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Pourquoi ? ♥ PRIALYA

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Priape, Priape, Priape. Je veux trouver Priape. Je ne veux pas m'engueuler avec lui, je veux juste comprendre. Je veux juste savoir pourquoi il a dit à Matthéo que j'ai couché avec lui alors que moi même je ne lui ai pas dit, qu'en fait je me retiens de lui dire tout de notre relation, enfin notre ancienne relation pour ne pas le perturber depuis qu'il est sorti du coma. Certes des souvenirs pourraient lui faire se rappeler des choses de notre relation si fusionnelle mais je ne veux pas, je ne veux pas le forcer à se rappeler de moi, je ne veux pas qu'il se sente obliger de passer du temps avec moi s'il ne se souvient de rien, juste parce que je lui aurais raconté la belle histoire de notre amitié. Mais visiblement Priape à une autre vision, il a voulu rendre service, ou se servir de ça pour faire mal. J'en sais rien. Si je le trouve, j'espère le savoir. Enfin, je le cherche mais j'ai quand même une peur : celle de le trouver en plein batifolage avec une fille, et encore plus si cette fille est la barbie blonde. Je ne sais pas comment je réagirais si c'était le cas, avec calme je l'espère enfin j'en sais rien. Quand je l'aperçois enfin je me dirige vers lui, j'attrape son bras et le dirige un peu à l'écart. « Pas d'engueulade, pas de jalousie, je veux juste savoir pourquoi t'as dit ça à Matthéo... » Et ne m'invente pas une excuse pour cacher la véritable intention, ça ne marchera pas, je te connais par coeur maintenant... Ca j'ai envie de le dire mais je le garde bien pour moi. « Il est tellement paumé depuis qu'il est plus dans le coma, il était pas prêt... » Aie, est ce que j'allais prendre dans la figure que Priape lui n'était pas prêt à souffrir autant d'une tromperie ? Il y avait des risques mais avec mon accroche, j'espèrais bien que non.

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Je passais une soirée pourrie. J’aurais vraiment du annuler, être en train de gagatiser devant ma fille aurait surement été mieux.  Et quand je vis mon ex s’approcher de moi, je pressentis que mon sentiment à l’égard de cette soirée n’allait faire que se confirmer. Elle m’attrapa par le bras et j’abandonnais mon verre à moitié plein sur le rebord d’une table avec un petit soupire lassé. Une fois à l’écart de la foule, la jeune femme prit la parole, confirmant mes soupçons : elle m’avait entrainé ici pour me parler de Matthéo. « Mon sujet de conversation préféré ça tombe bien… » ironisai-je avec un ton mauvais. Je n’étais pas à jeun, donc pas en mesure de jouer les gentils toutous. « Et moi qui pensais que tu t’inquiétais du déroulement de ma soirée… » Mais non non, toutes ses inquiétudes étaient en direction de son cher meilleur ami. Je l’écoutais me confier qu’il était paumé, qu’il n’était pas prêt. « Je l’ai trouvé perdu dans le bus en plein cambridge, alors ouais il est plutôt paumé ton pote. » J’essayais de masquer une petite nuance d’inquiétude par un ton aigri. Mais la vérité c’était que si j’avais fini par cracher le morceau, c’était pour tâcher de déclencher un certain déclic chez le mather. « Maintenant qu’il sait, vous allez pouvoir vous retrouver… » Retrouver vos bonnes habitudes bien ambiguës. Mais bon, pas de place pour ma rancœur. Ca remontait à février, tourne la page un peu Priape. Et dans un effort surhumain, je lâchai : « Il a besoin de toi Talya. » Et ça passait aussi par connaître toutes nuances parfois très ambivalentes de leur amitié.
