leeveo ✰ keep me in your arms

Il devait être minuit alors que j'étais assise sur le canapé de mon salon face à un film en étant totalement entrain de déprimer. Je comprenais pas pourquoi mais ce soir j'avais le cafard, j'étais seule à mon appartement et ce sentiment me faisais du mal, je ne savais pas si c'était parce que je m'étais trop habituée à vivre avec Royce ou simplement parce que mon fils n'était pas là ce soir. Mais dans tous les cas j'étais mal et je ne savais pas vraiment quoi faire pour me sentir mieux. Et dans ces moments là je ne faisais que repenser aux mauvaises choses de ma vie qui me faisais encore plus mal, dans le genre faire un travail de fou, avoir perdu un an de ma vie avec un homme qui ne le méritais peut-être pas, enfin tout pleins de chose qui ne donne pas la bonne humeur. Je décidais finalement de sortir pour prendre l'air peut-être que ça me fera du bien, mais en fait là la seule envie que j'avais c'est d'aller voir Matthéo. Pourquoi ? J'en sais rien, je suis bien avec lui et bizarrement j'ai envie de voir personne d'autre que lui. Je m'étais donc dirigée jusqu'à son appartement pour ensuite arriver devant sa porte où je toquais en espérant qu'il soit là et que je ne le dérangeais pas surtout.

La journée avait été plus que longue, j'avais couru partout pour rattraper un peu les cours, pas que je sois en retard, mais tout simplement parce que depuis septembre et mon accident je n'avais assisté à aucun cours et que je me trouvais donc totalement largué. Pas habitué à bosser, je détestais cela d'ailleurs, j'avais décidé de me plonger une bonne fois pour toute sur ces feuilles qui trainaîent sur la table, en profitant que Minnie ne soit pas là pour en mettre un peu partout, surtout que l'appartement, que dis je la villa était assez grande pour mon petit bordel. Lunette de vue sur le nez, les yeux froissés pour bien voir et me concentrer un maximum et ce soir pas d'alcool mais un bon jus d'orange frais pour pas que je m'endorme comme une loque dessus. Cela faisait plus de trois heures que je bossais, un calvaire, mais la sonnette retentit, étrange ... oui je n'attendais personne, mais alors strictement personne et ma colocataire n'étant pas là, mystère. Me levant en grognant un peu car cela me valait un effort presque surhumain, montant les quelques marches pour rejoindre la porte d'entrée, pas facile de vivre dans un palace, c'était beaucoup trop grand quelques fois. J'ouvrais la porte inconscient sans même savoir qui se trouvait derrière, mais c'était finalement Leevy et sa tête de déprimée que je voyais. Leevy .. Je ne savais pas quoi dire, ni même pourquoi elle se trouvait là, encore un couille dans l'histoire je le sentais bien... Quand je te disais qu'on pouvait se faire quelque chosem, c'était pas à une heure du matin ... j'espère que tu t'attends pas à de la folie ce soir, j'suis claqué ! Mais rentre ... dis je en la laissant rentrer, ôtant ensuite mes lunettes de mec sérieux pour lui faire la bise au coin des lèvres, plus fort que moi que voulez vous. Qu'est ce qui se passe ? formulais je totalement intrigué, en espérant que rien de grave ne se soit passé, et pourquoi surtout venir vers moi, Alexys, et tous ses potes devaient parfaitement être à même de l'aider, bizarre mais plaisant !

Je savais très bien que si je restais chez moi seule et sans rien faire j'allais sérieusement péter un plomb, je ne pouvais même pas me dire  d'aller dormir serait un bon moyen pour ne pas me prendre la tête mais dans ces moments là je devenais vraiment insomniaque. Alors ma solution était de sortir et je ne savais pas si c'était mon coeur, mon cerveau ou mon instinct qui m’emmena jusqu'à chez Matthéo mais me voilà devant sa porte. Je ne savais pas quelle emprise il avait sur moi mais il était capable de me donner le sourire sans que j'arrive à le quitter, j'étais juste bien avec lui comme si chaque noirceur de ma vie n'existait plus. Puis il me manquait et c'était bien la seule personne que j'avais envie de voir. Je levais mon regard vers le siens quand il m'ouvrit la porte et j'étais même pas capable de faire un sourire, j'avais toujours de mal à le cacher quand ça n'allait pas. Ah oui je suis désolée, j'ai pas vraiment vu l'heure.. J'veux surtout pas te déranger. Dis-je en mordillant le coin de ma lèvre quand il me faisait savoir qu'il était fatigué, mais j'entrais quand même comme il me le demanda. Il me demanda assez rapidement ce qu'il se passait et je comprenais qu'il avait vite compris que quelque chose n'allait pas. Je.. J'en sais rien. Je me sens mal, vraiment mal. Dis-je en passant une main dans mes cheveux pour essayer de rester calmer, quand ça allait pas je devenais beaucoup trop émotive mon dieu. J'me sens seule, j'ai l'impression d'avoir personne, comme si j'étais quelque chose de totalement inutile dans ce monde à la con. Oui c'est le sentiment que je ressentais et y'avait pas que ça. Du coup me voilà.. J'avais envie de te voir, enfin surtout besoin de te voir. Dis-je en plongeant mes yeux dans les siens alors que je finissais par secouer ma tête en soupirant. Mais sinon, laisse tomber j'ai pas envie de t'embêter avec mes problèmes. J'sais pas j'avais l'impression d'être de trop et comme si je devrais être ailleurs, mais le problème c'est que je voulais être là et rien que là.

