DAKOTA S. ROSEWOOD ► Ashley Tisdale

VIVA LAS VEGAS
Las Vegas. On imagine pas un enfant grandir dans cette ville pleine de frénésies, de folies et de vices. Et pourtant, c’est là que mon histoire se passe. Je m’appelle Dakota, et ça fait maintenant 18 ans que je suis ici. Je n’ai jamais eu une vie normale, et par normale je veux dire que je n’ai pas connu la plupart des choses simples qu’un être humain de mon âge vit au quotidien. Il faut dire qu’avec un père propriétaire du Caesar’s Palace et de dizaines d’autres hôtels et casinos autour de la planète, j’ai eu du mal à me glisser dans la peau de mademoiselle tout le monde. Ma mère ? Une strip-teaseuse comme il y en a tant à Vegas, et que mon père s‘est tapée. Il n’est pas difficile de comprendre que ma naissance n’était pas vraiment prévue, mais ça n’a pas empêché mon père de m’aimer inconditionnellement. En ce qui concerne ma mère, je n’ai jamais vraiment su qui elle était. Mon père m’a raconté qu’elle ne voulait pas de moi, et jusqu’à maintenant ça ne me posait pas vraiment de problème, elle pouvait continuer à faire sa chaude autour d’une barre que ça m’empêchait pas de dormir. En plus de vivre dans une ville de timbré, j’avais des parents complètement déstructurés d’une vie normale, comment on peut espérait que je devienne quelqu’un de simple ? Et puis de toute manière, toute personne simple a la joie d’avoir une famille. Ma famille se limitait à mon père, et je dois le voir à peu près 15 jours sur 6 mois. Jamais ma mère n’est venue me chercher à l’école, jamais je n’ai fêté mon anniversaire avec mes proches tous réunis, jamais je n’ai eu de Noël traditionnel. Les seules personnes qui m’ont vues grandir correctement sont les multiples nounous et gouvernantes chargées de s’occuper de moi. Et puis comment ne pas aborder le fait que j’ai dû vivre dans un hôtel 5 étoiles pendant plusieurs années lorsque mon père ne travaillait qu’au Caesar’s Palace. Maintenant que monsieur se la joue internationale, certes je le vois encore moins, mais j’ai la chance de vivre dans une vraie maison, et pas des moindres. Une villa immense de plusieurs centaines de mètres carrés. Quand j’ai réalisé que seuls moi et la gouvernante allaient pleinement habiter cet endroit, j’ai vraiment compris une chose. À défaut de ne pas avoir eu de vie de famille, autant profiter de la vie de star.

CRAZINESS & UNREALITY
C’est vers les coups de 16 ans que j’ai vraiment capté que j’étais à Las putain de Vegas, la cité du vice, du plaisir et de la folie. Ok pour une simple fille de 16 ans, c’était compliqué d’y évoluer, mais pour une fille de millionnaire, c’était le paradis sur Terre. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai commencé à profiter (un peu trop) de la vie. J’allais en cours pour revenir chez moi avant de repartir au cœur de cette ville en ébullition. Je claquais déjà l’argent de mon père dans les plus grandes boutiques de Luxe, ne m’habillait qu’en Prada, Versace ou Chanel, en gros je devenais la fille riche, féminine et parfaite qui est désormais une partie de moi. Je partais ensuite faire la fête toute la nuit, avec mes amis généralement majeurs car rencontrés dans ce type de soirée. En bref, je faisais la petite conne inconsciente. Comment je pouvais entrer aux soirées ? Mais enfin, c’est Vegas. Il suffisait que je dise mon nom de famille pour les mettre au garde à vous. Je rentrais tard la nuit, sans personne pour s’apercevoir de mon absence, sauf peut-être la gouvernante qui essayait en vain de me résonner. Évidemment elle ne disait rien à mon père, car elle savait que je me plaindrais. Et mon père ayant une confiance aveugle en sa fille chérie ne tarderai pas à la virer pour la remplacer sans difficulté, et elle était trop bien payée pour oser l’ouvrir.

