sista's alcohol (talyana)

Et merde. Une marche de loupée, un sol que j’ai failli bouffer, encore. J’ai réussi à me retenir, la rampe des escaliers, ma nouvelle héroïne. Hisser, grimper, escalader. Ces escaliers me semblent sans fin, interminable, bordel. Pourquoi les escaliers existent hein ? Sérieusement. C’est pas pour les meufs comme moi, bouteille vidé juste avant de venir. Bouteille vidée et brisée sur le sol sale derrière la résidence des verts. Les gens me regardent, le je sens, je la sais. Juger, c’est si simple. Si facile. Dégagez, tous. Rejoindre votre vie parfaite au bonheur parfait, pour masquer vos problèmes à la con. Je ne cache rien, ma vie est une salope, je l’avoue, je le laisse admirer sur moi même. Ma démarche pas très sûre en rentrant dans la bibliothèque. Des livres partout, en donner le tournis. Le vomi. Ou aller, comment, ou chercher. Merde. Une chaise me sert de victime. Mon cul avachis dessus. Mes bras replis sur la table ma tête relâchée violemment sur mes avant bras juste en dessous. Des gémissements, un mal de crâne. Putain, c’était d’la vodka périmé ou bien ? Poutine a craché dans celle là, j’suis pourrie de l’intérieur. Heeeelp.

Je vois une nana rentrer dans la bibliothèque, elle n'a pas l'air net. Elle fait du bruit, elle n'est pas discrète du tout et elle finit par vomir. Elle est sérieuse là ? Très sérieusement qu'est ce qu'elle fout là si c'est pour faire ça ? Tout le monde la regarde, personne n'ose rien dire, personne ne bouge et pourtant tout le monde soupir. A force de la regarder, elle me fait pitié sur sa chaise, elle a l'air paumée, juste paumée. Je range mes affaires et je me dirige vers elle agrippant par le bras : « Viens par là, c'est pas ta place ici, tu vas te faire détester. » Elle pue l'alcool en plus du vomi, je me retiens de ne pas vomir à mon tour mais je parviens quand même à la faire sortir de la bibliothèque, tout le monde doit se demander ce qu'il me prend, je suis présidente dunster, pas quincy, et jamais je ne le serais. Mais je m'en fiche de ce que les autres pensent : « Ca va aller ? Pourquoi t'es venue ici dans ton état ? »

(Invité)