What's wrong ? (pv Maïa)

Maïa Ҩ Jeff

« Something just changed in your soul tell me baby what’s wrong »

Le summer camp ou comment réunir une bande de jeunes bien décidés à se lâcher complètement. Après la pression de l’année scolaire, les partiels de fin d’année, le stress des examens, c’était l’occasion pour les étudiants de décompresser : fête, alcool, débauche, sexe seraient forcément en rendez vous, comme chaque année, ce qui faisait bien les affaires de notre dealeur. Ici, les gens semblaient plus ouverts, plus motivés, toujours partants pour vivre de nouvelles expériences. Ceci constituait donc une opportunité évidente de débusquer de nouveaux clients.
Mais en entrant dans la salle à manger, c’est le visage d’une ancienne amie qui attira les yeux sombres du dealeur. Jeff arrêta son regard sur Maïa, une magnifique blonde. Alors qu’elle discutait avec l’un de ses amis, il l’observa discrètement. Son visage aux traits fins était radieux, encadré par une chevelure dorée et soyeuse. Un sourire éclaira son visage, dessinant de ravissantes fossettes au creux de ses joues. L’ami de la jeune femme sembla se retirer, il s’éloigna après avoir saluer son amie et quitta la pièce. Jeff hésita un instant. Avec Maïa, ils s’étaient connus lors de leur première année de médecine. Rapidement, il avait sympathisé avec elle et avait découvert que la jeune femme était plus fragile que ce qu’elle voulait laisser paraître. Il l’avait alors initiée aux joies du shoot, le remède à tous les maux selon lui. Ayant accès au laboratoire et à la multitude de psychotropes qui étaient stockés là bas, l’étudiante avait vite sombré. Pendant trois ans, Jeff s’était senti en phase avec elle, partageant le même vice, la même addiction, ce besoin de planer, de s’envoler, de se vider la tête, faire le vide, oublier… Depuis deux ans néanmoins, Maïa avait mis de la distance entre eux. Changeant ses stages pour ne pas se retrouver dans le même service que lui, évitant de se placer à ses côtés lors des cours magistraux, ne répondant plus à ses appels, Jeff avait la sensation que la jolie blonde était déterminée à le sortir de sa vie. Il se décida finalement, s’installant sur le siège que venait de libérer l’ami de Maïa, il se retrouva en face d’elle. Plantant son regard dans le sien pour pouvoir bien observer sa réaction, il la salua « Salut toi ! Je commençais à me demander si tu n’avais pas demandé ton transfert dans une autre université… » Il lui adressa un petit sourire, maintenant qu'il était plus près d'elle, il nota à quel point son teint était frais, d'une clarté rayonnante, et ses joues d'un rose délicieux : il ne pouvait le nier que le sevrage lui réussissait...

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What's wrong ?
Jefferson & Maïa

