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flashback ♣ Born to be alive [pv Cam]

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Born to be Alive







J'avais passé toute la journée à attendre que la nuit tombe, l'excitation me rongeant de plus en plus au fur et à mesure que le soleil se faisait de moins en moins agressif. L'excitation ou le stress ? J'écartais rapidement cette dernière option. Depuis quand étais-je une stressée ? Les défis ça me connaissait, depuis le temps qu'on jouait à cela lui et moi ! Il n'empêche que j'avais déjà eu plus qu'un aperçu des idées étranges, mais néanmoins excellentes, qu'il pouvait avoir. Restait à savoir maintenant qu'est-ce qu'avait envisagé son cerveau dément sur les bords... Bon oui j'exagérais, mais pas tant que cela, si ?

Un grand sourire s'était peint sur mes lèvres lorsque j'avais du allumer la lampe de ma chambre par cause d'une obscurité bien trop présente à mon goût. J'aimais beaucoup sortir, m'amuser et rire, seulement il me plaisait énormément de lire. Ainsi avais-je passé une bonne partie de ce samedi enfermée chez moi un bouquin à la main. Cela me prenait de moins en moins mais curieusement chaque fois que je devais voir Cam j'aimais m'isoler avant... Je n'avais jamais compris pourquoi, en même temps je n'avais jamais cherché à comprendre. Peut être qu'un jour ça changera mais en attendant c'était comme ça point.

Ma lecture était interrompue par les bruits du vieux pendule qui traînait au fond de ma chambre. Ses tics tacs semblaient me rappeler quand le temps filait, s'écoulait, inexorablement. Ses tics tacs étaient trop lents, bien trop lents. Pourquoi quand on attendait un évènement avec impatience le temps semblait il se figer, alors que lorsqu'on s'endormait on avait l'impression que seulement cinq secondes c'étaient écoulées alors qu'on avait fait un tour de cadran ? Pourquoi me posais-je encore des questions existentiellement stupides ?

Il faisait complètement nuit maintenant et le pendule indiquait 22heures, ce qui me laissait donc un peu moins d'une heure de préparation... Ce qui était largement suffisant. Remarquez que je suis suffisamment intelligente pour poser vingt trois moins vingt deux de tête, il y a des jours comme ça où je m'aimais ! Parce que sérieusement les maths et moi ça faisait trois... et encore à bien y réfléchir peut être même cinquante mille.
Contrairement à beaucoup de filles qui misaient sur leur tenue ou leur maquillage, pour ne pas dire simplement sur leur physique, moi je misais sur hum… bah rien… Voilà comme ça c’est fait. Je misais le naturel, me maquillant au minimum… De toute façon en général quand je sortais avec Cam je n’avais nullement mais nullement besoin d’artifices pour me faire remarquer… Avec les défis qu’il pouvait donner même si j’avais été la femme la plus discrète au monde je pouvais être sure que bien des regards se seraient tournés vers moi.

Je n’avais jamais refusé un défi, et jusqu’à présent j’avais toujours su les emporter même si plusieurs fois ça avait été bien compliqué… Me vêtant d’une tenue classe comme je le devais pour entrer dans une boite, je sortis de la salle de bain. 22h30… J’avais été bien trop rapide. Il me restait vingt minutes avant de sortir, la boîte se trouvant en face de chez moi. Une chance que mon sommeil ai toujours été profond. Depuis toute petite j’avais regardé l’enseigne clignoter avec envie, priant pour que ce jour où je pourrai y entrer arrive à grand pas arrive, tout comme une gamine regardait Mickey, attendant avec impatience son tour dans la file d’attente, patientant tandis que d’autres s’amusaient. Comparaison un peu infantile mais il semblerait que je sois incapable de faire mieux aujourd’hui. Un jour je fus assez grande pour y aller et depuis j’y retournais presque toutes les deux semaines, avec tels ou tels amis.

Enfin l’heure sonna. Mettant des chaussures à léger talons (je me les étais acheté pour être certaine de ne pas être embêtée lors des défis, surtout que je ne savais pas vraiment marcher avec des aiguilles) je sortis. L’air était chaud, le ciel éclairé de plein d’étoiles sans aucun nuage. Je restais un instant à les contempler, peut être deux ou trois secondes avant de traverser la route. J’étais légèrement à l’écart, légèrement à l’avance aussi. Je commençais à attendre, perdue dans mes pensées… Ma fois il me reconnaîtrait bien de toute façon, donc inutile d’être attentive. Et tandis que je m’adossais contre un mur, mon regard regardant vaguement le ciel, mon cerveau était déjà loin à tenter d’imaginer ce que je devrais faire pour prouver la folie qui m’habitait.
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"Mais non, je ne te donne pas de directives. Oui, tu es la meilleure maman du monde, j'en suis sûr. Allez, faut que je file. Quoi ? Euh, t'as vu l'âge que j'ai ? Je peux sortir le soir sans te donner mon programme en détails, non ? Allez, je raccroche avant qu'on s'engueule... Oui, ça m'a fait plaisir de te parler. Le bonjour au vieux."

La femme à qui s'adressait l'étudiant échevelé avait été sa mère, autrefois. A présent elle était celle du petit bout de viande dont Cam était le père. C'est elle qui s'en occupait ; lui, il était trop jeune pour assumer, trop bizarre pour être un modèle, trop irresponsable, trop occupé. C'était l'avis de sa mère, et pour une fois il ne pouvait pas lui donner tort, même s'il adorait ça. Il verrait bien quand il aurait fini ses études, et encore. Ce serait le moment des grandes épopées, des départs à l'improviste dans la Vallée de la Mort ou autres hauts lieux de l'archéologie américaine, ou peut-être sur le Rift africain, pour enquêter sur les origines de l'humanité. Il n'aurait peut-être jamais le cadre idéal pour élever un enfant. Il n'avait pas du tout organisé sa vie dans ce but. C'était la triste vérité. Triste, parce qu'il détestait ne pas être à la hauteur, tout comme il détestait ne pas pouvoir donner tort à sa mère, à ses refrains rabat-joie et à ses ricanements satisfaits. C'était un défi que lui lançait la vie ; il aurait voulu le relever, quelles que soient les circonstances.

