GWEN ► Hello, it's not me !

Hello, it's not me !
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« Puis là il m'répond "BEH NON JE LUI AI JUSTE REFAIT LE FOND !" POUHAHAHAHAHA » Ils éclatèrent tous de rire à cette fin de blague parfaitement minable. Elle soupira bruyamment, jouant du bout de son index avec le verre qu'elle avait devant elle. Elle aurait ptêtre était mieux, chez elle, hypnotisée par son plafond, fumant une clope en méditant sur le sens de la mort. Laissant un billet sur la table, elle se leva et découvrit que la terre pouvait tourner. Littéralement. Penchant la tête, elle attendit un moment que ça se calme. Choppant une clope dans sa poche, elle l'alluma, tentant de garder un équilibre plus ou moins normal. En mode Dora l'explorateuse ''Plus d'équilibre pour plus de sécurité'' ou un truc dans le genre. Une main se posa sur sa taille alors qu'un « Ca va pas ? T'veux ptêtre que je t'aide à aller mieux ? » fut prononcé par une voix grasse et pâteuse. Elle serra les dents puis serra le poing … Sa tête vint percuter le nez de l'intrus et elle marmonna un « Bouffon. » avant de sortir. Les cris de douleurs du mec derrière ne lui parurent que lointain alors que l'air frais du soir s'infiltrait à travers ses vêtements. Étrange spécimen, elle arpenta les rues, longuement. Jusqu'à se rendre compte que, bordel, elle ne savait plus où elle était. Ne voulant pas s'asseoir sous peine de ne plus se relever, elle pesa le pour et le contre, laissant sa clope se consumer lentement au bout de ses doigts. Le regard dans le vague, une idée totalement idiote lui vint. Une idée que seule une meuf comme elle pouvait avoir. Fixant l'immeuble devant lequel elle venait de s'arrêter, elle prit son courage à deux … ouais, non, elle avait pas de courage mais elle avança tout de même jusqu'à l'entrée. Elle sonna au hasard, marmonnant simplement qu'elle avait oublié ses clés et disant qu'elle était Madame untel, chipant le nom d'une meuf lambda sur le panneau qui affichait les noms. La porte s'ouvrit et elle s'engouffra dans la chaleur du hall. Manquant de tomber, elle murmura un Chuuuut retentissant. La montée fut rude, le miroir de l’ascenseur lui renvoya l'image même de la déchéance. Le teint cireux, les lèvres rosées et les yeux cernés. Elle faisait clairement peur. Lorsque la cabine atteint le niveau qu'elle avait sélectionné, elle fit face au couloir désert. Sortant tout l’attirail pour le crime qu'elle allait commettre, elle choisit une porte au hasard, où le bruit avait l'air absent. Une épingle, ça n'était pas aussi simple que dans les films mais Mairin était tellement plus patiente lorsqu'elle était bourrée. Introduisant l'épingle dans la serrure, elle se concentra sur sa tâche. Tss … Cette putain de serrure ne voulait pas se laisser faire. Boudeuse, elle persévéra pourtant jusqu'à ce que … Un déclic. Mais ce n'était clairement pas grâce à elle. Écarquillant les yeux, elle tenta de se relever mais elle sembla trop lourde pour elle-même « Oh merde ... » qu'elle marmonna avant que la porte s'ouvre et qu'elle tombe en arrière, les yeux n'osant pas se relever, trop fatiguée pour cela. Elle put juste dire « C'est pas du tout ce que vous croyez ! »

