lasria ✣ you know you're beautiful you ?

L'appel avait duré trois secondes. Juste le temps pour lui de me dire où il était, et d'ajouter que je devais impérativement venir, et ce au plus vite. Les sourcils froncés, je rangeais mes affaires et quittais la bibliothèque où j'avais passé l'après-midi à étudier, pour retrouver le parc où il m'avait donné rendez-vous. Il faisait beau, étonnement beau vu les derniers jours pourris qu'on avait eu. Un sac remplit de cours au bout de mon bras, je traversais le parc à la recherche de Laserian. Son appel m'avait un peu inquiété, j'avoue. Le ton de sa voix n'avait pas été alarmant, mais quand bien même ; ce n'était pas tous les jours qu'il m'appelait en étant aussi mystérieux alors je me posais quelques questions. Pourquoi se voir ici, maintenant, et pourquoi l'urgence ? Est-ce qu'il avait un truc grave à me dire ? Est-ce qu'il lui était arrivé quelque chose ? Plus j'avançais, plus mon esprit tournait à cent à l'heure. Jusqu'à ce que je l’aperçoive un peu plus loin, affalé sur un banc, la clope au bec, l'air ailleurs. La mine outrée, j'avançais vers lui et lui foutais une claque sur le torse à peine arrivée. Putain t'es sérieux ? J'pensais qu'il se passait quelque chose ou qu'il t'était arrivé un truc ! Tu m'as juste appelé parce que tu te faisais chier j'suis sûre ! Je soupirais, boudeuse, les bras croisés sur la poitrine.

Ouais, ça me faisait chier. Parce que je m'étais vraiment dépêchée de ranger mes affaires en plus. J'avais tout remis en ordre, à la hâte, juste pour sortir et le retrouver ici. Sur le chemin, j'avais imaginé un tas de trucs qui pourraient expliquer son besoin si soudain de me voir, et j'avais même pensé à deux trois options qui m'inquiétaient sérieusement .. et tout ça, pour le retrouver avachi sur un banc, à se foutre de ma gueule. Tu m'saoules Lase. T'aurais pas pu me le dire au téléphone ça franchement ? Ou être un peu plus explicite ? Ça lui aurait prit trois secondes. Je soupirais, théâtrale, avant de poser mes affaires sur le banc et de m'asseoir à côté de lui. Maintenant que j'étais là, j'allais pas repartir, du moins pas tout de suite. Et puis, un peu d'air frais me ferait du bien après toutes ces heures de révision. S'il te plait, me boude surtout pas. J'ai vraiment horreur de ça quand tu me boudes. Je tournais la tête vers Laserian, qui me faisait le coup du regard de p'tit miséreux. Fallait y penser avant. Bon, d'accord, je ne le pensais pas une seule seconde. Mais c'était trop facile de le faire marcher, et puis au moins comme ça il retiendrait la leçon. Mais bon, j'te laisse une chance de te rattraper. Qu'est-ce que tu proposes pour te faire pardonner ? J'avais hâte de voir ce qu'il allait me répondre.

Je restais sur mon coin du banc tandis que Laserian faisait son mea culpa. Honnêtement, ça faisait un bon moment que j'avais arrêté de lui en vouloir. Je ne pouvais jamais tenir bien longtemps avec lui de toute façon. Il y avait ce petit truc chez lui, ce petit je-ne-sais-quoi qui venait toujours à bout de ma mauvaise humeur, et qui faisais que je n'arrivais pas à le bouder sérieusement. Mais bon .. ça n'empêchait pas de faire durer les choses. Au moins maintenant, j'étais libre de lui faire faire tout ce que je voulais pour qu'il se rattrape. Bitch please, j'ai plus d'argent que toi. Arrogant .. mais vrai. Et puis c'était bien connu, je préférais largement qu'on me doive quelque chose, plutôt qu'on me paye un truc. L'argent n'avait pas d'importance pour moi à ce niveau là vu que j'en avais déjà bien trop. L'air toujours aussi faussement boudeur, je me tournais vers lui. Hum .. je pense que je serais encline à te pardonner si .. Mouahahah, il allait me détester pour ce qui allait suivre. .. Si tu me faisais une petite danse du pardon. Ouais, il avait bien entendu. Là, tout de suite, au beau milieu du parc et de ses visiteurs, je voulais qu'il me fasse une petite chorégraphie pour me prouver à quel point il était désolé. Si c'était accompagné d'une petite chansonnette, c'était encore mieux.

