i wanna know you (JUDICE)

i wanna know you
mise en page par mad loveLa soirée était avancée mais pas trop non plus et Alice n'avait déjà plus vraiment les idées claires. Elle se sentait toute joyeuse, signe caractéristique qu'elle commençait à boire un peu trop, mais comme d'habitude elle se sentait trop gagnée par l'euphorie habituelle pour songer à freiner un peu. Elle était sortie pour s'amuser de toute façon, elle n'était pas sensée freiner. C'est bien beau de réussir ses études et tout, mais il y a aussi des soirs où il faut tout bêtement lâcher prise. Un étudiant qui ne se bourre pas la tronche, c'est pas vraiment un étudiant. Alice en était une et bourrée, elle l'était, ou du moins elle était saoule. Elle était arrivée dans une petite robe en tulle noire et elle portait désormais par dessus un sweat-shirt de mec trop grand pour elle aux couleurs de Cambridge qu'un type lui avait filé, du moins ça devait être ça. Elle s'en souvenait plus trop, c'était flou. Elle avait dansé avec un type, une danse furieusement collé-serré et elle avait dut se plaindre d'avoir froid. En brave gentleman alcoolisé, le type avait offert son sweat-shirt à une jolie fille et la jolie fille s'en était allée en se dandinant toujours. Alice, comme toujours lorsqu'elle était bourrée, avait l'impression que tout était possible. Elle n'arrêtait pas de rire et de sourire et de danser même si perchée sur ses talons ses pieds souffraient le martyre. Ses sens étaient émoussés et la douleur avec. Elle était libérée. Alors que son regard un peu trouble balayait le bar, elle tomba sur un visage qu'elle connaissait. Il n'en fallut pas plus pour qu'elle file dans sa direction. Jude, elle ne l'aimait pas beaucoup pourtant, essentiellement car il ne l'aimait pas lui-même. Il l'avait rangé dans le clan des petites filles riches alors qu'elle se tuait à sortir des sentiers battus. Et ça l'avait saoulée. Mais il était canon aussi et même s'il était chiant, elle avait envie de lui parler. Ainsi elle alla se planter devant lui avec un grand sourire et tendit les bras vers lui, comme pour cacher ses yeux mais elle se dissimulait surtout la vue elle-même. Elle était sensé l'aveugler, le plonger dans le noir, mais elle était un peu trop alcoolisée pour cela. « Vas-y, devine qui c'est ! » Beugla-t'elle avec un grand sourire emplit de fierté toujours accroché à ses lèvres bien rouges.

28/01/2012

Ça commence à devenir une habitude. Une triste habitude je vous l'accorde mais une habitude quand même. J'avais arrêté toutes ces conneries, pourtant. Coucher avec n'importe qui, boire jusqu'à ne plus me souvenir comment j'm'appelle. Faut dire que Leandra m'a transformé en un mec bien et plutôt équilibré pendant notre relation et même quand elle m'a quitté, j'ai essayé de garder cette ligne de conduite. Certes, j'ai fumé quelques joints avec Emma, mais c'est pas comme si j'avais réellement replongé dans la drogue. Un joint, c'pas de la drogue pure comme j'ai pu en prendre régulièrement il y a quelques années. Sauf qu'aujourd'hui, je ne vois plus aucune raison d'être ce gars bien. Certes, il y a mon fils. Mais quand je suis avec Aaron, je ne bois pas et je ne fume pas pour ne pas qu'il soit témoin d'un père irresponsable et drogué. Sauf que quand il passe la nuit chez Roxanna, je sors. Je vais dans un bar, je bois. Je bois pour oublier à quel point j'me sens naze d'avoir perdu la femme que j'aime. Leandra me manque, ça serait mentir que de dire le contraire. Elle laisse un trou immense et j'arrive pas à l'oublier. Certains jours j'ai l'impression que c'est en train d'arriver, que je l'oublie.. et d'un coup, quelque chose me fait soudainement penser à elle et c'est comme remuer le couteau dans la plaie. Une plaie encore ouverte, à vif. Je suis à mon troisième verre de whisky, installé au bar quand Alice s'approche de moi, me faisant grimacer. J'suis pas trop fan de cette fille je l'avoue. On dirait une Eliot et je déteste ça. Elle lève les bras vers moi et j'ai la sensation qu'elle est bien amochée. « Vas-y, devine qui c'est ! » J'attrape ses mains pour les baisser, arquant un sourcil en la regardant, « Laisse moi deviner.. mh.. Alice ? » Je ris un peu et je trempe mes lèvres dans le verre avant de le reposer sur le comptoir, tournant la tête vers la demoiselle, un poil exaspéré je l'avoue. « Tu devrais rentrer chez toi, t'as l'air vraiment bien bourrée. » Et j'y connais un rayon dans le genre "je fais des conneries quand j'suis bourré". C'est comme ça que j'ai eu Aaron à la base. Un coup d'un soir, un peu trop arrosé. Aujourd'hui Aaron est la plus belle chose qui me soit arrivé mais à la base, c'est une erreur.

