'CAUSE NONE OF IT WAS EVER WORTH THE RISK BUT YOU'RE THE ONLY EXCEPTION ◈ CALEO

Leo avait fait sa valise à la hâte, en quelques messages, il s'était rendu à l'évidence : il n'en pouvait plus de se tenir loin de Caly. Il lui avait donc proposer qu'ils partent ensemble, il ne savait pas où, comment, il s'en foutait, mais même si ça devait durer que le temps du séjour, il voulait retrouver sa Thomspers. Elle lui avait demandé si c'était une bonne idée, et franchement il n'en avait aucune idée, mais oui c'est ce qu'il voulait. Ça ne mettait pas les compteurs à zéro, il en avait parfaitement conscience, mais elle ne pourrait pas nier qu'il faisait des efforts. Il tenait à elle, il l'aimait vraiment et qu'elle puisse penser qu'il se foutait d'elle, ça le touchait vraiment. Leur dispute à la soirée mousse avait été de trop. Calypso lui avait dit qu'elle s'occupait du transport, il avait réservé une petite chambre sympatoche dans une petite auberge de jeunesse au centre de New York, ça s'appelle le Plaza un truc comme ça, et désormais il tirait sa valise sur le tarmac, découvrant le fameux hélicoptère du fameux ami de la jeune femme. Mais plus important que ça, il reconnut la silhouette de son ex et malgré lui un large sourire s'agrandit. Il avait un peu peur de ce que ça pourrait donner, il ne savait pas du tout comment ça allait se passer mais il était simplement heureux à l'idée de passer les prochains jours en tête à tête avec elle. Il accéléra un peu le pas, il était 17h59, il allait presque être en retard. Halberstam en place, 18h00 pétantes il était face à Thomspers, il lâcha sa valise pour prendre la jeune femme dans ses bras. Le parfum de Caly remonta jusqu'à lui, ses cheveux lui chatouillaient le nez, il aurait bien prolongé leur étreinte, mais il ne voulait pas trop en faire. « Tu vas bien ? Prête ? » Il avait l'impression qu'ils avaient leur premier rendez-vous, il ne voulait pas montrer qu'il était excité comme une puce.

J’étais anxieuse rien qu’à l’idée de le revoir après ce qu’il y avait eu à la soirée mousse. Bien évidemment j’étais en colère, je lui en voulais, il n’avait pas le droit de me faire ça mais je n’étais pas blanche comme neige non plus. Mais pour moi ça ne comptait pas alors que de son côté je ne savais pas, j’étais persuadée qu’il avait couché avec une autre fille et il y avait une différente entre embrasser et faire l’amour quand même. Néanmoins, je ne voulais pas tout gâcher, pas maintenant. Bien évidemment on allait en parler un jour parce qu’il le fallait, mais pas immédiatement. Puis franchement je ne savais pas où cet hélicoptère allait nous amener dans le sens où je me demandais ce que ce week-end à New York pouvait me réserver. Je décidais de chasser ces questions pour me concentrer sur le jeune homme qui se dirigeait vers moi. Il était toujours aussi beau malgré tout, et c’était surtout l’homme que j’aimais qui me prenait dans ses bras. L’homme que j’aimais mais que je ne pouvais plus embrasser, l’homme que j’aimais qui n’était plus à moi. Je voulais lui dire tellement de choses mais le problème, dernièrement c’était qu’à chaque fois que j’essayais de m’adresser à lui, ça ne finissait jamais bien et je souffrais la plupart du temps. Quand j’avais reçu son message j’étais d’abord étonnée et je l’étais toujours mais je préférais me laisser bercer par le maigre avenir qui me restait pour voir ce qu’il me réservait. Oui je vais bien et toi ? Evidemment que je suis prête, j’espère que tu n’as pas peur de l’hélicoptère parce que moi j’adore ça ! Je ne te dis pas où on va, j’ai l’intention de te faire deviner. Le pilote s’occupait de prendre la valise de Leo pendant qu’on s’installait à l’arrière. On peut y aller dis-je à l’intention du pilote avant de me retourner vers Leo. Tu ne regrettes pas d’être là, maintenant ?

