ACHIM + i'm one step closer to be two steps far from you

À l’approche des festivités de Décembre, la plupart des étudiants faisaient la fête en boite de nuit, ils prennent un petit verre de trop et se couche aux petites heures du matin. Le bonheur quoi. Moi en cette soirée, je suis celle qui se trouve de l’autre côté du comptoir et qui fait en sorte que tous soient bien hydratés. Je ne mentirai pas en disant que ça me fait toujours plaisir. Fêtarde dans l’âme, je rêve assez souvent de tout balancer et de rejoindre ces jeunes sur la piste de danse. Quand cette envie me prend je me souviens que c’est ce qui me permet de  mettre de la nourriture sous ma dent chaque jour et qui me permettra aussi un jour d’avoir un meilleur boulot que celui-ci. Et puis sur une lignée plus joyeuse, ça m’amusait de voir les gens bourrés qui dépensaient leur argent à payer des verres aux jolies serveuses comme moi. Tout ça pour dire que ce soir c’était assez tranquille, assez pour que je puisse remarquer un visage connu accoudé au bar. J’avais même la prétention de croire que ce beau jeune homme n’était venu ici que pour me voir – sait-on jamais. Je servi un verre de rhum avec quelques glaçons pour la fraîcheur et une cerise pour moi tout en m’approchant de Joachim. Digne d’une bonne serveuse je lui tendis en souriant : « Vous êtes venu draguer la serveuse Monsieur Lazarus ? »  dis-je avant de mettre la cerise dans ma bouche.

Trop de folie en cette fin d'année. J'avais trop la forme, j'avais récupéré ma flamme d'avant. Mack était de retour, en grande partie du moins, les études, la vie, tout ça allait à merveille. J'avais des projets, une demoiselle dans mon viseur et des envie de fiesta plein la tête. Bah ouais, fin d'année oblige quoi! Un Noël en famille mais un jour de l'an en sortie. Bon hein après tout, pourquoi attendre le 31 pour faire la fête quand on est libre avant. J'veux dire entre Noël et 2016 il ne manquait pas grand chose, il fallait bien combler le trou en s'occupant de la bonne façon. Alors ouais j'enchainais les soirées, les fêtes, les sorties en boite, je voyais du monde, délirait avec ma confrérie et préparait un max de chose avec Andrew, bref, planning chargé oui. Mais ce soir, c'était... Encore une sortie, bon une petite, une gentille, au bar quoi histoire de. Arrivant, j'allais me caler au comptoir quand sans même passer commande je reconnaissais la blonde qui s'approchait de moi avec un verre de rhum déjà tout prêt. Sur le coup j'arquais un sourcil avant de sourire en coin, secouant légèrement la tête pour la baisser et souffler "C'est pas vrai..." amusé plus qu'autre chose en fait. Agathe, ici, ce soir. Non la mauvaise idée que c'était quoi. Alors qu'elle me tendait mon verre, elle m'accostait sans pincettes « Vous êtes venu draguer la serveuse Monsieur Lazarus ? » prenant la cerise de mon verre pour la mettre en bouche. Nouveau sourire en coin je répliquais "Peut-être bien, si ce n'était pas toi." ouais une petite taquinerie pour la route, juste histoire qu'elle ne se croit pas trop au pouvoir de la situation. J'ajoutais "Avoue plutôt que tu n'attends que ça en fait." buvant une première gorgée de mon verre. Et bien, la soirée promettait!

Je devais probablement être l'une des seules personnes ici qui n'aimait pas Noël. À vrai dire c'est plutôt ma famille que je n'aimais pas, ma soeur et ma cousine faisait bien sur exception, mais pour ce qui est du reste je n'avais aucune affinité avec eux alors le fait de me retrouver en leur compagnie m'apparaissait comme la pire des tortures. Depuis les dernières années j'avais heureusement l'excuse d'être aux États-Unis ce qui m'évitait de devoir endurer les comparaisons incessantes. Si peut-être j'avais un jeune homme charmant comme Joachim à mon bras peut-être que tout cela se passerait un peu plus dans la joie. Du coup ouais moi je restais ici à servir des verres, c'était pour moi tellement moins pénible. Quand j'avais des congés ce n'était pas les fêtes qui manquaient ni les soirées conneries avec ma coloc. En cas de solitude certaine j'avais toujours quelques bouteilles disponibles qui n'attendaient que de faire connaissance avec mon foie. Toutefois ce soir ne ferait pas partie de ces soirées là, j'avais comme le sentiment depuis l'instant où j'avais aperçu mon Winthrop favoris que ce serait... une bonne soirée si on peut le dire comme ça. « Le déni, une étape obligatoire avant d'accepter la vérité. » Son humour ne me blessait pas, bien au contraire il me donnait encore un peu de challenge même après tout ce temps. Je n'avais jamais trop aimer ce qui était acquis d'avance alors ça ne pouvait que me plaire. « Attendre quoi ? Que tu me dragues ? Mon chou même si ce n'est pas toi qui le fait, ce sera un autre et je sais que tu détesterais ça. » Parce que nous on est comme ça, des possessifs, des jaloux. C'est davantage dans notre nature que du fait que l'on a encore des sentiments l'un pour l'autre car je ne suis même pas sure que notre relation se rapproche de l'amitié. Je m'accoude sur le comptoir mettant bien en vue mon décolleté plongeant juste pour faire ressortir le charmeur en lui.