A propos de défi ! Il était grand temps qu'il saute dans ses vêtements - une combinaison de type spandex au-dessous, et des chaps et un blouson en cuir pour faire un rien plus habillé - et se mette en route. Cette fois, il avait simplement fixé une heure et un lieu, gardant la nature du jeu secrète jusqu'au dernier instant. Le suspens ferait son petit effet sur son amie et lorsqu'il se verraient, elle serait prête à n'importe quoi. C'est ça qui était magique ! L'être humain avait des ressources insoupçonnées, quand on le brossait dans le sens du poil. Un petit sourire de mauvais augure flottait sur les lèvres de Cam Callums tandis qu'il remontait la rue, l'air frais de la nuit venant chasser les fantômes du passé et les échos ricanants venus du froid, les bribes de voix de sa mère encore accrochés à ses basques comme pour l'empêcher de passer une bonne soirée. Lorsqu'il poussa la porte de la boîte, il avait déjà tout oublié. Il n'y avait rien dans ce monde underground pour lui rappeler ses responsabilités au-dehors, et c'est précisément ce qui lui plaisait. Certains avaient besoin de drogue pour se libérer de leurs attaches terrestres ; lui, il avait seulement besoin d'être en bonne compagnie. Les énergies mêlées que dégageaient les danseurs les plus hétéroclites venaient nourrir son âme et enflammer son imagination. Il suivit des yeux un ravissant punk entre deux âges qui avait emprunté le collier de son pittbull, et tomba sur une silhouette dans un coin : la personne qu'il cherchait.

Sa voix s'éleva au-dessus du vacarme ambiant. Quelques personnes se retournèrent, mais une seule eut dans le regard cette lueur que l'on a lorsqu'on reconnaît un contact. Il dut lutter un peu pour la rejoindre, remonter la foule à contre-courant. En l'atteignant enfin, il passa un bras autour des épaules de la jeune femme pour éviter de se laisser entraîner au loin, leurs défis de plus en plus invraisemblables ayant provoqué chez eux une certaine habitude de familiarité. En effet, on n'a plus aucune inhibition face à la personne qui nous a fait venir en cours nu sous son manteau, ou autres fantaisies impliquant une tenue de feuilles de vigne... Ils étaient au-delà de toute gêne et de tout souci du scandale. D'ailleurs, Cam se demandait parfois, avec amusement, ce qu'on racontait sur eux deux à Harvard même. Est-ce qu'on s'était rendu compte de leur petite habitude ? Est-ce qu'on redoutait leur prochaine frasque ? Est-ce qu'on les croyait en couple ? Enfin ! ça valait toujours mieux, plutôt qu'on soupçonne son aventure avec un professeur.

"Je te présente Jerry, ce sera ton cavalier pour ce soir !" annonça fièrement le jeune alaskien en exhibant un long ruban de soie noie, de ceux que l'on vend dans les sexshops pour les jeux coquins - et c'est précisément là qu'il l'avait trouvé. "Tu vas le garder bien serré sur tes yeux, et boire tout ce que je mettrai dans ta main, embrasser tous les gens que je mettrai en face de toi - et me suivre où que je te conduise." Il avait sa petite idée, et la partie située dans la boîte ne constituait qu'une entrée en matière, une phase préliminaire pour amuser Cristal et lui donner l'impression d'une farce innocente. Le vrai défi se situait au bout de l'itinéraire qu'il avait prévu, au moment où le bandeau serait retiré. En attendant, place à la fête ! Entre eux, pas de "salut, ça va ?" et de plates conversations de circonstance, artificielles et purement sociales, vouées à affirmer son allégeance à tel groupe de copines ou telle équipe de foot. Ils allaient directement à l'essentiel, et se jetaient à corps perdu dans l'aventure. Pendant un bref instant d'amertume, Cam songea que c'était exactement ce que sa mère lui aurait reproché.
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J'avais fini par entrer à l'intérieur de la boîte. On ne savait jamais il pourrait avoir du retard et pénétrer ainsi dans ces lieux me permettrait de me mettre déjà un peu dans l'ambiance, ou d'au contraire penser à autre chose qu'au défi qui m'attendait, ne penser à rien d'autre qu'à la musique qui circulait dans mes oreilles, ne voir rien d'autre que des silhouettes danser, ne sentir rien d'autre que cette odeur de sueur et d'alcool qui régnait souvent à l'intérieur des boites de nuit.

Plusieurs personnes tentèrent de m'accoster, je les repoussai gentiment certaines fois, plus sèchement d'autres fois. A présent il ne devrait pas mettre beaucoup de temps à arriver. Je prenais un verre. Avec un peu d'alcool j'aurai moins de réserve, bien que je n'en ai pas besoin pour relever mes défis !

Malgré la musique qui était jouée à un volume peu raisonnable pour la santé des oreilles, j'entendis la voix de Cam. Je l'aurai reconnu entre maintes autres. Peut être me semblait elle familière parce que tout simplement ce n'était pas la première fois que je le voyais. Mon coeur battit encore un peu plus vite lorsque je me retournais vers lui. Il m'avait vu cela ne faisait aucun doute. J'ouvrais doucement la bouche, respirant expirant, tachant de calmer mon rythme cardiaque tout en faisant attention à ce que rien ne se voit. Et puis ce n'était pas comme si on ne s'était jamais défié. Certaines fois j'avais du mal à imaginer qu'après avoir fait tout ça nous trouvions toujours aussi facilement des idées. A ce rythme là à 70 ans nous continuerons toujours avec ces défis.Instantanément des visions d'horreur de moi vieille emplirent mon cerveau. Bien visiblement il y aura une fin un jour... Raison de plus pour en profiter un maximum au jour le jour.

