Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityQui es-tu réellement? PV.
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Qui es-tu réellement? PV.

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Qui es-tu réellement? ✩
Alessia & Bonaventure
Bonaventure venait de passer plus de deux heures dans cette salle d’arcade où il avait bu des sodas, jouait aux cons avec deux trois amis férus de jeux vidéo. Bref, il avait passé un moment de franche camaraderie qui lui avait mis du baume au cœur. « Salut les gars ! A la prochaine »s’écria-t-il en faisant un signe à ces deux amis qui partaient dans le sens inverse. Ce soir, ayant envie de profiter de l’air frais ainsi que de toutes les décorations de Noël, il n’avait pas rejoint tout de suite sa voiture. Au contraire, il avait commencé à déambuler sur le petit chemin menant au Mémorial Hall. Au départ, il n’avait pas fait gaffe aux deux hommes qui le suivaient. Il n’était pas parano au point de penser que sa vie puisse être menacée d’une quelconque façon. Pourtant, peut-être aurait-il dû se douter de quelque chose car les hommes qui le suivaient avaient tous des loubards racistes qu’il avait côtoyés durant sa jeunesse. Bonaventure ne comptait pas le nombre de fois où il avait été passé à tabac à cause de sa couleur de peau. Des insultes, des petites bousculades, peut-être un ou deux coups de poings.

Mouais, passer à tabac était une trop forte expression car ce qui lui tomba dessus n’avait rien à voir avec les petites brimades enfantines. Lorsqu’il s’était senti poussé en avant, il n’avait pas compris encore ce qui lui arrivait. Ce n’est qu’en sentant le bitume lui mordre la paume des mains qu’il poussa un premier râle de douleur. Une protestation vite étouffée par un coup de pied dans le ventre. Puis, ce fut une avalanche de coups qui explosèrent son arcade sourcilière et sa lèvre inférieure. Le jeune homme tenta bien de se défendre mais il n’arrivait pas à déterminer où ni même combien étaient ses agresseurs. Soudain, tout s’arrêta. Il y avait bien un bruit de lutte mais il ne ressentait plus aucun coup. Bonaventure releva la tête avec difficulté pour voir une femme en train de se battre contre ces deux tarés. « Alessia ?! »


electric bird.
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Bonaventure & Alessia.
Ce soir, je suis en mission. Je suis habillée toute en noire. J'ai pris la voiture que je garde secrètement dans mon garage pour qu'on ne reconnaisse pas la mienne. Je suis discrètement celle de ma cible. Ma cible ? C'est Bonaventure, mon meilleur ami. Si seulement il savait à quel point mon secret me pèse... S'il savait comme je crève d'envie de lui dire que je suis chargée de sa protection. Mais je ne peux pas... Je dois faire avec... Il est entré aux Tommy's Arcade à 20h45 avec trois amis précisément et en ressort à 23h03. Il salue de la main ses amis et prend la direction inverse de sa voiture. Il a sûrement envie d’apprécier les décorations de Noël. Le connaissant, c'est tout à fait son style. J'aurais préféré qu'il rejoigne directement sa voiture pour rentrer mais voilà, c'est lui. Il est au naturel et il fait ce que bon lui semble, c'est à moi de le protéger. J'ai peur que cela change tout si je lui disais mon secret...

Il déambule lentement dans le Memorial Hall et je ne le quitte pas des yeux. Très vite, deux silhouettes sortent du coin d'un mur et se mettent à le suivre. Je sors immédiatement de ma voiture et me mets à suivre à mon tour ces deux types. Au mieux, je dirais à Bonaventure que je me promenait ici et que je suis heureuse de le croiser, au pire, je serais prête à intervenir. Ces hommes marchent vite et bientôt ils mettent de la distance entre nous sans qu'ils m'aient pour autant repérée. L'un deux pousse violemment Bonaventure contre le sol tandis que l'autre le rue de coups. Très vite une marre de sang commence à couler sur le visage de mon meilleur ami.

