what are you doing, here ? (marin)

Franchement, il pensait qu'à son retour d'Irlande, Aaron allait retrouver sa petite vie, pouvoir tout réparer. Mais ça n'est pas le cas. Puisque la fille qu'il aime n'est plus. Repartie en Suède. Il doit être maudit en amour. C'est la seconde personne dont il tombe amoureux et c'est la seconde personne à partir de la ville. Qu'est-ce qui cloche avec lui ? Il se le demande bien. Mais, il ne veut pas trop s’apitoyer sur son sort. Il faut qu'il aille de l'avant, continuer sa petite vie. Donc, par conséquent, il doit aussi retourner en cours et rattraper les cours où il a été absent. Pas un énorme problème puisqu'il a redoublé, cette année et donc, il retrouve certains cours déjà vu, auparavant. C'est bien pour ça qu'il est actuellement dans le parc, histoire de faire une pause. Là, il aimerait bien un verre d'alcool...

Le retour à la réalité était bien plus satisfaisant. Les cours, la solitude et mon quotidien habituellement. Salem ne me manquait absolument pas et il était grand temps de reprendre ma vie là où je l'avais laissé. Finis le divertissement, il était temps de se remettre en chemin. Mes études n'attendaient pas. La journée avait été assez intensive. Une journée qui pour beaucoup pouvait paraître horrible. Pour moi, elle était parfaite. Ma montre indiquait l'heure de la pose. Une pose bien m'héritée par tous les élèves de la promo. Je décidais de sortir dehors, alors que la plupart des étudiants se dirigeaient vers la cafétéria. L'air frais de Campbridge allait me faire le plus grand bien. Je mis mon bonnet sur la tête et direction le parc. Il était vide ou du moins pas aussi plein que d'habitude. Les courageux se comptaient sur les doigts de la main, mon regard vagabondait à la recherche de quelque chose avant de tomber sur cette silhouette. Une silhouette qui ne m'était pas inconnue. Mes sourcils se froncèrent. Aaron. Bordel de merde. Non, non, non pas lui. Pas ici. D'un pas déterminé, je fis marche arrière. Il ne m'avait peut-être pas vu qui sait. Je l'espérais en tout cas. Mon regard se porta derrière moi avant de sentir le choc. Je venais de me prendre quelqu'un en plein dedans. Mon regard se posa sur l'inconnu. Aaron et mes sourcils se froncèrent instinctivement. « Quoi ? Il n'y a personne qui court derrière toi, cette fois-ci ? » dis-je sur la défensive.

Depuis quelques mois, Aaron accumule les déceptions. Franchement, il aurait mieux de s'éloigner de l'amour, au moins, à l'heure d'aujourd'hui, il ne serait pas triste. Non, il serait bien. Tout irait bien, il profiterait à fond de tout ce qui l'entoure. Mais au lieu de ça, Aaron n'est pas au top de sa forme. Il vient de savoir que son ex petite amie, qu'il comptait reconquérir, a dû partir de l'université, du pays, même. Même si ses soucis familiales vont beaucoup mieux, ça ne compense pas le reste. En fait, on ne peut pas être heureux dans tout les domaines, c'est ce qu'il se dit. C'est alors qu'une bousculade a lieu. Sur lui, si je ne me trompe pas. Et là, instinctivement, son sourire réapparut. La journée s'annonce mieux qu'elle avait commencé. Tiens, tiens, Marin. Tu n'as pas changé. Quoique, t'es devenue une femme. Faut dire que l'époque Angleterre, c'était il y a presque cinq ans, pour lui. Son sourire était large, il était vraiment content de la retrouver et surtout, amusé par sa remarque. Rassure-toi, personne ne me court après, même si j'aimerais bien que ça soit toi. Oh, il taquine.