Il fut amusant de le voir lutter contre la foule pour arriver jusqu'à moi. La boite était tellement bondée et les gens bougeaient tellement qu'on aurait pu se retrouver à l'autre bout de la salle rien qu'en se laissant porter. A nouveau j'exagérais légèrement mais peu. Quand il arriva il me prit par l'épaule. A deux nous serions plus doués pour résister à cette marée humaine. Je souris, une bonne compagnie me suffisant souvent pour être heureuse, et même si mes traits pouvaient sembler un petit peu crispé je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour les décontracter. Je n'allais pas tarder à savoir enfin ce qu'il avait pu envisager. Bientôt je serai suspendue à ses lèvres pour faire attention à chaque mot qu'il prononcerait. Tiens il ne manquait plus qu'un battement de tambour et la scène aurait été parfaite. "en vertu des pouvoirs qui me sont conférés j'ordonne la lecture du Saint Défi !"

Comme souvent Cam ne s'encombra de paroles inutiles, et alla droit au but et comme toujours je lui en fus reconnaissante. C'est qu'il avait fait durer le défi bien assez longtemps. J'allais donc faire la connaissance de Jerry. Très bien appelez-moi Tom, et en plus je mordais et je griffais ! Je cherchais des yeux un individu que le jeune homme aurait ramené avec lui mais je ne vis personne. C'est alors que je remarquais le ruban qu'il sortait. J'allais avoir la classe avec ça sur la tête tiens !

Bien trop absorbée par ses paroles je ne pris pas la peine de rire, même si un sourire se peignit sur mes lèvres. L'idée était déjà originale mais ce n'était pas bien étonnant venant de lui, il n'était pas habitué à avoir des défis sans intérêt et encore moins des défis faits et refaits ! Alors après tous les défis qu'il avait pu me lancer celui là semblait bien simple. Etait il à peine de défis ? Très bien j'allais reprendre l'avantage sur la difficulté des défis.


- En gros tu me demandes d'être ton chien de compagnie aveugle durant la soirée, de finir bourrée et d'embrasser tout et n'importe quoi. Pas de problème, tu sais à quel point j'aime aboyer. Mais dis moi, la chaleur arrivante te ferait-elle fondre les idées ?

Je prenais le ruban que j'attachais autour de mes yeux. Et me voilà parée en super héroine aveugle.
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Cam jeta un regard à ce qui l'entourait, un balayage circulaire qui ne s'arrêtait sur aucun détail en particulier, et pourtant les recensait tous. Là-bas, au bar, une silhouette aux souplesses décadentes refusait un verre aimablement offert, à la surprise générale. Les bracelets tintaient à son bras, et sur ses lèvres, le parfum artificiel des rouge à lèvres pailletés flottait comme un fantôme. Un peu plus loin, un flambeur entre deux âges agitait avec vanité les clés de sa voiture neuve, devant un groupe de soit-disant amies aux idées aussi courtes que leurs jupes ; étalé sur un siège comme un pacha des épopées d'autrefois, il semblait parfaitement à son aise dans cette bulle de vide intellectuel où sa fortune du moment brillait comme un feu d'artifice. Cam avait repéré son véhicule avant d'entrer, c'était effectivement une sympathique cylindrée, de celles qu'il classait dans la catégorie des dépenses indécentes. Mieux valait ne pas se demander combien de vies auraient pu être sauvées avec tout cet argent placé entre les bonnes mains. Et au bout de la rue... Mais il serait toujours temps d'y réfléchir plus tard.

"Tu sais que la chaleur, c'est pas mon truc. Je suis un reptile à sang froid..." Un demi-sourire, qu'elle emporterait avec elle durant cette soirée aveugle ; puis il noua le chiffon de soie si docilement mis en place. "Pas trop serré ? Quitte à te marquer, j'aimerais éviter le visage. Allez, en route pour l'aventure."

Sa main se glissa dans celle de sa cavalière de la soirée ; un geste qui aurait pu être tendre, de la part d'un amant, ou possessif de la part d'un macho ; il n'avait guère qu'un aspect pratique en l'occurrence, car ils pouvaient se perdre à tout instant et il ne fallait pas être grand clerc pour deviner qu'alentour, nombre de regards d'oiseaux de proie s'étaient posés sur cette beauté aveuglée, prêts à profiter plus ou moins malicieusement de la situation. Les mains baladeuses seraient légion, ce soir, et le pire c'est qu'elle ne saurait jamais si Cam s'était mêlé à la fête ou s'il avait gardé ses distances. Il arriva au bar avec un petit signe de connivence au barman, pour lui signifier que tout allait bien, que ce n'était qu'un jeu ; ce dernier se pencha sur le comptoir pour recueillir sa commande, chuchotée à voix basse. Cam revint ensuite à sa victime, à laquelle il fit rempart de son corps contre les intérêts malsains de la salle, en l'enlaçant doucement par-derrière.

"Je t'ai commandé à boire. Ne me remercie pas. Attends d'avoir goûté."

Sur un clin d'oeil, la personne en hauts talons qui refusait les boissons un peu plus loin s'approcha sans bruit, échangeant au passage un sourire de carnivore avec Cam, qui devait lever la tête pour la regarder. Ses boucles d'oreilles tintèrent tout près de la jeune fille aveuglée tandis que le verre était porté à ses lèvres. Un mélange pimenté, fortement alcoolisé, mais sucré tout à la fois, avec des teintes de chocolat et de fruits rouges, y attendait en pétillant sa première gorgée.

"Et on ne fait pas sa timide, on boit tout son médicament..."

Dès que la dose d'alcool lui parut suffisante, Cam se replia sur la seconde parti de son plan, disparaissant brusquement dans la foule après avoir attiré les poignets de l'étudiante derrière son dos, et qu'un léger claquement métallique se soit fait entendre. Oui, c'est bien ça, il lui avait passé les menottes. Immédiatement, sa copine à talons prit les choses en mains. Manuel la semaine, Ella le week-end, rasée de près et toutes dents dehors, la drag queen attira sans ménagements la victime menottée dans ses bras et l'entraîna dans un baiser tourbillonnant. La piste ainsi traversée, elle remit le colis aux mains du vantard à la voiture neuve, qui s'excusa auprès de ses groupies ; il avait une mission, ce soir. A son tour, il embrassa fougueusement Cristal, ce qui n'avait rien de désagréable en soi ; ce qui l'était, c'était peut-être ce léger courant d'air qui indiquait la proximité de la porte, et son caractère... très ouvert. Cam, déjà sorti, tenait la portière dans l'attente de ce joli couple, prêt à monter à l'arrière, à côté de sa prisonnière, tandis que son ami prendrait le volant.
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Si physiquement je paressais zen et détendue mentalement je n'en menais pas large. J'étais énormément stressée, jusqu'à présent la difficulté des défis n'avait cessé d'augmenter. Et au long de cette longue attente une seule question n'avait pas cessé de tourner dans mon esprit : qu'avait-il prévu pour cette soirée ? Alors le marsupilami aurait-il pu surgir dans la pièce se retirer sa fourrure jaune et noire pour nous faire un magnifique strip-tease sans doute ne l'aurai-je même pas vu, ou même si je l'avais vu je n'aurai exceptionnellement pas ri, pourtant il aurait déclenché l'hilarité générale...

