You can count on me

Réveillé en pleine nuit par Loukas qui n’allait définitivement pas très bien, j’avais du sortir très rapidement de ma chambre et ensuite du chalet pour ne pas réveiller toutes les filles présente. Sur le coup, je n’avais pas trop compris qui s’était, mais j’avais vite senti dans la voix du jeune homme qu’il avait besoin de quelqu’un à qui parler. Au final, il m’avait dit être au ponton près du lac et je m’étais mise en marche vers là-bas en ne cessant de lui parler. Je n’avais pas envie qu’il tombe à l’eau et que je sois la dernière qui lui ai parlé avant sa mort. D’autant plus que je serais tenu pour responsable ne m’y étant pas rendu pour l’aider à revenir sain et sauf.

M’orientant tant bien que mal dans le noir, mes yeux avaient fini par s’habituer à cette ambiance plutôt sombre quoi qu’illuminer par la lune là-haut dans le ciel et j’avais trouvé mon chemin vers le lac. Encore une fois, heureusement pour moi, j’avais pris le temps d’explorer les environs depuis mon arrivé et je savais environ où il se trouvait bien que mes points de repères ne soient pas aussi bon la nuit. Je lui demandai s’il était amoureux d’elle et, alors que je voyais sa silhouette se profiler devant moi il me dit : « Je crois que oui... C'est ça le pire. J'suis un idiot. » Raccrochant lentement le téléphone, je m’approchai de lui. « T’es pas idiot Loukas… pas du tout même. » Je rangeais mon téléphone dans ma poche de pyjama et m’avançais jusque sur le ponton.

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J'avoue... Je faisais n'importe quoi! J'étais dégouté de la vie et je me vengeais de la manière la plus conne qu'il soit. Maintenant j'étais bourré, assit comme un connard au bord du lac à m'apitoyer sur mon sort. Un vrai déchet! Et ça ne me dégoutait que d'avantage d'ailleurs... À vrai dire, je n'aurais jamais cru souffrir de ce mal là un jour et le constat de la douleur enduré me dépitais. J'étais pitoyablement ridicule... Torrey avait même raccrochée, j'en laissais mon bras tomber le téléphone en main, le fixant bêtement avant de replonger mon regard dans l'eau paisible. Mais PUTAIN qu'est ce que je foutais là... « T’es pas idiot Loukas… pas du tout même. », c'était la voix de Torrey qui était finalement juste là, derrière moi. Elle était venu me voir. Tournant la tête pour la regarder l'air un poil surpris fallait l'avouer, je laissais mon regard retomber vers l'eau avant de répondre d'une voix un peu vaseuse "Qu'est ce que tu fais là? Tu n'aurais pas dû venir... J'voulais pas qu'on me voit dans cet état, j'ressemble à rien là Torrey..." Ouais fallait le dire, j'avais PIRE qu'une sale gueule ce soir et la bouteille qui était presque à sec ne m'avait pas vraiment aidée. "T'es mignonne mais pourquoi t'es venu...? T'as bagnole à besoin de moi hein c'est ça?", ouais, même dans cet état je ne pouvais pas m'empêcher de faire de l'humour.

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Je m’approchai de Loukas jusqu’à être tout près de lui et il leva enfin les yeux sur moi comme surpris de me voir là. J’esquissai un sourire bien que très peu certaine moi-même du pourquoi de ma présence là en pleine nuit. "Qu'est ce que tu fais là? Tu n'aurais pas dû venir... J'voulais pas qu'on me voit dans cet état, j'ressemble à rien là Torrey..." Je m’accroupis avant de finalement m’assoir près de lui le sourire toujours aux lèvres. C’est vrai qu’il était dans un sale état et c’était peu de le dire, mais j’en avais vu d’autre et je tenais vraiment à l’aider. Je déteste particulièrement laisser des amis dans la merde et je crois que ça expliquait très bien pourquoi j’étais venu le rejoindre. "T'es mignonne mais pourquoi t'es venu...? T'as bagnole à besoin de moi hein c'est ça?" Je ne pu m’empêcher de rire doucement à sa blague sans toutefois rire très fort. Même si nous étions loin des chalets, je ne voulais réveiller personne. « Je suis venu parce que tu semblais vraiment en avoir besoin et que je t’ai déjà expliqué que je serais toujours là si tu avais besoin. » Je regardai un moment le lac qui s’étendait devant nous, aussi calme qu’un verre d’eau mais plein de vie sous la surface. C’était une vue magnifique et je ne regrettais pas d’être venu jusque là si ça me permettait de voir tout ça. « Alors… c’est Blake? » Je tournai la tête vers lui, reprenant mon sérieux.