Je tournais la tête vers lui, arquais un sourcil. Connasse ? J'te demande pardon ? Il venait sérieusement de me dire ça, après le coup qu'il m'avait fait ? Je croisais les bras sur la poitrine, l'air froid et impérieux. Il m'énervait. Et puis c'était quoi ces histoires d'argent qui me montaient à la tête, sérieusement ? L'argent monte à la tête de ceux qui vienne d'en avoir, et moi, j'étais née avec. Je ne claquais pas le mien sans compter parce que je ne faisais pas partie de ces petits nouveaux riches qui ne savent pas comment mon monde marche. Non, moi j'étais du genre à vivre dans le luxe certes, mais avec un minimum de décence et de classe. Et surtout, je travaillais dur pour gagner ce que je gagnais, et je prenais beaucoup de risques. Maintenir l'importance d'une société comme celle de ma famille n'était pas chose aisée. T'es pas quand même sérieuse Vic ? Je dois le faire... devant tout le monde ? Je plissais le regard, l'air froid. J'ai l'air de plaisanter ? Retourner dans les bonnes grâces d'une Wildingham se paye au prix fort. Oui, devant tout le monde. Et vu ce que tu viens de me dire t'as intérêt à mettre le paquet. J'étais sérieuse.

you know you're beautiful you ?
— with victoria wildingham.

Connasse ? J'te demande pardon ? Bon, oui j'avoue que ce n'était pas très poli de ma part de lui avoir dit ça. Victoria connaissait très bien mon caractère, ma façon de faire les choses. Puis, elle savait très bien que je m'emportais vite dans mes paroles et surtout dans mes gestes. J'étais impulsif sur le moment, ça se voyait sur mon visage quand je la regardais et puis elle m'énervait avec ses airs théâtrales. De toute façon, je n'allais pas m'excuser pour l'instant, parce que tout simplement j'avais ma fierté et mon caractère d'un homme fort mais malheureusement sensible. Elle n'attendait que ça, que je la supplie en lui demandant pardon comme un petit chien qui pleur devant son maître. Oh, non, ça se fera naturellement quand la situation sera apaisée tout à l'heure. Même si je regrettais de l'avoir insulter de connasse en ne pensant pas aux conséquences. Tu me fais chier des fois Vic. Dis-je en chuchotant à voix basse au maximum en me levant du banc étant prêt à danser d'un air blasé au début. Putain, je sens que c'est une grosse connerie. Dis-je en soupirant étant un peu stressé de commencer à danser pour elle. Je commençais alors à danser petit a petit, en improvisant les pas de danse à la Magic Mike. Tout en enlevant mon haut pour danser sensuellement devant elle en attrapant ses deux mains pour qu'elle me caresse le torse. Je riais tout seul quand je faisais mon petit strip tease personnelle, parce que c'était la première fois que je faisais cela à une fille. De plus, il y avait des gens qui me regardaient avec des enfants et j'avais peur qu'ils appellent les flics en croyant que je n'étais pas bien dans ma tête.

Spoiler:

Je sais. répondis-je, l'air toujours aussi pincée. J'étais pas encore décidée ; est-ce que j'allais continuer à lui en vouloir et le forcer à se rattraper de façon magistrale, ou lui pardonner ? Je restais sur la première option, même si la mine blasée de Laserian était tellement savoureuse que je me laissais la possibilité de changer d'avis. Ça dépendrait de sa performance je suppose. Le brun se leva, péniblement, se mit face à moi et commença sa petite danse. Il y allait à coup de petits mouvements au début, avant de prendre un peu confiance et d'être plus franc dans ses gestes. Il fit même tomber le haut, ce qui m'arracha un petit sourire alors que j'étais restée jusque là froide et impassible. Je ne dis rien lorsqu'il prit mes mains pour les poser sur son torse. Ça m'amusait de le voir se démener autant et ne récolter que de l'indifférence de ma part. Laserian lança un petit regard furtif aux alentours. Nous n'étions pas seuls, et hormis les habituels joggeurs et autres squatteurs de parc, il y avait aussi des parents avec leurs enfants qui le regardaient d'un air choqué. Personnellement c'était pas ça qui allait m'arrêter, mais comme Laserian dansait depuis un moment déjà je décidais de stopper le spectacle. Ouais, c'était pas mal. Je me levais, rassemblais mes affaires. Pas mal du tout même, mais j'me sens d'humeur boudeuse et j'ai pas envie de rester. Sa prestation n'avait pas suffit à me convaincre, dommage. Je reprendrais probablement contact avec lui d'ici quelques jours, mais pour l'instant c'était le moment de lui inculquer une leçon. Un dernier petit sourire en coin, et je tournais les talons pour quitter le parc.

hj: