans doute en train de faire les courses. Une chose est sûre, c'est qu'il avait toujours cette même habitude, planquer les clés sous le paillasson. Je crois que c'est le truc le moins sûr du monde mais bon, on aura beau lui dire tout ce qu'on veut, il ne changera pas. Tête de mule ! Le trait de caractère principal chez les Carpenter. Bref, du coup, on est rentrées avec Septembre maintenant, il ne reste plus qu'à s'installer. Dis, tu dors avec moi ? demandais-je pleine d'enthousiasme, telle une gamine qui s'apprêtait à faire du camping avec sa meilleure amie. Je vous jure des fois, on dirait que j'ai 5 ans. Je me mords la lèvre en attendant sa réponse avant d'ajouter en soupirant : Je pensais que Zakhar ferait en sorte d'être là pour Noël mais, faut croire que je suis un peu naïve. J'hausse les épaules, super déçue. C'est clair que ça aurait été compliqué avec Jeno mais, j'aurais pensé qu'ils feraient un effort pour moi, au moins ce jour-là. Bon bah, il n'aurait même pas le faire le frangin, il sera même super content de savoir que c'est un peu le bordel en ce moment. Vive Noël ! Au moins, on a la neige ici.

Être de retour au Canada était une sensation étrange. Je n’y avais pas mis les pieds depuis six ans. Je ne savais pas à quoi m’attendre. J’avais toujours mon passeport, et ma nationalité. J’étais toute fois devenue une étrangère à mon pays, refusant de retourner là où j’avais tant souffert. Ma mère vivait à des kilomètres. Je ne savais même où elle, ma soeur, et mon beau-père se trouvaient, et je ne voulais pas le découvrir. Pendant tout le trajet jusqu’à Toronto, je m’étais demandée ce que je ferais si je les reverrais ici. Il ne fallait pas que j’y pense, et que je prennes les paroles de ma soeur à coeur. Je ne pouvais pas continuellement avoir peur de leur tomber dessus. Passer Noël avec ma soeur et mon frère était tout ce dont j’avais besoin, et ce que je voulais. Jeno n’était pas encore là, mais Alexys et moi nous faisions confortable dans l’appartement. « Comment te dire non alors que tu me demandes avec tant d’enthousiasme. » Rigolai-je. On dirait de vraies enfants. Alexys m’avoua finalement par rapport à Zakhar. « Je pense que tu dois laisser couler. Tu peux pas trop t’attacher à lui, et espérer. Les hommes ne comprennent pas ce qu’ils nous font avec leur départ. » Je ne pouvais que trop bien comprendre ce qu’elle ressentait par rapport à son ex.

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Ça ne faisait pas si longtemps que ça que j'étais venue ici mais c'était bel et bien la première fois que je venais avec Septembre et puis ici, on avait la neige, le froid, les décorations bref, on avait tout pour passer un très bon Noële en famille car il est vrai que Jeno et Septembre était la seule et unique famille qui me restait à mes yeux et j'en étais plutôt fière. Je demandais à ma soeur avec plein d'enthousiasme si elle comptait partager ma chambre du moins si elle le souhaitait parce que premièrement je viens tellement que j'ai ma chambre attitrée et deuxièmement on peut dire que déteste la solitude. J'avais vraiment besoin de quelqu'un avécu moi. Elle accepta et mon sourire s'agrandit. On regardera des films de Noël sous la couette avec nos chocolats chaud ça sera génial ! Je lui avoun très rapidement que j'avais espéré que Zakhar vienne mais que malheureusement ça ne sera pas le cas et franchement ça me tue. Alors elle m'explique qu'il ne faut pas que je m'attache et je grimace légèrement. C'est un peu tard pour ça parce que ça fait un moment et puis je vis chez lui la plupart du temps alors j'arrive pas à me le sortir de la tête... D'ailleurs je me demande si j'avais déjà parlé de mon déménagement chez Zakhar ou plutôt chez nous à ma soeur. Si c'est pas le cas bah voilà !