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« Arrête... Je ne veux vraiment pas que la trève se termine... Je veux juste savoir... Et qu'on parle. » Je suis sincère, je suis fatiguée par tout ça, je suis fatiguée de me voir faire un peu n'importe quoi parce que je ne contrôle rien en ce moment. Je suis fatiguée de ne pas réussir à oublier Priape malgré tout ce que j'essaye, sauf quand Matthéo me regarde droit dans les yeux, ou que Joachim me fait rire peut être. Mais non c'est des peut être, et des peut être qui ne fonctionnent pas, Priape est toujours là et pas parce que je pense à Mila. « Il a besoin de moi ? De me retrouver ? Tu crois pas que c'était plus simple pour lui d'oublier tout ça ? Que c'est assez compliqué pour lui ce qu'il se passe en ce moment sans qu'en plus il s'en veuille pour un truc où il ne devrait pas, où je devrais être la seule à me blâmer ? Pour qu'il s'en veuille de ne pas se souvenir de tout ce qu'on a partagé lui et moi, d'à quel point il était un pilier pour moi... » Pour le coup je n'ai pas du tout la même vision que Priape sur la chose. Je voyais plutôt la perte de mémoire de Matthéo comme une chance pour se sortir de tout cela mais le beau dunster en avait décidé autrement et je lisais dans le fond de ses yeux qu'il était convaincu que c'était la chose à faire. « T'as voulu l'éloigner de moi pendant des mois et maintenant que c'était fait tu le pousses dans mes bras limite... Je comprends pas Priape. » Parce que ouai je lui avais tout raconté et on avait fini par se rapprocher, il m'avait embrassé, comme au bon vieux temps ce bon vieux temps qui foutait le bordel dans ma tête merde. Je montais des barrières depuis des mois, alors ouai je ne pouvais repousser Matthéo d'un coup quand il se rapprochait de moi alors qu'il m'oubliait d'un autre côté.
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Apparemment, Talya ne comptait pas reprendre la guerre, malgré mon ton blasé et la mauvaise volonté évidente de ma part pour me mettre dans cette discussion. Matthéo Silver. C’était bizarre comme il pouvait me sortir par les yeux ce type alors qu’on avait tellement en commun. C’était peut être aussi toutes ces ressemblances entre nous qui faisaient que je n’arrivais pas à me foutre complètement de son état de son destin…   Je tâchais donc d’expliquer à mon ex le pourquoi de mes agissements. Il était paumé le mather oui, il avait surement besoin de sa meilleure amie, et pour cela d’être au courant des tenants de leur relation. Bien sur que j’aurais préféré le laisser dans le flou plutôt que de lui rappeler le souvenir de ce qui avait brisé notre couple… « C’était pas plus simple pour lui Talya… Ca l’était peut être pour toi, pour moi, mais pas pour lui… Et puis, je ne pense pas que le fait d’avoir couché avec toi soit le fait le plus traumatisant de sa vie… » Ca devait avoir même été le plus beau de sa vie à ce petit con. Parce que coucher avec Talya, ce n’était pas rien d’une part, et qu’en plus il avait au passage ruiner mon histoire avec elle. Double jouissance donc pour le brun. « Je le pousse vers toi parce qu’il faut que tu sois là pour lui. Tu vas avoir des choses à lui dire… » Je déglutis, je m’inquiétais pour ce petit merdeux vraiment. J’expliquai finalement le fond du problème : « Il croit que Maëva est toujours en vie… il croit qu’elle est juste en train de lui faire la gueule et que c’est pour ça qu’elle ne répond pas à ses textos… » Sa sœur jumelle quoi. Si j’avais eu le courage de lui balancer tout sur mon ex et lui ce soir, je n’aurais jamais la force de lui dire pour sa frangine. « Il faut que tu sois là, faut que tu lui dises et que tu le soutiennes quand il va comprendre… » Et en tant que frère endeuillé, là je cèderais pas. Si un jour je venais à zapper la vérité sur ma Thalya à moi, ma petite sœur décédée, j’aimerais que quelqu’un soit là pour m’aider à retrouver mes esprits.