L'été montrait enfin le bout de son nez. Le soleil était au rendez-vous, les températures manquants de faire exploser le thermomètre aussi, mais surtout, l'évènement le plus attendus de l'année par les étudiants d'Harvard : le Summer Camp. C'était le meilleur moyen qu'ils avaient trouvé pour décompresser tout en continuant d'alimenter les commérages pour la rentrée prochaine. Arrivée la veille de bonne heure, Maïa en avait profité pour faire de l'escalade. Mais ce matin, elle avait quelques courbatures et avait préféré rester au chalet. Elle s'était donc levée, avait enfilé un short en jeans ainsi qu'une chemise manche courte à carreaux rouge et avait déposé un léger coup de mascara sur ses longs cils afin d'agrandir ses yeux bleus. Puis, elle s'était rendue dans la salle à manger, s'était servit une tasse de thé et s'était installée à une table où Tyler était déjà installé. Ils se mirent à discuter tout en prenant leur petit déjeuner. Tandis qu'ils racontaient des bétises, rien de plus étonnant, la porte s'ouvrit et un homme aux cheveux châtains et au regard destructeur pénétra dans la pièce. C'était Jefferson, maïa le connaissait plutôt bien, à vrai dire tout le monde le connaissait. Il était le plus gros dealeur d'Harvard, et c'était lui qui avait initié la jeune britannique aux joies de la débauche... Mais depuis deux ans maintenant, Maïa tentait de l'éviter. Elle voulait sortir de cet enfer qu'était la drogue et Jefferson l'enchaînait. Tout deux dans la même classe en médecine, Maïa était même allée jusqu'à changer ses stages pour ne plus avoir à le fréquenter, elle avait ignoré ses appels, ses textos, et cela lui avait été vraiment difficile. C'est vrai, ils s'entendaient vraiment bien et Maïa adorait être avec lui, avant. Mais après deux années de sevrage difficile où elle avait replongée plus d'une fois, elle ne pouvait s'empêcher de croire qu'elle avait prit la bonne solution, peu importe le sacrifice. Tyler ne tarda pas à partir, il avait repéré une proie potentiel et Maïa ne pu le retenir plus longtemps. Elle se retrouva donc seule, à boire son thé avec Jefferson pas très loin derrière elle. il y avait très peu de monde dans la salle à manger, certains n'étaient pas encore arrivés au Summer Camp, d'autres dormaient encore ou alors ils étaient déjà partis de bonne heure. Soudain, alors qu'elle portait une nouvelle fois sa tasse à ses lèvres, Jeff s'installa face à elle, là où Tyler était assis quelques secondes auparavant. Elle ne pouvait pas faire semblant de ne pas l'avoir vu et la seule chose qu'elle pouvait espérer, c'était qu'il ne lui parle pas. Perdu. « Salut toi ! Je commençais à me demander si tu n’avais pas demandé ton transfert dans une autre université… » Maïa reposa sa tasse et lui adressa un petit sourire forcé. Il n'avait pas changé, ses yeux étaient peut-être plus sombre qu'avant ? Non, il était resté le même en apparence. « Salut... Eh bien non tu vois, je suis toujours ici ! » répliqua t-elle un peu gênée. Elle ne lui avait jamais vraiment donné d'explication, elle lui avait certes dit qu'elle aurait aimé arrêter toutes ces conneries mais rien de plus. Et du jour au lendemain, elle cessa de lui répondre... La jeune Dunster reporta une nouvelle fois sa tasse à ses lèvres, elle cherchait à éviter le regard de son ancien ami, mais il semblait déterminé à l'observer, peut-être attendait-il qu'elle dise quelque chose ? Que pouvait-elle dire... Posant délicatement sa tasse devant elle, Maïa cherchait où poser ses yeux, en vain...

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Maïa Ҩ Jeff

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Maïa reposa la tasse qu’elle était en train de boire et sembla se forcer à sourire, comme gênée de son intrusion à sa table. Rien d’étonnant, cela faisait à présent un moment que les deux amis ne s’étaient pas retrouvés ainsi, en tête à tête, Maïa avait pris soin de l’éviter le plus possible ces derniers temps. Pouvait-il lui en tenir rigueur ? Après tout elle était là, épanouie et resplendissante, c’était naturel qu’elle ne veuille pas de lui dans sa vie, lui le drogué, le camé, le dealeur… Surnommé « le marchand de sable », connu de tout le campus pour son petit commerce de stupéfiant, il était celui que l’on venait voir lorsque tout allait mal, lorsqu’au fond du gouffre la seule solution était l’oubli, le shoot, la trans… Avec Maïa, ils avaient expérimenté ensemble toute une liste de psychotropes destinés aux patients et disponibles facilement via le laboratoire dont ils avaient l’accès. Comment lui en vouloir donc de vouloir rayer ce garçon sombre et troublé de sa vie ? Celui qui l'avait initié aux effets transcendants mais si addictifs de tous ces produits ? Elle ne lui avait rien dit, pas une explication. Elle avait simplement confié au dealeur qu’elle souhaitait arrêter « ces conneries » et puis petit à petit, elle avait simplement instauré une distance entre eux, jusqu’à le sortir presque complètement de sa vie. Elle avait arrêté « ces conneries », elle avait arrêté de le voir. « Salut... Eh bien non tu vois, je suis toujours ici ! » Elle semblait gênée, évitant ses yeux, regardant ailleurs. Jeff aurait du comprendre le message, se lever, la laisser seule. Après tout il n’était pas idiot, il était tout à fait capable de voir que sa présence dérangeait la jeune femme. Il posa sa main sur la table et tapota son index contre le bois du meuble tentant ainsi d’attirer le regard de la jeune femme. Car Jeff avait beau avoir saisi que sa présence était indésirable, il ne comptait pas du tout s’en aller si facilement. « On en est rendu à ça maintenant ? » demanda-t-il avant de préciser sa pensée : « On ne sait plus quoi se dire, on ne se regarde même plus ? » Après tous les moments qu’ils avaient passé ensemble, même si les trois quart du temps ils n’étaient pas dans leur état normal, Jeff s’était plu à croire qu’ils étaient devenus amis. Voir ainsi Maïa s’éloigner était à la fois douloureux et rageant. Même si c’était compréhensible : comment une ex droguée pourrait-elle rester amie avec un dealeur sans risquer de replonger ? Le ton du jeune homme s’adoucit et il la complimenta quand même : « Tu es resplendissante en tout cas… »