(Jude Montgomery)

Now I don't wanna close my eyes, see everythin' I ever done. I never got to say goodbye, I won't look back until it's gone. Everything that I try to bury and all the little deaths that set me off, I can't close my eyes.

i wanna know you
mise en page par mad love« Laisse moi deviner.. mh.. Alice ? » Alice fronça ses sourcils parfaitement épilés, un peu blasée qu'il est deviné si vite (elle n'avait plus suffisamment les idées claires pour comprendre qu'elle n'avait pas très bien procédé, lui facilitant ainsi la tâche). Il avait attraper ses mains pour les baisser, dévoilant vraiment son visage dans le champ de vision de la jeune femme. « Gagné » lâcha-t'elle, brièvement décontenancée. Elle passa ensuite à autre chose. C'était sa façon de procéder dans la vie, qu'elle soit bourrée ou non : elle ne s'attardait jamais plus que de raison sur les détails techniques, ou du moins pas directement, pas sur le moment. La vie est plus fun et intéressante lorsqu'elle est prise à bras le corps. Ca n'avait rien d'un secret, c'était limite du bon sens aux yeux d'Alice. Jude rit, trempa ses lèvres dans son verre puis re-dirigea son attention vers Alice et ce qu'elle lut sur son visage lui déplut. Il semblait tout bonnement embête, ennuyé et logiquement par elle. Wtf. Ils n'étaient pas proches, mais elle était venue en paix pour le coup et il était pas fichu de faire un effort. « Tu devrais rentrer chez toi, t'as l'air vraiment bien bourrée. » Elle fronça carrément les sourcils, énervée. Elle était bourrée, elle prenait (un peu) tout très à coeur. « La dernière fois que j'ai vérifié, tu n'étais ni mon frère ni mon père » il n'avait pas à lui dire de freiner. Elle était bourrée, mais elle n'était pas une idiote et elle ne se mettait jamais dans des situations qui la dépassaient. Ca craignait pour elle de s'entendre dire qu'elle perdait le contrôle et qu'elle devrait faire quelque chose. Elle était suffisamment grande pour voir s'illuminer un panneau ALERTE / DANGER dans sa tête sans qu'on le lui désigne.