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Les paroles de Priape entre dans ma tête au fur et à mesure qu'il les débite et je les analyse. J'ai presque envie de rire quand il me dit qu'avoir couché avec moi ne doit pas être le fait le plus traumatisant de sa vie, mais je me retiens, on a une discussion sérieuse, ce n'est pas le moment de plaisanter. Même si un petit sourire est quand même dur à retenir pour le coup. Je ne réagis pas sur le coup préférant le laisser continuer sur sa lancée et là je comprends toute l'ampleur du problème, des choses que je ne sais pas, parce que je ne me suis pas sentie assez forte pour tout devoir lui raconter sur nous à l'hôpital alors j'ai préféré fuir, et parce que depuis ce moment là on ne fait que se croiser et s'envoyer des piques parce qu'il ne se souvient pas de moi alors qu'il sait que j'avais une place importante dans sa vie, et que je souffre de ça, alors forcément se piquer ironiquement c'est plus facile. « Priape, il a d'autres amies très proches dont il se souvient tu sais ? Genre Alexys... Ou même Leevy, je crois qu'ils s'entendent plutôt bien tous les deux... Elles peuvent lui dire tout ça. » Alors certes Matthéo et moi avions beaucoup partagé là dessus parce que je venais de perdre mon frère en plus de mon mari quand j'étais arrivée à Harvard mais je n'étais pas la seule à pouvoir lui rappeler toutes les mauvaises choses quand même. « Puis y'a sa mère... Enfin plein d'autres personnes bien mieux placées que moi m'imposant dans sa vie comme une personne importante pour lui alors qu'il ne se souvient pas de moi... Je ne veux pas qu'il m'accepte dans sa vie en souvenir du bon temps alors qu'il ne m'apprécie peut être pas à l'heure d'aujourd'hui. » Même si j'ai un doute là dessus au vue de son comportement d'il y a quelques minutes. « Qu'il ne sache pas c'était plus simple pour lui, il ne se voyait pas comme le connard qui a brisé mon couple et mon bonheur, maintenant c'est le cas. Au moins avant qu'il ne le sache je pouvais endosser la responsabilité toute seule et n'en vouloir qu'à moi même. Maintenant je dois gérer ses états d'âme en plus. » Alors que je ne suis plus rien pour lui officiellement dans son petit cerveau.
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« C’est des amies proches mais c’est pas pareil tu sais très bien pourquoi… » Elles avaient pas couché avec quand elles étaient en couple avec quelqu’un d’autre, elles avaient pas été incapables de le rayer de leur vie pour un autre homme, elles avaient donc quand même pas le même type de lien avec le brun, un lien que je ne comprenais pas, qui me dépassait, mais un lien que je ne pouvais pas nier. Mais la blonde souligna un point véridique : il y avait aussi sa famille qui pouvait se charger de l’annonce. « Peut être que c’est trop douloureux pour sa mère, que ça risque de faire remonter chez elle le chagrin d’avoir perdu sa fille… J’en sais rien mais je sais que personne ne le lui a dit. » expliquai-je avec un peu de sérieux, malgré mon grammage avancé. Je réfléchis ensuite un instant, dur dur dans mon état, en écoutant la suite de ses paroles. « T’en fais pas j’ai su y mettre le ton… Tu me connais je suis quelqu’un de très subtil quand je veux. » ajoutai-je avec un sourire mauvais. Et puis j’étais certain qu’il avait jubilé en apprenant qu’il avait fait de ma vie un enfer cette année… Je repris : « Tu sais j’ai retenu la leçon, les non dits ont gâché notre couple, alors faire de la rétention d’informations avec lui ça aurait surement fini par gâcher votre "amitié" aussi. » Je mimai les guillemets en prononçant amitié. Des amis qui jouaient à touche pipi, c’était pas tout à fait de l'amitié pour moi, mais j’savais pas mettre d’autres mots sur leur lien bizarre. « Mais j’aurais du t’en parler avant de tout lui balancer t’as peut être raison... » concédai-je. Ca ne me concernait pas que moi elle était impliquée aussi. « Je m’excuse, je ne lui dirai plus rien. Là, ça te va ? » Le mal était fait désormais.