Sois pas désolée Leevy, tu ne me dérange jamais ... juste que j'suis pas super présentable ... Quoi qu'après tout ça pouvait avoir aussi son charme, un mec tout décontracté avec lunettes de studieux sur le nez, mais avec la princesse qu'était Leevy ce n'était peut être pas trop son style tout de même ! Et puis merde, de toute évidence Leevy c'est une pote, pas comme les autres mais une pote quand même. Je la laissais rentrer, lui faisant signe d'approcher, il fallait qu'elle fasse comme chez elle même si en réalité c'était le palace de Minnie, j'avais moins même encore un peu de mal à me dire qu'elle pouvait vivre dans cette demeure et moi de même. L'écoutant un instant, je lui tendais la main pour qu'elle la prenne et vienne se blottir le temps de quelques secondes dans mes bras, oui il avait ce besoin de se sentir aimer et apprécier, je l'avais bien remarqué depuis notre escapade à NY, ou du moins ce qui aurait du être notre WE parfait ... Elle est passée où la guerrière, celle qui se démonte devant personne même pas un âne qui vient de lui chier dessus ses plus belles bottes ?! Après tout bien qu'elle est besoin de se sentir aimée, je n'avais jamais pensé que Leevy avait réellement besoin de quelqu'un dans sa vie, elle pouvait faire les questions et les réponses, un vrai moulin à parole, et puis elle se montrait forte et totalement indépendante au point de ne subir aucunes douleurs de la part des autres, comme quoi sa carapace s'effritait totalement. Envie, besoin ? J'dois en déduire quoi ? Que quand tu as pas le moral j'suis le seul qui hante tes pensées ? D'accord ce n'était pas le moment de la taquiner, elle était vraiment mal et j'essayais de la sonder sur ses vues sur moi, nul Matthéo, minable. Je la regardais, plongeant mon regard dans le sien, qu'elle soutenait avec force, comme si elle ne voulait juste pas que je la quitte des yeux, mais je déposais un baiser sur son front avant de partir vers la table pour ranger mes affaires, la fin de la nuit allait être perturbée ... Tu veux boire un truc ? Sans alcool ! Parce que déjà que tu as pas le moral, j'veux pas d'une vache qui pisse une fois bourrée hein ...

Je le regardais un peu mieux quand il disait qu'il n'était pas très présentable et franchement je voyais pas trop ce qu'il voulait dire vu qu'il était toujours aussi plaisant à regarder qu'avant. D'accord il a des lunettes mais c'est pas la mort. Merci.. Lui dis-je d'un faible sourire, oui merci d'être là, merci de me laisser entrer et merci de ne pas me laisser seule. Après tout il aurait pu totalement avoir le droit de me laisser à la porte en sachant l'heure mais faut croire qu'en venant ici j'me doutais que je pouvais compter sur lui. J'affichais à nouveau un petit sourire quand il vint me tendre la main pour aller dans ses bras et je venais naturellement la prendre pour me réfugier contre lui, c'était court mais ça me faisais du bien. Au moins je ressentais ce petit sentiment qu'il y avait quelqu'un pour moi. Une fois reculée je venais lui expliquer ce qui n'allait pas sans vraiment le faire, mais si j'devais tout déballer il allait me prendre pour une pauvre dépressive alors non merci. J'crois qu'elle est très loin ce soir.. Tu sais c'est pas facile de faire la forte constamment, faut croire que je suis humaine comme les autres et qu'au bout d'un moment je craque. Dis-je en mordillant le coin de ma lèvre en haussant mes épaules, d'accord j'étais forte et indépendante mais vous savez c'était jamais simple de l'être tout le temps, surtout que quand ça ne va pas j'suis du genre à tout garder alors forcement un jour ça explose. Désolée de t'exposer cette facette de moi, j'vais passer pour une chochotte. Dis-je d'un petit sourire amusée, ah bah voilà j'avançais un peu. Je secouais ensuite ma tête quand il disait qu'il hantait mes pensées, bon d'accord j'avais besoin de le voir mais n'abusons pas non plus. Profite pas de la situation pour avoir des compliments. Toujours fidèle à moi-même ! J'allais ensuite le suivre dans le salon tout en regardant autour de moi, c'était vraiment beau ici, j'aimais beaucoup. Un chocolat chaud ça ira ? Dis-je d'une petite moue en le regardant, non il avait raison pas d'alcool parce que après j'allais avoir l'alcool mauvais et comme il le disait j'allais sûrement me mettre à chialer et ça craint ça. J'vois que je te sors de tes révisions. Dis-je en voyant tous les papiers et les livres face à moi, j'essayais de dire n'importe quoi pour tenter d'aller mieux même si c'était un peu le cas depuis que j'étais avec Matthéo.

