WILDER Δ get your filthy hands off me

Ca fait maintenant dix bonnes minutes que tous les journalistes, étudiants, passionnés par le sujet ont quitté la pièce. La conférence sur les droits des entreprises s'est achevée, mais plusieurs types tournent autour de Mr Wilder. Avery doit également l'interviewer, mais impossible de s'approcher. Chacun son tour à ce qui parait. Silver attend donc, en retrait, regardant le mec. Foutu sujet. Déjà que la conférence l'a emmerdé, il faut en plus qu'il trouve des questions à lui poser. Son duo de cours l'a abandonné pour bosser sur un sujet plus intéressant. Adossé contre le mur, pret à s'avancer dès le premier signe, il aperçoit Victoria roder autour du groupe. Nan, nan, nan. Elle va pas lui voler sa place. Il s'approche d'elle le pas lent pour ne pas lui donner la satisfaction d'être menacé. « J'essayerai de ne pas être trop long. » Il affiche un sourire forcé à la hauteur de la haine qu'il porte pour elle. Il n'a toujours pas digéré ce qu'il s'est passé l'autre jour dans la fac.

L'un des avocats du droit des affaires les plus en vogue du moment était à Boston. Aujourd'hui seulement, pour une conférence que je ne manquais bien sûr pas. Le sujet de son discours portait directement sur ce que j'étudiais en cours dernièrement, mais si j'avais décidé de m'y rendre, c'était plus par intérêt personnel que par obligation universitaire. Déjà, je trouvais le sujet passionnant en soit, et puis j'avais aussi l'espoir d'approcher ce Mr Wilder d'un peu plus près et qui sait, peut-être même le recruter pour l'entreprise familial. La conférence prends fin. Je me lève de mon siège, me dirige vers l'estrade où une foule de personnes assaillent déjà le pauvre homme. Je soupire, mais prends mon mal en patience et balaye la foule d'un coup d’œil, à l’affût d'une ouverture ou d'un passage plus court pour retrouver le conférencier. J'essayerai de ne pas être trop long. Une voix traînante et irritable que je reconnaîtrais entre milles. Mon ventre se tort de haine. C'est cool. Mais j'vois pas ce que ça peut me faire vu que je passe avant toi. dis-je froidement, sans même un regard. Hors de question qu'il me passe devant.

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C'est cool. Mais j'vois pas ce que ça peut me faire vu que je passe avant toi. Haha. Haha. Haha. Non. No way. Il a déjà attendu assez longtemps et il ne va certainement pas se faire dépasser par elle. Par celle qu'il a juste envie de frapper depuis sa petite vengeance personnelle. Tant que ce n'est pas digéré, il ne peut tout simplement pas éprouver ne serais ce qu'une infime part d'affection. Nan, princesse. Tu vas attendre. Pour montrer sa détermination, il avance de quelques pas vers le groupe. Mr Wilder a l'air toujours aussi occupé, enchaînant les conversations avec des types de la haute société. Beau costard toussa. Des cousins de Victoria.

Rien que le fait de le savoir près de moi m'énerve. Après ce qu'il s'est passé la dernière fois à la Eliot House, j'ai trop de haine envers lui, trop envie d'écrabouiller sa petite tête de con avec mes mains, de lui hurler combien il me dégoutte .. Mais là, ce n'est ni l'endroit ni le moment. Nan, princesse. Tu vas attendre. Je tourne la tête vers lui, le regard froid et l'air impérieux. Avery avance, j'en fais de même, et me force un passage devant lui en jouant des épaules, le bousculant au passage. Qu'est-ce que ça peut te faire de lui parler de toute façon ? Fais pas genre que t'es intéressé, ou que t'y comprends quoi que ce soit parce que c'est évident que non. J'veux dire .. tu fais tâche là. Je le toise de haut en bas, lentement, un petit sourire mauvais au coin des lèvres. Allez, arrête de faire l'enfant et laisse les grands parler Avery. Si t'es sage, j'veux bien venir t'expliquer ce qui s'est dis après d'accord ? Dans des mots simples, pour que tu comprennes. dis-je en articulant bien chaque mots, comme si je m'adressais à un enfant de cinq ans, déficient mental. On était pas loin de la réalité t'façon.

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Qu'est-ce que ça peut te faire de lui parler de toute façon ? Fais pas genre que t'es intéressé, ou que t'y comprends quoi que ce soit parce que c'est évident que non. J'veux dire .. tu fais tâche là. Il garde son regard fixé sur le mec qu'il doit interviewer affichant un sourire sur le coin des lèvres. Ses mots ne l'étonnent même pas et il préfère ne rien rétorquer. Allez, arrête de faire l'enfant et laisse les grands parler Avery. Si t'es sage, j'veux bien venir t'expliquer ce qui s'est dis après d'accord ? Dans des mots simples, pour que tu comprennes. Mooh, c'est adorable de sa part. Une douce attention. Et en plus elle le prend pour un débile. Que d'amour et d'affection. T’inquiète pas Wild, j'comprends vos conneries d'entreprises. Bien que ca lui donne envie de dormir. Tu viens faire quoi en fait ? Faire le sale boulot qu'on t'as donné ?

Mooh, il joue les fiers en plus, c'est touchant. Mais genre qu'il comprend, j'y crois pas deux minutes. Je tourne la tête, regarde droit devant en ricanant, mauvaise. J'trouve ça mignon que tu t'intéresses à ma vie Avery mais il est temps que tu me lâches là. Oui, je sais, je cherche la p'tite bête pour l'emmerder. Juste histoire de le pousser à bout, de lui faire péter son cable histoire qu'il se casse, et me laisse le champ libre pour Mr. Wilder. Est-ce que j'allais lui dire que je trouvais le sujet passionnant ? Que j'avais besoin du conférencier sur le plan professionnel ? Ouais .. mais non. En fait, je suis déterminée à ne plus rien confier au blondinet, jamais. J'ai appris la leçon après le coup de la dernière fois. Mr. Wilder sourit, serre la main de quelques hommes et un bon groupe de personne s'en va, réduisant de beaucoup la file d'attente. Il ne reste que quelques personnes devant nous alors j'avance rapidement, et colle le mec devant moi pour qu'Avery soit forcé de rester derrière. J'vais pas lâcher le morceau.

(Invité)

Sisi, il a compris. Mais on remercie les potes de cours pour lui avoir filer des questions à poser. Mooh, il joue les fiers en plus, c'est touchant. J'trouve ça mignon que tu t'intéresses à ma vie Avery mais il est temps que tu me lâches là. Il n'y peut rien si un nouveau rire sort de ses lèvres. Discret, mais présent. J'pensais que ca te ferait plaisir qu'au moins une personne s’intéresse à ta vie. Bien que le ton adopté ne soit absolument pas amical. Devant eux, Mr Wilder commence à saluer des types. Il y a du mouvement et Avery s'avance avant de se faire couper le chemin pour la blonde. Saleté. Il ne peut pas s'avancer et est condammé à rester derrière. No way. Les doigts masculins viennent se glisser entre ceux féminines. Juste deux secondes. Le temps de la distraire et de passer devant. « Enchanté Monsieur Wilder. Est-ce que vous auriez quelques minutes à m’accorder ? » Game over Vic.

J'pensais que ça te ferait plaisir qu'au moins une personne s’intéresse à ta vie. Je pouffe, l'air moqueur. Bitch please, j'ai assez d'amis comme ça j'ai pas besoin de lui en plus. Bref, ça bouge devant nous, je me rue devant Avery et arrive derrière les types qui parlent à Mr. Wilder. C'est bon, je suis la prochaine, je gagne .. jusqu'à ce que ses doigts s’entrelacent avec les miens, juste quelques secondes, assez pour que je me retourne vers lui, surprise, et qu'il en profite pour me passer devant alors que le conférencier vient de se libérer. Enchanté Monsieur Wilder. Est-ce que vous auriez quelques minutes à m’accorder ? L'enflure. Qu'est-ce que je fais ? Je peux pas lui faire un sale coup et risquer de me donner une mauvaise image devant l'avocat. Être froide et cassante n'est pas une option, le pousser pour qu'il dégage non plus. Je pose ma main sur son dos, doucement, pour prétendre qu'il est avec moi. Un pas en avant, un sourire radieux, et ma main qui saisit celle de l'homme d'en face. Mr. Wilder, Victoria Smythe-Wildingham, des entreprises Wildingham, enchantée. Le ton est déterminé, professionnel, mon regard direct. Je sais comment ça marche dans ce milieu. Et voici Avery Silver, étudiant en journalisme pour l'Université d'Harvard, qui souhaiterait prendre quelques notes. J'espère que cela ne vous dérange pas ? Personnellement ça me dérange, mais c'est la seule option que j'ai trouvé pour pouvoir parler au conférencier la première sans faire un sale coup trop visible au Winthrop. J'aurais souhaité m'entretenir avec vous un instant, je ne serais pas longue. L'homme acquiesce et la conversation commence.

hj:

(Invité)

Le contact brisé avec Victoria, Avery vient le chercher avec Mr Wilder. Il lui sert la main suivi de la blonde qui n'abandonne toujours pas. Le ton adopté le fait passer pour un étudiant pitoyable en comparaison. La haine se fait sentir un peu plus à chaque fois qu'elle ouvre sa bouche. Il réprime l'envie de lancer des pics. Restons pro. Puis, elle va lui faciliter les choses. Il prend des notes et ponctue la discussion par quelques questions. Finalement Victoria arrive à convaincre le type d'accepter un rendez vous dans son entreprise et Silver met un point d'honneur à plusieurs pages d'interview. Celui qui n'en espérait pas autant serre la main du type en premier et s'éloigne. « Entre nous, le mec en avait plus pour tes yeux que pour ton discours ennuyant. » Un poil exagéré seulement. Mais les yeux de l'homme se s'attardaient pas uniquement sur les regard bleuté de la vp, mais aussi plus bas. Le monde des entreprises n'est pas aussi clean qu'on pourrait le croire.

Spoiler:

Mr. Wilder pose son regard sur moi et à partir de ce moment, je ne le lâche plus. La conversation s'engage, les questions fusent et à la fin, je repars même avec la promesse d'un rendez-vous futur, plus privé. Je souris, je suis arrivée à mes fins. Ma main saisit celle de l'avocat et la serre d'un geste assuré, après qu'Avery ait fait ses au revoir. Le meilleur pour la fin. Je lance un dernier regard au conférencier, satisfaite, et tourne les talons. Entre nous, le mec en avait plus pour tes yeux que pour ton discours ennuyant. Je soupire. Il est encore là lui ? La ferme Silver, mon discours te permettra de faire un article bien plus intéressant que ce que tu aurais pu faire à la base, alors arrête de jouer les ingrats. Je lève les yeux au ciel, poursuis ma route sans un regard. J'ouvre une pote, quitte l’amphithéâtre et arrive dans un large couloir désert. Vu le temps passé à attendre Mr. Wilder, ce n'est pas surprenant que les bâtiments soient vide à présent. Mais je vois que t'as remarqué le petit regard intéressé de Mr. Wilder, t'es jaloux ? fis-je en me retournant vers lui, un regard mi-moqueur mi-amusé.

(Invité)

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