life is full of surprises (jackson)

Depuis que je vivais à Back Bay, je passais rarement à la Mather House. Je n’y avais pas vraiment de raisons de me rendre dans cette maison. Je voyais Alaska en dehors, et Alex également. La plus part de mes amis mather, je les voyais en dehors. Je n’allais plus aux soirées, ne me sentant toujours pas à l’aise en foule. Il fallait vraiment que je songe à régler ce problème. Je ne pouvais pas continuellement rester cloitrer chez moi. Je devais vivre un peu. Pourtant, ce qu’on disait vouloir faire, n’était pas toujours ce que l’on faisait au final. Me mettre des résolutions pour l’année prochaine sur ce sujet ne servait à rien. Je ne savais jamais comment je réagirai dans telle ou telle situation. Je ne pouvais qu’anticiper que ma peur s’en irait doucement, et que j’accepterai mon corps à nouveau. J’avais tout de même décidé de me rendre à la Mather House aujourd’hui, surtout par curiosité, pour aller me renseigner un peu sur les nouveaux bizuts ainsi des activités à venir. Il y avait du monde, comme toujours, mais ce fut une personne qui m’interpella directement. Un officier de police qui m’avait aidé il y a deux ans avec les journalistes qui m’harcelaient. J’allais le voir. « Officier Rosenbach, ne me dites que quelqu’un s’est déjà plaint de la musique. » Ce n’était pas rare que certaines personnes se plaignaient de la musique forte pendant les soirées mathers, sauf que là nous étions en pleine journée. Je me demandais ce qu’il faisait ici.

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L'homme se traine dans la mather house, se sentant parfois encore comme un étranger entre ces murs. Tellement habitué à la dunster, à ses membres, à ce calme studieux. A ce confort pour flic, voyez. Rien qui aiguise la curiosité professionnelle. Au contraire de la demeure verte, où qu'importe où ses yeux se posent, ils ne peuvent échapper aux dérives. C'est ce que tu voulais Rosenbach ; autre-chose. Qu'on t'apprenne à décrocher. Ca marche pas vraiment, toi qui passe tes nuits dans des dossiers dont tu ne devrais pas t'approcher, qui t'obnubiles. T'es perdu Jackson. Faut que tu sortes un peu. Allez, voilà, traine dans le salon, parmi tes semblables. Lève la tête quand on t'appelle.  « Officier Rosenbach, ne me dites que quelqu’un s’est déjà plaint de la musique. » Officier. Ca passera pas, ce regard qui se tourne automatiquement. Même pas besoin du nom, le titre suffit. Un fin sourire se souligne sur ses lèvres en reconnaissant les traits passés d'une rousse dans son commissariat. « C'est.. non, c'est.. » T'es pas suuuper clair mec. « Feldt c'est ça ? » Je ne retiens pas tous les prénoms, peu à vrai dire, mais celui-ci m'était resté à l'esprit. « Tu peux oublier l'officier, je suis plus.. » Ca m'arrache toujours la gorge de le dire, à vrai dire. « Je peux plus enfermer personne, c'est mon plus grand malheur. » Qu'il se reprend avec un léger rire, se pinçant les lèvres.

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Je ne me sentais comme une inconnue au sein de ses murs. La dernière fois que j’y avais mis pieds était pour l’anniversaire de ma soeur, soirée à laquelle je ne me sentais vraiment pas à ma place. Je n’étais plus du tout cette fille qui sortait et qui buvait pour s’amuser. Je me demandais parfois pourquoi je continuais d’y rester dans cette maison. Je m’accrochais à un vieux souvenir, une vieille flamme longtemps éteinte. Un an que ma vie avait fait un tour de 360 degré, que j’avais radicalement changé. Depuis, je m’étais perdue en cour de route, impossible de retrouver mon chemin. J’arrivais enfin à doucement retrouver un rythme normal, de savoir ce que j’allais faire de ma vie, bien que c’était encore un grand mystère pour moi. Revenir vers la mather house en pleine journée était un bon premier pas vers la guérison. Il y avait tant de vices dans lesquelles je ne voulais pas retomber, que je l’évitais peut-être comme la peste. Voir un officier de police dedans me donnait déjà des frissons. Il n’était pas rare que la police arrive à cause de la musique trop forte ou même de la drogue qui circulait au sein de la mather house. Je n’imaginais tout simplement pas en voir un, en pleine journée. « Oui, c’est ça ! » Toute fois, le jeune policier m’avoua bien rapidement qu’il n’en était plus un. Je pinçais la lèvre, quelque peu gênée. « Je suis désolée, je voulais pas ouvrir des blessures. » Bonjour, je m’appelle Feldt et j’aime accumuler les gaffes, comme avec Willow.

