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Springfield Massachussetts chainsaw. Clay Fitz Cooper

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✧ Motel de Springfield 20.10 pm ✧ Cassidy & Clay
De tout les lieux, il avait fallu qu'il soit affecté à Boston. C'est lors d'une intervention pour homicide qu'il m'est tombé dessus. Récemment promu lieutenant lui aussi. Il a bien vieilli enfin pour être franche, il n'a pas tant changé que ça seulement, je ne pensais pas revoir ce visage de si tôt. Je me doutais encore moins qu'on aurait autant à coopérer ensemble que ça. On dit que la hasard fait bien les choses, parfois c'est pas le cas. Il y a de mauvaises ondes qui circulent entre nous, le passé n'amène souvent que de mauvaises vibrations. Autant dire que la présence de Cooper parasitent un peu mes chakras. Quand nos supérieurs respectifs nous ont encore une fois assigné une affaire commune à Springfield, ça c'est lu sur ma tronche, ça ne m'enchante guère. Enfin, on fait une bonne équipe c'est un fait que je ne peux pas nier c'est vrai. Mais, Clay est un peu casse-pied avec moi, un peu bourru sur les bords aussi. De mon coté, je suis une chieuse finie, ça donne un mélange comparable à une réaction chimique. Malgré tout nous embarquons dans le même véhicule, coté dépense c'est plus pratique pour nos bureaux. Faudrait pas dépenser l'argent des contribuables à tord et à travers.

Je lui laisse le volant, ça m'évite de l'écouter déblatérer dix minutes sur les dangers des femmes au volant. J'attache ma ceinture, on ne sait jamais qu'il aurait la bonne idée de nous faire valser dans le décor. Comment ça, je n'ai pas confiance? 18.45 PM, le départ est imminent, confortablement assise dans le véhicule mon regard se pose sur les traits de Cooper. « Pas besoin de GPS ou de carte, ça ira? Tu ne vas pas nous paumer dans le trou du cul du monde? » Un sourire hargneux orne mes lèvres, je déconne bien sûr. Il n'est pas idiot au point d'aller nous faire nous perdre quelque part en pleine cambrousse ou que sais-je d'autre. Intérieurement j'espère qu'il ne pas pas non plus conduire comme un escargot. Pour couronner le tout nous allons devoir passer la nuit dans un petit motel de la ville, si l'affaire n'est pas résolue dans les plus bref délais et qu'on doivent y passer plusieurs jours... Je ne donne pas cher de notre sanité d'esprit. Ou même que l'un n'aura pas tenté d'étouffer l'autre dans son sommeil. C'est étrange mais, mes pensées m'extirpe un fin sourire alors qu'il démarre le moteur de la voiture qui quitte très vite le parking.

« On en a pour combien de temps jusque là-bas? Faudra passer par le commissariat prendre le dossier qu'ils ont sur place. » Mon regard pivote sur la route qui commence à défiler dans le pare-brise. Il y a belle lurette qu'on a pas tenu une longue conversation tout les deux, j'essaie juste de rendre la route un peu moins terne à mon goût. J'ai horreur de me sentir aussi tendue qu'en cet instant précis. Est-ce lui, est-ce l'ironie de la situation d'avoir a supporter sa présence plus longuement que pendant quelques heures? Je ne serais pas capable de le dire moi-même. Je retire mon arme de service et la dépose dans la boite à gant, si le voyage doit durer une plombe autant me sentir à mon aise. Ce n'est pas comme si un fou furieux allait s'attaquer à nous sur la route.



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  Cassidy & Clay / Décembre 2015
« Elle? » Lorsqu'on m'a prévenu il y a quelques heures que j'allais devoir faire équipe avec un Lieutenant de la crim' pour les deux prochains jours, en mon fort intérieur j'espérais avoir la chance de tomber sur la plantureuse blonde dénommée Donahue. Ok, son nom n'était pas des plus élégants mais d'après son dossier, il s'avérait qu'elle était l'une des plus compétentes de sa division. Si tant est qu'elle n'ait pas bu la vieille bien évidemment. Mais étant moi-même un consommateur régulier, je n'étais pas le mieux placé pour la juger. J'avais donc sur cet ordre préparé mes affaires, le strict nécessaire, avant d'aller prendre connaissance du nom de ma binôme via mes e-mails. La surprise fut de taille lorsque je découvris le nom de Cassidy juxtaposé un mien, mon  ex ayant plus rapidement grimpé les échelons que moi. Forcément je n'avais pas apprécié la blague de mon superviseur et m'étais aussitôt rendu dans son bureau histoire de mettre les choses au clair. " Voyez çà comme une façon de repartir à zéro avec elle " qu'il m'avait rétorqué avec un grand sourire. Il y a quelques temps, j'aurais certainement réagi de façon plus spontanée mais que voulez vous, avec l'âge je me suis assagi et les aléas, je préfère dorénavant les encaisser.

