This Ain't a scene

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Jupiter & Clay / Novembre 2015

M'appeler en pleine journée quelle idée mais Dean avait toujours ce petit coté irrépressible que j'appréciais tant. Pour bouffer? Ok. Outre le fait d'aller voir un vieil ami, cette petite excursion au sein du fief des étudiants de Cambridge aurait aussi pour conséquence de me replonger un peu dans la nostalgie de mes jeunes années. Alors il est vrai qu'à peine débarqué dans le Memorial Hall parmi la foule, je reconnais quelques visages accueillants: Josh ce quaterback pris sous mon aile il y a déjà trois ans, Sally cette pompom girl que j'ai.... passons là-dessus. Le bon prof de self défense devait certainement m'attendre comme convenu dans la cafeteria à la table réservée aux plus sages de l'université.

De part mon âge, je prends le droit d'en doubler une bonne partie qui patientaient un plateau à la main. " On ne vous a pas appris la politesse? " Je me retourne pour entrevoir celle qui est à l'origine de cette brimade, jolie petite blonde qu'il m'est facile de cataloguer d'office à la simple vue de ses traits surfaits, maquillée comme un camion volé, supplantée par deux de ses congénères légèrement attifées. Cabot sans hésiter. Celle qui se trouve le plus à sa droite se met à faire des yeux ronds et se penche aussitôt pour lui murmurer assez fort " Le frère de Clea ". Pas mécontent d'apprendre que ma sœur, la petite Dunster, fait parler d'elle ou bien que mon souvenir soit encore ancré dans les mémoires, je me retourne comme si de rien n'était et prends ce qui me revient de droit, c'est à dire trois truelles de purée et ce qui ressemble à une semelle en guise de steak haché. Quand vient mon tour de payer, je ne peux réprimer l'envie de charrier la vieille Charlynne qui - malgré les années - n'a toujours pas mieux trouvé que d'encaisser les biffetons des étudiants fauchés. " Toujours aussi dégueulasse la bouffe. " " Toujours aussi con " répond-t-elle d'un rire gras. " Pourtant je suis dans un bon jour " Ses yeux pétillent de malice lorsqu'elle repose son regard sur moi et je la devine elle aussi nostalgique de nos petites joutes verbales. Je n'ai pas toujours été tendre avec elle mais c'est du passé et nous en sommes presque à regretter ce temps là, avant les bombardements.  " Fais-moi penser à t'offrir un café un jour ", en souvenir du bon vieux temps, " Carmichael est là? " " Non, mais ta sœur oui. Dernière table derrière le massif de fleurs. " Elle incline la tête en direction de l'imposante jardinière, geste que j'imite à la perfection en agrippant mon plateau, me demandant bien ce que Clea peu foutre à l'autre bout de la salle, bien loin de sa table habituelle. Mais une fois le massif dépassé, le doute persiste car aucune Dunster à l'horizon mais juste une jeune femme esseulée. " Excuse-moi, t'aurais pas vu une brune un peu coincée, mignonne, cheveux longs, l'genre de fille fragile et effacée qui... " Et plus je m'enfonce dans la description de Clea, plus je m’aperçois que je fais aussi le portait de cette inconnue qui n'ose pour le moment me dévisager.   

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Jupiter & Clay / Novembre 2015

Les cours, une routine à laquelle je commençais à prendre goût pour être honnête ! Les gens n'avaient pas l'air de me reconnaître, le temps s'étaient écoulés, et mon corps affiné bien plus que ça même. BREF je me sentais bien dans mon nouveau corps. Ce matin j'avais eus tout mes cours de la journée, Math, Biologie, et Chimie, j'avais donc l'après midi de libre. Mon sac de sport avec moi je me dirige vers la cafétéria où je prend un plateau. Au menu encore des choses dégueulasse tel que des frites, burger et autre. Je pris donc seulement un yaourt et un fruit puis me posa à une table.

J'aimais encore m'isoler, je ne me sentais pas totalement prête à manger avec des gens que je connaissais pas, déjà que j'étais entrer dans une des maisons les plus réputé de Harvard j'allais pas en faire trop. Me vois-tu me voilà c'est pas trop mon genre. Assise à table, je répondais à quelques sms j'avais reçu un message de mon père qui voulait que je pose pour un magazine pour faire la pub de son produit minceur que je n'ai jamais utilisé. Pour être honnête j'étais tentée de le faire pour montrer à ma mère que je suis encore debout, mais dans un sens ça serait me rappeller ce que j'étais avant... Bref j'y réfléchirais plus tard.

" Excuse-moi, t'aurais pas vu une brune un peu coincée, mignonne, cheveux longs, l'genre de fille fragile et effacée qui... " Me retournant soudainement, je reconnu vite cette personne. « Clay ! » Les yeux écarquillés je n'arrivais pas à croire qu'il soit là. « Ouah mais ouah ! Qu'est-ce que tu fais ici ? » Je fini par me lever pour lui faire face. Ce mec il est cinglé et pourtant je l'adore. Ça fait longtemps que nous nous sommes pas vue et pourtant comment l'oublier ? Impossible. Il m'avait « sauvé » d'une bande de connard qui se moquaient de moi. Comment ? En m'embrassant... Ouai on pouvait pas faire pire... Mon premier baiser, volé par un inconnue, ok il est carrément canon, mais à l'époque je ne pouvais même pas imaginer embrasser un homme comme lui.