Cam me sourit. Ce sourire avait sans doute aucune fourberie, ni aucun sadisme seulement je ne pus m'empêcher de le trouver ainsi. Il me mit le bandeau, le serrant suffisamment pour que je n'y vois rien, mais pas assez pour que ça me fasse mal. Je portais mes mains au noeud qu'il avait fait, essayant de deviner combien de temps il me faudrait pour l'enlever si la situation dégénérait, et j'en convaincs que si cela advenait presque fallait-il mieux que je m'enfuie en courant dans le noir que de reste planter là et prendre dix minutes pour retirer le bandeau.

J'avais peur. Je considérais Cam comme un ami mais je ne m'étais jamais posée la question d'à quel point j'avais confiance en lui. A vrai dire je ne savais vraiment pas. En étant privé d'un sens j'étais directement dépendante de lui, et il suffirait qu'il lâche un peu sa vigilance pour qu'il m'arrive malheur, surtout dans ce genre d'endroit. Je clignais des yeux, essayant de bouger le chiffon, seulement j'avais beau m'agiter il n'y avait rien à faire et la seule chose qui changeait c'était un début de migraine qui apparaissait... D'autant plus que je ne devais pas être bien discrète avec mon front qui se plissait et se déplissait. D'habitude les défis étaient précis, je savais souvent à quoi m'attendre, sauf que là j'ignorais tout. Mon coeur cognait de plus en plus fort dans ma poitrine, tandis que j'avais l'impression de voir les lettres DANGER clignoter en rouge devant moi, c'était la seule chose que je semblais voir d'ailleurs... Je me forçai à me calmer, ne souhaitant pas lui montrer à quel point j'avais peur.


- Non il est parfait. Et crois moi si ton défi venait à mal se passer il n'y a pas que moi qui serait marqué et je te garantis que mes dents sont bien acé...

Je regrettai immédiatement ce que je venais de dire. Je m'étais pratiquement montrée méchante, tout ça parce que j'avais trop peur pour réagir calmement et normalement. Seulement c'était hors de question que je ne m'excuse, même si à présent il devait se rendre compte que je n'étais pas si rassurée que cela. Est-ce que ça le faisait sourire ? Est-ce qu'il était satisfait de me savoir morte de peur ? Sans doute des questions dont je ne saurai jamais les réponse.

Il attrapa ma main, je gardais la mienne dans la sienne, la serrant un peu plus peur que je ne le devais, j'imaginais mes jointures blanchirent, et j'eus toutes les peines du monde à relacher mon étreinte. J'imagines tous les regards avides qui se posaient sur moi, une fille aveuglée ça devait être pas mal excitant. Je me promis de faire tout pour garder la main de Cam dans la mienne ! Si je le perdais assurément je serai mal... Bon il me ferait embrasser des personnes au hasard, boire un peu et tout sera terminé après... Ca allait durer combien de temps? Vingt minutes ? Trente grand max ? Bon certes ce temps me semblera être une éternité mais ce n'était pas la mort non plus.

Il me fit m'asseoir à ce qui était sans le moindre doute un bar et me lâcha la main, je dus serrer très fort les dents pour essayer d'oublier que j'étais seule, au milieu de plein d'hommes attirés par le jeu auquel on jouait... Je sentis des mains se poser sur me fesses, je les pinçais, frappais, pour finir par garder mes mains dessus au moins les deux trois attouchements qu'il y eut prirent fin. Peu de temps après Cam revint, me demandant de ne pas le remercier pour le verre. Ca tombe bien je ne l'aurai pas fait. Il porta le verre à mes lèvres. Qu'il était plaisant de se faire servir... Oui au moins j'aurai été une assistée cette soirée. J'ouvris la bouche et commençai à boire. Avec un peu de chance la boisson retirera ma peur, d'un autre côté elle me privera encore davantage de ma capacité à me défendre. Bon tant pis je n'avais pas vraiment le choix. J'inspirais un bon coup, ne savourant que le contact que j'avais avec Cam, profitant deux secondes de cette accalmie avant la tempête. Puis je bus.

Le mélange était délicieux. Quelque peu acidulé et bien frais. Je crus même y trouver le gout du cassis, l'un de mes fruits préférés. Seulement il n'y allait pas de mains mortes sur la dose et le pourcentage d'alcool. Ce mélange me monta donc vite au cerveau. Si j'avais eu les yeux ouverts nul doute que j'aurai eu la tête qui tournait mais là, les yeux fermés, j'avais l'impression de moins ressentir les effets de l'alcool.


- J'imagine que je n'avais pas le choix pour tout boire, réussis-je quand même à dire.

Alors il m'attira par surprise les mains dans le dos et... les menotta. A quoi jouait-il ? Mais ça n'allait pas dans sa tête ? Il pétait un cable n'est-ce pas ? Plus aucun moyen de me défendre, mon corps était entièrement à la merci de qui le voulait. J'avais peur. C'était drôle non ?