28/01/2012

Je suis assez étonné qu'Alice vienne me voir à vrai dire. Enfin.. à moitié. Mademoiselle vient toujours me parler pour que je change d'avis à son sujet, j'ai l'impression. A mes yeux, Alice n'est qu'une fille de riche qui jette certainement son argent par les fenêtres sans se soucier du reste et je déteste les gens comme ça. Je suis quelqu'un qui aime aider les gens, qui a fait déjà plusieurs voyages humanitaires et qui a vu ce qu'était la misère, la pauvreté. Je viens d'une famille très modeste et si aujourd'hui j'ai de l'argent grâce à Billie, je ne le dépense presque pas, préférant économiser pour le futur de mon fils. « Gagné » Elle a l'air assez déçue que j'ai trouvé aussi facilement et ça me fait forcément rire puisqu'elle est tellement bourrée qu'elle ne se rend pas compte qu'elle a vraiment mal caché mes yeux pour deviner. La demoiselle à l'air assez amochée et ça me fait un peu peur pour elle. Une fille bourrée, seule, ça peut tomber sur une mauvaise rencontre. Une très mauvaise rencontre. « La dernière fois que j'ai vérifié, tu n'étais ni mon frère ni mon père » Docile. Voilà ce qu'elle est et si j'veux être sur qu'elle rentre correctement chez elle ce soir, j'vais devoir m'y prendre autrement. Parfois j'me déteste d'être aussi altruiste. « T'as raison », dis-je en souriant avant de tapoter le siège à côté du mien pour l'inviter à s'assoir. « Je t'offre un verre ? » Espérons qu'elle accepte de rester avec moi. J'm'en voudrais de savoir qu'il lui est arrivé quelque chose alors que je n'ai rien fait pour l'éviter. Je finis mon whisky et je fais signer au barman en lui demandant la même chose, commandant aussi ce que la demoiselle me demande. Il est déjà assez tard, j'peux la tenir un peu ici et après lui proposer de la ramener, comme ça, j'aurais fait ma bonne action du jour.

(Jude Montgomery)

Now I don't wanna close my eyes, see everythin' I ever done. I never got to say goodbye, I won't look back until it's gone. Everything that I try to bury and all the little deaths that set me off, I can't close my eyes.

i wanna know you
mise en page par mad love« T'as raison » Alice acquiesça de la tête. Oui, elle avait raison. Venant d'Adam ou d'Axel, ça l'aurait saoulé, mais c'était ses frères donc bon, c'était normal qu'ils prennent soin d'elle, mais Jude. Il était sensé s'en foutre. Enfin, pas au point de lui souhaiter de se faire écraser par un bus ou un truc du genre, mais bon, il n'empêche qu'ils n'étaient pas amis et même si elle avait un coup dans le nez et l'euphorie qui va avec, Alice ne l'oubliait pas le moins du monde. Du coup, elle ne tolérerait pas des petites remarques comme ça et il semblait l'avoir compris. Bien. Jude indiqua ensuite un tabouret vide au bar, à côté de lui. Alice arqua les sourcils. « Je t'offre un verre ? » Voilà qui était bien mieux. Un sourire prit place sur le visage de la brunette tandis qu'elle obtempérait de la tête tout en se hissant sur le siège. « Avec plaisir, tequila pour moi, s'il te plait » demanda Alice tout en tirant doucement sur le sweart-shirt qu'elle avait récupéré elle-ne-savait-plus-trop-comment. Il lui arrivait au delà de la taille, découvrant qu'une légère partie de sa robe. Alors qu'il prenait commande, elle tourna la tête vers Jude et le fixa sans se soucier d'avoir l'air mal élevé. Elle l'observa en silence, son regard glissant sur les traits de son visage. Il était mignon et il aurait put l'être bien davantage encore s'il n'était pas aussi profondément enfoncé dans ses préjugés. Au bout d'un moment, elle ouvrit la bouche et les mots sortirent sans qu'elle ait le temps de songer à ce qu'elle racontait. « T'as l'air triste. Ou alors juste pensif. Faut que t'arrêtes de penser » lança-t'elle toujours en le dévisageant.