D’accord, je jouais avec le feu, mais cette vie délurée me plaisait. J’étais riche, belle, pleine de vie et de folie, ça aurait été encore plus inconscient de ne pas en profiter. Durant cette période dingue, j’ai rencontré mon premier boyfriend, Brady. Il était parfait. Amoureux de la vie, riche, fou, toujours heureux et souriant, ma version masculine quoi. J’avais 17 ans lorsqu’on a vraiment été au-delà des limites. Il avait 21 ans, donc forcément je voulais faire tout ce qui était légal pour lui mais illégal pour moi. J’avais beau être la fille de Monsieur Caesar’s Palace, je n’avais pas à ignorer la loi. Ce soir-là il avait vu les choses en grand. Chambre d’hôtel hors de prix, champagne… Tout ce qui était normal pour nous. C’est d’ailleurs ce soir-là que j’ai perdu ma virginité. Mais les choses ont dérapées lorsqu’il a tenté de me faire entré au casino de l’hôtel. Mais évidemment, ça n’est pas passé, direction bureaux de la sécurité. J’avais beau essayé de les baratiner en leur évoquant que j’étais la fille de Rosewood, c’est pas mon nom qui allait m’aider à m’en sortir ce coup-ci. Une seule solution pour me sortir de là : mon père. En bref, peu importe la situation, j’étais très mal barrée. J’ai passé la nuit dans ce bureau, à attendre que mon père arrive me chercher de Los Angeles, ma gouvernante ayant préférée ne pas venir me chercher et prévenir mon père cette fois-ci, sachant que je ne pourrai pas retourner la situation à mon avantage. Elle était plus intelligente que je l’estimais. Une fois rentrée grâce à mon père, je m’attendais aux foudres de Zeus. Il était 7h du matin, et mon père n’avait que très peu de temps pour me parler avant de repartir. La gouvernante en profita pour tout révéler à mon père, décidemment une belle garce celle-là. Il m’a simplement dit une chose : « Tu ne peux pas jouer avec ta vie comme tu peux jouer au Blackjack. Si tu perds tout ce que t’as, tu ne pourras pas te contenter de sortir d’un casino pour que tout aille mieux. » Et c’est à ce moment-là que j’ai compris la gravité des choses que je faisais. J’ai quitté Brady et arrêté mes excès. Je n’ai pas complètement changé pour autant. Je dépense toujours autant mon argent, joue toujours la fille parfaitement féminine et soignée, suis toujours aussi heureuse, et même si je suis bien moins dingue, j’éprouve toujours autant d’amour envers la vie. Au final, on peut juste dire que je suis entré dans ma version 2.0 : toujours la même, la maturité en plus.

NO MORE NEVADA
Si j’ai bien capté une chose à Vegas, c’est que la vie vaut la peine d’être vécue. C’est d’ailleurs cette ville au-delà du réel qui m’a forgé. Jamais je n’aurais été cette blonde riche pleine d’amour pour la vie et remplie de folie que je suis aujourd’hui. Mais on est en droit de se demander où est-ce que je vais puiser ce bonheur. Tout simplement en réalisant qu’on est exactement la personne que l’on doit être et à l’endroit où l’on doit être. Et c’est mon cas. J’ai conscience que cette vie n’est qu’une vaste folie, mais après tout qu’est-ce qui m’empêche d’en profiter tant que j’en ai l’occasion et tant que me sens bien ainsi ? Je ne compte pas vivre sous la lumière de Vegas toute ma vie quoi qu‘il en soit, j’ai un projet d’avenir comme tout le monde, et c’est réfléchi depuis longtemps. Je n’ai pas eu papa et maman derrière moi pour me guider vers une voie ou pour me pousser à trouver quelque chose. J’ai toujours vécu sous la tutelle de « Ma grande, tu te débrouilles. », alors je me suis débrouillé. Je prendrai la place de mon père dans quelques années, je me suis donné cette ambition. Et avec toute l’indépendance que j’ai acquise, parce qu’il fallait bien que j’apprenne à vivre sous ma propre charge, j’ai bossé. J’ai excellé au lycée, excellé jusqu’à mes 21 ans à la University of Nevada de et je vais entrer à Harvard grâce à mes excellents résultats et tous les efforts que j‘ai fourni. Qui peut se venter d’un tel palmarès sans l’aide de personne ? En tout cas moi je le peux. Et puis maintenant, qui dit Harvard dit partir à plus de 4000 kilomètres de Vegas, dit donc découvrir la vie normale. J’étais tellement curieuse de découvrir ce que c’est de vivre comme une pauvre personne avec un quotidien classique et maussade, de découvrir de nouveaux types de comportements. D’ailleurs s’il y a bien une chose que je veux conserver à Harvard, c’est des amitiés avec des personnes ayant la même doctrine que moi sur la vie : On doit en profiter comme on profite d‘une bonne gauffre, l’aimer et la savourer.