Une belle amitié ¤ Mickarren

After the party ✖ Je n'avais que très peu dormi en rentrant de la soirée de la veille. Pourquoi ? Le soleil n'y était pour rien. Une éventuelle compagnie masculine non plus. D'ailleurs depuis le summer camp j'avais été plus sage que jamais. En même temps dans le centre de désintoxication dans lequel ma mère m'avait enfermée je pouvais difficilement avoir une compagnie nocturne. Je ne me souvenais d'ailleurs plus vraiment comment j'avais atterri là. Je me souvenais de la soirée de la tournée des bars. Tout allait très bien à ce moment ci et puis le trou noir jusqu'à ce que je me réveille dans une chambre bien trop modeste qui m'avait vite fait comprendre que je n'étais ni à l'hôpital ni chez moi. La réalité n'avait pas été ni tragique, je me doutais que cela arriverait bien un jour. Seulement je lui en avais beaucoup voulu. A qui ? A ma mère bien sur ! De ne pas avoir été là pour moi au moment où j'avais le plus besoin d'elle et de faire mine de faire partie de ma vie après coup.
J'avais envoyé un texto à Warren pour lui dire de me rejoindre en milieu d'après midi. J'étais assise sur un banc à l'attendre un café en main, que je tenais fermement pour me réchauffer. Le second - poser à côté de moi- était pour lui.
En l'attendant je me repassais en boucle toute les étapes que j'avais traversé durant ces derniers mois. Certes mon problème avec la drogue devait être résolu, cependant avant cela il y avait surtout le fait que ma récente intervention avait littéralement brisée quelque chose en moi. Féminine ? L'étais-je toujours réellement ! En apparence oui peut-être bien mais ce que je cessais de me répéter était que je ne pouvais être femme si j'étais incapable de donner la vie.
Je réalisais que Warren était à mes côtés au moment où il s'asseyait près de moi. Avait-il parlé ?
Je fronçais les sourcils en le regardant, confuse et perdue. Excuse moi j'étais... Ailleurs. Bien dormi ? demandais-je alors pour rattraper le coup.

Spoiler:

Si tu avais respecté le besoin de Mickaela de préserver le silence publiquement sur ce qui semblait la tracasser depuis la veille, ou même depuis bien plus longtemps avant que tu ne la revoies, ça ne t'avais pas moins inquiété. La lueur dans son regard généralement si pétillant et plein de vie, ce même regard de la sensuelle femme fatale qu'elle est, avait nourri une inquiétude en toi qui t'avait empêché de fermer l'oeil une bonne partie de la nuit. Étant d'ordinaire soucieux pour tes amis, et de voir un proche en mauvais état n'était pas bon présage, et n'importe qui te connaissant saurait que tu ne pourrais rester assis sur tes fesses sans rien faire. Bien que votre amitié soit basée sur une rencontre impromptue, puis une suite d'événements uniques qui avaient développé cette même amitié, tu tenais beaucoup à la jeune femme. Ayant pensé à elle et réfléchi à ce qui aurait bien pu la mettre si mal, tu as décidé de prendre de ses nouvelles au petit matin. Suite à cela, elle t'invita à la rejoindre dans un parc public, de quoi te donner le sourire et te rassurer ne serait-ce qu'un peu. Tu te précipites à sa rencontre, après avoir enfilé un manteau léger pour te recouvrir et te protéger contre la fraîcheur de la température de l'hiver qui approche à grands pas. Ouf. C'est pas chaud du tout. Immédiatement arrivé au parc, il ne te faut pas de temps pour apercevoir la crinière blonde de ton amie. Elle ne semble pas t'avoir aperçu, alors tu t'approches tout de même. Elle tient un contenant de café entre ses mains, et en a déposé un autre juste à côté d'elle ; sûrement pour toi. Tu le prends en prenant place à tes côtés, mais toujours elle ne t'a pas remarqué. Tu t'inquiètes, mais ne cherche pas à briser sa bulle, de peur de la faire sursauter ou de lui faire peur. Toutefois, elle s'éveille de ses rêveries, et tu souris. Excuse moi j'étais... Ailleurs. Bien dormi ? Rigolant légèrement, tu lèves ton café vers elle : C'est pour moi? Puis, tu ajoutes lorsqu'elle te fait un signe de tête, en prenant une gorgée pour te réchauffer : J'ai pas très bien dormi, non. J'ai pas arrêté de penser à toi. Enfin, à ce qui pouvait te mettre si mal... Tu m'connais, j'aime pas ça voir mes amis tristes. Tu lui souris timidement, pour lui montrer ta compassion, t'étais honnête et tu l'as toujours été. Et toi? Bien dormi?