C'est comme si j'étais morte à l'intérieur... - Adahan

Cette journée, tu l’as redoutait depuis longtemps. Comment pouvais-tu avoir hâte au premier anniversaire de décès de Skylar ? Ton petit bébé, ton amour qui était décédé… Tu revêts donc du noir pour être dans le thème. De toute manière, ça allait avec ton humeur. Tu étais incapable de mettre des vêtements de couleurs éclatantes. Lors de la cérémonie, tu te sentais incapable d’écouter ce que le curé disait. Tu regardais devant toi comme si le banc d’en avant te racontait plein de choses. Tu étais comme un zombie, incapable d’avoir d’émotion. À l’intérieur de toi, c’était comme si tu étais en train de mourir une deuxième fois. Les autres te regardaient, se demandaient pourquoi tu ne pleurais pas. Pourquoi aurait-il fallu que tu te donnes en spectacle ? Non, tu devais rester de glace, rester forte. Tu ne pouvais quand même pas éclater ici. Il ne le fallait pas… Lorsque ce fut le temps d’aller communier, tu ne te levas même pas de ton banc. Ta mère essaya de te faire lever, mais il n’y avait rien à faire. Si tu te levais de ce banc, tu savais que tu allais écraser, que tes jamais ne seraient pas capable de te supporter et que tu allais te mettre à pleurer. Pourquoi avais-tu choisi de vivre cela aujourd’hui ? Pour faire honneur à Skylar. Tu espérais tellement que ton bébé soit heureux là-haut… Sauf que tu n’étais pas capable de te l’imaginer… Tu allais te mettre à pleurer. Puis, la fin de la cérémonie arriva. Il fallait sortir de l’église. Il fallait aller voir ceux qui t’aimaient et qui allaient te témoigner de l’amour. Lorsque tu arrivas sur le perron de l’église, tu te figeas. Tu fixais le vide devant toi. C’était le seul moyen que tu avais trouvé pour affronter tout cela. Ton cœur de maman n’avait pas été préparé à affronter cette épreuve…

AVENGEDINCHAINS

En sortant de ton luxueux appartement où tu vivais en colocation avec deux personnes, tu savais que ce n'était pas un jour très joyeux pour Adaline. Une ex avec qui tu es resté dix mois. La belle avait perdu sa petite fille de six mois dans un accident de voiture dont tu as été présent sur les lieux où c'est passé ce tragique événement. Aujourd'hui, était le jour où l'on enterrer. Tu avais reçu l’invitation de Mademoiselle Adams. Pour être honnête, tu avais hésité à y aller, mais tu devais être présent pour la personne que tu as tant aimée. Après t'être garé près de l'église, tu sors de ton moyen de locomotion pour entrer dans le bâtiment de culte. La cérémonie commence et tu assistes impuissant aux funérailles de Skylar. Tu savais que ça allait être une étape très difficile pour la femme de vingt-deux ans. Lorsque le recueillement était terminé, tu attends que toutes les personnes sortent de l'église afin de pouvoir aider Adaline dans son deuil et sa marche. La voyant se figer sur place, tu marches doucement vers sa direction étant toujours à l'intérieur pour venir te glisser à ses côtés. Tu la regardes dans les yeux faisant oui de la tête pour lui donner du courage en lui tendant le bras ou cas où si elle voulait s'agripper à toi pendant la descente.

Comment les gens pouvaient-ils continuer à vivre quand ils perdaient un enfant ? Cela faisait un an que tu étais que l’ombre de toi-même, que tu vivais sur le pilote automatique. Tu étais incapable de croire que tu allais réussir à avoir un autre enfant plus tard. Skylar, tu ne l’avais pas désiré, mais tu l’avais aimé depuis le jour où tu avais fait ce test de grossesse. Tu n’avais jamais souhaité la perdre et c’était ce qui était arrivé… Tu faisais des thérapies pour t’aider à vivre avec ce deuil, mais tu ne pouvais pas accepter son décès. C’était impossible pour toi. Alors que tu étais sur le balcon de l’église, tu sentis quelqu’un se glisser à tes côtés. Tu tournas ton visage vers la personne et te rendit compte que c’était Leyhan. Ton amour perdu qui était toujours à tes côtés pour t’aider à remonter la pente… Il te présenta son bras. Les larmes commencèrent à couler sur tes joues. Tu essayas de lui parler, mais un faible chuchotement sortit de ta gorge. « Je ne suis pas capable Ley… » Pourtant, il fallait que tu les descendes ces foutues marches. Tu ne pouvais tout de même pas rester sur le balcon de l’église. Tu l’agrippas donc par le bras et descendit avec lui. Puis, tu éclatas. Tu te mis à pleurer. Soudainement, tu n’étais plus capable de rester ici. Tu te mis à courir, courir jusqu’à que tu arrives à ton appartement qui n’était pas bien loin. Tu y entras et te dirigea directement vers la chambre de Skylar. Tu attrapas sa petite poupée de chiffon et la serra le plus fort que tu pouvais dans tes bras et tu te mis à crier et à pleurer toute ta douleur…

AVENGEDINCHAINS

Te tenant aux côtés d'Adaline, tu espérais être un soutien dans cette dure épreuve. Voyant les larmes coulaient le long des joues de Mademoiselle Adams, tu tournes la tête vers la jeune femme de vingt-deux ans afin de lui lancer un regard compatissant. « Tu en es capable, tu n'es pas seule. Il y a les gens que tu aimes le plus qui vont te soutenir, t'aider à remonter la pente et moi aussi. » À peine, tu avais le temps de dire ces mots, que la brunette aux yeux marron part en courant jusqu'à tu ne sais pas où. Le tout en pleurant. Tu restes con pendant quelques secondes avant de rassurer les gens qui devaient s’inquiéter pour elle. À ton tour, tu te mets à courir pour tenter de la rattraper jusqu'à son appartement. Devant celui-ci, tu rentres directement en la cherchant dans chaque pièce jusqu'à rester devant la porte de la chambre de la petite fille décédée. Mais tu ne restes pas bien longtemps devant en entendant les cries et les pleures de douleur. Sans attendre une seule seconde, tu viens la prendre contre toi, mettant ton bras autour de son cou qui vient entourer son cou. Tu n'osais pas rien un mot de peur de la faire pleurer davantage. Tu viens lui caresser doucement le dos sans arrière pensée, fixant le coffre à peluche de la fille de Mademoiselle Adams.  

Comment les gens pouvaient continuer de vivre leurs vies normalement alors que la tienne était détruite ? Comment pouvaient-ils continuer à rire, à être heureux alors que toi, tu avais l’impression que ton cœur avait explosé ? Skylar était partie avec lui lorsqu’elle avait quitté votre monde. Tu continuais à vivre par automatisme même si ta thérapeute essayait de te faire comprendre qu’un jour, tu retrouverais toi aussi le goût de vivre. Sauf que ce n’était pas vrai. Tu ne pouvais pas te remettre à rire alors que Skylar ne pourrait plus jamais le faire… Ce serait égoïste. Tu ne pouvais pas faire cela à ton bébé… À la place, tu étais assise par terre dans sa chambre à pleurer ta douleur. Tu voulais la faire sortir, ne plus la ressentir, mais tu n’étais pas capable. Même si tu hurlais, elle restait prisonnière de ton corps. Alors que tu laissais libre cours à ta tristesse, tu sentis des bras entourer ton corps. Leyhan était là. Il était toujours là malgré tout et lui, il souhaitait ton bonheur. Tu t’abandonnas contre lui et tu continuas de pleurer, de hurler. Puis, une énorme colère prit la place dans ton cœur. Tu essayas de te défaire de cette étreinte, lui donna quelques coups de poing dans le torse, réussi à te relever. Tu sortis de la pièce. Tu devais frapper dans quelque chose, mais tu ne voulais pas détruire ce qui avait appartenu à ton bébé. Tu sortis de la chambre et donna un gros coup de poing dans le mur du couloir. Ton poing traversa le mur. La douleur fit descendre cette colère et tu te laissas tomber par terre en continuant de pleurer. « Je n’y arriverai pas… Skylar, mon bébé… Elle était tout ce que j’avais… Et elle n’est plus là !! » Tu avais crié ta dernière phrase.

AVENGEDINCHAINS

Les premiers temps du deuil lorsqu'on perd un être cher, les premiers mois et la première année est la plus difficile. En effet, il faut retrouver un nouveau rythme de vie, s'y faire à la nouvelle vie sans la personne tant aimée. C'est toute une vie à refaire. Tu étais en train de cajoler Adaline qui était contre toi. Tu essayais de la rassurer comme tu le pouvais, lui montrer que tu étais dans les bons et mauvais moments. Regardant devant toi, tu laisses la brunette pleurait toute la douleur qu'elle avait en elle, au plus fond de ses entrailles. Ayant mis ton bras autour du cou. Restant quelques minutes ainsi sans dire un mot, juste vos respirations et les pleurs de Mademoiselle Adams qu'on pouvait entendre dans la pièce. Soudain, la femme de vingt-deux ans commence à te frapper au niveau du torse et a brusquement changé d'humeur. Heureusement qu'elle y allait doucement avec ses petites mains et ne te faisait pas de mal. En la voyant se débattre dans le seul but de se dégager de ton étreinte, tu n'avais pas d'autres choix que de la laisser faire. La suivant presque en courant jusqu'à dans le couloir. Tu essaies en vain de la calmer, de l'apaiser. En voyant tant de colère et surtout la main qui allait finir dans le mur. Tu lui prends la main celle qui allait être dans un sale état, pour retourner l'étudiante en médecine vers toi, mais cela ne suffit pas. Puis les phalanges de la belle terminent dans le mur. « Calme-toi Adaline. Skylar ne voudrait que tu agisses ainsi. Du paradis, elle te voit et ne voudrait pas voir sa maman dans cet état. » Tu la regardes dans les yeux et cours dans la cuisine pour aller chercher un torchon froid avec des glaçons et revenir sur tes pas. Devant la brunette aux yeux marron, tu enroules la serviette sur les blessures de l'infirmière pour terminer de faire un nœud pour éviter que le tissu se défait.
 

Tu n’avais qu’une envie à ce moment-là, c’était d’aller rejoindre Skylar. Sauf que tu savais que tu devais continuer d’avancer et lui montrer que tu étais plus forte que ce que tu le pensais. Ta thérapeute te l’avait dit que cette journée-là allait être difficile, mais tu ne pensais pas que cela allait être aussi pire. Le coup de poing que tu avais donné dans le mur t’avait fait redescendre à la réalité. Les larmes continuèrent à couler, mais tu avais maintenant compris que cela ne servait à rien de détruite ton appartement. Tu vis Leyhan se lever et aller te chercher de la glace pour ta main qui ne te faisait pas encore mal. Cependant, tu savais que la douleur allait apparaître dans quelques instants. Tu regardas alors Leyhan dans les yeux. Ton cœur battait encore pour lui, mais tu savais que c’était maintenant impossible. Il ne voulait plus de toi. Alors que tu avais besoin de lui plus que tout. Tu n’avais qu’une envie et c’était déposer tes lèvres sur les siennes, mais tu savais que tu devais te contenir. Tu baissas alors les yeux. Tu avais honte de ta réaction. Tu avais honte de lui faire subir tout ça. « Tu peux t’en aller si tu veux… Tu n’as pas à subir tout ça, je suis désolée… » Tu avais repris tes esprits. Même si les larmes coulaient encore sûr tes joues, tu avais compris que ta réaction était un peu trop démesurée. De plus, Leyhan n’était plus avec toi, il n’était plus en couple et il devait se sentir libre de partir quand il le voulait. Tu ne voulais pas le faire fuir parce que tu étais trop intense, que tu étais rongé par la tristesse. « Je suis morte de l’intérieur… Tu n’as pas a essayé de me sauver… » C’était exactement comment tu te sentais.

AVENGEDINCHAINS

C'est normal qu'Adaline passe par plusieurs émotions. L'envie de rejoindre sa fille avec une énorme tristesse, puis la culpabilité, la colère de n'avoir rien pu faire pour la sauver ou juste profiter d'elle encore plus au moment présent. Tu avais redouté cette journée. Voyant une nouvelle fois les larmes sur les joues de ton ex, tu la prends une nouvelle fois dans tes bras pour la consoler même si cela n'effacera pas la peine de Mademoiselle Adam. Par précaution, tu étais allé chercher des glaçons enveloppés dans un chiffon après le coup-de-poing dans le mur, car tu savais que la douleur allait apparaître dès le moment d’adrénaline passé. Ce n'est pas que tu voulais plus d'elle, c'est que tu avais souffert de la distance, que la brunette te manquer affreusement pendant qu'elle était encore au front à soigner les blessés. En voyant les yeux de l'étudiante en médecine te regarder, tu ne pouvais pas t'empêcher de faire de même en l'observant dans les pupilles jusqu'à ce qu'elle baisse le regard. Faisant de même pour regarder le sol quand le son de sa voix te ramène sur la terre. « Je ne veux pas te laisser, je veux t'aider, t'aider à surmonter ta peine, dans cette épreuve. » Posant tes mains sur ses épaules, tu fais de sorte à ce qu'elle te regarde en faisant un regard de chien battu tout doux. « Adaline je veux être là comme toi tu l'as été pour moi au front quand j'étais à deux doigts de mourir. » En prononçant ses paroles, tu avais tourné Adaline vers le salon pour qu'elle puisse s'asseoir sur le canapé. T'asseyant à ses côtés, tu lui dis. « Ne te retient pas si tu veux pleurer, ne te gêne pas, tu as le droit de mouiller mon costume avec tes larmes. » Tu essayais de mettre une touche d'humour dans ce moment endeuillé même si le cœur n'y était pas.
 

