Elias L. Caldwell ► Chris Pine

Commençons par le commencement alors. Je suis né à Rome en plein quartier bourgeois, fils de chirurgien, réputé dans toute Europe. Vous vous doutez que je n’aie jamais manqué de rien. Enfin tout est relatif, car j’ai dû vite me débrouiller tout seul, mes parents étaient bien trop occupés par leurs boulots, délaissant souvent les petites choses de la vie. Par exemple, je n’ai jamais vraiment eu de signe d’affection de leur part quand j’étais bébé, ou enfant. Quand je pleurais la nuit, ils venaient me calmer seulement, car ça les empêchait de dormir tranquillement. Mes journées, c’était des heures passées tout seul avec mes jeux, sans qu’aucun ne vienne s’occuper un tant soit peu de moi. Je me rendais vite compte qu’ils avaient déjà tout prévu pour mon futur, tout était déjà tracé pour eux. C’est ainsi que très jeune, quand j’étais en âge pour aller à l’école qu’ils se mirent subitement à s’intéresser à moi. Mais d’une façon inédite, car les effusions d’affection étaient toujours proscrites, je les voyais plus comme des professeurs sévères.

Bien entendu, ils avaient de grands espoirs en moi, j’étais plus intelligent que la moyenne des enfants de mon âge. J’avais également une mémoire assez exceptionnelle, car je me souvenais de tout ce qu’on me disait ou tout ce que je lisais. Du coup, ce n'était pas étonnant de me voir finir à chaque fois, premier de ma classe. Mais l’école n’était pas suffisante pour mes parents donc ils rajoutaient des cours à la maison pour m’instruire d’avantage, pour me cultiver aussi. Quand je disais qu’ils avaient de grands projets pour moi… Puis à les écouter, j’étais un enfant exceptionnel et je méritais de devenir un grand de ce monde. Vous vous doutez qu’avec ça, je ne pouvais que devenir arrogant et hautain… Mais malgré tout ça, je ne me sentais de plus en plus seul, mes parents semblaient me voir comme un simple sujet d’étude, pas comme leur fils. Non, c’était ma petite sœur, arrivé sur le tard qui récoltait tous les moments d’affections. Ils semblaient d’ailleurs en découvrir les vertus avec elle. Puis à l’école aussi, au collège ensuite, c’était pareil. Les intello n’étaient pas forcément bien vus, d’autant plus quand ils étaient riches et arrogants. Souvent, ils étaient rejetés, ce fut le cas pour moi, car incapable de rentrer dans le moule.

C’est comme ça qu’au lycée, je décidais de ma propre initiative de changer tout ça, je ne souhaitais pas vivre encore d’autre année aussi terrible. Mais à côté de ça, je changeais du tout au tout, j’arrêtais de faire mon intello en classe, jouant surtout sur mes facilités. Mais à côté de ça, je changeais du tout au tout, j’arrêtais de faire mon intello en classe, jouant surtout sur mes facilités. À côté de ça, je devais plus rebelle, plus ouvert aux autres, je me sociabilisais en somme. Je découvrais un vrai fêtard dans cette jeune carcasse. Je ne m’étais jamais vraiment intéressé aux femmes avant cette époque-là et franchement, je regrettais de ne pas m’en être aperçu plutôt, car j’avais perdu des années. Du coup, je passais plus de temps à faire la fête avec mon nouveau groupe d’ami et à sortir avec toutes sortes de fille.

Tout était bon aussi pour éviter mes parents, je ne souhaitais plus écouter leurs sermons qui devenaient bien trop fréquents à mon goût, depuis mon entrée au lycée. Toute façon, ils ne devaient pas s’inquiéter, j’avais moi-même de grand projet pour moi ? Je voulais par exemple faire comme mon père et devenir médecin, mais pas dans un hôpital comme lui, car je le voyais quand même assez peu, tout comme ma mère. Ce n’était pas bon quand on avait envie d’avoir d’autre occupation à côté. Je me voyais bien ouvrir mon propre cabinet et pour ça, je ne voyais qu’une solution. À la fin du lycée, je souhaitais partir au states pour intégrer une des meilleurs universités en médecine de cette planète. C’était sur concours et seuls les meilleurs pouvaient l’intégrer. Mais à l’époque, je me voyais comme faisant partie des meilleurs, donc je n’étais pas inquiet. La seule difficulté de l’époque était de convaincre mes parents de me payer le voyage, un appart sur place, près de Harvard et surtout me payer l’université.

Au final, je n’eus pas besoin de les convaincre, car ils acceptèrent de bon cœur. Donc je m’envolais dès la fin du lycée pour les Etats-Unis et plus précisément pour Boston, la ville la plus proche d’Harvard. Je m’y installais dans un loft sympathique, dans un quartier bien vivant. Sans vous le cacher, après ça, ce ne fut que sexe, drogue et alcool tout au long de mes années à l’université et dans cette fameuse maison : Winthrop House. Des années de pure folie et de pure débauche. Mais je ne perdais pas mon objectif de vue, car je travaillais dur à côté pour obtenir déjà mon Baccalauréat, puis le master et pour finir un doctorat, que je trouvais bien mérité. D’autant plus que le niveau était bien plus haut que je l’imaginais. À Harvard, je ne me sentais plus aussi exceptionnel qu’avant, car ils étaient tous comme moi, tous très intelligent.

Quoi qu’il en soit, j’obtenais finalement mon doctorat. J’étais âgé de vingt-sept ans et je quittais Boston pour venir m’installer à New-York, dans un nouvel appartement. Là-bas, avec la notoriété de mon père et donc de son nom de famille dans le domaine de la médecine, j’ouvrais mon cabinet en médecine générale. Pendant près de deux ans, je n’arrivais pas à faire décoller ce cabinet et mes patients réguliers étaient trop peu nombreux pour me permettre de continuer comme ça. L’argent n’était bien entendu pas un problème, mes parents m’envoyaient régulièrement de grosses sommes d’argent pour payer mon loft et ma vie en somme. Je vous avouerais que la chute fut brutale pour moi, j’avais beaucoup d’espoir et ça m’avait anéanti. Plusieurs semaines s’écoulèrent après ça, je n’étais plus que l’ombre de moi-même, car je noyais mon chagrin dans l’alcool et les escort, j'avais un minimum des goûts de luxe.

À cette époque, pas si éloignée que ça quand on y pense, je n’aurais pas pu en sortir si ma sœur n’avait pas été là pour me soutenir. Car c’est elle qui débarqua sans crier gare à New-York et qui m’annonça qu’elle rentrer à Harvard. C’est elle également qui me parla du poste de professeur de médecine qui était libre. Mon ancien professeur était parti à la retraite l’année précédente. Du coup, le doyen ainsi que le comité de cette université connaissaient mon passif dans cette université, mais plus que ça, ils connaissaient également mon sérieux dans les études, donc ils acceptèrent de me prendre comme professeur. Je déménageais de New-York et je me reprenais un nouveau loft dans Boston pour pouvoir commencer une nouvelle vie, de nouveau projet en somme.