Passer Noël avec ma soeur et mon frère c’était vraiment une belle manière de finir mon année. Je n’avais vraiment pas commencé cette année de manière très belle, et j’avais eu une longue période difficile derrière moi avec mon internement. Pourtant, j’avais vu cela comme un rite de passage que j’avais du passé pour aller mieux. Aujourd’hui, j’étais heureuse, et épanouie. Je ne voulais plus broyer du noir, et bien qu’il y avait encore un long bout de chemin à faire, je savais que je n’étais plus seule. J’avais un but également, et je ferais tout pour y arriver. Alors ouais, bien que Noël avait toujours un certain goût amer dans ma douche a cause de ce que ma mère m’avait fait vivre dans le passé, je ne voulais plus laisser le passé noircir mon présent beaucoup plus lumineux et joyeux. Vivre dans le présent, voilà ma résolution que je prenais. « Avec des marshmallow dans le chocolat chaud ! » Ça m’avait tellement manqué ce genre de choses. peut-être que ce n’était pas beaucoup, mais rien que des petits détails pouvaient tout changer, et le plaisir des choses simples était à prendre en compte. Alexys continuait de me parler de Zakhar, et je fis les yeux gros alors qu’elle m’avouait encore vivre chez lui. « Mais pourquoi tu te fais ça ?! Bon je peux pas te demander de venir chez moi et Palmyr, faut que tu te trouves un truc à toi, ou alors de retourner à la Mather. Ça va te torturer encore plus si tu vis là-bas, et que lui est il dieu sait où? » Ce mec, je le revois, je lui en mets une en pleine dans la figure pour tout ce qu’il a fait subir à ma soeur.

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Evidemment, c'est la base ! Pas l'un sans l'autre ! Je me mis à rire, super contente. C'était juste géniale de passer les fêtes en famille, avec mon fère évidemment, comme toujours et avec Septembre également cette année. On était tous les trois réussis et c'était juste parfait, il fallait en profiter un maximum. On allait s'amuser, profiter de la neige, faire des bonhommes et des batailles de boules de neige. Juste trop top, il n'y avait rien de mieux. Je lui parlais ensuite assez rapidement de Zakhar, du fait que j'aurais voulu qu'il soit là ce soir malheureusement, ça ne sera pas le cas... tout le monde le sait quoi ! Ouais, ça serait trop beau pour être vrai. Je suis dégoûtée, tout simplement et j'ai plus envie d'en parler. Pourtant, je le fais avec Septembre, parce qu'elle est ma soeur que je ne peux rien lui cacher et que j'ai besoin de me livrer à elle et surtout d'avoir son avis. Il est en Russie, je sais parfaitement qu'il travaille et qu'il passe du temps avec sa famille... Je veux juste qu'il revienne... Mais je suis pas patiente ! J'ose les épaules en souriant légèrement. Je sais que je suis chiante !

Ma soeur c’est un peu comme ma meilleure amie. Pour le moment, en tout cas, elle la remplace étant donné qu’Elysia etait restée à new York. Je l’appelais encore tout les jours, mais avec les études, c’était aussi difficile. Nous avions chacune des emplois du temps très remplie. Je prenais tout de même le temps de l’appeler une fois par semaine, bien que ce n’était pas la même chose que d’avoir quelqu’un avec moi en vrai. Du coup, ouais, ma soeur était devenue ma meilleure amie, celle en qui je pouvais me confier avec beaucoup de facilité, et c’était tout ce qu’il me fallait. Nous n’avions peut-être que la moitié de notre sang en commun, mais nos liens étaient à cent pour cent. Alors comment refuser de passer la plus belle période de l’année ensemble. Plus belle, noté l’ironie, je déteste noël. Je faisais vraiment un effort pour ces vacances-ci, histoire de pas être trop grincheux. « Il faut que tu t’en dissocies. Ne pas trop t’attacher à lui, sinon, il va juste continuer à te traiter comme sa dinde de service à qui il peut briser le coeur sans cesse ! Je veux pas que tu sois triste à cause d’un mec. » Dixit la meuf qui avait fait une dépression majeure à cause du suicide de son ex.