Après tout depuis notre petite escapade à la campagne y a pas à dire, cela rapproche et j'avais pu la voir sous un autre angle, comme si finalement elle était pleine de ressources et de curiosité ! La Leevy de la ville était quelque peu différente de la vraie Leevy, celle qui pouvait tout de même se marrer pour un rien, en toute simplicité et je crois que c'était ce côté là aussi qui m'avait réellement plu chez elle... Après un bref calin, nous nous séparions, et je lui faisais signe de s'asseoir, même si finalement elle se retrouvais sur mes jambes, les bras autour de mon cou, elle était pas possible, mais un peu de tendresse pour lui redonner le moral, après tout ce n'était pas cher payé. Tu sais c'est toi qui veut être la jeune femme forte en toute circonstances, ta carapace que tu as construite Leevy Cartwith ... dis je en esquissant un sourire avant de passer ma main dans ses cheveux pour les remettre en place, alors qu'ils n'avaient décidés quelques secondes plus tard de lui cacher le visage, pourtant si ravissant même en dépression, cette fille était parfaite et pourtant ... Oui j'essayais de tirer tout cela à mon avantages, mais apparemment elle n'était pas prête à faire des concessions, tant pis après tout je savais qu'elle n'en pensait pas moins. Un chocolat, je me levais finalement la laissant seule sur le canapé, je me dirigeais vers la cuisine pour faire chauffer un peu de lait et lui servir un chocolat digne de ce nom, un peu de chantilly au passage, on était équipé par ici. Rangeant mes affaires en attendant, elle ne manquait pas de faire une petite remarque comme si tout cela lui plaisait que j'arrête mes affaires pour elle. Mis à part si tu peux être une tutrice de choix pour m'aider à bosser j'crois pas que je vais pouvoir bosser avec toi dans le coin ... Quelques secondes plus tard, je revenais de la cuisine avec deux cafés viennois, autant faire les choses bien. Et voilàààà ... si tu aimes pas la chantilly hein j'suis là ! Oui j'suis gourmand et alors ?

Je pense que si j'étais là avec lui ce n'était pas pour rien. Après tout ça serait mentir si je disais que je ne m'étais pas attachée à Matthéo, ces derniers temps, on a quand même passés beaucoup de temps ensemble et forcement je me suis habituée à être avec lui. J'étais juste bien à ses côtés et y'a même des moments où j'aimerais l'avoir que pour moi. J'étais assez possessive après tout mais ça il ne le savait pas encore et c'est certain que je ne supporterais pas le fait qu'il m'abandonne. Mais pour le moment je n'étais vraiment pas au top de ma forme et j'étais rassurée qu'il soit là pour moi vu qu'au fond c'était la seule chose dont j'avais besoin. Je suis très bien comme je suis, j'ai juste besoin d'une pause. Dis-je en mordant le coin de ma lèvre, après tout ce n'était pas vraiment une carapace vu que j'étais quelqu'un de fort et j'étais totalement sincère dans mon comportement, mais le fait d'être forte quoi qu'il arrive oui c'était une carapace, parce que comme tout le monde j'allais mal moi aussi. Je venais donc rejoindre le canapé avec lui et j'étais d'ailleurs revenue dans ses bras parce que y'a sûrement rien de mieux que les câlins de Matthéo quand ça ne va pas. Je faisais alors une petite moue quand il se leva quand je lui demanda un chocolat chaud, mais je vais rien dire parce qu'il est à mes petits soins et je trouve ça juste adorable. Si tu veux je peux t'apprendre à être parfait mais j'suis pas sûre que t'ai besoin de mon aide. Dis-je amusée en pinçant le coin de ma lèvre, ouais il est parfait mon Matthéo et je le dirais pas deux fois. Je le remerciais d'un sourire quand il m'apporta ma tasse avec pleins de chantilly. Dommage pour toi, j'adore ça. Dis-je amusée en venant prendre un peu de chantilly sur le bout de mon doigt pour lui en mettre sur le nez. Bah vous voyez comme il est doué ? J'étais déjà entrain de retrouver le sourire. Je t'ai déjà remercié d'accepter de me laisser revenir dans ta vie et d'être là pour moi ? Dis-je en tournant mon visage vers le siens, oui parce que je voulais lui faire comprendre que je lui en étais reconnaissante et qu'en plus il comptait beaucoup pour moi.