Et puis là tout commença à se passer très vite. Je fus pressée contre une paire de seins, plutôt gros semblait-il d'ailleurs. Cela ne me surprenait pas tant que ça. Étrangement j'adorai embrasser cette femme aux lèvres si douces. J'avais vaguement conscience de bouger, en fait j'avais un peu l'impression de voler, j'avais même complètement oublié Cam. La femme sembla me remettre à quelqu'un d'autre, je fus malgré tout soulagée de la quitter... Un instant je m'interrogeais si cet homme pouvait être Cam, ça ne m'aurait pas déplu, cependant le parfum était différent, c'était donc un mystérieux inconnu... Son baiser fut bien plus préférable, et je ne pus m’empêcher d'y répondre. Il me semble y avoir mis la langue... Je ne savais pas vraiment en fait... C''est alors que je remarquais, ou plutôt sentait un vent violent... Sans doute n'était-ce qu'un petit courant d'air mais sous les effets de l'alcool cela me semblait être pratiquement une tempête.


- Cam Callums ! Tu n'as jamais dit que le défi se déroulerait à l'extérieur !

J'espérais qu'il m'entende... Mais avec la musique de fond j'en doutais fortement. L'homme m'attira à l'extérieur sans que je n'eus la force de résister. J'avais bien trop bu de toute façon pour réussir à m'opposer à quoique ce soit... Et je ne pus m’empêcher d'avoir des visions cauchemardesques ! Et si j'étais enlevée ? Et si on me violait ? Et pire si je mourrai ? Peut-être que j'étais déjà morte là... Sauf que je ne pouvais m'en rendre compte... Peut être que si je ne voyais pas c'est parce que Cam m'avait tué et que j'étais là je ne sais où en train de me diriger vers le paradis, ayant l'interdiction de voir où c'est car Dieu ne le souhaitait pas ?

On m'emmena sur un siège de voiture. Eh bah dieu s'était modernisé ! Il avait truqué ses chameaux contre une voiture... Il avait la classe dieu ! Et tandis que je me dirigeais vers ma demeure éternelle je ne pus me retenir de crier... du moins je crois avoir crié...


- Cam pourquoi m'as tu tué ?
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Mort lui aussi, de rire pour être exact, Cam n'avait pas perdu une miette des tribulations de la jeune femme, curieux de voir jusqu'à quel point la mènerait sa détermination à accomplir le défi tel qu'il l'avait fixé. Il était amusant de constater que son amour du jeu n'avait d'égal que sa rapidité à se mettre sur la défensive ; il lui avait pourtant fait participer à des épreuves bien plus dangereuses, pour ne citer que la course de motos... N'importe quelle jeune femme normalement constituée se serait tenue à distance respectable de ce fou furieux, après ça ; mais il faut croire que celle-ci aimait se faire peur. Ce qui convenait très bien au roi de la soirée, car il testait régulièrement les limites de la réalité et de sa propre résistance, et il était toujours plus agréable de le faire en équipe que seul. La voiture les emporta donc de toute la puissance de ses chevaux, dans un rugissement qui n'avait pas grand-chose de chevalin à vrai dire. Et au bout de la rue, il y avait l'objet de son petit jeu. Il répondit avec insouciance au cri de détresse relativement éthylique qui lui était adressé :

"Parce que j'adore les squelettes. C'est ça que j'étudie, souviens-toi !"


Déjà, les lumières s'espaçaient et de grandes grilles noires se levaient comme une haie d'honneur. La voiture freina brusquement et Cam retint Cristal entre ses bras pour lui éviter un sursaut trop violent ; puis il la fit descendre, et la laissa analyser les sons autour d'eux, le bruit du moteur et de l'éclat de rire de son propriétaire qui s'éloignaient, les croassements qui indiquaient la présence d'un arbre habité non loin de là, et le relatif silence d'une zone de la ville où ne pullulaient ni les bars, ni l'activité nocturne en tous genres. Un claquement, pour finir : la paire de menottes reprit place dans la poche de son blouson. Plus tard, peut-être, mais pour le moment elle n'était plus d'actualité.

"Bien, veux-tu me suivre ou préfères-tu retrouver ton chemin toute seule ? Je mise sur le second, et sur ton esprit d'aventure."

Un baiser sur son front, comme pour se faire pardonner ses petites fantaisies, et il l'entraîna sur quelques pas, avant que le bruit de la grille qui s'ouvrait à grands renforts de claquements métalliques ne remplace celui de sa voix, qu'il semblait laisser intentionnellement à un timbre assez modéré, comme pour éviter de déranger les occupants des lieux. Une allée de gravier se déroulait devant eux, ne demandant qu'à être arpentée jusqu'à de mystérieuses portes, semblable au labyrinthe des légendes, avec en plus cette qualité d'être invisible au regard de sa visiteuse.

"Si tu veux, je peux te faire toucher quelques éléments du décor, pour te faire deviner où on est... Et si tu veux qu'on arrête tout, je suis à ton service. Mais tu auras perdu !"
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Je l'entendais rire, et j'en rougis, de honte certainement. Mes galères l'amusaient. C'était le but d'un défi de toute façon n'est-ce pas ? Amuser celui qui le lançait... J'avais pris place dans ce qu'il semblait être une voiture. J'avais clairement paniqué. Je m'en fichais de savoir qui étaient ces gens, cependant j'avais réellement besoin de savoir où était Cam... Et s'il était là. S'il m'avait abandonné comme ça... Je n'étais pas bien courageuse en fait...

Certes ce cinglé m'avait fait des défis de tous les genres, dangereux pour ma vie, osés, ridicules. Il m'avait tout fait faire mais à chaque fois j'avais eu un contrôle sur ce que je faisais... Et j'avais toujours été une grande fan de sports extrêmes... Mais jusqu'à présent toutes les épreuves avaient dépendu de moi et seulement de moi. Ma confiance je ne la donnais pas facilement, aujourd'hui pour un défi on m'avait forcé à la donner. Et cette forte dose d'alcool, le sens de la vue qu'on m'avait oté, m'avaient complétement désorienté... et ce jusqu'à ce que Cam me réponde.

Entendre simplement le son de sa voix me suffit pour me rendre compte que non, je n'étais pas morte. Je poussais un soupir de soulagement tandis que je marmonnais un


- Espèce de nécrophile

à demi-compréhensible. Le silence se faisait pesant dans la voiture et j'en vaincs à regretter la musique tonitruante de la discothèque. La voiture finit par freiner, nous sortimes. N'ayant plus la possibilité de me servir de ma vue je misais tout sur mon ouie, mon odorat étant bien trop peu développé. J'entendis la voiture partir, un homme rire, mes poils se hérissèrent sur mon échine, je serrais les dents encore davantage, tentant toujours de cacher la peur qui m'habitait. Je détestais qu'on voit à quel point j'étais faible par moment. Au loin j'entendis même un ululement d'hibou.

