AZRAËL-SKY STRUDWICK ► Lucy Hale

OCTOBRE 1994
hey girl open the walls
play with your dolls will be a perfect family.
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Je ne me rappelle plus grand chose, à part ce qu'on a pu me raconter. Faut dire que, je venais de naître et qu'à cette période de la vie, les souvenirs sont abstraits. Alors donc, je suis venue au monde un 31 octobre et peut être que c'est une sorte de présage d'horreur qui a fait que mes parents n'ont pas voulu de moi. En réalité, j'en sais trop rien, c'est juste une déduction de ma part. Mais les faits sont là, j'ai été directement placé dans un foyer d'accueil et c'est comme ça qu'à commencé ma triste vie. Triste parce que disons que je n'ai jamais eu tellement de chance. Oh bien sûr, j'avais presque été tout aussi rapidement été adoptée par les Strudwick, gentille famille de New York. Quoi que gentille, pas tant que ça. Puisque quatre ans plus tard, les services sociaux venaient à nouveau pour nous éparpiller un peu partout dans la ville. La raison ? Violence. Je ne me souviens pas de cette période là, du moins pas distinctement. Mais parfois, je ressens encore cette boule au ventre, celle qui ne vient qu'en tant de frayeur. Et puis j'ai aussi cette étrange cicatrice dans le dos, vestige du passé. Mais peut être que c'est mieux de ne pas se souvenir pas vrai ? Parce que ça peut laisser des marques un peu trop ancré dans l'esprit. Des marques irréversibles. Peut être que je me porte mieux maintenant parce que je souffre peut être moins que quelqu'un avec des souvenirs, ouais, peut être.

OCTOBRE 2010
Wish i'd be a prom queen fighting for the title
instead of being sixteen and burning up a bible.
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L'adolescence c'est l'âge ingrat paraît-il. Je l'étais probablement plus que les autres. Après les Strudwick, j'avais plus eu ce qu'on pouvait appeler une famille. C'était même tout l'inverse. Balloté de famille d'accueil en famille d'accueil, j'étais clairement pas la bienvenue. C'était triste hein ? Trop vieille pour me faire adopter et dans ces fichus "famille" je n'étais qu'un paiement en plus. Le stricte nécessaire et ça s'arrêtait là. J'pouvais compter sur personne, même pas sur lui. Pourtant, quand j'essayais de me souvenir, c'était de lui dont je me rappelais. Alexander. Frère d'adoption. J'avais quelques flash, quelques bribes de souvenirs. Et si par le passé les lettres avaient pu être constante, c'était tout le contraire maintenant. Comme si.. Comme si le temps n'épargnait rien. J'savais pas tellement si je devais lui en vouloir ou pas. Après tout, ce n'était pas de sa faute. Tout comme ce n'était pas celle de Scarlett ou bien de Saphir. C'était la faute à personne, juste celle du temps. Et puis on été une drôle de famille pas vrai ? Meurtri par le temps, meurtri par les coups. Peut être que c'était juste pour oublier ce passé qu'on arrêtait de se donner des nouvelles mais c'était compliqué à comprendre pour la seule qui ne se souvenait pas, pas vrai ? Mais fallait faire avec, y avait pas tellement le choix. Alors je zappais encore une fois comme toujours jusqu'à ce que ça ne soit plus qu'un faible flash revenant les soirs d'orage. C'était plus facile comme ça et puis la solitude, c'était la seule chose que je connaissais.