Juste d'une petite pause ? La Leevy un brin vulnérable n'allait finalement être que de passage, ce petit bout de femme qui semblait aujourd'hui plus humaine que jamais allait de nouveau s'évaporer pour redevenir le roc que j'avais rencontré lors de notre petite excursion à New York, enfin celle que nous aurions du avoir dans la grande pomme. Tu peux rester autant de temps que tu veux pour ta petite pause alors ... Y a pas plus grand paradis qu'ici ! Oui Minnie arriverait peut être mais l'idée que Leevy reste dans les parages était tout de même super plaisante, même si elle était chiante sur les bords, fallait juste savoir la prendre. Laissant les bras de Leevy quelques instants pour rejoindre la cuisine et lui préparer un petit chocolat, je l'a voyais un instant bouder, je lui tirais la langue. Fait gaffe aux rides ! Imagine si demain tu deviens déjà comme ces vieilles de quatre vingt ans, autant dire que y aura que ta vie est fichue ! Non je n'avais pas toujours le mot pour faire plaisir, mais toujours la phrase pour faire redescendre un peu l'atmosphère ou la mauvaise ambiance. Surtout que même pas cinq minutes plus tard je me retrouvais déjà dans mon canapé, assis à côté de Leevy. Avec tes conseils j'ai peur de devenir vraiment trop chiant ... dit toujours tu veux pas me faire un brushing et coloring rouge pour ressembler à une allumette, car y a rien de sexy et de parfait là dedans ! Je la regardais avec un regard intrigué, même si le fait qu'elle avoue que j'avais pas besoin d'aide n'était pas passé à la trappe, je le prenais droit au coeur et ça faisait plaisir, à croire que c'tait la soirée de la gentillesse. Et de la générosité car voilà qu'elle me mettait déjà de la chantilly sur le nez, mais je venais lui faire un bisous esquimau pour lui en barbouiller partout sur le nez et les joues à son tour. Les déclarations se faisaient encore, j'allais presque rougir si ça continuait, je la prenais alors dans mes bras un instant déposant un bisous dans sa nuque. Et c'est un vrai calvaire y a pas à dire ...

J'affichais un petit sourire en l'entendant me dire de rester avec lui le temps de faire ma pause, c'est vrai que c'était sympas chez lui et puis c'est aussi vrai que face à lui je n'avais pas besoin de cacher qui j'étais vraiment, donc oui bon moyen de continuer cette pause. C'est vrai que t'as de la chance d'habiter dans un endroit comme ça, c'est pas triste d'être ici tout seul ? Dis-je d'un petit sourire amusée en regardant autour de moi alors que j'finissais pas regarder son beau visage à nouveau. J'pense que je vais déjà rester jusqu'à demain et après on verra, j'voudrais pas être envahissante, j'ai des manières quand même. Dis-je toujours aussi amusée, c'est vrai que j'aimais beaucoup passer du temps avec lui mais j'comprenais tellement rien à notre relation que je ne voudrais pas trop en profiter non plus. Je levais ensuite mes yeux au ciel tout en riant quand il me parla des rides, oh non j'étais encore jeune qu'il me parle pas de ces merdes ! Me fous pas la poisse avec tes paroles ! Dis-je amusée en lui tirant la langue alors qu'il revint finalement avec deux chocolats chaud mais avant ça j'arquais un sourcil en l'entendant dire qu'il voulait devenir l'homme allumette, hm il est sûr de bien aller ? Mais oui avec plaisir, moi j'me fais les cheveux orange et le corps tout blanc comme ça je serais ta cigarette ? Dis-je en secouant ma tête amusée, donc ouais y'avait clairement rien de sexy. J'venais alors l'embêter en lui foutant un peu de chantilly sur le nez et résultat il vint m'en mettre encore plus avec ses bisous. Raah ça colle ! Je devrais te faire enlever ça ! Dis-je amusée en retirant la chantilly, c'était dangereux ça en fait. Je venais alors boire une gorgée pour ensuite poser la tasse sur la table en me laissant aller dans ses bras. Un calvaire que t'apprécies et que tu supportes un peu quand même non ? Dis-je d'une petite moue pour ensuite venir lui mordre la joue haha.