J'avais beau être fier comme un coq et donc ne pas aimer qu'elle me voit comme ça, il fallait l'admettre, j'étais content qu'elle soit là... Là voir me faisait du bien, me remontais le moral, surtout son rire d'ailleurs, car elle ne pu s'empêcher d'en lâcher un suite à ma réplique à la con et j'étais content, ça me fit d'ailleurs moi même sourire. Maintenant accroupis prêt de moi, elle répondait malgré tout sérieusement « Je suis venu parce que tu semblais vraiment en avoir besoin et que je t’ai déjà expliqué que je serais toujours là si tu avais besoin. » , c'était vraiment une chic fille, je l'adorais. Elle me payait toujours quand je lui réparais sa voiture et me faisait même venir pour presque rien, juste pour m'aider en me donnant de l'argent. Au début ça me gênait beaucoup... J'en étais un poil frustré, vexé, puis je me suis rendu compte que ce n'était pas de la pitié, mais juste une envie, un besoin d'aider. Elle avait un grand coeur voilà tout et c'est ce que j'aimais chez elle. Mais c'est là qu'elle en vint au vif du sujet « Alors… c’est Blake? », elle me regardait droit dans les yeux et malgré ça, je ne pouvais pas m'empêcher d'en faire autant, la fixant en silence avant d'en fin de compte lâcher une moue qui approuvait ses mots tout en laissant mes yeux replonger dans le lac en avalant une nouvelle gorgée de ma bouteille.

Il fallait bien qu'on en parle après tout... Car OUI c'était le problème alors bon, après un soupire, je répondais honnêtement "Tu tape dans le mille... C'est en plein ça. Ça fait un mois que je n'ai plus de nouvelles d'elle et pour être franc, ça fait mal... Alors, merci d'être là, enfin d'être venu, t'es une amour." Mes yeux retournaient timidement vers elle accompagnés d'un petit sourire. Heureusement qu'elle était là en fait.

(Invité)

Il me fixait sans rien dire et je su à sa simple expression que c’était exactement ça. Au fond de ses yeux une sorte de lueur d’espoir brillait toujours lorsqu’on prononçait le nom de cette fille, mais je voyais clairement que quelque chose avait poussé cette flamme à s’éteindre lentement. Il fit la moue et bu encore un peu plus d’alcool. À combien en était-il? Je n’aurais même pas su dire. Je me contentai de le regarder faire, espérant tout de même qu’il ne nous ferait pas un coma éthylique. Je n’étais pas préparé à ça. Ni ça, ni une noyade vu la noirceur qui nous entourait. J’avais peine à voir ses doigts dans l’eau alors imaginer tenter de sortir de là un corps deux fois gros comme le mien et aussi musclé. J’aurais bien du mal. Il soupira et je continuais de le regarder, patiente et bien déterminé à être présente jusqu’à ce qu’il soit de nouveau dans son lit, bien tranquille à dormir comme un bébé. "Tu tape dans le mille... C'est en plein ça. Ça fait un mois que je n'ai plus de nouvelles d'elle et pour être franc, ça fait mal... Alors, merci d'être là, enfin d'être venu, t'es une amour." J’esquissai un sourire, contente du compliment, mais tout de même mal à l’aise face à la situation. Il était un mec bien et je ne voulais pas le voir ainsi. Aucune fille n’avait le droit de faire souffrir un homme et encore moins celui-là. Il me regarda d’un air qui me sembla timide et je découvris qu’au fond il était aussi fragile que n’importe qui. Pour moi, ce mec avait paru fort à la base, un homme dans le besoin, mais qui est trop fier pour demander de l’aide. Je dois admettre que je l’avais presque forcé à prendre l’argent que je lui donnais, mais c’était pour le mieux. « Je n’ai rien d’un amour, ne dis pas de bêtise. » Moi modeste? Peut-être un peu trop parfois.

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