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« Parce qu'elles ont pas couché avec lui ? » J'hausse les sourcils, je ne vois pas du tout les choses de la même manière que lui mais bon, s'il veut, enfin non, impossible de ne pas lui demander : « Elia est ta meilleure amie plus qu'Addison parce que t'as couché avec elle ? » Je secoue la tête de droite à gauche, c'est idiot de raisonner ainsi enfin si c'est là où il voulait en venir. « Je suis désolée, je ne vois pas les choses comme ça.... Mais je suis désolée aussi pour ce que je viens de dire. » J'avais parlé vite et de manière vive, j'étais plus douce maintenant, je ne voulais toujours pas que le ton remonte entre nous et qu'on perde notre entente parce que faire une pause dans la guerre ça faisait quand même du bien. « Je ne sais pas pour sa mère, je ne sais pas pour la communication dans notre amitié, j'en sais rien. Je suis paumée et j'avais aucune envie d'être parachutée dans le vie de quelqu'un qui ne savait même pas que j'existais pour lui quand il s'est réveillé. » Je n'ai pas envie de reprocher à Priape de lui avoir dit parce que dans le fond je sais qu'il a raison, mais c'est plus fort que moi. Toute la situation autour de Matthéo me dépasse. C'est une chose en plus à gérer et j'en suis incapable. J'aime les responsabilités, les trucs carrés, réglos, mais il faut arrêter de me charger en trucs émotionnels, je ne peux juste plus. Ma main s'approche de la sienne et je la glisse dedans pour finalement exercer une légère pression. Je relève les yeux vers lui, des yeux vides complètement paumée. « Calme toi, je suis désolée, tu sais très bien que je ne te le reproche pas, enfin que tu as fait comme tu pensais le mieux... Mais j'y arriverai pas Priape... J'arriverai pas à le soutenir et à l'aider à se relever alors que je n'y arrive pas moi même... » La dure confidence de mon état d'esprit de mon côté complètement perdu que je bataille à lui cacher à longueur de journée. Je trouve la force de me battre pour mes filles, mais il y a juste assez de force, pour le reste, il n'y en a pas.
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Talya Leevy Alexys, pour moi Matthéo n'avait pas le même lien avec aucune d'elles, chaque amitié était unique, et sa relation avec mon ex l'était d'autant plus vu qu'ils avaient eu ce truc entre eux. Raisonnement à deux balles peut être.. Même surement, Talya me le prouva très simplement avec sa question mettant en comparaison Addi et Elia. J’étais un peu éméché, alors dans un élan de bêtise, je lâchai : « Bah en fait, j’ai couché avec Addison aussi, donc elles sont au même niveau… » Je gardai mon sérieux pendant quelques secondes avant de pouffer de rire devant la tête de la blondinette. « Oh c’est bon je plaisante…» Pas drôle, humour de bourré, désolé. « Mais t’as raison, il a d’autres potes qui sont là pour lui aussi. » Enfin, on m’enlèvera pas de la tête qu’avoir une Talya dans sa vie, c’était quand même un plus. Bref, personne ne lui avait rien dit, ni sa famille, ni ses amis, et apparemment Talya ne se sentait pas de le faire. Et devant ma façon un peu brute de m’excuser et de tenter de clore le sujet, Talya croisa mon regard, une lueur de tristesse dans les yeux. « Hey viens là ça va aller… » fis-je en attrapant sa main et en l’attirant doucement dans mes bras pour la serrer contre moi. « Ca va s’arranger, sa mémoire va bien finir par revenir. Au pire vous vous fabriquerez de nouveaux souvenirs ensemble, ça sera pas plus mal… » D’ailleurs, je me risquais à un petit conseil : « Evite juste de recoucher avec lui… » Bah quoi ? C'était pas de la jalousie, c'était juste que la première fois ça leur avait quand même pas trop réussi... Pourquoi ? ♥ PRIALYA 166564858
