Anna J. Stevenson ► Katherine Macnamara.

At the beggining - Un sourire s'étale sur un visage et un autre sort pour la première fois face au soleil qui illumine la pièce. Ca y est, après tant de mois d'efforts et de rendez vous médicaux, je fais enfin mon entrée dans ce monde. Ma présence n'est que l'aboutissement d'un trop pleins d'amour, une envie irrépressible de laisser un petit bout de soi après le grand départ. Mes deux parents sont aux anges, ils ne pensent qu'à leur petit cocon, aucune catastrophe ne pourrait alors éclipser ce joyeux moment.

11 septembre 2001 - Chez ma grand mère le téléphone sonne, je suis chez elle car mes parents travaillent. J'allume la télé et des fumées épaisses se dessinent à l'écran. Beaucoup de pompiers se pressent et s'aglutinent autour de gros morceaux de bétons. " Mamy, on dirait les tours qui touchent le ciel, tu sais là où papa et maman travaillent ! " dis je en élevant la voix alors que cette dernière raccroche le téléphone. Son regard est livide et ses yeux sont durs comme de la glace. Quelque chose dans l'aura qu'elle dégage me fige en un instant. " Papa et Maman ont eu un problème ma chérie " lâcha t'elle d'une voix hésitante.

Today - Mon souffle se perds sur l'écume de ma tasse de thé et mes yeux se perdent dans le vide. Cet amour qui me submergeait autrefois, ces petites attentions de tous les jours, cette sécurité tout cela venait à me manquer. Ma grand mère avait pourtant bien géré son rôle après la perte de mes parents, elle avait été là presque à chaque fois que mes larmes s'étaient mises à couler. Idem pour tous mes anniversaires. En y repensant, je me rendais compte que je n'avais toujours pas réussi à faire le deuil de mon petit cocon parfait. Pourtant je n'étais pas du genre à me morfondre, il en étant d'ailleurs de même depuis la perte de ma meilleure amie ainsi que de ma jambe. Je me suis toujours défendue de me laisser abattre même si parfois les souvenirs me tirent vers le bas. Je commence juste à croire que tous les gens qui m'entourent meurent.

Harvard - J'avais été très surprise en recevant ma lettre confirmant mon entrée à Harvard. Heureusement pour moi, mes parents m'avaient laissé un gros paquet d'économies, me permettant ainsi de poursuivre des études sans devoir travailler à côté. J'étais consciente de la chance que j'avais et reconnaissante envers mes parents car je savais que sans cette somme, le parcours aurait été difficile. A part les deux incidents (bombes et prise d'otage, agressions), mon parcours dans cette université se déroulait plutôt bien. Même si les premiers jours avaient été impressionnants du point de vue de l'intégration, ça s'était bien passé. Ce que j'aimais ici, c'est cette vie bourdonnante qui ne cesse jamais, il y a toujours quelque chose à faire ou à voir. Je suis heureuse de faire partie d'Harvard, car je m'y sens bien et que mes amis proches sont comme une véritable famille pour moi.