OCTOBRE 2012
I feel them judging on me for their own pleasure
If they really knew they’d know better.
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J'peux clairement dire que j'étais une petite conne. Puisque la vie était une pute avec moi, j'étais une pute avec les autres. Disons que je cherchais la vengeance où je pouvais. Mais si j'avais bien compris une chose, c'était que seule les études pourraient me sortir de toute cette merde. Peut être qu'en bossant un peu, je pourrais prendre une revanche sur ce passé désastreux. Alors j'avais bossé encore et encore pour y arriver jusqu'à être accepté à Yale. Pourquoi Yale ? Parce que pas Harvard. Harvard ça faisait peur, c'était trop réputé. Et peut être que j'avais ce petit manque de confiance qui faisait que je ne me sentais pas à la hauteur. Alors Yale c'était bien, puis c'était prestigieux aussi. Et ça faisait du bien. Du bien d'avoir cette bourse, de pouvoir partir pour de bon, de ne plus avoir de compte à rendre. Mais j'étais cette conne, cette insoumise, cette méchanceté. Je détestais les gens pour leurs bonheur, je me haïssais pour ne pas ressentir la même chose. Peut être que je manquais trop de tout, que c'était trop difficile et que je n'aurais rien. Ouais. Alors j'repoussais les gens, j'en choisissais certains mais je donnais jamais rien. On ne m'avait jamais rien donné de toute façon. J'étais froide comme l'Alaska, fourbe aussi. Mesquine beaucoup. Traître surtout. Mais ne dit-on pas que les roux sont les enfants de Satan ? J'créeais l'enfer pour stopper le mien. Aussi simple que ça.


JUILLET 2014
Cause darling I'm a nightmare
dressed like a daydream.
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Je sais pas trop pourquoi je l'avais fais mais;. Je l'avais fais. J'avais envoyé cette foutu lettre à Alexander et.. Il avait répondu. Aussi fou que ça puisse paraître, après tout ce temps, il avait répondu. Et fébrile, j'avais gardé le bout de papier entre mes mains pendant une éternité sans oser voir le contenu. Peut être que j'avais besoin de ce contact, peut être que pour une fois, j'avais juste besoin d'avoir l'impression que quelqu'un pouvait tenir à moi et sans trop savoir pourquoi, je m'étais tourné vers lui. Parce que j'avais le souvenir de cette protection, de cette aura de sécurité qu'il m'avait toujours donné. Alors c'était idiot mais j'y croyais un peu. C'était mieux que rien non ? Harvard, c'était là qu'll était. Et j'savais pas trop quoi penser de tout ça, je ne savais pas non plus si ça valait le coup de tenter quelque ou pas mais.. J'en avais envie. Alors j'avais tenté ce transfert, j'avais passé l'examen sans trop y croire et, j'avais réussi. C'était peut être le moyen de reprendre à zéro, de se construire une vrai famille. Au fond, c'était la seule chose que je voulais vraiment. Une famille, des gens sur qui compter. Oh, j'étais toujours cette connasse prétentieuse, ça changeait pas tellement mais.. J'avais un peu plus d'espoir. Alexander était là. Et Scarlett aussi.


NOVEMBRE/DECEMBRE 2015
Like sister and brother, we'll wave to each other we don't
want all the world to know, we are really lovers.
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Puis parfois, tout n'se passe pas comme prévu non plus. J'avais tout et pas grand chose à la fois mais ça m'suffisait amplement au fond sauf qu'il a fallut que tout dérape. Alex et moi.. C'était un jeu. L'genre de jeu mettant mal à l'aise les autres mais un jeu. Et puis on a couchés ensemble. Une fois, deux fois, trois fois. Et encore. Jusqu'à ce que mon caractère entre en conflit avec le sien mettant un terme à tout. Certainement pour le mieux. Maintenant ? J'suis toujours Az' sauf que.. En plus de ça, j'suis enceinte. Enceinte d'Alex ? Enceinte de Thomas ? Enceinte de qui ? C'est la question. Plus tard, je dirais probablement à cet enfant "j'connais pas ton papa mon coeur, maman est une pute". Ironique pas vrai ? Surtout que pour la première fois, j'sens mon coeur s'ouvrir pour de vrai. Pour quelqu'un. Pour lui. Pour Tommy. Et si sans l'faire exprès j'avais déjà tout ruiné avant que ça ne puisse commencer ? Peut être ouais. Ce serait pas étonnant au fond. J'suis Az' après tout. L'enfant non désiré, l'enfant battu, l'adolescente bafouée, l'adulte rejetée. Je suis Az, je suis rien.