(klavdiya) it's you.

it's you.
feat. Klavdiya N. Andreïev

Samedi après-midi. Première fois depuis des mois où tu es libre. Complètement libre. Il est vrai que depuis les dernières semaines, tu avais pris beaucoup de temps pour tes études, pour t'occuper du démo que tu essayais de monter pour obtenir un peu de « popularité ». Tu ne voulais pas percer à tout prix dans le domaine de la chanson, mais tu espérais qu'un jour on te reconnaisse dans la rue pour autre chose que tes défilés ou tes photos dans les vitrines des grands magasins. Bref, aujourd'hui tu avais eu envie d'aller magasiner - pour faire changement. Tu te rendis donc au centre commercial de Boston, directement dans la mini-boutique de Victoria's Secret. On n'a jamais assez de sous-vêtements et avouons-le, ceux-là sont parfaits en tout point. Une fois dans la boutique, tu fus rapidement accueillis par une employée qui semblait beaucoup trop aimer son job. Tu lui indiquas ne pas avoir besoin d'aide. Elle continua néanmoins à te dévisager... C'est sans doute parce que tu as fait le fameux défilé de VS il y a un ou deux ans... Sûrement. Tu t’éclipsas donc, ne pouvant plus supporter son regard sur toi. Tu te dirigeas vers les pyjamas et... oh mon dieu. « Klav ? » dis-tu, les yeux biens ronds et un très grand sourire collé aux lèvres. « C'est pas vrai ! J'y crois pas ! Qu'est-ce que tu fais là ! » t'écrias-tu en t'approchant d'elle. Eh oui, plutôt étrange que deux anciennes mannequins pour VS se retrouvent dans une de leur boutique ! ~

it's you.
feat. K. Olyvia Dereham

Enfin le week-end ! Je n’en peux plus de tout ce changement, New-York me manque – bizarrement – et j’ai un grand besoin de me retrouver toute seule, tranquille, sans tous ces inconnus qui se la joue gentils et accueillants. Insupportable. Tous ces masques de bonhommies à chaque coin de rue, rien de plus hypocrite ! Je croyais qu’on était là pour l’Ivy League, pour la compétition, pour se battre, merde. Pas pour se faire des courbettes et se jeter dans les bras les uns des autres. On se croirait de retour à Woodstock, sans LSD. Enfin, j’aurais dû m’y attendre, après tout. Ce n’est jamais qu’une compétition entre université, et quoi de plus faux qu’un étudiant ? On essaie toujours de bien se faire voir, d’être apprécié, d’être populaire… Rien de plus ridicule. Mais laissons tout ça de côté, et recentrons nous. J’enfile une veste et attrape mon sac à main avant de sortir de ma chambre d’hôtel, direction SHOPPING. Rien à voir avec les boutiques de New-York – ce n’est jamais que Boston… – mais c’est toujours mieux que rien. J’erre dans la principale rue commerçante du coin et jette un œil à ce que l’on peut trouver. Rien de bien passionnant. Décidément, je commence à me demander si je n’ai pas fait une grosse erreur en venant ici. Surtout quand je pense au fait que le peu de personnes pour qui je porte de l’intérêt sont resté sur la grande pomme… Tout comme mes voitures, pour mon plus grand désespoir. Rien de plus horrible que de ne pas pouvoir conduire à toute allure au beau milieu de la nuit pour se changer les idées. Au moment où je commence à désespérer, mes yeux tombent sur Victoria’s Secret. Enfin quelque chose digne de mon attention ! J’entre dans la boutique avec un soupir de soulagement et commence à explorer la boutique, plus grande que je ne le pensais. Je suis en train de m’attarder sur une nuisette bordeaux tout à fait à mon goût quand j’entends soudain mon prénom. Je me retourne et me retrouve face à … « Oly ?! Ca alors, si je m’attendais à te voir ici ! » Il est rare que je sympathise avec des mannequins sur les défilés, mais cette fille était loin d’être comme toutes les cruches sans cervelles qu’on trouve en général dans le métier. C’est par son dégoût du métier qu’elle a attiré mon attention et que l’on a commencé à discuter un peu plus. « Je suis là pour l’Ivy League, évidement ! Tu sais, mon agent tenait absolument à ce que je reprenne des études, du coup je lui ai dit Columbia sinon rien ! Et toi ? Qu’est-ce que tu fais à Boston ? »

