Elle pressa le bouton on de la télécommande, une jolie mélodie sortit du poste de radio, elle posa alors la télécommande sur le plan de travail. Elle quitta la cuisine adjacente au salon. L’homme qui partageait sa vie était installé nonchalamment sur le canapé, les pieds sur la table basse, elle n’arrivait pas à supporter ce geste, pourtant il devrait le savoir, on ne pose pas ses pieds sur la table basse, c’était un cadeau de mariage. Elle prit une grande inspiration, c’était décidé elle allait le dire ce soir, tant pis si il y avait le match de foot, elle avait bien plus important à dire. Elle se posta alors devant la télé, cachant de sa silhouette féline le match. L’homme releva la tête et grogna quelque chose qu’elle ne comprit pas et qu’elle ne prit surtout pas la peine de comprendre.
« Je suis enceinte Aleckseï. » la jeune femme seulement âgée de vingt-quatre ans posa sa main sur son ventre, geste pour approuver sa phrase. Elle se pinça les lèvres, un sourire non dissimulé sur ses lèvres italiennes, elle chercha du regard une quel qu’on que réaction de la part de son mari. Ils étaient mariés que depuis un an, un mariage qui avait pourtant mal commencer, avec le retard de la mariée à la cérémonie, l’ex du marié débarquant s’en prévenir en tenue de lapin rose, une bouteille à la main hurlant qu’elle leur souhaitait tout le bonheur du monde. Oh, ce jour-là était gravé dans leur mémoire et dans celle de tous les invités présents.
« Alec, tu as entendu ce que je viens de te dire ? je suis enceinte ! » répéta-t-elle en s’asseyant à côté de son mari, complètement abasourdit, il la suivait du regard, dans sa tête c’était pire qu’Hiroshima. Elle posa alors une main bienveillante sur l’épaule de son mari, il sursauta à son contact, elle retira aussitôt sa main, surprise.
« Alec ? ça va ?» demanda-t-elle inquiète, son mari la regarda et fit un sourire avant de s’écrouler comme une masse par terre. Elle roula alors des yeux et affaissa ses épaules.
« Rho les hommes, tous des mauviettes » elle soupira et s’enfonça un peu plus profondément dans le canapé en cuir bordeaux collé au mur, elle secoua légèrement son mari du bout des pieds, il s’en remettra. Le choc. Ouais, c’est le choc. Elle eut alors une idée, peut-être que ça le réveillera de son état. Elle se pencha et arracha des mains de Alec la télécommande, elle se redressa, le volume était déjà à fond, il ne pouvait que comprendre. Elle appuya sur un autre bouton et le match de foot laissa place à une série à l’eau de rose, son geste fut immédiatement récompensé. Alec se réveilla en sursaut, bras tendus vers la télé.
« Pourquoi t’as changé ? » son regard aller de sa femme à la télé.
« Ravie de voir que tu suis le match » Daniel secoua alors la tête, essayant de reprendre ses esprits, il ne comprenait pas pourquoi il était allongé, enfin presque, une de ses jambes se tenait sur le rebord du canapé, il se redressa et se rassit sur le canapé, près de sa femme. [color:0d42= cornflowerblue ]« tu es sérieuse ? tu es enceinte ? » Jena hocha la tête, oui elle l’était, depuis deux mois maintenant, au départ elle avait juste pensé à un retard au niveau de ses règles mais c’est après une discussion avec sa mère qu’elle acheta un test de grossesse et qu’elle avait daigné prendre rendez-vous chez le médecin.
« C’est magnifique ! » Jena sentait les larmes venir, elle était tellement heureuse.
« c’est vrai ? » Alec hocha la tête. Elle tendit alors les bras vers lui, il la serra contre lui. Elle ferma les yeux quelque instants avant de revenir brusquement à la réalité. Des cris d’enfants. Elle se décolla de son mari et fit un signe de tête, c’était à lui de s’occuper d’elle. Jordaïna. Leur première fille, conçut lors de leur nuit de noce. Et avoir un autre enfant alors qu’on en a déjà un seulement âgée de cinq mois, c’est du boulot mais ça ne faisait pas réellement peur au couple italienne-bulgare Jackorovïtch-Braxon. Au contraire, dans la tête de la jeune femme ça avait toujours été le but de fondée une grande famille, bon elle avait de la peine pour son mari, si leur prochain enfant était une fille, il serait le seul mec de la famille, mais il se plaignait pas, où elle ne l’entendait pas. Ce qui était tout aussi bien.
De cette soirée à la naissance de l’enfant surprise, ils ne savaient pas le sexe, ils n’avaient pas voulu savoir, leur histoires avait connu des hauts et des bas mais au final, ils en ressortaient toujours aussi fort et avec la tête haute et main dans la main. La mère de la jeune femme avait eu du mal avec son beau-fils au départ mais lorsqu’elle vit, après avoir passé une semaine avant l’accouchement chez eux comment il s’occupait de sa femme, son avis changea complètement, il était définitivement fait pour elle. Et puis vint le jour de l’accouchement. Le premier mars mille neuf cent quatre vingt treize, la jeune femme avait été prise de contraction vers le début de l’après-midi, étonnamment elle n’eut pas de mal à enclencher l’accouchement qui dura trois heure. Sa mère avant elle avait mis sept heures pour la sortir de son ventre.