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Jupiter & Clay / Novembre 2015

D'un geste désinvolte, comme surprise, elle se retourne et j'en aperçois finalement les traits délicats. « Clay ! » Etonné, je le suis également parce que cette jeune femme semble me reconnaitre alors que moi pas. Elle enchaine direct sans me laisser en placer une sur sa seconde question: la raison de ma présence en ces lieux. Et bien que je reste silencieux en la regardant se lever, je cherche toujours dans ma mémoire où j'ai bien pu croiser ce visage lumineux. Ca y'est, j'y suis. C'est une blague de la vielle qui, j'imagine, doit se bidonner derrière sa caisse enregistreuse. Ta sœur... Depuis le début ca sentait le coup foireux. Alors aussitôt, je braque la tête dans la direction opposée et cherche bêtement à croiser le regard de Charlynne. De loin, je la vois toujours affairée à inspecter les plateaux qui défilent à la chaine devant elle. Elle n'a vraisemblablement pas contemplé la scène. Alors j'en reviens à cette jeune ingénue totalement hagard, hésitant sur le fait de prendre place à sa table ou de regagner celle des enseignants avant de lui sourire bêtement. " On se connait? On a déjà.... on a déjà couché ensemble? " Mes yeux intéressés la scrutent de façon démente. Il est évident qu'une fille dotée de telles proportions, tout à fait charmante, jamais je ne serais passé à coté de l'occasion. Et même si elle est habillée style discret, passe partout et qui ne se fait remarquer, je n'ai de peine de l'imaginer en dessous.... Le petit coté pervers Winthrop dira-t-on, l'héritage de mon passage dans cette maison.  

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Jupiter & Clay / Novembre 2015

Il me regarda bizarrement ! " On se connait? On a déjà.... on a déjà couché ensemble? " Ah j'y suis ! Il ne m'a pas reconnue. Rougissant de honte à él'ide d'imaginer que lui et moi ont est pu coucher ensemble, je fini par éclaircir ma voix. « Hum non ça c'est impossible, surtout pas à l'époque où tu m'as connue. » dis-je honteuse.
Soudain j'étais vraiment gêné par la situation. « Désolée tu ne m'as pas reconnue. Je suis Jupiter, la fille en France obèse que tu as un jour aidé. » Je me sentais bête. J'aurais du m'en douter qu'il ne me reconnaitrait pas. Franchement ! D'un autre côté ça me rassurais et expliquait beaucoup de chose. Ça explique le regard stupéfaits de certains membre de ma famille lors de ce rassemblement organiser par mon père afin de célébrer le succès de son entreprise. À part mon père qui était fière de montrer la transformation physique de sa fille, et ma mère hypocrite comme pas deux à mes côté.
Un sourire timide s'afficha sur mes lèvres. « Ce n'est pas grave si tu te souviens pas. »

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Jupiter & Clay / Novembre 2015

 « Hum non ça c'est impossible, surtout pas à l'époque où tu m'as connue. » Alors là je n'y comprends plus rien. Vraisemblablement je suis passé à coté de ce lot, et pour çà j'ai du faire une connerie qui a du la vexer ou autre.

« Désolée tu ne m'as pas reconnue. Je suis Jupiter, la fille en France obèse que tu as un jour aidé. » "  Ah ouais, vraiment? " Moi, jeune et con, aider une fille corpulente? Mes yeux s'élèvent au ciel, cherchant plus sérieusement de quoi cette jeune femme parle quand soudain un souvenir me revient. Mon regard oscille sur elle, fort étonné de sa métamorphose mais aussi très gêné de cette connerie qui m'a valu autrefois quelques brimades. C'est vrai, je l'avais embrassée à la sortie d'un amphi juste pour me foutre d'un groupe d'Eliot et surtout parce qu'entre nous, Wintrhop, elle avait été la cible d'un pari stupide. Carmichael peut en jurer, j'avais pour mission de montrer aux bizus pourquoi nous méritions notre réputation. Je me souviens, l'un des plus jeunes s'était amusé à la dépeindre grossièrement durant le cours sur un brouillon, faisant du cerceau parmi des étoiles et constellations, son nom à ses pieds et je m'étais baissé pour lui souffler " C'est Saturne qui a des anneaux pauvre con..."Il s'était ensuivi une mise à l'épreuve à laquelle j'avais aussitôt répondu et Dean s'était porté volontaire pour être mon chaperon. La suite vous la connaissez... En parlant du bon prof d'ailleurs, mon regard vogue au loin sur la table des anciens mais sa place étant toujours vide, je n'ai encore aucune raison de quitter le joli brin de fille qu'elle est devenue.

Elle baisse la tête comme embarrassée alors qu'elle est d'entre nous deux certainement la moins à blâmer et rajoute timidement. « Ce n'est pas grave si tu te souviens pas. »  " Mais si. Juju la fille que..." que Matthias surnommait affectueusement le bibendum. Galant à défaut de l'avoir été jadis, j'hésite un instant à lui faire la bise pour finalement me lancer, ma main venant dans un geste totalement désintéressé se glisser sur sa hanche. " En tout cas... le changement est impressionnant" Et d'un hochement de tête vers la chaise vide qui se présente en face d'elle, lui demande - à ma manière - si la place est libre:  " T'attends p't'être quelqu'un ? "