C'était étrange et même un peu difficile pour lui de s'en tenir aux simples formalités. Mais il n'avait pas vraiment envie de se lancer dans de grandes déclarations, il finissait par intégrer peu à peu que c'était pas la meilleure chose à faire. Depuis leur rupture, lorsque Leo avait tenté de s'exprimer sur ce qu'il ressentait pour la jeune femme, ça s'était toujours soldé d'une engueulade, il la faisait souffrir, il était mal aussi, il ne voulait plus de cette situation. Halberstam avait le potentiel pour devenir un ex modèle, il commençait bien, petit week-end sympathique, il comptait bien laisser les éventuels nouveaux amants de Caly et ses éventuelles nouvelles maîtresses au sol dés lors que l'hélicoptère décollerait. Ça lui brûlait les lèvres de lui dire qu'elle lui avait manqué mais encore une fois, il se retenait d'en faire trop. Leo ne voulait vraiment pas lancer une conversation à problème alors qu'ils n'étaient même pas encore partis. « Je vais bien aussi. Et j'ai peur de rien moi Thomspers, ni de ton petit hélico ni de tes devinettes, essaye juste pas de me faire tomber. » Il lui sourit, soutenant son regard un instant avant de détourner celui-ci quand ça devint trop intime. Ils s'installaient et de nouveau il la regarda. La réponse se lisait clairement dans ses yeux mais il répondit comme s'ils étaient dans une relation tout à fait normale et que l'interrogation de Caly était anodine. « Non, je suis absolument sur de vouloir être là. » De toute façon il n'était plus tant de faire demi-tour puisque l'engin s'élevait dans les airs et le jeune homme regardait le sol qui s'éloignait rapidement d'eux avant de se tourner vers sa Thomspers. « Tu me donnes un indice ? » demanda-t-il avec le petit sourire joueur qu'il avait l'habitude d'avoir quand il voulait l'embêter. Il alternait ainsi des regards curieux sur ce qui se passaient sous leur pied, voyant Boston défiler, puis il regardait quand même souvent Caly, pour le plaisir des yeux.

Je ne savais pas comment réagir avec le jeune homme, comment me comporter ? Dernièrement j'avais plus eu tendance à lui crier dessus, disons que la communication était compliquée et pourtant j'avais l'impression de jouer un jeu en ce moment. Comme si tout était beau et idyllique, comme si il n'était pas mon ex que j'aimais encore et surtout comme si je ne l'avais pas vu il y a même pas une semaine embrasser une autre fille sous mon nez. Disons que j'essayais de faire bonne figure même si au fond de ma petite personne j'avais envie d'exploser encore une fois, de comprendre le pourquoi du comment parce que clairement rien n'était clair entre nous. Un jour c'était je t'aime et le lendemain je te déteste, « je t'aime moi non plus » prenait parfois tout son sens lorsque je regardais Halberstam. Néanmoins, je n'avais pas envie de mourir dans une chute d'hélicoptère causée par mon impulsivité alors je gardais tout en moi histoire de ne rien montrer pour l'instant. D'ailleurs, c'était comme s'il lisait dans mes pensées puisqu'il me demandait de ne pas le faire tomber, je lui faisais un sourire désespéré avant de répondre. Je sais pas, disons que ça va dépendre de ton comportement, on va voir si tu sais être sage pour une fois dis-je avec un clin d'oeil avant de monter dans la machine afin de m'asseoir à côté de Leo. Je lui demandais s'il ne regrettait pas son choix à présent, et j'étais contente de sa réponse même si j'espérais qu'il ne me racontait pas des salades pour me faire plaisir. Tant mieux, je suis contente que tu sois là avouai-je. Parce que je ne voulais pas non plus jouer une mascarade, il savait ce que je ressentais pour lui et je n'allais pas prétendre que je le considérais comme mon meilleur pote quoi. Il voulait un indice, je faisais la moue avant de plonger mon regard dans le sien. Je sais pas… disons qu'il y a beaucoup de jaune. Ok c’était pas énorme mais c’était toujours mieux qu’une petite remarque du genre « il y a une statue qui représente notre situation actuelle » hein.

Son comportement ? Leo trouvait parfois la jeune femme injuste, il savait qu'il avait merdé, que tout ça avait commencé avec une connerie de sa part, mais ils avaient chacun leur part de responsabilité, non seulement dans leur rupture mais dans les récents événements. Embrasser Camille et Leevy n'avait pas été l'idée du siècle, mais il était malheureux et il savait très bien comme Caly pouvait réagir. Elle avait fait comme ça au Spring Break, sous prétexte qu'elle savait combien il pouvait être coureur de jupons, elle avait couché avec ce Charlie et cet Adam, renvoyant la faute dans la face de Halberstam quand il s'en était plaint. C'est aussi pour ça qu'il avait cherché à voir ailleurs, autant pour se consoler qu'en se disant que la blonde n'avait pas perdu son temps, ce qu'elle lui avait d'ailleurs confirmé à la soirée mousse. Alors sage il pouvait l'être, ce week-end, il n'allait pas prétexté être toujours sage pour une fois, il voulait éviter toute forme de conflit pour l'instant. « Comme tu voudras, mais j'ai le droit de faire pareil ? Égalité homme-femme oblige, si tu as le droit de me pousser, je peux faire pareil. » Il lui sourit, espiègle, un peu comme au bon vieux temps mais pas trop parce que leur conversation était bourrée de sous-entendus. Leo jeta un regard en coin à la jeune femme, elle avait juste dit qu'elle était contente qu'il soit là, il avait l'impression d'avoir entendu la déclaration de sa vie. « Je suis encore plus heureux que tu aies accepté qu'on se voit que tous les deux. » Il soutenait le regard de Thomspers même si au fond de lui il voulait arrêter ce jeu stupide d'être sage comme elle l'avait demandé. Il voulait juste mettre cartes sur table, retrouver celle qu'il aimait, même si c'était pas parfait, même s'ils ne devaient jamais se remettre ensemble, il s'en foutait, il voulait passer deux jours entiers à savoir que Caly n'était pas avec un autre. Il réfléchit à l'indice de son ex, continuant néanmoins à soutenir son regard. « Jaune, doré, Sahara, c'est trop loin attend je réfléchis … » Il réfléchit avant de sourire. « Jaune taxi ? »

