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Born to be Alive
J'avais passé toute la journée à attendre que la nuit tombe, l'excitation me rongeant de plus en plus au fur et à mesure que le soleil se faisait de moins en moins agressif. L'excitation ou le stress ? J'écartais rapidement cette dernière option. Depuis quand étais-je une stressée ? Les défis ça me connaissait, depuis le temps qu'on jouait à cela lui et moi ! Il n'empêche que j'avais déjà eu plus qu'un aperçu des idées étranges, mais néanmoins excellentes, qu'il pouvait avoir. Restait à savoir maintenant qu'est-ce qu'avait envisagé son cerveau dément sur les bords... Bon oui j'exagérais, mais pas tant que cela, si ?
Un grand sourire s'était peint sur mes lèvres lorsque j'avais du allumer la lampe de ma chambre par cause d'une obscurité bien trop présente à mon goût. J'aimais beaucoup sortir, m'amuser et rire, seulement il me plaisait énormément de lire. Ainsi avais-je passé une bonne partie de ce samedi enfermée chez moi un bouquin à la main. Cela me prenait de moins en moins mais curieusement chaque fois que je devais voir Cam j'aimais m'isoler avant... Je n'avais jamais compris pourquoi, en même temps je n'avais jamais cherché à comprendre. Peut être qu'un jour ça changera mais en attendant c'était comme ça point.
Ma lecture était interrompue par les bruits du vieux pendule qui traînait au fond de ma chambre. Ses tics tacs semblaient me rappeler quand le temps filait, s'écoulait, inexorablement. Ses tics tacs étaient trop lents, bien trop lents. Pourquoi quand on attendait un évènement avec impatience le temps semblait il se figer, alors que lorsqu'on s'endormait on avait l'impression que seulement cinq secondes c'étaient écoulées alors qu'on avait fait un tour de cadran ? Pourquoi me posais-je encore des questions existentiellement stupides ?
Il faisait complètement nuit maintenant et le pendule indiquait 22heures, ce qui me laissait donc un peu moins d'une heure de préparation... Ce qui était largement suffisant. Remarquez que je suis suffisamment intelligente pour poser vingt trois moins vingt deux de tête, il y a des jours comme ça où je m'aimais ! Parce que sérieusement les maths et moi ça faisait trois... et encore à bien y réfléchir peut être même cinquante mille.
Contrairement à beaucoup de filles qui misaient sur leur tenue ou leur maquillage, pour ne pas dire simplement sur leur physique, moi je misais sur hum… bah rien… Voilà comme ça c’est fait. Je misais le naturel, me maquillant au minimum… De toute façon en général quand je sortais avec Cam je n’avais nullement mais nullement besoin d’artifices pour me faire remarquer… Avec les défis qu’il pouvait donner même si j’avais été la femme la plus discrète au monde je pouvais être sure que bien des regards se seraient tournés vers moi.
Je n’avais jamais refusé un défi, et jusqu’à présent j’avais toujours su les emporter même si plusieurs fois ça avait été bien compliqué… Me vêtant d’une tenue classe comme je le devais pour entrer dans une boite, je sortis de la salle de bain. 22h30… J’avais été bien trop rapide. Il me restait vingt minutes avant de sortir, la boîte se trouvant en face de chez moi. Une chance que mon sommeil ai toujours été profond. Depuis toute petite j’avais regardé l’enseigne clignoter avec envie, priant pour que ce jour où je pourrai y entrer arrive à grand pas arrive, tout comme une gamine regardait Mickey, attendant avec impatience son tour dans la file d’attente, patientant tandis que d’autres s’amusaient. Comparaison un peu infantile mais il semblerait que je sois incapable de faire mieux aujourd’hui. Un jour je fus assez grande pour y aller et depuis j’y retournais presque toutes les deux semaines, avec tels ou tels amis.
Enfin l’heure sonna. Mettant des chaussures à léger talons (je me les étais acheté pour être certaine de ne pas être embêtée lors des défis, surtout que je ne savais pas vraiment marcher avec des aiguilles) je sortis. L’air était chaud, le ciel éclairé de plein d’étoiles sans aucun nuage. Je restais un instant à les contempler, peut être deux ou trois secondes avant de traverser la route. J’étais légèrement à l’écart, légèrement à l’avance aussi. Je commençais à attendre, perdue dans mes pensées… Ma fois il me reconnaîtrait bien de toute façon, donc inutile d’être attentive. Et tandis que je m’adossais contre un mur, mon regard regardant vaguement le ciel, mon cerveau était déjà loin à tenter d’imaginer ce que je devrais faire pour prouver la folie qui m’habitait.
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