time to pass on, to forget. ◇ (W/ALASKA)

time to pass on, to forget.
░░░░░░░░ feat. alaska hamilton

Il est minuit passé, je viens d'aller chercher ma ration de narcotique pour le mois qui vient, si je gère bien je peux même en avoir assez pour le mois suivant mais ça c'est pas dit. J'ai enlevé ma veste que j'ai posé sur le canapé puis je me suis assis sur celui-ci pour sortir le sachet de la poche de ma veste et le poser sur la table basse, en sortir le contenu et sourire à ce que j'avais sous les yeux, une belle réserve et de très bonne qualité, il m'est arrivé de me faire avoir sur des deals mais celui-là, ouais j'en sors heureux. Je commence à rouler un joint pour tester la merde que je venais d'acheter deux cents billets et à peine le joint roulé et prêt à être consommé, j'entends toquer à la porte de l'appart, j'attends pas de visite à ce que je sache mais curieux comme je suis je bouge mes fesses pour aller ouvrir et je tombe nez à nez avec une Alaska dans un état bien éméché. T'as abusé de la bouteille pour avoir une aussi sale gueule ? attention ce n'était qu'une expression, vu comment elle était habillée et maquiller elle était à tomber mais ses yeux étaient défoncés et elle tanguait même immobile alors j'en jugeais qu'elle était complètement bourrée et ce qui m'intriguait le plus, c'est pourquoi être venu jusqu'à chez moi.

En début de soirée, je m'étais répétée à plusieurs reprises, Alaska, tu arrêtes la drogue, ne l'oublie pas. Malgré des yeux bouffis par les larmes qui n'arrêtaient pas de couler depuis ma rupture avec Alexander et le manque de sommeil, -pas facile de dormir seule quand tu dors à deux depuis deux mois- j'avais réussi à être présentable ce soir. Un peu de maquillage pour égailler mon teint et une robe moulante assortie à des talons hauts. C'était LA recette pour être au top physiquement lors d'une soirée. Je sortais seule, en célibataire. Je me disais que peut-être j'allais réussir à combler le manque en buvant et en draguant. Mais sans succès. Il n'y avait qu'un seul homme à occuper mes pensées. Sauf que cet homme ne me donnait plus de nouvelle depuis la rupture, à quoi je devais m'attendre en même temps ? Rien d'autre. Je décidais de repartir alors qu'il était déjà plus de minuit. J'étais dans un état pitoyable, complètement bourrée et... défoncée. Rien à faire, l'appel du joint est plus fort que tout. J'avais froid dans cette putain de robe trop courte et puis, je marchais aussi vite que je le pouvais avec mes talons. Il y avait un mec louche qui me suivait et je commençais un peu à flipper. Manquerait plus que je me fasse violer... Du coup, je décidais de rentrer dans un immeuble que je connaissais -si ma mémoire de fille ivre était bonne-, normalement, l'appartement de Walter n'était pas loin. Bingo. Je frappe à la porte en espérant qu'il est chez lui et je ne tarde pas à avoir une réponse. « T'as abusé de la bouteille pour avoir une aussi sale gueule ? » Et quelle réponse. Je le regardais en fronçant les sourcils. « Ta gueule, Rutherford. Il y a un mec louche qui me suit dans la rue... sale tête ou pas, il ne cherchera pas à savoir pour me violer dans une ruelle sombre ! » J'avais du mal à tenir en place, alors du coup, je m'appuyais contre l'encadrement de la porte en le regardant avec un sourire forcé, attendant patiemment qu'il me dise d'entrer.