Leo était si pacifiste que j'avais du mal à le croire crédible, non en fait il ne l'était pas du tout. Il ne soulevait pas mes sous-entendus, décidant de jouer la carte de la plaisanterie et je décidais de l'accompagner sur cette route. Je n'avais pas envie de me prendre la tête du moins pas dans l'immédiat parce que, de toute évidence cela devait arriver un jour, la confrontation, celle qu'on décide d'éviter jusqu'au moment où il est trop tard pour faire repartir en arrière. Si tu savais à quel point je m'en fiche de l'égalité hein ! Parce que cette carte vous les hommes, vous aimez la sortir quand ça vous arrange, pour une fois je vais avoir l'avantage et c'est comme ça. Donc je ne te donne pas mon autorisation, ça marche ? dis-je avec fermeté mais humour à la fois. Il essayait déjà de négocier même si je n'avais pas l'intention de le jeter dans les airs, quoique s'il me cherchait je pouvais toujours me débrouiller pour le mettre dehors. Néanmoins, j'avais déjà du mal à le mettre en dehors de ma vie alors je ne voulais pas imaginer si je devais le mettre en dehors de l'hélicoptère, mission impossible bonjour. Même Tom Cruise ne pourrait rien pour moi. Sa réponse me satisfaisait, il avait conscience que ce n'était pas facile pour moi, je n'oubliais pas les images de la soirée, ses lèvres contre celles de Camille, je n'oubliais rien. Mais lorsque je le regardais je voyais mon Leo, celui que j'aimais, celui que je ne voulais pas perdre et qu'importe les autres filles, mon petit sourire trahissait mes sentiments à son égard et ça m'énervait. Ça m'énervait d'être comme ça, je pouvais faire des crises, tout casser et crier encore et toujours mais ce n'était que passager, la volonté ce n'était pas mon fort. Tu étais peut-être pas la personne que je rêvais de voir mais tu restes quand même quelqu'un d'important et tu le sais. Je me dévoilais une fois de plus. Puis bien évidemment, suite à mon indice il devinait notre destination et je fronçais les sourcils, parce que je n'aimais pas perdre aussi facilement. Tu peux pas faire plus original ? Jaune moutarde, jaune banane, jaune soleil, tout ça quoi ! Ok Calypso à côté de la plaque, mais j'avais pas l'intention d'avouer si facilement même si clairement, c'était loupé.

Il était vaguement tenté de lui rappeler que quelques jours plus tôt elle lui avait dit qu'il faisait ce qu'il voulait et qu'il n'avait plus besoin de son autorisation. Libre comme l'air il était parait-il. Oui il « parait » parce que dans les faits, il avait compris qu'il ferait bien de s'abstenir de trop exercé sa liberté. Enfin, il ne voulait pas prendre le risque de s'engrainer avec elle avant le décollage, si ça pouvait attendre un peu. Cela n'empêchait pas de donner libre cours à une ambiance assez pesante dans l'ensemble. Trop de non-dits, il ne savait plus vraiment quoi lui dire. Il sourit avant de chercher son regard, plus sérieusement, perdant un peu de la fierté qu'il affichait sur son visage. Il hocha la tête, pesant les mots qu'il allait lui dire. Il craignait de lancer LE sujet, en même temps c'était inévitable et il savait qu'ils ne pourraient pas contourner la discussion indéfiniment. Ils n'allaient pas passer deux jours à se regarder dans le blanc des yeux, il avait beau apprécier ce qu'il voyait, c'était pas le but. « J'en ai conscience mais je pense qu'on doit parler de certaines choses, qu'on devrait peut-être aborder certains sujets. » dit-il prudemment. Et elle l'oubliait peut-être mais ça comptait pour chacun d'eux. Elle estimait peut-être que ce qu'il s'était passé à la soirée mousse était impardonnable, mais au moins elle l'avait vu de ses yeux, tandis que lui, il n'avait eu le droit qu'à une pique perfide lancée avant qu'elle ne parte qui avait installé le doute doucement mais sûrement dans son esprit. Il avait peur, de ce qu'elle entendait par ne pas se lamenter pendant un mois. Il décela un soupçon de Thomspers dans sa remarque suivante, oui oui elle venait bien de râler et il sourit franchement cette fois-ci. « On fait comme si j'avais rien dit alors, jaune poussin ? Tu m'emmènes dans un KFC ? » Son regard s'accrochait de nouveau au sien avant de se détourner, il fallait reprendre ses esprits, elle n'était plus sa copine, même pas une fille qu'il pouvait dragouiller, juste son ex qu'il aimait soit, mais avec qui il n'était pas en bons termes, point.