Toujours aussi joueuse et agicheuse. Agathe ne changerait jamais je crois, avec moi du moins. Elle me pense limite être sa propriété chose qui n'est plus le cas depuis un moment mais bon, parfois ça m'amuse de la laisser y croire. Bon ok j'avoue ça m'amuse encore qu'on joue ensemble comme ça, même si des fois elle dépasse les bornes avec ses caprices « Le déni, une étape obligatoire avant d'accepter la vérité. », je souriais, riant très légèrement en secouant la tête. Je baissais les yeux une seconde pour répliquer "Oui bien sûr, on verra ça." en temps voulu ou jamais tiens, c'est bien jamais. elle ne se vexait pas avec moi car elle savait très bien que ça se voulait pas réellement méchant, juste taquin, tu coup elle enchainait « Attendre quoi ? Que tu me dragues ? Mon chou même si ce n'est pas toi qui le fait, ce sera un autre et je sais que tu détesterais ça. », je la fixais plusieurs secondes, remarquant qu'elle me posait son décolleté sous le nez exprès. Je le fixais d'ailleurs, sans gêne avant de répondre tout en relevant les yeux dans les siens "Qu'est ce qui te fait dire ça? Et quel mec aurait le niveau pour ça ici, tu peux me le dire?" hein?! Non mais, elle adorait me chercher et hélas elle avait raison. Pas de sentiments entre nous mais un certain attachement du genre elle m'appartient comme je lui appartient. On est putain de bizarre je sais. Je me penchais légèrement en avant pour rapprocher mon visage du sien "Tu n'oserais pas." buvant à nouveau juste sous son nez.

Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais bien que nous n'étions plus ensemble tous les deux, j'aimais toujours autant ce petit jeu que nous avions. Je me sentais particulièrement possessive à l'égard de Joachim et le pire c'est ce que je ne faisais rien pour m'en cacher, à un point que je crois que ça lui tombais parfois sur les nerfs. En même temps il ne m'en veut jamais bien bien longtemps non plus. « Lui, là. Il est canon tu ne trouve pas ? » Dis-je en désignant un étudiant qui venait à peine de s'approcher pour commander un peu plus loin. Il était bien mon genre, brun, plutôt grand. Pour être franc je n'en avais rien à foutre de cet inconnu mais c'était pour le jeu vous voyez, tout comme mon décolleté volontairement dans son champ de vision. « C'est vraiment ce que tu crois ? » soufflais-je dans un murmure maintenant que nos visage n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. C'est vrai qu'il était le seul ici pour lequel j'avais un réel intérêt mais si je devais faire croire au contraire pour admirer la jalousie que j'aimais tant sur son visage alors c'était une chose que je ferais sans hésiter. En attendant je décidai d'attraper la bouteille de téquila derrière le comptoir pour me servir un petit shot : avantage de bosser en boîte j'y avais gratuitement accès.

Ce petit jeu là, des fois j'aimais bien, des fois elle me rendait ouf! « Lui, là. Il est canon tu ne trouve pas ? », me montrant un gars un peu plus loin, le genre brun ténébreux c'est son style m'voyez. Je pestais gentiment, secouant l'un tête d'un léger regard en coin vers celui ci "M'ouais, du genre puceau un peu quand même." c'est de la mauvaise fois mais j'en ai rien à foutre. Je suis plus beau que lui et je le sais donc je m'en fou. Puis elle me fou son décolleté dans la figure là aussi, ça aide pas à rester neutre. Mais elle avait clairement envie de jouer là du coup ouais je la mettais un peu au défi. Son visage proche du miens elle me demandait taquine « C'est vraiment ce que tu crois ? », prenant une bouteille de tequila au passage pour se servir un shot. Beau sourire en coin, je la fixais sans broncher l'air plus provocateur que jamais "Ouais c'est vraiment ce que je crois." allez ma blonde, montre ce que tu vaux moi j'ai peur de rien.