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Alors qu'elle continuait désespérément de trouver un endroit où poser son regard, ou même de trouver quelque chose à dire, rien ne lui venait. Elle se sentait gênée, elle aurait du s'excuser de l'avoir si brutalement ignoré, de l'avoir ignoré tout court. Soudain, Jefferson posa sa main sur la table, ce qui attira le regard de la jeune femme, et celui-ci tapota son index sur le meuble. Maïa avait enfin trouvé où poser ses yeux, mais peut-être l'avait-il fait exprès. « On en est rendu à ça maintenant ? On ne sait plus quoi se dire, on ne se regarde même plus ? » Maïa leva alors le visage vers lui et plongea ses yeux clairs dans ceux du jeune homme. Ils étaient sombres, et semblaient meurtris. Meurtris par le temps, par l'expérience et la drogue. Mais cela lui donnait son charme, son mystère, et maïa pensa alors, qu'il aurait pu être quelqu'un de plus heureux s'il décidait d'arrêter son auto-destruction. Il l'avait convaincu à se joindre à lui en lui promettant qu'elle se sentirait mieux, qu'elle ne sentirait plus la tristesse, la douleur. Et c'était vrai, elle ne ressentait plus rien, du tout. Ni la joie que peut apporter le soleil en ouvrant ses rideaux le matin, ni l'amour qu'on pouvait lui porter. La drogue avait tout détruit chez elle, et il lui avait fallu du temps pour se reconstruire, il lui en faudrait encore. « Tu es resplendissante en tout cas… » Maïa lui adressa un sourire timide mais sincère cette fois-ci et le remercie doucement. Puis, reportant son regard sur la main de Jeff toujours posée sur la table, elle se décida enfin :« Je suis désolée Jeff... Ce n'est pas ce que j'ai voulu tu sais... Mais je ne voyais pas d'autre solution... » Puis, elle plongea une nouvelle fois son regard dans celui du jeune homme et continua :« Mais saches que tu m'as manqué... »

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Maïa Ҩ Jeff

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Il gagna enfin un regard… La jolie blonde plongea ses yeux azurs dans les siens. Le compliment de Jeff lui permit même de décrocher un mince sourire de la part de Maïa. Elle baissa à nouveau les yeux sur la main du dealeur, dont l’index continuait toujours de tapoter nerveusement le meuble. Peut être que ce petit geste anodin pouvait être agaçant pour les autres ? Jeff était venu directement ici après s’être levé et douché, il n’avait pas pris le temps de sniffer ou d’avaler quoi que soit, ni même de se griller une cigarette. Son hyperactivité se manifestait par l’agitation frénétique de son index contre la table, c’était l’un de premier stade du manque. Il tenta de ne pas se déconcentrer de son objectif, bien que son corps réclame sa dose, il fallait qu’il s’explique avec Maïa, cela faisait trop longtemps qu’elle l’évitait… « Je suis désolée Jeff... Ce n'est pas ce que j'ai voulu tu sais... Mais je ne voyais pas d'autre solution... » La jeune femme s’excusa, au grand étonnement de Jeff. Ne serait-ce pas plutôt lui qui aurait du s’excuser pour l’avoir entrainée ainsi dans son monde, avoir fait d’elle cette junkie amaigrie au teint pâle voir fantomatique et aux yeux cernés qu’elle était devenue après trois ans de shoot à ses côtés ? En l’observant deux ans après, elle était méconnaissable. Son teint avait repris des couleurs chaleureuses, ses yeux brillaient, son corps avait repris de jolies formes séduisantes… Pourtant Jeff ne pouvait s’empêcher d’être nostalgique de cette époque où ils s’enfermaient durant des heures dans le laboratoire de l’hôpital, savourant avec extase les effets planants des psychotropes à leur disposition. Avec Maïa, il s’était senti bien, il s’était senti en sécurité, se rappelant un peu les sensations qu’il avait éprouvé au côté de Nora. Nora, sa meilleure amie, partie, décédée, emportée par la drogue et ses excès… Jeff déglutit difficilement et cessa un instant le manège de son doigts contre le meuble. Il chassa l’image de sa meilleure amie de son esprit, releva les yeux vers Maïa qui le regardait à nouveau, et se concentra sur ses paroles: «Mais saches que tu m'as manqué... » Cette deuxième remarque fit naitre une lueur d’espoir du côté de Jeff. Si son interlocutrice avouait qu’il lui avait manqué, peut être était-ce l’occasion pour lui de reprendre sa place à ses côtés. Mais pouvait-il imaginer redevenir son ami sans la faire re-sombrer à ses côtés ? « Tu me manques aussi… » fit-il répondant volontairement en utilisant le présent. « Il y a peut être un moyen d’y remédier non ? » Jeff ne pouvait pas renoncer, il fallait qu’il tente. Mais il devinait déjà que pour Maïa, ex droguée, fréquenter un dealeur serait un calvaire, une tentation de chaque instant… Il ne pouvait que s’attendre à une réponse négative de sa part, mais d’un autre côté il ne pouvait s’empêcher d’espérer…