28/01/2012

Je ne sais même pas pourquoi je lui fais la morale parce que je suis très mal placé pour le faire. Tout d'abord, je suis un Mather et un Mather par définition, bah.. ça aime faire la fête, ça aime déconner et donc boire, voire plus même genre drogue. De deux, j'suis pas un exemple à suivre mais moi je suis un mec, je ne risque pas de me faire agresser n'importe quand. Des gars qui profitent d'une fille trop alcoolisée, y'en a partout, même à Harvard. Je décide donc de la jouer autrement et je l'invite àr ester avec moi pour pouvoir garder un oeil sur elle. Potes ou pas, s'il lui arrivait quelque chose alors que je l'ai vu dans cet état sans rien faire, je m'en voudrais pas mal. « Avec plaisir, tequila pour moi, s'il te plait » Je la regarde réajuster son sweat shirt et je souris légèrement. C'est bizarre comme manière de s'habiller n'empêche. Elle doit avoir une belle petite robe là-dessus mais elle est cachée par ce truc ample qu'elle porte par dessus. Je bois mon verre et je sens son regard posé sur moi et ça en devient un peu gênant. Je finis par tourner la tête vers elle en fronçant les sourcils, « Pourquoi tu me regardes comme ça ? », que je finis par grogner. Son regard me perturbe et son silence encore plus. « T'as l'air triste. Ou alors juste pensif. Faut que t'arrêtes de penser » Je ris un peu et je me tourne vers elle, un coude sur le bar alors que mon regard est rivé vers elle. « On peut pas arrêter de penser à cent pour cent. » J'hausse les épaules, « Sauf quand on est bourré j'te l'accorde. » Je bois une gorgée de mon verre, « J'ai toujours cet air triste sur le visage parce que ma vie est triste. Et toi, pourquoi tu te bourres la gueule comme ça ? » On ne se met jamais à l'envers sans aucune raison, y'en a toujours une cachée quelque part même si elle ne semble pas évidente au premier coup d'oeil.

(Jude Montgomery)

Now I don't wanna close my eyes, see everythin' I ever done. I never got to say goodbye, I won't look back until it's gone. Everything that I try to bury and all the little deaths that set me off, I can't close my eyes.

i wanna know you
mise en page par mad love« Pourquoi tu me regardes comme ça ? » C'est vrai que c'était un peu sans gêne et franchement mal élevé, mais hé, elle était bourrée, elle aurait pas fait ce genre de trucs si elle était sobre et là sur le moment, elle pouvait se fasciner d'à peu près n'importe quoi. Elle avait décidé de porter son attention sur le visage de June. « Pourquoi pas ? » Demanda-t'elle simplement avec un petit haussement d'épaules. Car, hu, c'était bizarre, mais pour l'heure, non. Elle se demandait même pourquoi on ne se regardait pas plus souvent les uns les autres. Peut-être que les gens passaient à côté des uns des autres sans chercher à voir, sans chercher à comprendre. Et puis, comme si elle avait enfin tiré des conclusions de son observation, comme si elle donnait un avis éclairé sur un tableau qu'elle venait d'admirer tranquillement, elle lui balança qu'elle lui trouvait l'air triste. Elle avait toujours été très honnête, très spontanée comme fille et ce trait de sa personnalité était plus marqué que jamais lorsqu'elle se trouvait dans cet état. Alice vit June rire et puis braquer son regard sur elle. Elle fronça légèrement les sourcils, dans l'attente d'une réponse. « On peut pas arrêter de penser à cent pour cent. Sauf quand on est bourré j'te l'accorde. » Pas faux. Bordel, elle aurait tellement aimé qu'il existe un bouton qu'on puisse presser pour mettre un peu son cerveau sur pause. « J'ai toujours cet air triste sur le visage parce que ma vie est triste. Et toi, pourquoi tu te bourres la gueule comme ça ? » Alice se mordit la lèvre, un peu troublée. Elle s'était pas attendu à ce genre de réponses on va dire. Une vie triste alors qu'il devait à voir environ son âge ? Ca craignait un peu quand même. Ils la commençaient tout juste leurs vies, s'il avait déjà le cafard alors il n'avait pas le derrière sorti des ronces. « Je me bourre pas la gueule, je m'amuse. Y a des soirées comme ça ou je me dis que j'ai le droit de m'amuser. Après je rentre en taxi, je dors sur mon lit ou dans mon canapés et je me réveille avec un mal de tête, mais ça va. Ma vie n'est pas triste et la tienne non plus. Tu en es qu'au début, faut pas que tu penses comme ça » ça, c'était trop triste.

