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« Mais puisque je te le dis. Il n'y a aucun danger. Tu crois vraiment que je me serais amusée à foutre en l'air ma quatrième année de médecine ? Si j'en prends aussi, c'est qu tu peux y aller. Je ne refile jamais rien tant que je ne suis pas certaine des effets que ça occasionne. » ce n'était pas vrai. Je n'avais jamais fait médecine. Et je ne m'étais jamais droguée non plus. Mais certains étudiants restaient plus méfiants que d'autres, j'en avais l'habitude, désormais. Prétendre étudier dans une faculté prestigieuse restait la tactique la plus subtile pour mettre les étudiants en confiance. Si j'avais réussi mes études de médecine en carburant avec ces pilules, et ce sans danger, pourquoi pas eux ? Ni une ni deux, l'étudiant récalcitrant laissa tomber ses barrières et glissa cinquante dollars entre mes doigts. Et un de plus. La discrétion étant de rigueur, malgré le bruit et le nombre de personnes qui se trémoussaient dans le night-club ce jeudi soir, je levais la tête pour observer furtivement le monde qui nous entourait. Il était toujours bon de s'assurer que la manœuvre passe inaperçue. Visiblement, aucun problème sur ce plan-là. Les étudiants étaient bien trop occupés à ingurgiter la vodka pure, ou à flirter les uns avec les autres, pour se soucier de ce que je pouvais bien faire avec ce "George" avec qui je ne parlais que depuis dix minutes seulement, dans un coin, à l'écart. Pourtant, un regard, au loin, attira mon attention. Lorsque j'observais avec attention l'homme qui se trouvait à quelques mètres de nous, près du comptoir, je reconnus sans hésiter le garçon que j'avais escroquer lors d'une soirée à l'autre bout de la ville, dans les quartiers malfamés. Le genre de soirée auxquelles je ne me présentait pas, puisque je ne prenais pas forcément le risque d'escroquer les gros poissons. Cette fois-là, j'avais fait une exception, pensant que je ne les reverrai jamais. Erreur monumentale. Lui aussi m'avait reconnue, à en juger la froideur de son regard qui restait fixé sur moi. Malheureusement. « Et merde ! » il se dirigeait vers moi, à grandes enjambées, tentant de se faufiler dans la foule du mieux qu'il pouvait. « Je reviens, reste-là. » et sur ces mots, l'argent revint au fameux George. Je l'avais berné, mais je savais très bien qu'il n'irait pas jusqu'à me laisser partir avec son argent sans rien avoir en retour. Et si je me retrouvais confrontée au garçon qui tentait de parvenir jusqu'à moi, je ne voulais certainement pas que les autres entendent ce qu'il avait à me dire. Le meilleur moyen était donc de m'assurer que mon client de la soirée ne me suivrait pas à l'extérieur. Car c'est bien là que je comptais aller pour fuir mon poursuivant. Poussant légèrement les gens qui se trouvaient entre la porte et moi, je la poussais avec fracas, laissant le froid glacial de la nuit me fouetter le visage. Bordel, une robe avec ce froid n'était vraiment pas une bonne idée. Les rares personnes qui osaient affronter le froid, sur le trottoir devant la boite de nuit, n'étaient autre que deux-trois fumeurs invétérés ou rêveurs, personnes auxquelles je ne prêtais pas réellement d'attention, empruntant la rue de droite, déjà moins fréquentée. Mais me rattrapant de peu, il ne fallut pas longtemps à mon poursuivant pour enjamber le trottoir plus rapidement que moi, et ainsi, me couper la route pour me faire face : « Enfin, je te retrouve, toi ! C'est bon, tu t'es amusée ? Tu t'es bien foutue de ma gueule ? » deux choses. Il avait compris l'escroquerie dont il avait été victime. Rien d'étonnant. Deuxièmement, il n'avait pas l'air très content. Rien d'étonnant non plus. Je n'étais quasiment jamais démasquée. Alors, à mes yeux, la technique de défense dans ces cas-là restait encore à peaufiner. Pour l'instant, je m'en tenais à la parfaite ignorance. La victime par excellence. « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, vas te faire soigner. » bon, visiblement, ce n'était pas la technique à adopter, au vu du pas menaçant qu'il venait de faire vers moi, réduisant l'espace déjà restreint entre nous. Renvoyant une attitude impassible et plus ou moins tranquille, je tâchai de le contourner pour retourner dans le bâtiment mais il fit à nouveau un pas de côté pour me couper la route. Je levai alors les yeux vers lui : « Pousse toi, s'il te plait. » ma voix commençait à se faire dure. Je me doutais qu'un ordre de ce style ne fonctionnerait certainement pas, mais je me devais d'essayer. « Non, non, tu ne rentres pas ! Tu restes avec moi, ma petite ! » il se croyait malin, à jouer les gros bras. Avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, j'allais trouver une solution, c'était certain. Maintenant, je commençais à intégrer l'idée que je n'aurais plus affaire à des anges pétris de bonnes intentions. Mais il fallait bien avouer qu'à ce moment précis, je n'étais pas des plus à l'aise. J'imagine que dans ce genre de situation, aucune fille ne l'est vraiment. Je tâchai alors de le contourner de l'autre côté, mais avant que j'y parvienne, sa main froide attrapa violemment mon poignet et m'empêcha d'avancer : « Tu me lâches maintenant ! »
Copyright Clochette
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