Enfin Cam me retira ses affreuses menottes, aussitôt me les eut-il enlevé que je tentais de le gifler, avec la force qu'il me restait je ne lui aurai sans doute pas fait mal mais de toute façon je ratai sa joue et me contentai de frôler l'air. Ce geste avait été purement instinctif même s'il l'aurait amplement mérité, aussi quand il m'embrassa sur le front, parce que ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre, à écouter les bruits autour de moi nous étions seuls au milieu de nul part, je ne recommençais pas, après tout c'était un défi, un jeu auquel je me devais de jouer.

Ce simple bisou qu'il me fit suffit à reprendre courage. J'avais confiance en lui, s'il avait voulu me faire l'amour on l'aurait déjà fait, s'il préférait violer les filles avec qui il couchait il l'aurait déjà fait aussi. Alors il était cinglé certes mais c'était tout... Ce qui était déjà pas mal en soi.


- Je sais marcher seule encore je crois merci.

De toute évidence ma fierté m'empêchait de céder à mon désir qu'il soit là, près de moi, me protégeant de tout danger invisible. Seulement il avait misé sur mon esprit d'aventure sachant pertinemment qu'ainsi je me replierai sur moi-même et chercherais seule mon chemin. Je l'entendis marcher, je le suivis, avançant précautionneusement à l'aveugle. Je me pris le trottoir et faillis trébucher, nouveau juron qui s'échappa de ma bouche. C'est alors que j'entendis le bruit d'un grand portail qui s'ouvrait, sans doute rouillé. Mon imagination fonctionna au quart de tour et je fus certaine d'être dans un endroit quelque peu glauque. Pas de bruit, un portail, et le mot squelette qu'il avait prononcé.

- Nous sommes dans un cimetière ! C'est ça ? J'en suis sure !

Mes jambes refusèrent de continuer à avancer. J'étais persuadée que si j'avançais là dedans les morts se réveilleraient, et qu'ils m'attraperaient la jambe pour me faire entrer sous terre, des poignets sortant de nul part... Je ne voulais pas entrer là dedans...

Il dut voir ma réticence à continuer d'avancer, mon envie de tout arrêter puisqu'il me le proposa. Il suffisait que je lui demande de me retirer ce bandeau, que je lui dise que je voulais retrouver ma vue et tout s'arrêterait...Je me forçais à respirer doucement à nouveau. Je n'avais pas le choix je n'étais pas une peureuse. Je pouvais le faire, je devais le faire pour ma fierté personnelle. Alors je continuais à avancer, doucement, mettant un pas devant l'autre.


- Ne m'insulte pas ! Tu sais très bien qu'aucun de tes défis n'ara raison de moi, je te l'ai déjà prouvé par le passé.

Ma fierté avait été piquée au vif, et pour une fois j'eus peur de moi-même.
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Il n'était pas question... de répondre aux questions, justement. Cam s'était donné beaucoup de peine pour que leur destination reste une surprise, ce n'était pas pour vendre la mèche sur un accès de commisération. Du reste, ils y étaient presque, et bientôt tout serait enfin révélé. Un murmure s'éleva au loin ; il semblait monter du sol, comme la rumeur d'un monde souterrain. C'est alors qu'un autre bruit de pas s'approcha, lent et mesuré, dans leur direction. Cam s'était immobilisé. Il pouvait voir, lui, les orbites creuses dans la face blanche et vide de toute expression, les cheveux noirs délavés flottant mollement sous la lune, et les vêtements en lambeaux qui révélaient les reflets d'une peau opalescente. Tout comme il connaissait la voix qui s'éleva alors, basse et désincarnée, une voix d'outre-tombe.

"Madame, Monsieur..."

Afin d'éviter toute velléité de fuite de la part de sa victime consentante, quoique cette qualité était peut-être à reconsidérer désormais, Cam lui saisit le bras avec la galanterie d'un cavalier et la fermeté d'un prêtre sacrificateur. Il poussa la comédie jusqu'à demander avec une pointe de crainte dans la voix :

"Qui est là ? Montrez-vous !"


La voix s'éleva de nouveau, beaucoup plus proche. Un courant d'air froid semblait l'accompagner. Balthezzar faisait souvent cet effet la première fois qu'on le rencontrait. Faut dire qu'il devait avoir plus de cocaïne que d'hémoglobine dans le sang ; son aura esthétique était à peu près équivalente à celle d'Iggy Pop.

"Bienvenue à la Crypte."

Une porte de métal tourna sur des gonds récalcitrants. Le murmure du monde d'au-dessous s'accentua, jusqu'à se changer en voix presque reconnaissables. Il y avait aussi un filet de musique. Cam retira le bandeau de son invitée et le jeta au portier, gratifiant le gothique d'un sourire complice auquel celui-ci, heureusement, ne jugea pas utile de répondre.

"Content que t'aies eu ce poste, vieux. C'est la vocation de ta vie ! Sans rire, tu t'en sors super bien."

Il y avait un jeu dans sa bande qui consistait à toujours placer l'expression "sans rire" dans un dialogue avec Balthezzar. Le sinistre jeune homme semblait ne s'en être jamais rendu compte. Passant devant lui pour entrer dans le bâtiment qui leur faisait face, une façade mangée par le lierre dont la porte arborait effectivement les mots "Bienvenue à la Crypte", il fit une courbette à Cristal en attendant qu'elle franchisse la première le seuil qui venait de lui être ouvert. Un vestiaire était visible dans la pénombre de la salle que l'on discernait au-delà ; l'éclairage se composait de chandelles, le décor, de tentures d'un rouge sombre, et le personnel semblait fêter Halloween avant l'heure. Au-delà s'ouvrait la bouche édentée d'un escalier en colimaçon qui s'enfonçait dans les profondeurs de la terre, et c'est de là que provenait la musique étouffée et les voix. Cam était content de son coup ; il avait prévu une arrivée mémorable, et ça semblait réussi. Agréable, pas forcément, mais les autres surprises qui attendaient auraient de quoi rétablir cet agrément.