Faire le ménage de nuit, dans un élan de motivation depuis trop longtemps perdu, c'est comme retrouver le sens de la vie au fond d'un paquet de Chocapics perdu au fond du placard depuis des mois. Ca n'a aucun goût, c'est mou comme un vieux carton mouillé ou une hostie que te donne le curé le jour de ta communion. En fait, tu retrouves des trucs chelous et dégueulasses sous le canapé. J'ai retrouvé un string, va savoir depuis quand il est là et surtout, à qui il appartient. Mouais, j'irai pas le sentir pour retrouver sa propriétaire, ça vire dans le sac poubelle. Dieu merci, ma bouteille de Jack Daniels me tient compagnie et me motive un peu plus que le ménage en lui-même. Mes chiens me regardent avec un air désespéré, couchés dans leurs paniers et soupirent quand je daigne les déranger dans leur cycle de sommeil. Quelle bande de baltringues, ces deux-là, sans déconner. Puis m'est venue la lubie de tout changer de place. Ca se trouve, j'vais retrouver un pochon de coke perdu sous un meuble, et ça illuminerait ma soirée. J'ai changé tout le salon de sens, et tout ce que j'ai retrouvé, c'est des canettes de bières...vides. Et un soutif, pas à ma taille. J'vais le garder, il trouvera peut-être un nichon à sa baleine. J'savais pas que j'm'étais tapé une planche à pain. Faut que j'arrête de trop picoler, ça m'évitera d'imaginer les seins de Kim Kardashian sur une meuf qui a moins de poitrine que moi. Enfin bref, aucune trouvaille bien probante pour refaire ma soirée enfermée à écouter diverses playlists Spotify pour remuer mon cul comme une conne avec mon balais. Puis j'ai enfin posé mon cul sur mon canapé, coupant la musique et fumant une clope en observant mon nouvel intérieur. Mouais. Faut que j'refasse les peintures, ça devient trop normal comme appartement. Une fois la clope terminée, je me levais pour aller jeter mes poubelles dehors, quand j'entendais un petit bruit derrière ma porte. Les chiens dorment profondément et s'en battent les couilles, les enfoirés. Alors silencieusement, je me dirigeais vers elle, retenant presque mon souffle avant de déverrouiller la serrure, et ouvrir la poignée. Derrière elle se trouvait une meuf, par terre, visiblement fatiguée. « C'est pas du tout ce que vous croyez ! » me dit-elle. Je regarde à gauche puis à droite, avant de reposer mon regard sur elle. Pourtant j'croyais que t'essayais de crocheter ma serrure en pensant qu'il n'y avait personne... Je me mets à sa hauteur pour l'observer. Elle a pas l'air méchante, juste un peu paumée et assez alcoolisée. Tu sais, si tu voulais un endroit où dormir, tu pouvais toquer, j'bouffe pas les gens. Je me relevais alors et lui tendais la main pour l'aider à se relever.

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Se présenter en faisant semblant d'être ce qu'elle n'était pas ou se présenter en déclarant clairement qu'elle était simplement une junkie qui avait la flemme immense de rentrer chez alors qu'elle était bourrée. Bourrée ? Elle l'était. Ou peut-être pas. Elle était trop légère pour être vraiment bourrée. Elle n'était pas non plus un baba au rhum suintant par tous les pores … Ou peut-être qu'elle transpirait juste. Ayant tenté de se la jouer agent secret, elle avait percuté assez brusquement le sol, faisant résonner un claquement ridicule dans le couloir. Repoussant ses cheveux sur sa tête, elle cria un stupide 'Ce n'est pas ce que vous croyez', comme un stupide mari surpris dans le lit d'une autre par sa femme. Mais c'était bien plus grave que découvrir qu'on était cocu cette fois-ci … Grimaçant, elle leva les yeux vers la jeune femme et haussa un sourcil, s'attendant à trouver une femme âgée, une bimbo aussi fardée qu'une beurette à chicha. Mais non. Elle cilla, une fois puis deux, tel un poisson hors de son eau douce. Entrouvrant les lèvres, elle ne sut pas quoi dire, espérant qu'elle ne voyait pas sa culotte de là où elle était, ayant une affreuse flemme de refermer les cuisses et de se la jouer sainte pastouche … Elle n'était ni sainte et n'aurait jamais dit non à une caresse. Du moment qu'elle était consentante et que le donneur de caresse n'était pas un troll des cavernes ou un vieux con sentant la friture et ayant le double de son âge. Faisant la moue d'une enfant prise en faute, elle la regarda s'abaisser à sa hauteur, ne disant toujours rien. Elle fut surprise par le ton apaisant qu'elle prit pour lui parler. Elle n'était tout de même pas en chocolat, elle pouvait y aller franco si elle n'avait pas apprécié ce qu'elle faisait. Secouant vivement la tête, elle essaya de rester aimable, devenant totalement parano avec tout l'alcool qu'elle avait ingurgitée « Ca me dérange pas qu'on me bouffe … Mais ça dépend où ! » précisa-t-elle avec un regard totalement pervers puis elle haussa un sourcil, la défiant soudain du regard « Tu vas appeler la police ? Non parce que … franchement … On peut s'arranger hein ! » Elle soupira, comme trop fatiguée pour parler et balança la tête en arrière, percutant donc avec violence le mur contre lequel elle était tombé « Aw ! » cria-t-elle avant de dire « Chuuuuuuuuuut ... » Qu'est ce que c'était bruyant ici ! Elle en avait mal à la tête et l'envie de vomir … Vomir, oui. Elle tendit la main, soudain toute pâle à la jeune fille face à elle « Tu m'aides à me relever ? Non parce que je crois que j'ai un sens de l'équilibre assez précaire, du genre, je sais pas où est la gauche, la droite et le centre. »