« Tiens, tiens, Marin. Tu n'as pas changé. Quoique, t'es devenue une femme. » mon visage se pencha légèrement sur le côté tandis que ma bouche se crispa un peu. La vie réservait bien des surprises. Il faisait froid, une fumée blanchâtre s'échappait de ma bouche tandis que je m'étais mes mains dans mes poches de manteau. « Une femme, oui ? Pourquoi tu en doutais autrefois ? » dis-je en soutenant son regard et en affichant un mince sourire. Lui n'avait pas changé, il avait certes pris en muscles et sa carrure dépassait de loin celle dont elle se souvenait. « Rassure-toi, personne ne me court après, même si j'aimerais bien que ça soit toi. » mes yeux se révulsaient avant de soutenir une nouvelle fois son regard. « Ça ne risque pas, tu n'es pas mon genre » dis-je en affichant un grand sourire avant de reprendre ma marche en le bousculant légèrement. Je remis mon bonnet correctement et lui fis : « Quoi ? Tu vas même pas me suivre ? » dis-je en haussant les sourcils. Ce n'était pas son genre d'abandonner aussi facilement la partie. Après, tout j'avais au moins le privilège de connaître ces ruses.

Quelle surprise de la retrouver ici. Il se rappelle encore très bien, de sa première rencontre avec elle. Et à vrai dire, sa vie n'a pas tellement changé depuis. Enfin, il est moins dans les problèmes. En fait, c'est surtout cette année que tout fout le camp. Surtout quand son passé décide de revenir en pleine figure. Disons que tu étais davantage une adolescente. Tout comme lui. Aaron n'avait que dix-huit ans quand il est arrivé en Angleterre. Et à ses vingt ans, il s'envolait pour Harvard. En fait, il reste amusé par cette rencontre et continue de la taquiner, comme s'il ne l'avait jamais perdu de vue. C'est dommage. Parce que toi, t'es mon genre. Le genre de fille qui résiste ? Ouais. Bon, il n'est pas du genre lourd comme gars. Il sait quand s'arrêter. Elle le bouscule alors et Aaron se retourne légèrement d'elle, un sourire en coin, sur le visage. Tu veux que je te suive ? Juste une simple question, en gardant ce sourire. Faut savoir qu'il aime bien faire le contraire de ce qu'on lui dit.

Aaron pouvait être le genre de garçon casse pied mais aussi très attachant. La frontière était parfois difficile à placer et elle l'avait toujours été. Un sourire s'afficha néanmoins sur mon visage lorsqu'il fit : « disons que tu étais davantage une adolescente. » les années avaient passé et la vie s'était frayé un chemin. Il est vrai que notre rencontre remontait à quelques années et je ne pu m'empêcher de rire. « et toi tu étais un abruti » dis-je hochant la tête. Oui, le genre d'abruti à avoir continuellement des problèmes. Le genre de garçon que je cherchais à éviter par tous les moyens. « C'est dommage. Parce que toi, t'es mon genre. » mes yeux se levèrent une nouvelle fois, il n'avait pas changé. Toujours aussi embêtant et toujours aussi taquin. Une personnalité qui ne me surprenait plus vraiment. J'affichais un petit sourire et lui dis : « Et bien contentes-toi de regarder » dis-je en élargissant mon sourire. Pas touche. Je commençais à marcher vers le chemin qui se présentait à moi. « Tu veux que je te suive ? » je me stoppais et mes sourcils se plissèrent légèrement. « Non mais je sais que tu vas le faire » dis-je en rigolant avant de dire : « Tu n'as plus affaire à la fille insouciante. Je te connais un peu maintenant. » dis-je en mettant mes mains dans mon manteau.

Faut bien l'avouer, il la trouve vraiment attirante, maintenant. Plus qu'auparavant. Ouais, c'est plutôt intéressant. Tout deux ont tout de même grandi depuis leur dernière rencontre. Mais pas autant pour ne plus se reconnaître. Sa réponse le fit sourire. Seulement sourire. Non, il n'est pas vexé. Disons que ce n'est pas la première fois qu'il entend ce genre de chose. Et je le suis, toujours. Oui oui, il a bien confirmé, être abruti. C'est qu'il oit vraiment être abruti, alors. C'est fou comme maintenant, elle est tout à fait son genre. Bon, il avoue que dans le passé, il l'a trouvé aussi jolie mais, à cette époque, il avait d'autres soucis, à régler. Je ne me contenterais pas de regarder.. Et juste avant qu'elle prenne la marche, il se rapproche d'elle pour déposer un rapide baiser sur sa joue. Et un large sourire. Je te suis, seulement si tu ne veux pas.. Ouais, tordu. Mais il finit par marcher. J'devrais me méfier de toi, maintenant ? dit-il d'un sourire en coin.