« T'es jaloux. » Ça j'en étais persuadée car si c'était l'inverse je serais moi aussi bien jalouse. C'était amusant car si je démontrais autant d'intérêt à ce garçon, c'était en réalité car je n'en avais aucun, je voulais juste faire la chiante pour que Jo' vienne me baiser dans les toilettes minables de cette boite. Ouais c'était ma seule motivation. Certains diront que c'est malsain mais de toute façon entre lui et moi si c'était sain ça se saurait. Un petit shot pour moi, je ne pouvais m'empêcher de sourire à l'entendre. Parfait dans ce cas. « Tu me connais mal alors Lazarus. » Un petit clin d'oeil pour l'occasion, je lui laisse avec plaisir la bouteille de téquila encore pleine avant de m'éloigner vers le joli ténébreux. Je m'accoudai sur le comptoir, ignorant mon précédant interlocuteur volontairement. « Pourquoi est-ce qu'un charmant jeune homme comme toi est-il ici tout seul ce soir dit moi ? »

Là elle m'sort la phrase qu'il faut pas « T'es jaloux. » je levais direct les yeux au plafond "Non s'te plait pas ce cliché quoi." moi jaloux? Tss no way. Enfin si j'le suis à mort et pour pas grand chose mais je m'en fou, j'assume pas pour le coup. Elle enchainait « Tu me connais mal alors Lazarus. », défi lancé et... Elle y allait. Je pestais tout seul "Putain..." elle m'énerve! Je la fixais une seconde parler à ce type, aguicheuse, tout pour me faire rager et... Ça marchait. Je finissais cul sec mon verre avant de me lever "Très bien!" pour aller les rejoindre, me plaçant bien face à eux "Non le jeune homme n'est pas seul et il va de suite aller rejoindre sa meuf ou son compagnon on s'en fou. Hein que tu vas aller rejoindre quelqu'un?" ma fin de phrase sonnait mal, méchante, froid et menaçant. Le ton qui veut dire casse toi ou je te défonce sur place. Un faux sourire envers lui et il me le rendait intimidé avant de s'excuser auprès de ma blonde et de s'éloigner sur un bonne soirée "C'est bien, casse toi.". Plaquant ses deux avants bras sur le comptoir pour l’immobiliser je lui disais "J'ai horreur quand tu m'fais ça tu le sais bien. Alors arrête." arrête de jouer avec mes nerfs comme ça. J'en rapprochais dangereusement mon visage du sien "Ça me rend dingue." mais au fond, c'est exactement ce qu'elle voulait. Que je sois dingue d'elle.

Il n'avait pas besoin d'avouer, je savais que c'était vrai quoi qu'il dise. Ce n'était pas mon petit-ami mais souvent c'était tout comme, nous étions toujours aussi possessifs l'un envers l'autre pour des raisons que j'ignorais. Ça devait être le désir. « Mais tu me veux pour toi. » Et c'est aussi parce que je sais ça que je fuis vers un autre homme se trouvant au bar. Je n'étais pas cette petite fille facile qui tombe immédiatement pour les beaux yeux du ténébreux Winthrop et encore moins quand il me mettait au défi. Il n'y a pas de réel plaisir à obtenir quelque chose si ça nous tombe directement du ciel, si ? À peine avais-je le temps d'aborder mon futur compagnon que Joachim s'approcha et le fit dégager en deux temps trois mouvement. Il fallait que je cache ce sourire de satisfaction qui rêvait de s'accrocher sur mes lèvres : dieu que j'adorais ce jeu. Entre la violence avec laquelle il m'immobilisait et l'envie dans son regard il n'y avait qu'un pas à franchir et j'étais bien partante pour le franchir. « Je suis une bien mauvaise fille parfois. » Et il aime ça autant que j'aim son côté grand méchant loup. C'est ce qui me tient accroché à ce point en réalité. « Tu comptes faire quoi maintenant ? » Maintenant que je lui appartiens. J'attends, curieuse, envieuse.