Quand j'ai entendu ce bruit derrière ma porte, au départ, je n'étais pas tellement rassurée. Les vieilles habitudes des quartiers pourris de Los Angeles me laissaient penser que c'était un mec chelou, armé jusqu'aux dents qui allait me séquestrer, moi, la meuf qui mesure un mètre soixante-dix-neuf et qui pèse cinquante kilos quand je sors de la douche habillée. J'étais rassurée de voir ce petit bout de femme aussi costaud que moi, complètement perchée, dont on pouvait entrevoir la culotte petit bateau si on y prêtait vraiment attention, ce que je ne fis pas, pour une fois. Elle semblait réellement perturbée de voir une fille comme moi sortir de cet appartement. Comme si elle s'attendait à voir la vieille Régine et ses petits papiers et son vieux caniche empaillé sortir avec son balais pour lui fracasser sur le crâne. Non, j'aime pas ma voisine du dessus, elle pue, elle est moche, et elle parle comme une poissonnière du port de Coney Island. Je sais, la description de cette voisine est tout à fait charmante. La jeune femme face à moi secouait la tête en disant que ça ne la dérangeait pas qu'on la bouffe selon l'endroit où on la bouffe, et vu le regard qu'elle me lançait, je comprenais bien qu'elle ne parlait pas de ses pieds. Ca m'a arraché un léger rire, malgré tout. M'dis pas ça, j'pourrais le prendre au sérieux. Puis elle me demandait si j'allais appeler les flics, parce que si c'était le cas elle pouvait trouver un arrangement. Ecoute, les flics et moi, on est pas des super potes tu vois. Donc tu vas te contenter de t'excuser de pas avoir demandé la charité en toquant à la porte et ça ira. Puis elle se cognait la tête assez fort, ce qui résonnait pas mal dans le couloir vide dans lequel nous étions. Elle me demandait de l'aide pour se relever, en me tendant sa main, que je saisissais en nous relevant toutes les deux. J'suis pas une connasse, alors rentre. Si tu veux squatter le canapé pour une nuit ou plus, j'peux même te proposer une chambre. Tant qu'à faire, j't'offre une bière et tu m'dis comment tu t'appelles, si t'as pas perdu la mémoire en te prenant le mur. Je lui lançais un large sourire avant de la faire entrer dans l'appart'.

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La poisse semblait peu à peu se dissiper. Du moins, elle l'espérait. Lorsqu'elle était saoule, elle oscillait lentement entre l'envie de se suicider, l'envie de mourir (s'alliant assez souvent, étrangement avec la première proposition) et l'envie de faire des tas de conneries, qui pouvaient aussi se mélanger aux deux premières solutions. Affalée sur le sol comme une imbécile et les paupières mi-closes, elle observa le visage de la jeune femme qui était la seule personne qui pouvait l'aider, là, tout de suite à ne pas rester comme une clocharde dehors. Observant le visage de son interlocutrice, elle ne put s'empêcher de devenir aguicheuse lorsqu'elle laissa échapper une remarque sur la bouffe ou peut-être autre chose, elle ne se souvenait plus vraiment. L'inconnue répliqua en riant ce qui fit sourire Echo. « J'aime tenter les gens. J'me sens comme le serpent entre Adam & Eve … ou la pomme. Ouais, surtout la pomme » déclara l'écossaise assez sérieusement, partant dans son délire d'alcoolique. Finalement, Echo demanda si elle allait appeler les flics et la réponse de la jeune femme la rassura. Elle soupira avant d'esquisser un sourire « Super alors … Désolée, j'voulais pas m'introduire chez toi comme ça. Enfin si mais … Enfin … Bref » acheva finalement Echo, sentant bien que toutes ses neurones n'étaient plus réellement connectées. Elle laissa tomber sa t^te en arrière et se cogna vivement le crâne contre le mur. Elle laissa échapper un « Aïe ! » assez bruyant avant de murmurer un « Chuuuut » vraiment ridicule. La propriétaire de l'appartement lui proposa alors qu'elle tendait sa main pour qu'elle l'aide à se relever. Brusquement remis sur ses deux pieds, Echo tangua un instant, portant une main à son front en grimaçant. « Waw … J'ai pas très envie de vomir donc j'vais y aller doucement. » Elle glissa un regard vers l'autre jeune femme et dit « Je m'appelle Echo et va pour une bière. J'vais juste … piquer un somme chez toi et je partirais demain. C'est vraiment sympa de ta part … Euh ... C'est quoi ton nom ? » demanda-t-elle enfin en entrant dans l'appartement. Elle regarda le décor, un instant avant de lâcher un sifflement « C'est pas moche ici, dis moi. T'es propriétaire ? » Echo commença donc à faire la causette à sa nouvelle compagne de nuit tout en tournant sur elle-même pour observer les lieux.

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