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Jeff continuait de tapoter son doigt contre la table, en médecine on appelle cela un un mouvement compulsif, dans le cas de Jeff, il s'agit d'un mouvement compulsif de suggestibilité, cela signifiait soit qu'il était probablement stressé ou alors d'un mouvement compulsif suppressible temporairement, c'est-à-dire qu'il était en train d'essayer de se contrôler. Maïa pencha davantage pour la seconde option, étant un drogué, il devait être en manque. Et celle-ci se rappela combien il était insupportable d'attendre pour prendre sa dose, qu'elle douleur cela pouvait impliquer autant psychologiquement que physiquement. Pourtant, Jefferson restait là, face à elle, il tentait de résister à l'appel de l’opiacé. « Tu me manques aussi… » lui répondit-il en la regardant à son tour. Il venait d'utiliser le présent, ce qui prouvait qu'il ne l'avait pas oublié. Maïa se sentit à la fois flattée et mal à l'aise une fois de plus de l'avoir abandonné à son sort. Elle pensa alors, qu'elle aurait du faire quelque chose, qu'elle aurait du l'aider, l'inciter davantage à suivre son chemin, à s'en sortir. Mais Jeff n'avait jamais montré le moindre signe de vouloir s'en sortir, et en cours de médecine psychiatrique, on apprenait qu'on ne pouvait sauver quelqu'un contre sa volonté. « Il y a peut être un moyen d’y remédier non ? » tira la jeune femme de sa rêverie. Il ne comptait pas abandonner. Un dilemme se proposa alors sous ses yeux, reprendre son amitié avec le jeune dealeur et risquer de replonger, ou perdre définitivement tout contact avec lui. Soudain, elle se dit que s'il tenait tant que ça à reprendre son amitié avec elle, maintenant qu'elle était sobre, c'était peut-être parce-qu'il souhaitait s'en sortir ? Le risque était gros. La question était alors de savoir si elle se sentait suffisamment forte pour ne pas replonger, pour ne pas se sentir attirer par ce qui avait été autrefois ses instants de paradis. Cependant, le soir du bal, elle était tellement sur les nerfs qu'elle avait fumé en douce une cigarette. Ce n'était rien une cigarette en sois, mais elle qui essayait de stopper toutes substances nuisibles, c'était déjà trop.« Jeff.. je.. j'aimerais vraiment... Mais visiblement, tu es toujours accro et je ne pense pas être définitivement sevrée, psychologiquement... », sa voix était hésitante, elle n'osait plus le regarder de nouveau, elle avait l'impression de le laisser tomber une nouvelle fois. Alors, elle leva les yeux vers lui et continua :« Mais peut-être qu'il existe moyen oui.. »

