Back to black ☼ Kara

Comme un con j’avais tout gâché, me réveillant ce matin la boule au ventre et le cœur empli de regrets. Avez-vous déjà été amoureux ? Ressenti ce manque de l’autre, cette peur de la décevoir ? J’étais effrayé par cette possibilité dont j’avais fait ma spécialité alors je n’osais plus rien faire, me sentant ainsi enfermé dans un cube. Ce putain de sentiment craignait, ceux qui le vantaient n’étaient que des rêveurs, idéalistes, voulant un monde parfait dans lequel tout le monde s’aimerait, où l’amour durerait tout une vie et où la déception n’existerait que dans les cauchemars. Mais moi j’étais pragmatique, j’étais de ceux qui ne croient pas en une vie meilleure, préférant se dire qu’on subissait le destin et que l’avenir n’était pas entre nos mains. En tout cas, c’était ce dont j’essayais de me persuader tandis que la culpabilité me bouffait de l’intérieur. Et elle ne fît que s’accroître lorsque, entendant quelqu’un frapper, je partis ouvrir la porte, la mine fatiguée par la soirée d’hier. J’avais énormément bu, retrouvant mes anciens démons pour une fête endiablée, laissant parler la bête qui était en moi au lieu de la retenir. Et maintenant Kara était là, devant moi, comme pour me rappeler que j’avais le choix entre une vie saine avec elle ou un quotidien de débauche avec une multitude de femmes. Me décalant, je la laissais entrer, ne prononçant mot, retenu par cette culpabilité. Non seulement j’avais embrassé une autre femme mais j’avais eu envie d’aller plus loin avec elle, de me lâcher, d’oublier qu’il existait une femme sur cette terre qui m’aimait réellement et pour qui j’étais prêt à tout.

C'est étrange de se dire qu'elle est à nouveau avec Damon, elle n'a pas su rester éloignée du Dunster, chaque fois qu'elle le croisait, elle succombait peu à peu. Ce blond à un certain pouvoir sur elle, l'amour. Elle se trouvait devant la porte de sa chambre à toquer contre celle-ci, elle vient même à se demander si Damon est présent. Elle colle son oreille contre la porte, il y a du bruit à l'intérieur, au moins, elle a l'assurance de ne pas attendre devant une chambre vide. Ce qui serait étonnant, étant donné qu'ils devaient se voir aujourd'hui. Damon s'attendait donc à sa visite. La porte s'ouvre finalement sur le blondinet, elle affiche un sourire et vient directement lui déposer un bisou sur le coin de ses lèvres avant d'entrer à l'intérieur. C'est étonnant de ne pas entendre s'exprimer après avoir ouvert cette porte « Ça ne va pas? » Demande-t-elle aussitôt, sans compter la petite mine qu'il affichait, probablement qu'il était de sortie la veille, ça ne l'étonnerait pas, Kara sait à quel point il aime faire la fête.

Kara me demandait si ça allait, ayant probablement deviné à l'air que j'affichais que quelque chose n'allait pas. Tournant la tête vers la droite, je me mis à regarder par la fenêtre, pour une fois il n'avait pas l'air de faire trop froid et pourtant l'ambiance allait être glacial bientôt. Soupirant, je fourrais mes mains dans mes poches, comment lui annoncer que j'en avais embrassé une autre et avais avoué mes sentiments à une deuxième femme ? Rien de tout ça n'était normal, j'étais supposé me sentir bien avec elle, ne penser qu'à elle et pourtant d'autres femmes hantaient mon esprit. « Moi ça va mais tu devrais probablement t'asseoir, je doute que tu ailles bien après ce que je vais te dire... » commençais-je à expliquer d'une voix douce, prenant sa main pour la diriger vers le lit afin qu'elle se pose à côté de moi. « Je veux d'abord que tu saches que j'suis désolé, que c'est arrivé tout seul, que, comme un crétin, j'ai pas réfléchi. Je sais pas ce qu'il s'passe ces temps-ci mais je comprend que rien n'excusera ce que je m'apprête à t'avouer Kara. » Je tentais de faire amende honorable en précisant que tout était de ma faute, espérant que cela amortirait le choc de la révélation qui s'apprêtait à suivre. « Hier, j'avais trop bu et il y avait cette femme à côté de moi, on flirtait gentiment jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que je l'embrasse. Et, j'avais envie d'aller plus loin mais... mais ton image me retenait. » avouais-je avant de passer mes mains derrière ma nuque, réfléchissant, me remémorant ce qui était arrivé. « Je sais pas Kara, je sais pas ce qu'on est, je sais pas quoi faire... »

A peine la porte ouverte, elle remarque cet air sur le visage de Damon, elle le connait assez pour voir quand quelque chose ne va pas et il ne va pas la rassurer. Il l'invite à se poser, quelque chose de grave à annoncer. Voilà la boule dans le ventre de la Dunster, elle a peur, peur d'entendre quelque chose qui va lui déplaire et elle est certaine que c'est ce qui se produira. Assise sur le lit de Damon, à côté de lui, elle pose un instant ses yeux sur lui avant de détourner son regard quand il vient directement à expliquer que tout est de sa faute. Pas besoin de lui en dire plus, elle devine déjà, elle connait trop bien ce refrain. Sa gorge se noue et voilà, la bombe est lâchée. Il est allé voir ailleurs. Kara se retient de ne pas exploser, mais c'est presque impossible. Serrant les poings, ses ongles se plantent dans sa chair, elle sert fortement la mâchoire et il ajoute qu'il ne sait pas ce qu'ils ont. Un ricanement s'échappe de ses lèvres, elle rit jaune « Je pensais que c'était clair, mais je crois que j'étais une nouvelle fois seule à y croire » Pourquoi? Pourquoi elle se fait toujours avoir avec lui? « A croire que tu cherches délibérément à me faire du mal » Elle empêche qui que ce soit de la blesser et pourtant, avec lui c'est différent, car elle a envie de vivre cette putain d'histoire avec lui, elle y croit, elle se dit que rien n'est impossible, que tout peut changer et pourtant, à la fin, c'est toujours la même qui finie blessée et toujours le même qui se fout de sa poire et passe son temps à aller gambader ailleurs « Je suis conne putain! » Dit-elle en se levant du lit, énervée « L'amour que j'ai pour toi fait que me détruire, je veux y croire, je me dis que peut-être... peut-être tu ressens les mêmes chose, mais... je suis qu'une imbécile aveuglée par mes sentiments que j'ai pour toi et ... tu joues ». Elle donne un coup de pied dans la porte à défaut de pouvoir le cogner.