Alors après une journée bien remplie, je l’attends à la sortie, rongé par l'anxiété de devoir partager une voire deux journées en sa seule et unique compagnie. Nous nous rapprochons de la voiture sans plus s'adresser la parole, Cassidy se dirigeant d'emblée vers le coté passager de la bagnole pendant que je charge les sacs dans le coffre. Cependant, les paumes sur la carrosserie, il me vient l'idée insensée de laisser derrière nous sa valise. Idée tentante car j'entrevois déjà la jolie brune se mettre dans tous ses états à la fin de notre périple routier. J'empoigne son bagage mais, à l'instar de le déposer sur le trottoir, je l'ouvre et vais rapidement trouver son vanity que je glisse dans le mien ce qui fera tout aussi bien l'affaire. Chose faite, je retourne prendre place à ses cotés dans l'habitacle derrière le volant et tandis qu'elle se met en position de sécurité, tout est méticuleusement vérifié: Angles des rétro, ceinture,... Tiens encore un détail qui pourtant faire toute la différence, il n'y a plus qu'un quart du plein. « Pas besoin de GPS ou de carte, ça ira? Tu ne vas pas nous paumer dans le trou du cul du monde? » Pas vraiment surpris par son vocabulaire, je dénote quand même que ses yeux se sont enfin accrochés aux miens. Petite futée, si tu savais ce que je te réserve, tu le perdrais vite ton sourire d'effrontée... Au lieu de la recadrer, je reste donc muet. « On en a pour combien de temps jusque là-bas? Faudra passer par le commissariat prendre le dossier qu'ils ont sur place. » Brillante idée... A ma montre il est 18h46 et le calcul est très vite fait, alors cette fois-ci je ne peux pas m'empêcher de répliquer, notre véhicule quittant déjà le parking souterrain du QG. « Déjà on dit " Combien de temps il nous faudra pour y arriver ? ". Soit une heure et demie. Et de deux, si on doit vraiment y passer, vaudrait mieux, vue l'heure, que tu les appelles, histoire que l'astreinte soit prévenue. » Ce n'est pas à moi que le Lieutenant en jupons apprendra le métier. Après quelques minutes elle dépose son Glock dans la boite à gants, geste que j'interprète de deux façons différentes. Est-ce une pour se mettre à l'aise ou juste me rappeler de manière détournée qu'elle a de quoi me la faire fermer...

Les minutes s'écoulent et nous sommes maintenant à la sortie de Cambridge sur la nationale desservie par de nombreuses stations qui font aussi office de boutiques. Il est évident qu'avec le peu de carburant nous restant, nous atteindrons de justesse notre but alors d'un geste franc j'enclenche le clignotant et prends la bretelle de sortie. La berline ralentit progressivement pour finalement s'arrêter aux cotés des pompes. Et là, mauvais, l'observant via le rétro centrale, je lui propose un sourire en coin « T'as faim? » Je sais. Si nous nous arrêtons toutes les dix minutes, on y sera jamais. Mais pour l'heure je dois assouvir certains besoins outre le fait de devoir faire le plein.

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✧ Motel de Springfield 20.10 pm ✧ Cassidy & Clay
Jusque là, je le trouve étrangement muet. Je l'ai connu beaucoup plus bavard et j'en viens à me demander à quoi il peut bien penser dans les méandres de son cerveau brumeux. Je dirais même que ce calme étrange ne lui ressemble pas, alors je me dis qu'après tout, ces années l'ont peut-être changé. Je ne sais plus rien de sa vie aujourd'hui. Est-ce un mal, est-ce un bien? Je n'en sais rien. Il reste avare en réponse et je ne sais pas si ce duo m'incommode ou tout simplement m'indiffère. Alors je range mon arme pour tout simplement me sentir plus à l'aise, je sens que la route va être longue et que l'atmosphère va être pesante. Jusque-là je n'ai pas eu l'envie de faire l'effort de le regarder. Du moins pas jusqu'à ce que mon visage n'ai eu le réflexe de se tourner. Que mon regard a croisé le sien, monsieur ne regardait donc pas la route. Et voilà qu'il prend la parole aussi. Mes lèvres s'étirent largement. Sa manière de tenter de me reprendre sur ma façon de m'exprimer m'amuse fortement. J'ai un léger haussement d'épaules à lui accorder premièrement. Si j'avais voulu parler comme un dictionnaire, je l'aurais fait depuis longtemps Cooper. Et évite de me dire ce que j'ai à faire, d'un je ne suis pas blonde secundo j'ai horreur de ça. Oh que oui j'ai une sainte horreur qu'on me dise ce qu'il serait bien ou bon que je fasse. C'est récurent chez moi mais, surtout je n'aime pas la façon qu'il a lui de me reprendre comme une gamine ou pire comme une bleue. Détournant mon regard du sien pour le reposer sur la route qui défile, je sors mon portable pour appeler le commissariat de Springfield. Je lui aurai bien balancé de le faire lui-même s'il n'était pas déjà en train de conduire. Et c'est bien connu, les mecs ne sont pas doués pour faire plus d'une chose à la fois. Cette pensée m'extirpe un petit sourire en coin, narquois.

