Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityGwen* Tout vaut mieux qu'une vie où il ne se passe rien
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Gwen* Tout vaut mieux qu'une vie où il ne se passe rien

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Tout vaut mieux qu'une vie où il ne se passe rien





Fin de journée. Le soleil se couche. Il donne au ciel un mélange de couleur. Rose, orange. Moi je me trouve sur le toit de la maison, en train de fumer mon petit bédot. Non pas que j’ai eu une journée très mouvementée mais disons que c’est une habitude chez moi, j’aime bien me retrouver ici. Ca me permet de me retrouver seule, dans ma bulle, de faire le point sur moi-même et trouver des réponses aux questions que je peux me poser. Feuille, herbe, cigarette, carton, effriteuse. Tout le matériel pour être une vraie Mather House. Sans oublier la petite bouteille de vodka qui trône à côté de moi. Habillée d’un short en jean’s, d’un débardeur ample et de mes converses, la brise légère vient caresser ma peau, me faisant frissonner. Assise en tailleur sur le macadam, je roule cette cigarette qui fait rire. Un vice, mais qui me fait tellement de bien. En deux secondes il se trouve dans ma bouche, faisant danser la flamme devant mes yeux, j’inspire cette fumée qui remplit ma trachée, mes poumons. Sensation de plaisir, cœur qui s’accélère. Je rejette la fumée dans l’air, flottant devant mes yeux. Mes cheveux retombent le long de mon visage, me donnant un air sauvage, bohémien. Mon teint halé et mes yeux bleus. Je regarde l’horizon. Je me laisse retomber au sol, mes jambes toujours pliées en tailleur mais mon buste contre le macadam. Bruit de pas, porte qui claque. Je penche légèrement la tête en arrière, regardant à l’envers la personne qui débarque à mes côtés. Je suis prête à me lever, à me casser. Putain on est jamais tranquille ici. Mais quand je remarque que c’est Gwen, je descends dans les tours. Elle est debout, me regard de haut. Moi je la regarde de bas, à l’envers mais je remarque directement que quelque chose cloche.
«  Putain c’est quoi cette gueule ? »
Soufflais-je alors que j’amène le joint à mes lèvres, l’embrassant telle une pierre précieuse. Mes joues se creusent, tire, avant de se remplir de fumée.



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J'ai besoin d'air, de vider mon esprit. J'me sens faiblir, j'ai besoin d'une dose, ne serait-ce qu'une petite, histoire d'arrêter de devenir dingue et violente pour un rien. J'ai besoin d'un joint, d'un rail, d'un cachet, peu m'importe ce que c'est, j'en ai besoin. J'suis incapable de tatouer convenablement tant mes mains tremblent, au point d'avoir pris des vacances au salon pour raisons personnelles. On m'a toujours dit que la drogue allait me tuer, mais j'ai l'impression que c'est le manque qu'elle provoque qui m'assassine. Putain. J'ai pas envie de rentrer chez moi, j'ai besoin d'hurler, de cogner, de tout sauf de me retrouver seule. Alors j'reprends cette bonne vieille habitude. Bouteille de vodka dans le sac, je pénètre dans la Mather House et dévale les escaliers jusqu'au toit, comme avant. Pour contempler la beauté du monde ou pour contempler les erreurs de ma vie, qu'en sais-je. Arrivée là-haut, je me dis que le ciel est beau, que tout n'est pas monochrome. Puis j'vois Lola, allongée par terre, et l'odeur de son joint me chatouille agréablement les narines. J'm'avance vers elle et la regarde, tandis qu'elle me demande pourquoi j'ai cette gueule. J'hausse vulgairement les épaules, avant de sortir la bouteille de mon sac pour une boire une longue gorgée. Le manque de prod' on va dire. Qu'est que tu fous là ? J'posais finalement mon cul au sol et fixais l'horizon quelques secondes, avant de regarder avec envie ce putain de joint qu'elle avait entre les lèvres.
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Le manque de prod' on va dire. Qu'est que tu fous là ? Demande-t-elle alors qu’elle sort une bouteille de son sac pour en boire une longue gorgée. « La même chose que toi. » Répondis-je alors que mon regard la suit, s’installant à mes côtés. Je reste couchée sur le macadam et tire une dernière latte avant de tendre mes jambes et me redresser en position assise. Je prends ma bouteille pour boire moi aussi une longue gorgée, laissant le liquide brûlant descendre le long de mon œsophage.
« Fais toi plaisir, je le vois que tu meurs d’envie. C’est juste un bédot, ça va pas te tuer non plus. » Je tends mes jambes avant de les croiser et de redresser mon dos pour me retrouver en position assise. Je lui tends alors le joint en attendant qu’elle le prenne.
« Attends » Dis-je avant de l’amener de nouveau à ma bouche et de le rallumer. « Regarde, juste pour toi. »
Je pose mon regard dans le sien. C’est vraiment une fille jolie, je veux dire elle a son charme et c’est clairement le genre de personne qui peut m’attirer. En gros, sa tête me revient et j’aime ça. Je la connais pas plus que ça, je l’ai croisé de temps en temps à cet endroit même sans réellement parler. Je ne connais rien d’elle, elle ne connait rien de moi. Je ne suis pas du genre à déblatérer sur ma vie. D’ailleurs je pense qu’on ne se côtoie qu’ici, on s’est pas réellement parlé ou même vu sur le campus. J’trouvais ça dommage car rien qu’à l’a regardé cette fille, le bas de mon ventre se tordait.



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Elle aussi, était là pour s'éloigner de la noirceur de son monde, ou bien elle était simplement là, à chercher la solitude en tête à tête avec sa bouteille. Après tout, j'suis pas dans sa tête, je la connais que vaguement. Elle se redressait lentement, étirant d'abord ses jambes, tirant sur son joint et se retrouvait finalement assise, à boire une longue gorgée d'alcool. Elle avait vu mon regard envieux se poser sur son cône, et me le tendait en disant que ce n'était qu'un joint, que ce n'était pas un peu d'herbe qui allait me tuer. Elle avait pas tort, l'herbe n'a jamais tué personne, vu la quantité qu'il en faut en peu de temps pour en faire une overdose. C'est certain, comparé aux autres choses que j'prenais, ça va vraiment pas me tuer... Avant que je n'attrape le bédo, elle le ramenait à sa bouche pour me le rallumer, en disant que c'était juste pour moi. Un léger rire venait entraver mon silence et mon regard océan venait se poser sur elle. J'trouve presque ça mignon, de me rallumer ton joint. Un sourire venait se glisser sur mes lèvres alors que je venais attraper cette cigarette magique du bout des doigts, pour le porter à ma bouche et en tirer une longue et délectable bouffée. C'était comme retrouver de l'oxygène à l'échelle de mon cerveau qui déraille. En regardant Lola de plus près, je m'aperçois que je ne la connais pas, qu'on a jamais vraiment discuté. J'lui demanderai pas de me raconter sa vie, étant donné que j'suis loin d'être de celles qui racontent la leur. T'es pas spécialement bavarde comme fille, j'me trompe ? Un sourire amusé venait une nouvelle fois se pendre à mes lèvres, alors qu'une nouvelle fois, le joint venait embrasser ma bouche et la fumée remplir mes poumons.
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