(eleonor) after all this time ? always.

Les dernières notes s'envolent et la pièce s'arrête de tourner autour de moi. Ça fait un bien fou de renouer après la danse sachant que ça fait un moment que je n'en ai pas fait. Je me sens comme un poisson dans l'eau, c'est carrément mon élément. Sauf que c'est tout pour aujourd'hui, je pratique depuis plusieurs heures et j'ai l'impression d'avoir été percutée par toute l'équipe de football. Du coup, je ramasse mes affaires, quitte la salle de danse et je me dirige vers l'extérieur du complexe sportif. La douche va attendre, je préfère me nettoyer chez moi que dans les douches publiques. À l'extérieur, je marche en direction du parking qui est à l'autre bout, je passe près de plusieurs visages, mais je m'arrête sur un. Eleonor. Enfin, je pense que c'est elle, je ne suis pas douée avec les visages. Si c'est bien elle, j'essaie de me rappeler quand est la dernière fois que je l'ai vu, mais je ne sais pas. Je ne sais plus. « Léo ? » Je regrette soudainement d'apparaître dans un état lamentable. « C'est bien toi ? » Je ne veux pas paraître comme une folle, merci bonsoir.

Léo se retrouvait assez bien sur le campus malgré son absence de près de deux ans. Elle aimait autant l’architecture, les gens et aussi le joint qu’elle tenait en main. Un petit remontant avant de se rendre chez elle quoi. Elle venait de terminer les cours, elle avait donc passé près de trois heures sobre et en général, s’était son maximum, surtout par les temps qui courent. Eleonor avait du mal à gérer sa personne, ça n’avait vraiment rien de nouveau. Enfin, elle marchait direction le stationnement, mais elle n’irait pas à sa voiture, elle trouverait surement un taxi en chemin ou quelqu’un qui voudrait bien la reconduire chez elle. Léo n’avait aucun problème à mettre sa propre vie en danger, mais pas celle des autres. Bref, elle marchait, déjà un peu dans les vapes, les pupilles dilatées, quand elle entendit son nom. Elle se retourna et se trouva face à face avec son ex, Palmy. Cette fille était sublime, comme toujours, elle lui avait vraiment plu, mais en même temps, elles avaient prit des chemins différents il faut croire. Elle se fichait de son allure, Léo toruverait palmyr sublime n’importe où. Elle la serra dans ses bras, Eleonor étant beaucoup plus tactile quand elle est high. « Palmyr! Comment tu vas ? » Elle ne lui tenait pas rancune, mais pas le moins du monde.

Je ne peux pas m’empêcher de regarder longuement Eleonor. J’ai l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des années alors que ce n’est pas le cas. Non, en vérité, nos chemins ont simplement pris des directions différentes et j’avoue l’avoir légèrement évitée vu la manière dont je l’ai laissée tomber. Honte à moi, je sais. Enfin, bref, au moins elle ne me regarde pas avec un regard noir en me disant d’aller me faire foutre. C’est déjà ça. Même que ça me surprend qu’elle me prenne dans ses bras alors que je suis toute dégueulasse. Honnêtement, je me répugne moi-même. Pourtant, ça ne semble pas déranger Eleonor et du coup, je la serre dans les miens puis je nous décolle parce que sinon on va rester collées. « Ça va plutôt bien et toi ? » Je spécifie plutôt bien parce que je n’aime pas discuter de mes problèmes. Mon regard est attiré vers ce qu’elle tient entre les mains et automatiquement, je regarde ses pupilles. « Tu as continué cette merde ? » Je ne juge pas, promis, mais j’en ai marre de me taire à ce propos quant ça concerne des gens que j’apprécie.

Leo avait sincèrement apprécié Palmyr, peut-être qu’avec plus de temps, elle l’aurait aimé, elle aurait peut-être arrêter. Mais Palmyr était partie, Wesley était arrivé, sa vie avait été chamboulée et elle n’avait pas vu le temps passé. Elle n’en voulait pas vraiment à la belle blonde d’être partie, surement qu’elle aurait fait a même chose, surement qu’elle se serait tannée, alors non, elle ne la fuisillait pas du regard, elle la serrait dans ses bras sans rancune en gardant son joint en main, une habitude, comme un sixième doigt. « Plutôt bien aussi » Ça doit etre un terme pour dire j’ai des problèmes, beaucoup pour Léo même, mais j’ai pas envie d’en parler, en fait, Léo n’a jamais parlé de ses problèmes, même avec son ex-mari qui les vivait en même temps qu’elle. Elle roula les yeux doucement alors que Palmyr semblait frustrée et déçue en même temps. « J’imagine que oui hein, faut croire que ça te dérange autant… » Elle retint un commentaire sanglant du genre, pars maintenant t’en a l’habitude, et fuma une dernière fois avant d’écraser son joint par terre.

Plutôt bien. C’est une bonne chance qu’Eleonor aille plutôt bien, elle aussi, faisant de nous deux personnes qui ne désiraient pas parler de nos problèmes. Comme je l’ai dit, je déteste parler de mes problèmes et je suis le genre de meuf qui préfère écouter que parler. De toute manière, ma vie est ennuyante. Osef, nous ne sommes plus ce sujet, mais sur ce qu’elle tient entre ses doigts. Je crois que c’est visible sur mon visage que ça me dégoûte, mais putain je ne comprends pas comment font les gens pour se ramollir le cerveau avec cela. « Il faut croire que oui. » Je ne cache aucunement ma déception face à ça et même si c’est sa vie, ça m’agace de savoir qu’elle a continuée. Il y a un moment, je pensais qu’elle avait arrêtée, mais visiblement je m’étais trompée. « Je ne comprends pas pourquoi tu veux brouiller ton cerveau. Oui, la vie est moche, mais elle est pas juste moche. » J’ai l’impression de sortir les mêmes mots que je peux dire à Walter.