Leyhan… Il était là même s’il t’avait laissé tomber alors que tu étais au front. Tu avais compris pourquoi, tu avais compris qu’il n’était pas capable de supporter la distance. Tu avais tout de même eût peur de le perdre pour vrai, de ne plus pouvoir le voir lorsque tu allais être revenu. Tu n’avais pas fait le deuil de votre relation. Tu ne pouvais pas croire que votre couple n’était plus alors que c’était le cas… Lorsqu’il t’annonça qu’il ne voulait pas te laisser vivre toute cette épreuve toute seule, tu eus l’impression que son cœur était encore avec toi, mais tu ne voulais pas te faire de fausses espoirs. Tu devais le considérer que comme un ami, plus comme un amoureux. Lorsqu’il te dit que tu avais le droit de mouiller son veston avec tes larmes, tu te rendis compte du ridicule de la situation. Tu devais te contrôler. Tu pris une grande respiration. Tu pensas alors à tout le monde qui était présent lorsque tu avais fui à l’église. « Oh non… Il faut que j’appelle maman… Elle doit être morte d’inquiétude. » Pourtant, tu ne fis pas un mouvement pour aller chercher ton téléphone. Tu n’avais pas la force de l’affronter, de lui dire comment tu allais… Tu avais le goût de rattraper le temps que tu avais perdu avec Leyhan. Tu essuyas tes yeux. « Tu restes pour le dîner ? Je n’ai pas le goût d’être toute seule… » Tu savais que dès qu’il franchirait la porte, tu te remettrais dans l’état que tu étais quelques minutes avant et tu ne le voulais pas. Tu avais peur d’être toute seule…

AVENGEDINCHAINS

Tu ne l'avais pas laissé tomber, c'est juste de ne plus la voir hormis à travers un écran d'ordinateur une fois par mois ne t'intéressait plus et ça faisait mal. Très mal. Pour mettre fin à cette souffrance, tu l'avais quitté par téléphone. La revoir à ce moment t'aurait fait extrêmement de peine. Adaline était la dernière femme avec qui tu étais sortie, n'ayant pas eu vraiment de relations sérieuses depuis, si ce n'est des aventures d'un soir. Et encore, elles n'étaient pas nombreuses. En disant que la brunette aux yeux marron avait le droit de mouiller sa chemise avec ses larmes, tu avais dit cela juste pour détendre l'ambiance qui était lourde et triste. Faisant oui de la tête, il était plus sage que la femme de vingt-deux prévienne sa famille que tout allait bien. Mais en la voyant rester figée sur place, tu prends finalement ton portable. « C'est quoi le numéro de ta mère ? Je vais le faire à ta place. » Lui adressant un sourire compatissant, attendant que Mademoiselle Adams lui dise le numéro, que tu composes quand c'était chose faite. Tu parles pendant une minute ou deux à la maman de l'étudiante pour la rassurer, que sa fille était entre de bonnes-mains. Le temps d'appuyer sur le bouton rouge de ton téléphone, tu vois la Quincy s'essuyait les larmes. « Oui bien sûr que je reste pour le dîner. À une seule condition, qu'on mange le plat que tu réussis le mieux. Je peux que si tu me dis ce qu'il faut faire, j'y arriverais. » Dis-tu en faisant référence à sa main blessée. Mettant le téléphone dans ta poche de ta veste, tu retires finalement cette dernière pour la poser sur le bord du canapé, te dirigeant vers la cuisine prêt à sortir les fourneaux.