"Je considère que tu as réussi ce défi, félicitations. A partir de maintenant, c'est toi qui commandes !"
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Que ce soit le portail ou le silence qui régnait dans cet endroit tout me portait à croire que j'avais mis les pieds dans un cimetière. Je m'attendais à tout moment à entendre, puisque je ne pouvais toujours pas voir, les pas lents et peu coordonnés des zombies, avec un peu de chance ils seront trop occupés à danser sur du Thriller pour faire attention à deux pauvres humains. Rêver c'était bien, avoir trop d'imagination dans ce genre de situation c'était affreux.

J'avançais quand même, désireuse de réussir ce défi, ayant un honneur qui ne serait jamais jamais bafoué ! Lorsque je l'entendis ! Ce murmure horrible ! Les mains allaient sortir c'était obligé ! Fallait que je me jette sur Cam ! Que je prenne mon élan pour atterrir dans ses bras, perchée, en hauteur, comme ça ils le prendraient avant de me prendre moi. Sous la peur je mordis ma langue et poussais donc un léger cri. Il fallait que j'arrête mes conneries, fallait que je me ressaisisse, c'était parfaitement ridicule... Cam ne tenait pas à avoir une mort sur la conscience et il avait tout planifié.

On nous accueillit avec un madame monsieur... Les zombies semblaient devenir polis avec le temps... A moins que ça soit un vampire... Ils ont toujours été connus pour être d'une extrême courtoisie, ce qui les rendait peut être plus effrayants encore. Cam me saisit le bras, je ne sus si c'était moi ou lui qui serrait le plus fort. Je ne pouvais pas voir la personne qui nous avait salué, j'avais alors imaginé que le grand citadin qui était avec moi pouvait le voir. Je m'étais lourdement trompée... Puisque dans la seconde qui suivit il demanda qui était là. C'était moi où il y avait de la peur dans sa voix ?

Cam qui avait donc l'usage de la vue avait peur, lui qui était effrayé de si peu de choses ! Pour dire vrai je n'avais jamais cru qu'il était capable de ressentir ce qu'on appelait de la peur. Instantanément je paniquais. Cette peur dans cette voix c'était pour moi comme s'il avait crié. Je fis mine de partir dans le sens inverse de cette voix, m'enfuir en courant, mais il me tenait trop fort pour que je puisse bouger. Alors je me mis à me rapprocher vite de son oreille, enfin je crois, et de lui chuchoter :


- Si on fait doucement on peut partir ! T'as pas de l'ail sur toi ? Mais vite courons !

Il ne sembla pas faire attention à mes paroles puisqu'il ne prit pas ses jambes à son cou. C'est alors que je sentis comme un souffle d'air froid sur ma nuque, si Cam n'avait pas été là je serai sans doute tombée en arrière... Je dus garder toute ma volonté pour rester le plus impassible possible... C'était un défi, je n'allais pas à ma mort... Cependant c'était un vrai cauchemar ! Je voulais filer d'ici, me terrer sous terre... oui car toutes ces infamités étaient ressortis de terre pour rendre le jugement dernier... Je me forçais à respirer, et je serrais la main de Cam pour m'accrocher à la vérité, à ne pas partir dans des délires idiots.

Bienvenue à la crypte. Je n'y étais pas loin avec mon cimetière. Seulement une crypte c'était peut être encore plus morbide... Cam glissa ses mains au niveau du noeud qu'il avait fait, aussitôt qu'il me retira le ruban je retrouvais la vue, vue qui m'avait tellement manqué. Je mis un peu de temps à voir autre chose que du flou...
C'est alors qu'un corbeau humain m'apparut. Instantanément j'ouvris la bouche et reculai d'un pas. C'est qu'il était presque aussi impressionnant avec que sans la vue...

Et si auparavant les cris m'avaient effrayé, si les murmures m'avaient terrifié, j'arborais maintenant un sourire paresseux. J'aimais sortir avec Cam dans des endroits improbables, j'en apprenais toujours plus comme ça. Seulement j'étais toujours en état de choc et il me faudrait sans doute pas mal de temps avant de reprendre complètement mes esprits.

D'un côté tout était morbide seulement j'avais confirmation que rien n'allait attenter à ma vie. C'était les yeux grands ouverts que je progressais dans cet univers étonnant. Je n'avais pourtant pas quitter la main de Cam, elle était capable de me rassurer merveilleusement !

Un panneau me souhaitait la bienvenue ici, comme si j'avais eu le choix. J'eus un sourire en coin en le lisant... Seulement cette impression de sécurité que j'avais eu s'en alla vite tandis que je voyais cet édifice à l'abandon, ces personnes étranges qui y traînaient... Pas que je ne sois pas habitué aux personnes étonnantes qu'il fréquentait, seulement que cette épreuve m'avait fait reconsidérer la confiance que j'avais en lui... Et m'avais montré que je ne savais pratiquement rien de lui... Si auparavant ça ne m'avait pas posé problème aujourd'hui ça me faisait lever un sourcil. Malgré tout j'étais persuadée que je ne risquais rien que je pourrai un jour regretter avec lui. Et à peine avais-je mis le premier pas à l'intérieur je ne pus retenir une exclamation de surprise et de léger émerveillement.


- T'as du bien te creuser la tête pour trouver ce défi !

Tout semblait sortit d'un film gothique, en fait tout était plutôt surprenant... Je tachais de regarder partout, de m'abreuver du plus de détails possibles et de me souvenir de tout. Je me rapprochais de Cam pour lui demander

- Ils tournent un film actuellement ? En fait tu m'as emmené sur un lieu de tournage ?

Je marchais au milieu des nombreuses colonnes qui permettaient au plafond de ne pas se dérober.

- T'as pas idée d'à quel point ce défi était horrible ! Je vais devoir me surpasser pour la prochaine fois. Mais comment t'as connu cet endroit ?

