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oh yeah, i remember you
« Je n'arrive pas à croire que tu ai pu faire une chose pareille Conrad... » « Mais papa... tu ne comprends pas ! » « Non ! Il n'y a rien à comprendre, vous ne pouvez pas ! C'est malsain ! C'est... c'est... » « Connie chéri, pourquoi tu nous fais ça... pourquoi... ? » « Mais parce que je l'aime ! » « Tu l'aimes ? Mais bon Dieu, elle est ta sœur ! Tu ne peux pas être amoureux de ta sœur ! » « Nous n'avons aucun lien de sang, il n'y a rien de dégueulasse dans ce que nous faisons... » « Aux yeux de la loi, elle fait partie de ta famille, et à nos yeux aussi, tu ne peux pas coucher avec ta sœur sous prétexte qu'elle t'attire ! C'est inhumain ! » « En quoi c'est inhumain ? Qu'est-ce que t'as avec tes préjugés ? Bientôt tu m'empêchera de sortir avec une fille d'origine étrangère ou avec un mec ? » « Non... je ne t'empêcherais de rien, pas moi. Ce sont les autorités qui t'en empêcheront. » « Qu'est-ce que tu veux dire par là... ? » « Tu vas aller en maison de redressement. Il y a un centre très réputé à El Paso. » « Quoi ?!! Mais vous ne pouvez pas me faire ça !!! Vous ne pouvez pas ! » « Nous sommes tes parents, et nous avons tous les droits. Et nous ne voulons plus que tu t'approches d'Elena... » « JE VOUS DÉTESTE ! MAMAN SERAIT DÉGOUTÉE DE CE QUE TU ES ! JE VOUS HAIS ! »
Il détestait ce genre de cauchemar. Une efficacité en matière d'insomnie. Conrad était sujet à ces mauvais rêves depuis maintenant presque six ans, et à chaque fois, c'était un retour au présent soulageant, mais à la fois frustrant. Une fois qu'il ouvrait les yeux, il ne cessait de voir le visage furibond et dégoûté de son père, et les larmes abondantes de sa belle-mère. Il n'aimait pas cette image, tout autant que la dernière qu'il avait d'Elena : au moment où il dû quitter New York, elle fuyait son regard, et n'avait osé prendre sa défense. Ce souvenir le remplissait de rage. Ce matin, il se réveilla avec l'envie folle de casser quelque chose. Pourtant, lorsqu'il sortit de son lit, il se contenta de donner un coup de pied dans un vêtement qui traînait et alla illico sous la douche pour s'asperger d'eau froide, les paupières closes. Il y resta un bon quart d'heure, comme si la température glacée allait chasser toutes ces images de son esprit. Et petit à petit, il se sentit se détendre, et un long soupir lui permit de calmer les battements brutaux de son cœur. Après ça, il se sécha, s'habilla, et alla dans la cuisine se préparer un café, accompagné d'une cigarette. Il n'avait pas beaucoup de cours aujourd'hui, seulement deux pour être exact, mais il savait qu'il resterait à l'université pour travailler à la bibliothèque, comme à son habitude. Conrad consacrait la plupart de son temps à ses études, et voulait que tout soit parfait, pour que, malgré son passé, on le voit comme un être cultivé et capable de grandes choses. Les avenirs brillants ne sont pas réservés aux personnes au passé irréprochable.
Après avoir prit le temps de se préparer, Conrad quitta son domicile pour prendre sa voiture et se rendre à l'université. C'était bien le seul endroit qu'il appréciait à Cambridge, même s'il y avait aussi ses inconvénients. Il n'aimait pas se mêler à la foule, devoir côtoyer des inconnus,parfois même des gens plus préoccupés par leur apparence que par le reste. Des étudiants populaires, qui essayent de se faire une réputation en traînant ou en couchant avec telle ou telle personne. Cette simple idée le dégoûtait. Il haïssait les étudiants, il haïssait les joueurs de football, il haïssait les tyrans de la fac, il haïssait ces pétasses en tenue de cheerleader... Bref, il haïssait le monde entier, et cette idée le suivait depuis ses dix-sept ans. A quoi bon être indulgent envers les autres lorsqu'on ne nous le rend pas ? Connie en savait quelque chose, et ne changeait pas d'état d'âme tant qu'il n'y avait pas ce déclic, comme un miracle. Les miracles n'existent pas, et il était bien placé pour savoir de quoi il parlait.
Il arriva rapidement devant l'université, se gara, et se dirigea vers sa première salle de cours, sa capuche rabattue sur ses cheveux. Il ne regardait pas autour de lui et ne voulait s'attarder sur aucun individu présent. Il était invisible, personne ne le remarquait, et c'était bien mieux comme ça. De même lors des cours, hormis son professeur, qui remarquait sa participation active et la façon dont il se concentrait sur les discours, tout en prenant des notes à en user plusieurs feuilles de papier en l'espace d'une heure. Les leçons passaient vite pour Conrad, qui ne se préoccupait pas du temps qui passait. Et une fois qu'il eu terminé, il sortit de la salle pour passer rapidement par la cafétéria. Il acheta une canette de soda, et quitta le bâtiment pour se rendre sur le parking. Il n'allait pas rentrer tout de suite, mais passer une petite heure à prendre l'air ne lui ferait pas de mal. Il posa son sac à ses pieds, assit sur le capot de sa voiture, et sortit une cigarette de sa poche pour la caler entre ses lèvres.
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