it's you.
feat. Klavdiya N. Andreïev

C'est devenu tellement rare que tu croises des mannequins avec qui tu as travaillé par le passé. Quand tu faisais encore partie du domaine à temps pleins, ce n'était pas rare, évidemment. Tu étais souvent amenée à retravailler avec plusieurs d'entre elles, mais depuis que tu avais commencé tes études et que tu ne désirais plus trop faire partie de toute cette gamique de mannequins. Tu étais donc plus que surprise et très heureuse pourtant de revoir Klav'. « Oly ?! Ca alors, si je m’attendais à te voir ici ! » Tu lui fis un très grand sourire. Eh oui, tu étais bien là, en chair et en os. « Je suis là pour l’Ivy League, évidement ! Tu sais, mon agent tenait absolument à ce que je reprenne des études, du coup je lui ai dit Columbia sinon rien ! Et toi ? Qu’est-ce que tu fais à Boston ? » Oh alors elle étudiait également ! Ça expliquait sa présence ici. « Eh bien je suis heureuse d'apprendre que tu fais des études ! Tu es dans quel domaine ? Eh bien moi je suis étudiante à Harvard, en chant. Je change complètement de branche et à mon plus grand bonheur. » dis-tu avec un très grand sourire. Eh oui, tu avais enfin fait face à ta mère. « Tu fais encore du mannequinat, donc ? » demandas-tu, curieusement. ~

it's you.
feat. K. Olyvia Dereham

Je dois avouer que je suis surprise de la retrouver ici, surtout lorsque j’apprends qu’elle fait ses études à Harvard, en chant qui plus est. C’est tellement rare de voir des mannequins de nos âges faire des études tout court. Et je les comprends tout à fait. Au départ, je ne voulais pas reprendre mes études, je n’en voyais tout simplement pas l’intérêt. Pourquoi se prendre la tête avec des profs qui nous accablent de leur frustration quand on peut se contenter de sourire et d’être jolie, et de gagner des fortunes grâce à ça ? Sincèrement, le choix était vite fait. Si mon agent ne m’avait pas poussée comme il l’a fait, je serais très loin des universités du coin. Mais au final, sept ans après, je ne regrette pas d’avoir céder face à lui. En grandissant, j’ai commencé à voir des mannequins plus âgés que moi, qui n’avait jamais fait d’études, et qui se retrouvait complètement perdu quand leur carrière touchait à son terme. Autant vous dire que ce n’est pas joli-joli à voir. La chute peut être incroyablement brutale. Quand on a toujours eu tout en claquant des doigts, et que l’on se retrouve sans rien du jour au lendemain, ça fait très mal. Depuis je m’applique un minimum, histoire d’avoir mon diplôme, car regardons les choses en face, la beauté est éphémère. « Je me suis inscrite en littérature, mais ce n’est pas ce qui me passionne. C’est juste parce que mon agent voulait que je suive un cursus où je suis certaine d’avoir des débouchées. Par contre, en parallèle, je suis dans le club de photographie, histoire d’apprendre à faire de bon cliché en étant de l’autre côté de l’appareil. J’aime bien le milieu du mannequinat, et quand je ne pourrais plus être face à l’objectif, je passerais bien derrière… » Elle me demande si je fais encore du mannequinat, question qui me surprendrai presque. « Oui, je continue toujours ! Ma carrière marche trop bien pour que je l’abandonne maintenant, il faudrait être fou ! Mais j’en déduis que tu as complètement arrêté… C’est pour ça que je ne te croisais plus sur les plateaux. Tu t’es donc mise au chant… Et ça marche ? C’est assez aléatoire comme marché, non ? » Qui perce, qui reste dans l’ombre, tout ça n’a malheureusement pas grand-chose à voir avec le talent…