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Maïa Ҩ Jeff

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La jeune femme sembla hésiter suite à ses paroles. Ce court temps d’attente suffit pour que le manège des doigts du dealeur reprenne sur la table, l’index du garçon s’animant à nouveau de ce mouvement compulsif. Maïa doutait, elle réfléchissait surement, pesant le pour et le contre dans sa tête… Jeff se rappelait encore de l’époque où, droguée, elle ne se posait pas autant de questions. Mais à être trop téméraire, on mettait forcément sa vie en danger. La jeune femme n’avait pas seulement changé physiquement, elle semblait plus calme, plus posée, plus réfléchie. Elle reprit la parole : « Jeff.. je.. j'aimerais vraiment... Mais visiblement, tu es toujours accro et je ne pense pas être définitivement sevrée, psychologiquement... » Bien que sa voix était hésitante et non pas agressive, Jeff prit sa remarque comme un coup de massue. Il ne se voyait pas vraiment comme un accro, pourtant bien sûr qu’il l’était, à un point qui dépassait surement son imagination. Pour Jeff, les accros, les addicts, les maladades c’était ses clients, surement pas lui. Lui, il était le dealeur. Il avait la sensation de complètement maîtriser sa consommation, de pouvoir totalement résister à l’appel du produit. La preuve il était là, avec elle, discutant tranquillement, alors qu’il n’avait rien consommé depuis son réveil, pensa-t-il en ignorant un instant la douleur de son corps… Il regarda ses mains, réalisant que son geste trahissait probablement son état de manque, il arrêta brusquement de tapoter la table et choisit d’enfouir ses deux mains dans les poches de son sweat afin d’éviter ce genre de gestes nerveux. Mais inconsciemment, ce fut ses jambes qui prirent le relai, son pied se mit alors à frapper des petits coups rythmés sur le sol sous la table. Ne réalisant pas que ses gestes le trahissaient surement, il protesta: « Je ne suis pas du tout accro. Tu vois je n’ai rien pris depuis ce matin, et ça va.. Je maîtrise.» Mais il se mentait à lui même, il aurait donné n’importe quoi ne serait-ce que pour une taffe sur l’un des joints de sa composition… La jeune femme cependant, ne semblait pas fermé à tous espoirs puisqu’elle lui fit : « Mais peut-être qu'il existe moyen oui.. » Il se leva soudain, se dirigeant vers la machine à café il s’en servit une tasse, comme si la caféine pouvait calmer un peu son manque. Il se réinstalla, sa tasse pleine dans la main. Il but le liquide brulant d’une traite, ignorant la sensation de brulure que le café chaud provoqua sur les muqueuses de sa bouche et le long de son œsophage. Il posa la tasse vide mais encore fumante devant lui et il plongea son regard sombre dans le sien, essayant de percer ses pensées. Où Maïa voulait-elle en venir, se demanda-t-il. Un Moyen de conserver son amitié ? Etait-ce possible ? « Qu’est-ce que tu as en tête ? » demanda-t-il intrigué.

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Maïa remarqua que lorsqu'elle eut finit de dire qu'il était toujours accro, ce dernier arrêta de tapoter son index sur la table, pour les mettre dans ses poches, mais ce fut son pied qui prit instinctivement le relais. Il n'avait pas besoin de faire semblant avec elle, ni avec personne, ça se voyait qu'il était dépendant. Même si c'était ce qui faisait le plus de mal, s'avouer que l'on était accro, c'était aussi le début de la guérison, se rendre compte que l'on a un problème. « Je ne suis pas du tout accro. Tu vois je n’ai rien pris depuis ce matin, et ça va.. Je maîtrise.» Maïa baissa les yeux, il n'était pas près d'arrêter, c'est tout ce qu'elle pensa à cet instant. Et finalement, plus elle le regardait, plus elle se rendait compte qu'elle n'avait plus envie d'être comme ça. Après lui avoir dit qu'il existait peut-être un moyen, Jeff se leva et se fit couler un café qui, à peine sortit de la cafetière, brûlant, était déjà engloutit par ce dernier. Maïa le regardait faire, ses grands yeux bleus écarquillés, à la fois de compassion et de terreur. « Qu’est-ce que tu as en tête ? » La jeune femme se ressaisit et évitant de plus belle son regard, elle fit tourner sa tasse vide entre ses mains et balbutia :« Eh bien.. tu pourrais arrêter... » Elle se rendit alors compte de l'absurdité qu'elle venait de dire. S'il y avait bien une chose qu'elle savait ,c'est qu'on ne pouvait pas faire arrêter la drogue à quelqu'un contre sa volonté, et Jeff ne semblait pas vouloir arrêter, à première vue. Maïa laissa alors sa tasse tranquille et plongea de nouveau son regard dans le siens, comme pour le supplier.

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