Je sais que Septembre me jugera pas. Je sais qu'elle me dira la vérité même si ça blesse mais, elle utilisera les bons mots pour ne pas m'énerver. Je sais qu'elle voulait mon bonheur et qu'elle avait souvent raison parce qu'elle avait déjà eu pas mal d'histoires compliquées dans sa vie. Je disais tout et je me tournais souvent vers Jeno pour avoir des conseils et son avis mais, je dois avouer que je ne supportais pas parler mecs, relations et sentiments avec lui parce que personne n'était jamais assez bien, parce qu'ils étaient tous cons et que dans tous les cas, il fallait que je termine avec un Mather et ce, même si ça me rendait pas heureuse. Je ne dis pas qu'il veut que je sois malheureuse ou qu'il ne s'intéresse pas à mes propres désirs, je dis juste qu'il est trop exigent et que si je devais l'écouter, je resterais célibataire jusqu'à la fin de mes jours. Je déglutis alors qu'elle me dit devoir m'en dissocier. Je suis déjà trop attachée à lui malheureusement mais, je vais essayer de prendre en compte ce que tu me dis et... tenter de revenir moi... sans me soucier de lui, de ce qu'il fait, d'avec qui il se trouve et où... J'esquive un léger sourire pour lui montrer que malgré tout, je vais bien, vraiment !

Je ne pouvais pas beaucoup juger ma soeur pour l’amour qu’elle tenait à Zakhar, et le fait qu’elle s’y attache. Aimer quelqu’un était difficile, et lacher ce qu’on cherissait plus que tout n’était pas facile. Je ne savais que trop bien ce que c’était que d’aimer un fantôme, d’aimer un souvenir. Je m’étais longuement réfugiée dans mes souvenirs de Drake, m’attachant à quelque chose qui n’existait plus depuis bien longtemps. Je pouvais comprendre ma soeur dans ce qu’elle ressentait pour l’ancien vice-président Eliot. Je la regardais, voulant presque la prendre dans mes bras. Je n’avais aucune idée quand mon frère allait venir, mais le connaissant, il ne fallait mieux pas parler de l’eliot devant lui. Je ne pouvais que profiter de cet instant pour parler avec elle. « Voilà, pense à toi. Et on va commencer par se faire un truc entre nous deux ! Tu sais quand Jeno débarque? » Non, pour savoir si il fallait le prévenir ou quoi.

Qu'est-ce que je pouvais bien dire ? Oui, parfois, il m'arrive d'être vraiment conne et ça, Septembre doit le savoir et me comprendre parce que je me rappelle bien qu'à l'époque, elle était comme ça aussi. Je me mordais la lèvre en réfléchissant à tout ça et je savais que je devais agir très vite mais, c'était dur pour moi et puis, je souffrais déjà alors, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire franchement ? Rien, rien ne pouvait être pire qu'un coeur brisé. Il fallait juste que je redevienne celle que j'étais avant. Oui, cette fille au coeur de glace, qui n'éprouvait aucun sentiment, aucune pitié. Y a que comme ça que je savais me protéger autrement, j'étais faible. Ouais, j'avais un vrai petit coeur d'artichaut parfois. L'amour me rendait faible et je voulais être forte. Fallait juste tirer une croix dessus. Je prenais une grande inspiration avant de jeter un oeil à ma montre. Je pense qu'on a le temps de se faire un truc oui. Il devrait pas rentrer avant ce soir ! J'esquivais un léger sourire. Tu crois qu'il a une copine lui ?

Si il fallait comparer Alexys et moi, la liste serait presque trop longue pour la faire en une liste. Rien que physiquement, elle était brune, et moi blonde, et peut-être que c’était la seule différence, vu que niveau silhouette, nous nous ressemblions tout de même pas mal. Niveau caractère par contre, nous étions bien différente sur ce point-là. J’étais réservée, en recul, alors qu’Alexys était une flamme qui ne cessait de briller et de flamboyer. Moi, j’étais que les cendres en fait, qui essayait de rester allumer malgré le manque d’oxygène. Mais enfin, bref, passer du temps avec Alexys, c’était tout ce dont j’avais besoin. « Ok, alors, on va ressortir et se laisser faire chouchouter dans un magasin de riche ! » Allo, j’ai pas vraiment d’argents mais c’est noël alors soyons fou. « Qui? Jeno? » Jeno est une fille, ça me semblait toujours une combinaison bizarre, bien qu’il avait aimé Olympe.