Mieux vaut ne pas exprimer ma pensée à haute voix, car je vois sa tête d'ici-là. La voiture quittant enfin la ville vient pourtant de se stopper près d'une station essence. Mes sourcils s'arquent au- dessus de mes yeux clairs, pour le coup je lui adresse à second regard méditant sur sa question. T'es sérieux là? Tu t'arrêtes à la sortie de Cambridge pour satisfaire ton estomac? Ou alors il a oublié de faire le plein d'essence? Je doute qu'il ne se préoccupe réellement de mon envie de manger ou non. Envie que je n'éprouve pas encore vu l'heure et puis à quoi il joue on a pas le temps pour ça. Sinon jamais on y arrivera. A moins qu'il ne soit assez taré pour prendre un malin plaisir à m'obliger à partager ce petit espace pendant des heures avec lui, histoire d'un peu plus me torturer? Nous torturer. Ou alors tu avais envie de m'inviter à manger un bout? Mon regard a une fois de plus quitté le sien. Mais, très vite à peine ma phrase énoncée, il se raccroche à ses traits avec amusement et malice. T'emballes pas, c'était une connerie. Pause pipi j'imagine? Et l'aiguille de la jauge essence n'est pas bien loin de la panne sèche. Je détache alors ma ceinture et ne perds pas de temps pour sortir de l'habitacle. L'air froid de la soirée me fait me sentir d'un poids soudainement allégée.



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  Cassidy & Clay / Décembre 2015
T'es sérieux là? Tu t'arrêtes à la sortie de Cambridge pour satisfaire ton estomac?  Sa réponse ne s'est faite attendre, Cassidy toujours aussi méprisante, chose peu surprenante. Le temps n'a donc pas arrangé son caractère. Pire que cela même, je dirais qu'elle a bien trop gagné en assurance, ce qui ferait d'elle une redoutable adversaire si tant est qu'elle soit toujours du même service. Les choses s'enveniment petit à petit même si je ne fais, à vrai dire, pas grand chose pour y remédier. A croire que moi non plus je n'ai pas assez gagné en maturité. Alors me répétant inlassablement comme un leitmotiv les dernières paroles de mon supérieur concernant cette brillante idée de nous faire coopérer, mon sourire s'accroche au sien qui se veut légèrement taquin. Ou alors tu avais envie de m'inviter à manger un bout?  Oh là. Tu te méprends sur mes intentions très chère, et gravement même. Alors avec ce même air ahuri qu'elle détestait autrefois me voir singer lorsque l'envie me prenait de vouloir la ridiculiser, je tiens à lui faire part de ma réticence à ce sujet « Tu déconnes... J'aurais peur que tu ne te fasses des idées. »  Ma main vient aussitôt s'apposer sur ma ceinture de sécurité tandis que je continue magistralement à lui démontrer l'étendue de ma logique   « Parce que vous les femmes... on sait... Ça commence par un diner, après la baise, le mariage, puis les gosses... »  A peine ai-je fini d'accentuer ma phrase sur le dernier mot que je me m'auto-félicite secrètement d'avoir mis un terme à cette histoire. Mais en vérité, je n'ai seulement que participé à sa chute et donné une raison valable à O'Connor pour me foutre hors de son pieu. T'emballes pas, c'était une connerie. Pause pipi j'imagine? Et l'aiguille de la jauge essence n'est pas bien loin de la panne sèche. Elle a décidément les yeux partout, même là où on ne s'y attendrait pas. J'avoue lui accorder un peu de mon estime lorsqu'elle émet cette théorie mais ce sentiment s'étiole très vite au détriment d'un autre.

Débouclant ma ceinture je lui prête un regard empreint d'amertume et quitte l'habitacle avant de contourner le véhicule. La main posée sur la trappe, j'ouvre à coup de clefs l'accès au réservoir et non mécontent de l'idée qui germe subtilement dans mon esprit depuis qu'elle a osé me braver, je la regarde s'éloigner lentement et patienter. Les secondes s'égrainent, des minutes mêmes, et finalement c'est le déclic du pistolet qui regagne mon attention. Une fois la trappe refermée, je vais nonchalamment dans la même direction qu'elle, la dépasse même avant de ralentir, toujours dans ce même but: l'oppresser, qu'elle en vienne à regretter ce "séjour", que plus jamais ne lui vienne l'envie de me parler pour que je puisse terminer ce trajet dans le silence le plus complet. «  Et correction... J'vais pisser  » Difficile de croire qu'elle commande à plusieurs sous-officiers... Je reprends à vive allure vers les portes vitrées de la station, parodiant à faible voix son « pause pipi » qui me fait bien marrer, avant de me retourner, jonglant avec le trousseau de clefs. « Tu les vois? » C'est un rappel, souviens-toi, c'est moi qui mène la danse ce soir. D'un geste habile, elles disparaissent dans ma paume juste avant de m'engouffrer à l'intérieur.
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