« Ca fait mal, et ça fait rien » ∇ PHOENIX

C'est ça le jeu Scarlett, t'allumes, et après t'es censée assumer le feu qui s'embrase, qui brûle tout autour de toi. T'as joué avec ce garçon, t'as ris à ses blagues, tu t'es laissée aller à accepter ses mains sur ton corps, et maintenant, tu dois assumer. Que vous sortiez derrière ce bar, que ses mains remontent sur tes cuisses sous ta jupe. Ca te dérange pas, tu t'y fais. A cette vie là, aux soupirs masculins. Mais quand il a la fureur qui monte en lui, que tu ralentis ses gestes, que tu le gênes dans sa progression, tu l'entends pester. Alors, quand il referme ses doigts autour de ton bras, juste à l'emplacement où demeurent encore des douleurs fantômes de ton enfance de Battue, tu l'repousses plus violemment que prévu. « Qu'est-ce qui te prends ? Ca joue les salopes et ça assume pas après ? » J'crois que ça l'énerve. J'le vois dans ses billes furieuses. « Quoi ? T'as besoin de jouer l'mâle alpha pour te sentir un mec ? Tu compenses un manque ? » Qu'elle provoque d'un ton acide. Vas-y pousse-moi, j'm'en fous, j'm'en fous de vous tous. Y a quand même un cri qui passe mes lèvres, quand le mur s'amuse à confronter mon dos.

Ce soir, j'ai encore une affaire et pas des moindres non, j'ai rendez-vous au Royale, pour voir une certaine Amanda. Elle est blonde, pulpeuse et sait ce qu'elle veut, du moins c'est ce que j'ai entendu. Je me pose au bar à peine entré dans cette boite de nuit, visiblement pas de blondasse pulpeuse à l'horizon. Je commande un Mojito, et file directement un billet au barman, je me tourne et inspecte la salle des yeux. Directement une rousse attire mon attention, je ne la connais que trop bien. Scarlett. Un mec un peu trop lourd est visiblement perché à ses lèvres et son corps. Je bois une gorgée de Mojito, et le dépose faisant signe au serveur d'y garder un oeil. Et la sans hésiter une fois à la hauteur du type, je lui donne un coup de poing dans le nez, un coup de genou dans ses parties génitales, et lui éclate la tête contre le mur. Il reste à terre incapable de bouger alors que je conclus en lui écrasant la tête avec mon talon. « Me remercie pas. »dis-je à l'égard de la belle Cabot.

Scarlett gère. Dans sa tête, elle gère. Elle a pas peur. Ou elle s'en persuade tellement fort qu'elle arrive à croire à ses propres conneries. Ma fille, t'es juste mal barrée. Tu le vois pas, qu'il est le dominant de cette situation ? Que plus tu le provoques, plus tu creuses ta tombe. Mais c'est pas grave, j'ai déjà la bouche pleine de terre. Essaye de l'atteindre avec ses griffes, de garder un visage qui ne trahirait pas sa peur. C'est pas une réussite, loin de là. Quand l'homme redouble de force dans son emprise, un autre débarque pour mettre fin à l'échange. Scarlett, la bouche entre-ouverte et le souffle interrompu. Reste contre son mur, tremblante. Presque plus effrayée de la violence qui a suivit que celle administrée contre son propre corps. Elle a du mal avec tout ça. Avec les gens qui souffrent et les bleus sur la peau. « Me remercie pas. » C'est là, seulement là, que la demoiselle percute sur l'identité du sauveur. Phoenix, dans toute sa splendeur. « C'était pas mon intention. » J'arrive pas à voir, tout de suite, ce que t'as fais pour moi. Le regard qui retourne pourtant sur l'homme au sol, lui flanquant un coup de talons dans le ventre. Ca me ressemble pas, ça non plus. Mais vous savez, la colère ca vous fait apprendre rapidement sur les bienfaits de la violence. « Tu t'es découverts des valeurs ? » Qu'elle relance, ses billes affrontant celles adverses.