« Et je le suis, toujours. » mes lèvres se retroussaient. Comment pouvait-il rester sur ce chemin ? Les années ne lui avaient elles pas suffit ? Être abruti était une chose mais le rester était encore pire. J'affichais une petite grimace et finis par sourire. Aaron... un cas appart. Je tournais légèrement la tête et finis par poursuivre ma marche. « Je ne me contenterais pas de regarder... » je me stoppais une nouvelle fois, les sourcils levés. « Ah ouai ? Et tu vas faire quoi ? M'attacher à un arbre ? » dis-je en affichant un grand sourire. Désolé mon cher, mais mes priorités ne sont pas celle-ci. Fricoter, draguer, m'amuser n'était définitivement pas pour moi. La science et la médecin étaient des choses plus simples pour moi. Il se mit à marcher auprès de moi avant de se rapprocher et de déposer un baiser sur ma joue. Toujours insupportable. Mes yeux se faisaient perçant et je finis par relâcher la pression. Un sourire s'afficha « Je te suis, seulement si tu ne veux pas... » voilà qui lui ressemblait bien. « Je devrais me méfier de toi, maintenant ? » mes yeux se froncèrent avant de dire subitement. « Et pourquoi donc ? Tu peux me maîtriser en deux secondes » ouaiiiiiii, j'ai beau être forte. Aaron l'était encore plus. « Quoique, tu devrais te méfier de moi. Je suis intelligente et maligne. Cela joue en ma faveur. » dis-je en relevant le menton.

L'attacher à un arbre ? C'est quelque chose qui lui plait. Oui mais enfin, seulement avec on accord. Faut pas pousser, non plus. Bref, cette phrase lui décoche un petit sourire, sur son visage. Qui en disait long. T'as toujours de bonne idée ! dit-il simplement pour continuer à la taquiner, sur cette lancée. Il l'a toujours apprécié même s'ils ne se connaissent pas intimement. Il devrait y remédier, peut être ? Bah oui, s'il croise encore sa route, c'est pour une raison. Enfin, c'est ce qu'il se dit. Un baiser sur sa joue et il continue sa marche près d'elle. Non, il vient de la retrouver, bien sûr qu'il va l'accompagner, un peu. Sinon, à quoi bon ? Puis, ça prouve qu'il l'apprécie. Sinon, il ne viendrait pas à se forcer. Il hausse les épaules, en souriant. Certainement qu'elle avait raison. C'est ce que j'ai toujours aimé, chez toi. Le jeu ne peut être qu'intéressant. Quel jeu ? Celui de la séduire. Lui, il ne fait pas comme tout le monde.

« T'as toujours de bonne idée ! » je ne pouvais pas retenir ce sourire. Agaçant, taquin mais quelquefois marrant. Je tournais légèrement la tête de gauche à droite. Je ne lui répondis pas, le silence était parfois la meilleure des réponses. Les années me l'avaient prouvé. Nous marchions tranquillement dans le parc. La fraicheur des lieux embuait l'espace. Mon souffle était chaud. Il haussa les épaules et fit à nouveau : « C'est ce que j'ai toujours aimé, chez toi. Le jeu ne peut être qu'intéressant. » Aaron était charmant quand il voulait. Un don qu'il savait manier à la perfection. Je croisais mes bras contre moi puis je m'arrêtais de marcher. « Ça ne marche pas avec moi ! Tu es un très bon dragueur, mais oublies tout de suite... j'ai quelqu'un en plus. » Menteuse, ma vie était beaucoup trop chargé pour laisser entrer quelqu'un. L'amour, un sentiment compliqué à laquelle je ne voulais pas à avoir affaire. Seulement, l'excuse pouvait au moins me permettre de me mettre à l'abri de ce dragueur d'Aaron.