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Cette confrérie avait une tendance à ne jamais trouver le repos. Toujours en effervescence, dans une sorte de fête constante. Il y avait quelques moments de repos, mais courts. C'est tout ce qu'il fallait à  Jackson. Une raison de sortir de sa chambre, de voir le monde. De se faire prendre par le mouvement humain. Faut vivre mon garçon, et pas juste à travers de sombres affaires ou cette soif insatiable de justice. Vivre pour de vrai. Pourtant, quand il fait un pas en dehors de ses démons, c'est le passé qu'il revoit en face, sous les traits plutôt charmants d'une rousse. « Oui, c’est ça ! » Feldt, donc. Il n'y avait pas que du positif lié à ce prénom, puisque quelques détails de l'affaire qui la suivait lui revenait en mémoire.  « Je suis désolée, je voulais pas ouvrir des blessures. » Se pince les lèvres, secouant doucement la tête de gauche à droite. « C'est rien, ça fait quelques temps maintenant. La cicatrisation est presque finie. » Ouais, okay, on dira ça. On le pense pas, mais on le dira, pour les rassurer tous. « Du coup je suis de retour aux études ! Et.. à la mather house. » Ses billes vont autour de lui, sur les murs de la confrérie, un sourire aux lèvres. C'était plutôt agréable de voir une partie de son métier passé s’imbriquer dans son présent. Surtout qu'il avait regretté de ne pas avoir pu continuer à converser avec la demoiselle une fois l'affaire finie d'être traitée par son service. « Je ne me rappelais plus que t'en faisais parti. » Faut dire qu'il y a du monde dans le coin, et j'vois trop souvent les murs de ma chambre.

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La mather house est une maison avec beaucoup de souvenirs, de bons comme de mauvais. Certes, je ne suis clairement plus la même personne que j’étais quand je suis arrivée à Harvard, quand je suis rentrée la première année dans cette confrérie. Il y avait tant de choses qui avaient changé depuis. Je n’étais plus cette fille rebelle qui cherchait à tout prix l’attention de son gardien. J’avais peu à peu trouvé ma voie, et je n’avais plus rien d’une mather. Je ne vivais même plus dans cette confrérie, impossible quand on a deux enfants en bas âge. Et pourtant, j’avais un certain sentiment d’attachement pour cette confrérie qui a été ma famille pour les sept dernières années. Je ne pouvais pas non plus finir mes études sans être une mather. A quoi remiser sur des vieux souvenirs, il fallait avancer, et comme disait Jackson, la cicatrisation du passé douloureux finissait avec le temps. Voir un flic à la mather, c’était étrange. Un ancien flic certes, mais tout de même, c’est tout sauf d’une maison pour les gens adroits aux règles. Tant de choses illégales se tramaient ici. « Ouais, enfin, je ne vis pas ici et c’est plutôt pour des raisons sentimentales que je suis ici. » Rigolai-je un peu. Moi, une mather? Cela devait faire un an que je n’avais plus rien fait de mathers.

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Allez, marrez-vous. Regardez-les. Y en aucun qui cadre avec le décor. T'as elle, la maman qui fuit tout ce qui représente pourtant ses pairs.  Et t'as lui, qui a sûrement coffré la moitié de la maison. Sauf que cet endroit a le pouvoir de t'offrir un échappatoire, une ambiance différente des autres. C'est sa demeure à la belle rousse, moins à l'ancien flic, qui n'est là que depuis quelques mois. La sienne, c'est la jaune, la plus studieuse. Mais pour un esprit obsessionnel comme le sien, il fallait la fuir. « Ouais, enfin, je ne vis pas ici et c’est plutôt pour des raisons sentimentales que je suis ici. » Esquisse un sourire en coin, discret. « T'arrives pas à partir ? » Quand on t'offre un foyer, c'est toujours difficile de s'en détourner. Surtout que rien ne l'obligeait à s'adonner aux fêtes de la mather, ni à renouer avec ses démons. C'était juste une tentation qu'elle s'imposait. Les billes de l'homme s'attardent un peu sur la demoiselle, un brin insistantes. Finissant par lâcher un : « T'as l'air de bien t'en sortir. » J'l'avoue, j'savais pas ce que t'allais devenir quand t'as passé la porte du commissariat. Et qu'importe l'envie, j'avais pas le droit de m'en inquiéter.

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Depuis plus de deux ans, je n’étais plus une mather. Depuis que j’étais tombée enceinte en fait. Est-ce qu’on pouvait vraiment être maman et mather? Pas vraiment. Après, on peut toujours dire que regarder Alex, il est papa et il est un mather tout craché. Ouais, sauf que c’est pas la même chose. Un papa c’est pas une maman. J’avais des grandes responsabilités envers mes enfants. Alex aussi, mais il pouvait se permettre son mode de vie, car c’est un papa. Suffisait de voir ce que le père de mes enfants faisait. Enfin, ce n’était qu’un détail. J’étais attachée à la mather house pour des raisons sentimentales. Je ne me voyais pas en partir de si tôt. J’allais devoir m’y faire en tout cas. Ma dernière année à Harvard, ensuite, finit avec les études. « Ouais, c’est dur quand on a passé sept ans dans une confrérie. Mais c’est ma dernière année, alors je ne me voyais pas partir. » Je pouvais bien faire cela pour la maison qui m’avait accueilli pendant ses longues années. « Et toi, une raison particulière pour la mather? » Y avait quand même des questions à se poser de pourquoi un flic va aller s’inscrire à la mather house. C’est chelou, et absolument absurde. Puis peut-être que je l’ennuyais avec mes questions, et que je devrais le laisser seul. « Euhm, ouais, on va avec le flot. » Pour pas dire que ma vie était une catastrophe. Quand il m’avait aidé, il y a deux environs, ma vie allait bien. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas.

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