Je courre vers les deux lâches qui tapent un homme à terre et administre un coup de poing royal dans le visage du premier qui s'étale au sol. J'attrape ensuite le second par les épaules et le renverse par terre. Il se relève alors que son complice reste sonné et me donne une énorme claque qui fait saigner ma lèvre. Je lui mets un coup de coude dans les côtes. J'entends la petite voix de Bonaventure qui murmure mon prénom ce qui détourne mon attention. Je reçois un gros coup de poing dans le ventre ce qui me fait me plier en deux. Mais je n'ai pas le temps de faire attention à la souffrance si je tiens à ma vie. Je fais une clé de bras à mon agresseur et lui tire les cheveux en arrière. C'est fini, il a perdu. Je sors ensuite mon arme que je cache toujours dans mon dos et la colle sur sa joue: "Dégagez ! Et vite ! Sinon je vous fume tous les deux !" Je jette l'homme que je tiens contre le sol et lui offre un dernier coup de pied dans les côtes. Puis il se lève et ramasse son camarade avant de s'enfuir en courant.

Je rejoins très vite mon meilleur ami encore au sol. Il saigne beaucoup: "Ça va ? Rien de cassé ? Viens, il ne faut pas rester là ! On va dans ma voiture, je vais m'occuper de toi ..." J'ai tout ce qu'il faut pour le soigner dans ma voiture. Je l'aide à marcher jusque là bas. Je ne pense pas encore à la scène qu'il a vu et aux questions qui vont s'en suivre.


Emi Burton
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Alessia & Bonaventure
Bonaventure avait déjà pris des coups dans sa vie mais jamais d'une telle violence. Ses côtes lui faisaient un mal de chien et il avait l'impression de voir trente-six chandelles devant les yeux. Pourtant, il n'avait pas peur. C'était totalement illogique mais il n'avait pas peur car le racisme ne l'effrayait plus depuis des années. Des agressions de ce genre étaient monnaie courante pour certaines personnes mais pas pour lui. Il venait d'un milieu privilégié, protégé par les gardes du corps de son père. Ce soir, il s'était joué de malchance mais cela n'irait pas plus loin. Toutefois, si la peur n'était pas au rendez-vous, la douleur, elle, l'était. Son corps semblait être en feu tant aucune parcelle n'avait été épargnée par les coups. Son nez avait-il été épargné? Il n'osait pas vraiment le toucher mais vu le sang qui s'y écouler, il y avait une chance sur deux pour qu'il soit cassé. Bonaventure était totalement anesthésié, comme sorti de son propre corps. Un vieux réflexe de protection qu'il expérimentait depuis qu'il était gosse : se couper de tout sentiment pour éviter d'y perdre la tête. Voilà pourquoi il n'avait pas peur, il l'avait relégué dans un coin de son esprit et lorsqu'il jugerait le moment opportun alors il la libérerait. Oh il serait bon pour un sacré contre coup.

Aussi vite que ses agresseurs lui étaient tombés dessus, ils s'éloignèrent pour se battre avec le bon samaritain qui avait eu le courage de venir le sortir de ce guêpier. Le plus drôle dans cette histoire était qu'il était certain d'avoir reconnu Alessia. Non, ça ne pouvait pas être elle... Sa meilleure amie, son petit cœur ne ferait pas de mal à une mouche. Là, c'était une guerrière... Bon sang, c'était vraiment elle même s'il n'avait jamais vu une telle violence en elle. Il grimaça de douleur lorsqu'il la vit se prendre un coup de poing par sa faute. Cela lui rappela sa propre douleur. Pour l'heure, il suivait le combat comme un spectateur passif. Il était trop amoché pour se relever tout seul -et admettons-le... il savait foutrement pas se battre. Depuis quand avait-elle une arme? Avait-il plongé dans la quatrième dimension? Avait-il un traumatisme crânien trop important qu'il se mettait à halluciner? Non, l'arme était bien réelle et ses agresseurs ne se firent pas prier pour déguerpir. Un millier de questions se bousculaient dans sa tête lorsqu'elle se pencha vers lui, inquiète. "Une ou deux côtes peut-être bien... mon nez, j'en sais rien" lui répondit-il avec difficulté tant il avait mal. La pauvre dû l'aider à marcher jusqu'à sa voiture où il se laissa tomber sur le siège passager. "Qu'est-ce... bon sang Alessia... Depuis quand tu sais te battre et depuis quand tu as une arme?" lui demanda-t-il en portant une main à ses côtes endolories. Finalement, la peur attendrait... Bonaventure venait de trouver un palliatif à sa douleur, à sa frayeur, à ses émotions : la soif de vérité.

electric bird.
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