« c’est bien tu t’en sors bien ma chérie » elle était allongée sur la table d’accouchement, elle avait mal, affreusement mal, elle sentait son corps se déchirait de l’intèrieur, elle regarda son mari, lui pregnant la main si fort qu’elle en planta ses ongles dans sa chair
« ne me parle pas, je t’en supplie » « tu fais mal » elle tapa sa tête contre l’oreiller, hurlant à plein poumons, la femme qui s’occupait d’elle lui dit de se calmer
« vos gueules et faite le sortir de là » un accouchement c’est parfois vulgaire.
« vite s’il vous plait, je ne sens plus ma main » dit-il au médecin qui essayait d’extirper l’enfant. Une minute plus tard, une minute qui lui sembla durer une éternité s’écoula avant d’entendre des cris d’enfant.
« c’est finit ! » elle en pleura de soulagement.
« elle est magnifique » lui dit Daniel en revenant avec l’enfant dans les bras.
« elle est superbe » dit-elle avant de se redresser et de la prendre dans ses bras
« n'est-ce-pas ? » « elle s’appellera Sea-Leven. » C'est à vingt-trois heures dix-sept que naquit Sea-Leven et c'est deux jours après, que sa vie bascula sans qu'elle le sache.
« Sea, Jordaïna, Emylia, arrêtez de vous battre » la voix de leur père résonnait dans la maison mexicaine. La bagarre entre les trois Deridos s'arrêta nette, le tableau était plutôt comique. Sea était sur le dos de Jordan' qui elle tenait Emylia par le bas, des jambes entremêlées et on ne savaient plus à qui elles appartenaient.
« Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? » leur mère arriva dans la chambre de Sea et d'Emylia, comme les deux jeunes filles avaient presque le même âge, elles étaient souvent confondue pour des jumelles elles partageaient la même chambre, en réalité ce n'était pas du goût de leur parents, ils auraient aimé des chambres séparées pour elles d'eux, qu'elles apprennent à vivre sans l'autre mais c'était pas ce qu'elles voulaient. De toute façon, à chaque tentative de séparation, soit sa se finissait en pleurs et séparés soit une des deux réussissait à se faufiler dans la chambre de l'autre pour dormir dans le même lit, inséparable.
« on joue maman ! » « on fait rien de mal » « qu'est ce qu'il se passe ? » Tout les regards se tournerent en même temps vers la demoiselle à l'envers.
« Jordan, lâcha ta soeur, elle devient toute rouge ! » dit-elle en pointa sa main, paume ne l'air vers sa fille.
« d'accord » elle haussa les épaules, Sea se prit son crâne dans la mâchoire.
« aïe ! »« doucement, ne la lâche pas comme un sac à patate » Jordan se pencha pour poser sa petite soeur sur le sol, celle ci était à la perpendiculaire, face contre sol, pieds en l'air
« voilà » « lâche mes pieds ! » « Jordan ! » « Allez, arrêtez de faire les folles maintenant ! » Il partit.
« Allez, soyez calmes mes chéries » Sea descendit du dos de sa soeur. Les trois petits cochons. C'était comme ça qu'on les appelaient dans le quartier, toujours fourrées ensemble. A seulement sept ans, elles se faisaient respectées dans leur école, c'était les filles les plus populaires et elles aimaient ça.
« D'accord maman ! » Elle regarda Emylia qui jeta un regard à Jordan qui prit la main de Sea et fit pression, elles s’avancèrent toute d'un pas avant de courir dans les bras de leur mère qui s'était préparée entre temps à leur câlin de groupe.
« on t'aime maman. » « ouais ! » « moi aussi je vous aimes mes chéries. » c'est avec un sourire heureux sur le visage qu'elle descendit, les laissant seules. Evidemment, elles recommencèrent à se battre.
Son enfance fut mouvementée, la demoiselle était du genre aventurière, mais cela cessa quand elle eut dix ans, quand elle vit un jeune garçon se faire taper sans raisons dans une ruelle, elle alla l'aider mais bien trop tard, il avait succombé à ses nombreuses blessures, elle s'en ai toujours voulu d'avoir attendu, c'est a partir de ce jour là qu'elle avait peur de sortir de chez elle, pas qu'elle y restait enfermé, mais quand elle devait sortir, elle faisait toujours en sorte d'être avec plusieurs personnes. Et non, vous avez bien raison, elle s'appelle Sea-Leven Deridos, vous allez comprendre, mais cela en même temps qu'elle, lorsqu'elle atteindra ses dix-huit ans, jusque là, pendant huit ans, elle se construisit des souvenirs qui ne lui appartenait pas vraiment.