28/01/2012

J'ai fais pas mal de choses dont je ne suis pas fier, au final. Même si je n'ai que vingt six ans, je pense avoir déjà une assez grande expérience de la vie puisque celle-ci ne m'a pas épargné, dès mon plus jeune âge. Ouais, je suis jeune mais.. j'ai déjà l'expérience d'un mec de quarante ans, j'vous jure. J'ai un cancer qui reviendra régulièrement parce qu'on ne guéri jamais réellement d'un cancer, j'ai perdu mes parents, j'ai déjà perdu ma petite amie quand j'étais au lycée.. j'ai un fils, j'ai eu le coeur brisé plus d'une fois. Je pense réellement avoir une expérience assez riche de la vie et je peux le dire: j'ai une vie bien triste et si je pouvais moi aussi appuyer sur un bouton "ON/OFF" pour pouvoir arrêter mon cerveau de penser, je le ferais volontié car ça m'empêcherait de toucher à la drogue ou à l'alcool pour compenser. Parce que je suis aussi un drogué et que j'ai un sacré penchant pour l'alcool. Les gens pensent que je ne suis qu'un Mather qui aime cogner les gens, se battre. Un p'tit con. Mais s'ils avaient vécu le quart de ce que j'ai vécu et que je vis encore, ils comprendraient j'en suis sur. « Je me bourre pas la gueule, je m'amuse. Y a des soirées comme ça ou je me dis que j'ai le droit de m'amuser. Après je rentre en taxi, je dors sur mon lit ou dans mon canapés et je me réveille avec un mal de tête, mais ça va. Ma vie n'est pas triste et la tienne non plus. Tu en es qu'au début, faut pas que tu penses comme ça » Je ris légèrement et je secoue la tête, « Oh non je ne suis pas qu'au début de ma vie. » Je porte le verre à mes lèvres et je bois une gorgée, « Les gens malades ont une espérance de vie plus courte alors il y a de fortes chances que je sois au milieu de ma vie là, si c'est pas aux trois quarts de ma vie. » Bonjour je m'appelle Jude et je suis pire que dépressif. C'est aussi une des caractéristiques qui me vont bien. « Tant mieux si ta vie n'est pas triste, mais la mienne l'est crois-moi. » Je la regarde de haut en bas et je finis par rire, « Maintenant tu veux bien m'expliquer pourquoi t'as mis ce sweat au dessus de cette robe qui te met certainement plus en valeur ? » Autant changer de sujet, c'pas très joyeux tout ça et c'pas le but, de la déprimer.

(Jude Montgomery)