La curiosité qui m'habitait n'avait d'égal que ma promesse de vengeance. Visiblement pour l'instant plus que de vouloir m'amuser dans ce décor je voulais des réponses à mes questions
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Tout était parti de deux constatations successives : il fallait faire une pause sur les défis tôt ou tard, le moment était peut-être venu alors autant finir en beauté ; et il faudrait un jour aussi éclairer son amie - pouvait-on parler d'amitié dans ces rapports troubles faits de provocations et de bravades ? tout dépendait de la définition qu'on en avait - sur la nature exacte de ses activités en-dehors de la fac. Elle avait déjà vu son blog d'étudiant, la porte qu'il ouvrait sur son autre blog, disons, d'éducateur en matière de bizarreries sexuelles, et les galeries sans tabous qu'il y entretenait à propos de sa petite personne. Mais elle ne connaissait pas la Crypte, et la Crypte ne se décrit pas ; il vaut mieux s'y rendre et découvrir par soi-même. Alors, un beau jour, au moment de choisir le défi de la prochaine fois, Cam avait pris sa décision. Le moment était arrivé. C'était un risque à prendre, et c'était un défi pour lui aussi ; car la mise en scène d'entrée en matière ne pourrait faire disparaître, même en comparaison de tout ce que Cristal aurait pu imaginer de pire (tel était le but de ses instants en aveugle) le côté décalé, libertin voire carrément sulfureux de la place. Si elle se braquait et ne voulait plus entendre parler de lui, Cam aurait perdu une des relations qui mettaient le plus de piment dans sa vie. Mais ils se faisaient suffisamment confiance pour accepter d'être guidés l'un par l'autre dans le noir. Ce genre de risque faisait partie intégrante des rapports qu'ils entretenaient.

"On peut dire que c'est un studio de tournage, oui. Permanent. Les épisodes se font et se défont au gré des visites... On pourrait appeler ça une forme de télé-réalité, si tu veux."

Une femme noire aux airs de sorcière vaudou, vêtue entièrement de petits ossements cousus ensemble comme un immense bijou à la mesure de son corps, s'avança, sortie d'un recoin de rideau ténébreux. Cam eut un petit sourire d'excuse et désigna la panoplie de tenues plus ou moins ténébreuses également qu'elle recelait dans son recoin ; il y avait un dress code pour se mêler à la faune de la Crypte, et les possibilités étaient légions, pour tous les goûts, de la robe gothic lolita j-rock aux reflets de nacre, à la tenue Morticia traditionnelle dont les dentelles semblaient faites de toiles d'araignées noircies, en passant par tous les cuirs lacés de dominatrice, les vinyles moulants de chasseuse de vampire, les chaînes de victime et les draperies de martyre, avec quelques accessoires tels l'inévitable réserve de faux sang pour peaufiner le maquillage. L'essayeuse se tenait prête à transformer sa nouvelle proie en héroïne de toutes sortes de fantasmes. Les masques et autres loups étaient là pour dissimuler l'identité de ceux qui préféraient rester participants anonymes. Cam se devait de s'expliquer un peu, à ce stade.

"Ta visite, par exemple, peut donner lieu au tournage d'une petite scène. Tu choisis ta tenue, ton décor, tes partenaires, tes accessoires... Ton scénario. Ce soir, tu es maîtresse de ton destin, et de celui des autres. Tout est permis. Ensuite, tu peux visionner ton épisode, et décider si tu acceptes qu'il soit diffusé ou non."

Le petit groupe d'amis qui bavardait au tournant du couloir, leurs pas feutrés assourdis par l'épaisse moquette pourpre dont les déchirures dévoilaient le pavement blanchâtre poli par les passages, savait de quoi il retournait : on initiait une nouvelle recrue. Peut-être ne reviendrait-elle jamais, mais cette nuit elle était de la fête. Les regards glissaient sur elle avait l'appréciation de véritables artistes. Ce couloir s'ouvrait sur des portes, à l'infini, semblait-il ; chacune était marquée d'un nom en lettres dorées, et donnait sur un univers : la Grotte, l'Ile Déserte, le Cachot, la Chambre d'Apparat, la Salle de Médecine... Un bel égyptien au torse huilé, émergeant d'un caleçon de bandelettes, ne la quittait pas de son oeil ourlé de khol, sous son épaisse perruque d'un noir bleuté ; il jouait pensivement avec ses bracelets d'or en rêvant sans doute à toutes les possibilités que lui offrirait l'imagination d'une femme à la fois si touchante et si hardie dans son maintien. Cam lui adressa un léger signe de tête et, comprenant son avertissement à demi-mot, l'importun se détourna courtoisement. Il ne devait rien y avoir de malsain ni de gênant dans cette visite. Mademoiselle n'était pas un morceau de viande à se partager. Quiconque la considérerait ainsi aurait à s'expliquer avec son garde du corps, qui, pour sembler frêle, n'en était pas moins féroce lorsque le jeu en valait la chandelle ; et il la valait amplement.

Le courant d'air froid se reproduisit soudain, et sorti de nulle part, Balthezzar réapparut à leurs côtés, pour murmurer quelques mots à l'oreille de Cam. Ils avaient de la visite. Ce dernier l'éloigna d'un petit geste, pour éviter qu'il fasse peur à sa complice :

"Ella et Tebaldo seront des nôtres ce soir. Enfin, ils attendent à la porte, ils demandent si ils peuvent entrer ou si tu préfères ne plus les croiser aujourd'hui, ils comprendraient très bien... Ce sont les deux personnes que tu as embrassées à la boîte. Une grande blonde carrée et un chauffeur du dimanche. En général, Ella joue les amazones et Tebaldo les vampires. Et... moi... ça dépend, je suis versatile. Du gentil Peter Pan aux méchants pirates, tu me connais, je sais tout faire..."

Ainsi les choses étaient claires. Il était question de son fameux job, celui sur lequel il se montrait toujours élusif, prêt à plaisanter, non à informer. Le voile était levé. Restait à espérer que ce qui se trouvait au-dessous ne soit pas trop repoussant pour celle qui était, malgré toutes ses frasques, ce qu'on appelle une fille bien.
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