Once upon a time
Zachary Hamlet Wilkerson, né le 14 octobre 1992 dans un quartier huppé de Londres, la capitale de l'Angleterre. Deux parents qui s'aiment profondément, ma mère est une femme d'affaires brillante et mon père un grand diplomate. Vous l'avez compris, ce n'est pas l'argent qui manque bien au contraire. Étudiant en politiques, grand sportif, passionné d'arts, musicien. Je sais ce que vous vous dites : ce gars a une vie parfaite, il vit dans une tour d'Ivoire, il ne connaît pas le malheur. Détrompés vous. La tristesse, la peine, les pleurs tout ça ne m'est que trop familier. Avant j'étais heureux. Mais c'était avant que je perde ce que j'ai de plus chère au monde. Je suis né dans une famille aimante, riche. Chaque caprice était satisfait, on jettait presque l'argent par les fenêtres. Je n'avais que deux ans lorsque mon frère, Nathan, à vu le jour. On était inséparables, on s'était promis de se soutenir et se protéger mutuellement. J'ai commencé à touché à la drogue à seulement dix-sept ans, très vite c'est devenu une addiction, je ne parvenais plus à m'en passer, il m'en fallait toujours plus. Mes parents, trop occupés par leurs boulots respectifs n'ont rien vu. C'est mon frère qui a finit par s'en rendre compte. Il a voulu m'aider. Il a essayé, pendant longtemps. J'ai fini par faire des mélanges entre la drogue et l'alcool, je savais que c'était dangereux.
Le 12 janvier 2009.
« Allez Nathan, on rentre, on est dejà en retard. » Il soupira, me suivit néanmoins. Me voyant ouvrir la porte conducteur il posa sa main sur son bras et me dit, soucieux : « Tu ne devrais pas conduire, tu as trop bu, regarde-toi. » Je savais que c'était irresponsable de ma part de prendre le volant, je tenais à peine debout. Mais il fallait bien rentrer. « T'inquiètes. Tu me fais confiance ? » Il me regarda dans les yeux, puis hocha la tête, inquiet. Il monta côté passager tandis que je m'installai derrière le volant. « Met ta ceinture, je ne voudrais pas que tu ais un accident par ma faute. » dis-je en lui donnant un coup de coude.
L'impensable se produisit tout de même. Mon frère est mort. Mort parce-que je n'étais pas en état de conduire. Mort car j'ai percuté de plein fouet en camion en sortant de l'autoroute. Mort parce que je me suis comporté en idiot. Il était allongé, par terre, hors de l'habitacle. « Nathan, ça va ?! » Pas de réponses. Je sortis tant bien que mal de la voiture, posant mes mains sur le verre brisé, rampant jusqu'a lui avec difficulté. Il ne bougeait pas. Il ne respirait pas. « Non c'est pas possible ! Putain Nathan ouvre les yeux, dis-moi que ça va aller et que tu vas t'en sortir. Je suis désolé, je te jure, je sais que tout est ma faute. Je te promets, plus jamais je touche à la drogue ou l'alcool mais reste...» C'est à ce moment précis que ma vie bascula tandis que la terrible vérité s'imposait à moi. Inacceptable, insupportable, impossible.
Mes parents m'en veulent encore aujourd'hui, je le sais. Même si ils prétendent le contraire. La mort de Nathan a tout changé. Mes parents se sont séparés, je suis parti vivre chez mon père. Certes je ne touche plus à la drogue, je ne bois que rarement. Mais en contrepartie, j'ai perdu mon frère, le pillier de mon existence. Il me manque. Chaque jour. Et comme le souvenir de sa présence hantait la maison, je ne pouvais me résoudre à y rester. De plus, le regard accusateur et remplis de chagrin de mes parents devenait trop lourd à porter sur mes épaules. J'ai décidé de partir à l'université. Harvard était un bon choix. Loin de chez moi, loin des souvenirs. Mon père à toujours rêvé que je sois un grand homme politique, voilà pourquoi j'ai choisi ce domaine. Je suis passionné d'arts appliqués mais j'ai préféré l'autre option, nourissant l'espoir qu'un jour mes parents seraient fiers de moi et qu'ils me pardonneraient.
J'ai finalement rencontré une fille. Jolie. Très jolie. Mais pas seulement. Elle avait tout pour elle. Cléo avait su faire preuve d'une grande patience, me laissant me livrer petit à petit à elle sans jamais me forcer. Elle m'aimait et moi aussi. Plus que n'importe qui.
« Hamlet, tu sais que je t'aime. Et que je t'aimerais toujours. Mais tu dois absoluement te reconstruire, regarde-toi, tu te laisses aller au chagrin. J'imagine combien perdre un proche doit être difficile, mais s'il te plaît, ne te laisse pas aller comme ça. » Elle effleura ma main, doucement et nos regards se croisèrent furtivement. Nous étions ensemble depuis maintenant trois ans. Il est évident que je voyais ma vie avec elle et personne d'autre. Elle avait ce petit quelque chose en plus, ce grain de folie qui me plaisait tant et qui la rendait unique. « Je sais. Je te promets d'essayer. » dis-je en posant mes lèvres sur les siennes. L'embrassée était la plus belle chose qu'il m'avait été donné en ce monde. Elle était mon premier, mon unique amour avec un grand A. « Je t'aime plus que tout.»
Pourtant, il semble que j'attire la malchance. Quelques jours plus tard à peine, Cléo est morte. Sa maison a pris feu. Un incendie accidentel, elle ne l'avait pas fait exprès, simple maladresse. C'est là que ce qui restait de mon monde c'est écroulé définitivement. Je m'en suis voulu de ne pas avoir été avec elle, peut-être aurais-je pu faire quelque chose pour éviter ça. Son enterrement à été une épreuve de plus. La fois, sans vie, le corps en grande partie brûlée. C'était comme si on m'arrachait une partie de moi. Je me suis senti sombrer dans le néant, sans possibilités de refaire surface.
Ces épreuves m'ont changés de manière irréversibles. Je ne suis plus le même. Devenu aigri, violent, profondément égocentrique. J'enchaîne les coups d'un soir depuis que je ne crois plus en l'amour, je fume cigarette sur cigarette, je suis détruit. Je me raccroche à la vie en me disant que ça finira par aller mieux. Tout finit toujours par s'arranger. Ainsi, la plupart du temps, je choisis d'ignorer la souffrance qui émane de mon corps et mon esprit. Je sais que je ne peux pas oublier. Mais je peux essayer de vivre.