Je vois la vie en rose | NEELIX

Avec l'hiver qui approche à grands pas, il semblerait que j'aie besoin d'un nouveau manteau. La saison s'annonce froide cette année et je n'ai spécialement pas envie de demeurer clouée au lit en raison d'une grippe que j'aurais choppé dans l'air. De nature retardataire, je n'ai pas encore trouvé le manteau qui me tiendrait au chaud l'espace de plus ou moins quatre mois. C'est pourquoi en cette journée ensoleillée, je me suis donné l'objectif de faire un peu de shopping pour dénicher ce dont j'ai besoin. Au petit matin, encore légèrement sous l'effet du sommeil, je me trouve déjà au centre commercial. Bien que les portes des boutiques ne soient pas encore toutes ouvertes, je décide toutefois de m'attraper un café au passage - cette drogue, ce besoin vital de survie, cette dose de bien-être qui me garde debout tous les jours depuis de longues années déjà, ainsi qu'un petit-déjeuner léger au Starbucks du centre commercial. Après avoir payé le tout, je file m'installer à l'unique place disponible. J'ouvre mon énorme sac à main tout en déposant mon café et mon croissant sur la petite table, afin d'en ressortir une feuille parfaitement lisse et dont un dessin tout aussi parfait se trouve à sa surface. Mon prochain tatouage. Cette oeuvre d'art magnifique que je garde sur moi depuis quelques jours afin de le visualiser sur ma peau. Et c'est beau, vraiment très beau. Je n'en aurai jamais assez, des tatouages. J'en veux toujours plus. Ceux que j'ai ne me suffisent pas, et jamais je ne m'en lasserai. Heureusement que ce n'est pas moi qui les dessine, autrement j'aurais des horreurs sur la peau. Je contemplais le chef d'oeuvre qui, d'ici quelques jours, recouvrirait ma peau, tout en buvant mon café qui me réchauffait tout entière, si absorbée que je ne voyais pas ce qui pouvait se passer autour de moi, ni qui attendait présentement dans la file d'attente.