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Dans notre conversation, j'oublie presque qu'il a un peu bu sauf que ses conneries me le rappellent vite, surtout quand il me sort qu'il a couché avec Addison aussi. J'ai du mal à y croire, je suis sceptique alors je reste sans voix et il doit voir que ça ne ma fait pas rire comme ça peut le faire rire, du coup il revient vite sur ce qu'il a dit. Ouf je suis rassurée il n'a pas couché avec toutes ses meilleures amies, autrement ça aurait été l'hôpital qui se fout de la charité qu'il me fasse la morale comme il l'a fait. Pendant des semaines Priape a voulu nous séparer, sachant que Matthéo pourrait compter sur d'autres personnes et là il nous pousse presque à nous retrouver. C'est à ne plus rien y comprendre et moi dans tout ça je suis paumée, comme d'habitude en fait, personne ne fait rien pour me simplifier les choses. Du coup il voit que je suis perdue et ses bras viennent automatiquement m'entourer. Ca c'est bien un truc qu'on ne perdra surement jamais. « Ca va pas aller non... Je sais pas gérer tout ça.... Sienna qui va pas bien, Matthéo qui perd la mémoire, Cora et Andrea qui partent... Toi... Ben qui t'éloignes de moi pour faire ta vie....» Je me sens seule en fait c'est un peu ça. J'ai des amis oui, de très bons et proches amis, mais les plus importants, les plus proches, ben ils s'éloignent ou alors ils ne vont pas bien et comme tout s'accumule je ne sais pas être là pour eux. Je me sens nulle. Quand il me demande de ne pas recoucher avec lui, je me raidis légèrement, je m'écarte et je lui dis les yeux dans les yeux : « Communication en nouvelle base hein ? Il m'a embrassé tout à l'heure et je ne l'ai pas repoussé, je ne sais pas pourquoi, peut être dans l'espoir que ça le ramène oui, mais la même erreur ne sera pas faite deux fois. De toute manière je suis incapable d'aller plus loin qu'un simple baiser avec quelqu'un d'autre que toi alors au moins c'est réglé. » En fait je ne supporte juste pas l'idée de me retrouver liée à quelqu'un d'autre, de faire ça avec quelqu'un d'autre, même quelqu'un qui compte, même Matthéo. J'ai un vrai blocage, ma peau n'autorise que les mains de Priape, c'est un fait.
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J’avais fini par la prendre dans mes bras, parce que faire le pitre et dire des conneries ne semblait que la dépiter un peu plus. Alors une étreinte permettrait peut être de lui arracher un sourire. Mais non, mes mots tombèrent à côté. Talya objecta que ça n’irait pas, qu’avec Sienna qui allait pas bien, et là dessus je retins les commentaires cyniques qui me démangeaient, Matthéo qui perdait la mémoire, à nouveau je me pinçai la langue pour ne rien ajouter, le départ de ses meilleures amies, et finalement elle en arriva à me citer moi. Qu’avais-je fait encore ? Apparemment je m’éloignais d’elle. Sa remarque m’agaça, je perdis un peu patience, regrettant presque mon élan de tendresse précédent. « Arrête Talya, je réponds toujours présent quand tu m’appelles… Et puis, je peux te rappeler que mon meilleur ami est parti également en septembre, que mon ex grand amour va mourir d’un cancer sous peu et que dernière nouvelle, mon frangin vient de quitter Cambridge également ? » Pourtant je sauvais la face, bon je buvais, c’était pas tellement mieux. Bref tout ça, et tout le reste aussi, c’était pas la joie avec ma situation financière en cerise sur le gâteau, mais j’avais beau être bourré je réussis à ne pas l’évoquer.  « Ca va aller. Pour toi. Pour moi. » Bref, courage quoi. Elle s’écarta après mon petit conseil narquois sur Matthéo pour me lâcher une bombe : il l’avait embrassée et elle s’était laissée faire. Je me crispais. Zen restons zen. Je marquais un pas en arrière. J’avais même pas entendu la fin de sa phrase, la partie qui me concernait un peu pourtant, ne retenant que le début, son aveu : «  Le baiser qui le ramènera à la réalité n’a pas fonctionné ? Dommage hein, on n’est pas dans la belle au bois dormant. » Commentaire piquant et ton légèrement agressif. Mes connaissances en matière de dessins animés m’effrayeraient presque. « Faut que je te laisse Talya, j’ai rendez vous avec la fontaine à punch. » Puisque mon vrai rencard m’avait planté en beauté apparemment…
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