SIXTINE ∇ Can't be real

C'était rien de grave voyez. Juste des pertes de connaissance, un truc pouvant n'être que bénin. Dans sa paranoïa, Antwan avait forcé Sixtine à faire des examens à l’hôpital. Dans le meilleur des cas, les médecins vont lui dire que ce n’est rien. La simple conséquence du surplus de travail qu'on donne à une étudiante en astrophysique. Puis avec l'arrivée des premiers partiels, tout le monde est stressé. Les nerfs lâchent, c'est normal. Dans le pire des cas, les médecins vont lui demander de faire d'autres examens complémentaires. Et ça.. Antwan ne veut même pas l'envisager. La jeune femme est en bonne santé. Il veut s'en persuader. L'étudiant se trouve à l’hôpital attendant patiemment les résultats des tests. Sixtine est assise à côté de lui. « Tu te sens bien ? » Il a toujours été proche de l’étudiante. Que leur histoire soit terminée est une chose, mais il n’a jamais cessé d’éprouver de la tendresse envers elle. Elle est l'une de ces rares personnes qu’il veut savoir hors de danger.  

J'avais été faire une prise de sang deux jours avant avec Arès et ils avaient dit de revenir aujourd'hui pour les résultats et faire d'autres testes. Cette fois-ci, c'est avec Antwan que je suis venue car au final, s'il ne m'avait pas poussée jamais je ne serais venue et il a voulu venir pour les résultats. J'avoue que je tresse, je sais qu'au font, le fait de perdre connaissance comme ça, à n'importe quel moment n'est pas normal. Et puis, je me sens fatiguée, faible et j'ai perdu du poids... je sais que quelque chose ne va pas. Le stresse monte, je commence à ne plus savoir tenir en place, je fais gigoter mes jambes et je n'arrête pas de souffler. Si cela continue comme ça, il va falloir que je prenne l'air. Antwan le remarque et me demande comment je me sens. J'ai peur mais je le garde pour moi. Ca va. Bien sûr, je mens et je me doute qu'il ne me crois pas mais je ne suis pas du genre m’étaler sur mes émotions ou mes sentiments et ce, depuis toujours. Certains disent que c'est une force et d'autres, que c'est une faiblesse assez forte pour nous faire tomber. Soit. Je lui souris. Mes mains commencent à trembler. Il va arriver, ce foutu médecin, oui ?!

Antwan stresse. Presque autant que la jeune femme à côté de lui. Elle sait qu'elle cache bien son jeu. Il la connait bien. Mais elle dissimile ses sentiments. On l'fait tous. Pour s'protéger, peut-être. C'est tordu. Humain. Alors ils disent que ça va. Que l'arrivée imminente du médecin ne les fait pas flipper. Des milliers de scénarios s’écrivent dans la tête masculine. Alors chez la malade, il n'ose pas imaginer ce qu'il s'y passe. « Ca va bien s’passer. » Il veut le promettre. Plus que tout. « Mademoiselle Errington. » Antwan lève la tête vers un homme. Un infirmier d’après c’qu’il a pu constater. L’eliot se lève, récupère toutes ses affaires pour accompagner la brune. Ils sont amenés dans un bureau. Celui d’un médecin. Une femme, derrière un bureau relit un texte imprimé. « Excusez moi monsieur. Est-ce que vous pouvez attendre dehors ? » Comment le faire flipper d'avantage. Le garçon ne dit rien, mais jette un regard à son ex. De toute manière, qu'il soit dehors ou dedans il connaîtra les résultats.

Le medecin prononce mon nom et je relève la tête avec brutalité en sursautant. Le stresse monte encore. Antwan prend nos affaires et on se dirige dans la salle et prenant soin de saluer le médecin Bonjour Mademoiselle, je suis le Docteur Lewis. Je vous en prie, installez vous. Je m'assois en face du bureau, j'ai l'impression que je ne saurais pas rester debout d'ici quelques minutes. D'habitude, je positive toujours mais là, je n'y arrive pas. C'est comme un pressentiment, un mauvais pressentiment. Le médecin demande à Antwan de sortir... Aïe, c'est mauvais signe mais je veux qu'il reste près de moi. Non. J'aimerais qu'il reste. Il connaîtra les résultats de toute façon, donc, ça revient au même. Le médecin acquiesce face à mon ton exigeant. Il s'assoit à mes côtés, pour la seconde fois. Tout mon corps se met à trembler quand le médecin prend vraiment n air sérieux et se racle la gorge. Les secondes paraissent des heures. Il relève enfin le regard vers moi et pose le dossier sur le bureau. J'ai de très mauvaises nouvelles, j'en ai bien peur. Aoutch. Par réflexe, je prend la main d'Antwan. Ne m'en veux pas, Elizabeth. Je déglutis. Mais encore ? Dis-je, alors, nerveusement. Les résultats montrent que vous avez un cancer du sang, Mademoiselle Errington. La leucémie, plus exactement. Je reçois comme un coup de poins dans la gueule. Je m'attendais à tout mais certainement pas à ça ! Je reste sans voix, j'arrive même plus à bouger le moindre bout de doigt. C'est vrai que quand on dit "leucémie" on pense tujours à "mort" mais je sais qu'on peut très bien la combattre mais sur le coup, j'encaisse pas et je suis totalement perdue.

Elle le retient, exige même qu'il reste avec elle. Alors il s'installe à ses côtés posant son regard inquiet sur le médecin. Cet air grave n’annonce rien de bon. C'est un truc de médecin d'amplifier les choses hein ? Antwan n'y voit que l'exagération d'un résultat moyen. Il serre la main qui s'est glissée dans la sienne. Ca ne peut pas être si grave. Les scénarios qu'il s'est imaginé ne se dérouleront jamais. C'est que de la paranoia. La même qui l'a poussé à exiger de Sixtine des examens supplémentaires... Un cancer. Ces mots résonnent dans sa tête sans prendre de sens. Qu’est-ce que ca signifie ? Son cœur ne bat pas plus vite, sa respiration est toujours régulière. Si ce n’est son regard vide, aucun signe ne montre qu’il est totalement désarçonné. Tout se passe dans sa tête. Les scénarios prennent une teinte plus réelle. « Qu’est-ce qu’on peut faire ? » pose t-il à la place de Sixtine. Elle est comme vidée parce qu'on vient de lui annoncer. Qui pourrait encaisser ça ? Pas même lui, celui qui n'ait pas atteint.