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Il devait être 18h et si j'avais terminée les cours ma journée, elle était loin d’être finie. J'avais une tonne de trucs à remettre et je comptais bien jeter un coup d’œil aux affaires familiale, même si mes frères et sœurs ne voyaient pas les choses de même œil. Je marchais d'un pas décidé vers l'ascenseur, le nez dans les comptes de l'entreprise, le téléphone coincé entre mon épaule et mon oreille et la voix agaçante de mon frère ne cessant de me harceler. Je feuilletais bruyamment les pages et même si je parlais espagnol, mon ton et la vitesse à laquelle je parlais suffisaient pour deviner que n'étais pas en train de dire à mon frère qu'il me manquait et encore moins que j'étais contente de l'entendre. Pour couronner le tout, comme si je n'avais pas assez à faire avec mes sœurs et frères existants, il a fallu que je me découvre récemment, un demi frère qui ne voyait pas ma venue aussi bien que celle de l'enfant divin. Enfin, c'est peut être de ma faute, mais peu importe, la suite des événements ne serait que plus intéressante.
Le ton montait entre mon frère et moi et par chance les couloirs n'étaient pas vraiment pleins, même s'il y avait quelques étudiants qui y trainaient encore. J'arrivai devant l'ascenseur les yeux toujours baissés dans les dossiers, écoutant le ramassis de conneries que me servaient mon frère, comme à son habitude. Je poussai un léger soupire avant de lever les yeux en signe d'agacement, mon regard s’arrêta sur un visage connu. Tate ? Ce n'était pas possible et franchement ironique de le croiser ici. Mon regard resta sur lui pendant de longues secondes alors que mon frère continuait de parler dans le vide au téléphone. "Te llamo más tarde" je dis à mon frère d'une voix distraite, pour lui signifier que le rappellerais. Je raccrochai la seconde d'après et je regardais Tate, ne croyant toujours pas que je finissais pas le rencontrer ici, le monde est censé être putain de grand non ? S'il y avait une chose sur laquelle nous étions totalement d'accord à notre dernière rencontre, c'est qu'il serait mieux pour nous deux que nous ne nous revoyons pas. Si notre relation avait été intense et passionnée, elle avait aussi été destructrice et addictive et savions pertinemment que l'un était un poison pour l'autre. " Tate ..." il n'avait pas vraiment changé, même si nous étions plus jeune de quelques années la dernière fois que nous nous étions vu. Si sa présence était une surprise totale, je devais tout de même faire attention et ne pas retomber dans le petit jeu que nous connaissions.
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