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i wanna know you
mise en page par mad loveAlice avait toujours eut conscience d'être une enfant devenue une jeune femme privilégiée. Soit, sa mère avait limite fait une dépression après avoir accouché et du coup comme son père elle s'était remise à bosser comme une forcenée, négligant au passage totalement l'éducation de ses nouveaux nés. Mais elle avait eut ses frères, une vie douce quoi qu'il en soit et des gens aptes à gérer ce que ses parents n'avaient pas le temps de gérer. Elle était pourrie gâtée et elle assumait et elle n'était pas idiote. Elle n'était pas perchée dans son monde rose bonbon, elle était consciente qu'il y a des gens qui en bavent, mais c'était toujours un peu bizarre, comme si elle se sentait en profond décalage, comme si l'injustice du monde la frappait de plein fouet encore et encore. « Les gens malades ont une espérance de vie plus courte alors il y a de fortes chances que je sois au milieu de ma vie là, si c'est pas aux trois quarts de ma vie. » Alice ouvrit la bouche, le coeur au bord des lèvres. Elle ne savait pas quoi dire. Est-ce qu'il y a seulement un truc à répondre à ça ? Elle n'avait pas de mots magiques et pourtant, même s'ils ne s'appréciaient pas particulièrement et bien elle aurait de tout coeur voulu en trouver, vraiment. Mais elle n'avait rien. « Tant mieux si ta vie n'est pas triste, mais la mienne l'est crois-moi. » Elle se sentait ébranlée, touchée et elle avait peur que son regard devienne vitreux, elle était du genre à être émotive quand elle était bourrée et quelque chose lui disait que ça allait pas vachement plaire à June. Enfin, il la coupa dans son élan en riant et elle n'eut même pas le coeur de sourire en l'entendant rire. Trop tard, il avait réussi à zapper sa joie. « Maintenant tu veux bien m'expliquer pourquoi t'as mis ce sweat au dessus de cette robe qui te met certainement plus en valeur ? » A ces mots, Alice baissa les yeux pour dévisager sa tenue, ce sweat informe de mec trop grand pour elle enfilé par dessus l'une de ses innombrables jolies petites robes. Elle se passa ses deux mains sur son visage, fatiguée tout à coup. Elle se sentait lourde, elle avait un gros coup de barre. Elle les vira ensuite, juste après s'être plongée un instant dans l'obscurité. « J'en sais rien, c'est flou. Je dansais avec un type et j'ai dut avoir froid et il m'a filé un sweat, enfin j'imagine car c'est pas le genre de trucs que j'achète et que je met pour aller danser. » Non, sans blague ?

28/01/2012

C'est marrant mais c'est toujours différent quand on est en soirée. Habituellement, je ne peux pas voir cette fille en peinture. Je ne lui aurais pas parlé, je l'aurais même peut-être ignoré vu que c'est elle la première qui est venue vers moi ce soir. J'ai l'impression qu'Alice se donne le défi de me prouver que j'ai tord sur sa petite personne et peut-être qu'elle a raison. Peut-être qu'elle n'est pas juste une petite fille pourrie gâtée qui ne pense qu'au fric. Je l'ai jugé avant de mieux la connaître et ça ne me ressemble pas vraiment car je suis le premier à conseiller aux gens de bien connaître une personne avant de porter un jugement sur celle-ci. Je le sais parce que les gens me jugent très mal aux premiers abords et c'est quelque chose que je déteste et qui m'énerve. En soirée, on est plus tentés de se faire des confessions aussi et je ne sais pas pourquoi je dis tout ça à Alice sur.. ma maladie, le fait que j'ai une espérance de vie certainement plus courte que toutes les personnes qui se trouvent dans ce bar. C'est triste et déprimant et c'est pas ce qu'on veut quand on est en soirée alors je me tais et je lui demande pourquoi le sweat. C'est vrai, ça tue un peu son sex appeal, c'est dommage. « J'en sais rien, c'est flou. Je dansais avec un type et j'ai dut avoir froid et il m'a filé un sweat, enfin j'imagine car c'est pas le genre de trucs que j'achète et que je met pour aller danser. » Je ris un peu et je finis mon verre que je pose sur le comptoir, « Je vois. » Je remarque que la demoiselle a l'air assez fatiguée. C'est comme ça quand on est bourré: on pète le feu et d'un coup, bim, on a un gros coup de barre et on peut plus s'empêcher de fermer les yeux pour s'endormir. « Il se fait assez tard. » Je lui souris un peu et je me lève, posant un billet sur le bar en le poussant vers le barman qui le prend immédiatement en me remerciant pour le pourboire. J'hoche la tête et je regarde Alice, « Allez viens, j'te raccompagne. » Je lui propose mon bras et elle a pas intérêt à refuser: pas question que j'la laisse toute seule dans ce bar alors qu'elle est bourrée.

(Jude Montgomery)

Now I don't wanna close my eyes, see everythin' I ever done. I never got to say goodbye, I won't look back until it's gone. Everything that I try to bury and all the little deaths that set me off, I can't close my eyes.

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