« And breathe me. » simon et anna.

J’ai mis une robe de soirée, comme mon père me l’a demandé, à tout prix, il voulait que je sois accompagnée, de mon fameux fiancé. Pour mon héritage, des choses, j'en ferai ... Il s’attendait à un oui, évidemment, parce qu’on ne dit pas non au dirigeant d’Omnicom, mais c’est ce que j’ai fait, une nouvelle fois, j’ai fait comme si son avis ne comptait pas, ou plutôt, comme s’il ne le faisait que de moitié. Puisque même si j’ai réussi à négocier le fait que j’y aille seule, j’ai quand même était contrainte de m’y pointer à ses côtés. Ceux de mon père, à ne pas en douter. Je suis montée dans la limousine de ce blanc un peu trop lacté. Et durant le trajet j’ai écouté, toutes les choses que de son avis j’oublie en ne voulant pas me plier à ses quatre volontés. « Quand on est de ton rang, on apprend. » A faire semblant, à faire comme si. Le genre de truc qui me débecte, que je vomis. « Annalynne, il ne te reste plus beaucoup de temps avant d’être aux commandes, tu le sais ? » Comment l’omettre, puisque tous les jours il se permet de me le remémorer, de me bourrer le crâne avec les conneries de notre monde surfait. « Tu devrais retourner à l’université. » Devenir pour de bon un pion dans son échiquier. Et mes prunelles sur l’extérieur se sont posées, les lumières de la nuit ont envahis mon esprit, tandis que ce con continuait de blablater. Les minutes ont défilés, les rues aussi, avant qu’on arrive face à l’opéra, et qu’on fasse une sortie de voiture, en grand apparat. Il m’a tendu le bras, et je l’ai pris, j’ai fait semblant, j’ai gravité dans le monde des grands.
Et nous voilà dans le grand hall d’entrée, je le délaisse pour un verre de champagne et un tour dans les toilettes bien calculé. Histoire de m’en débarrasser. Après un temps raisonnable éloignée de lui, assez pour qu’il s’occupe avec autrui, je sors finalement, ma flute vidée, me disant qu’il m’en faudra surement plus afin de tenir toute la soirée. Et là, dans tous les visages que je connais déjà, je plisse les paupières pour m’assurer de ne pas me tromper sur l’identité de celui qui se trouve aussi ici, je me souviens, d’un voyage à Paris, un tas de flash de nous deux ensemble tanguent jusque mon esprit, et quand je m’approche, sans pouvoir m’en empêcher, je souris. « Dis moi que toi aussi, t’en envie d’être partout, sauf ici ? » Les soirées huppées, honnêtement, j’en suis lassée.