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Il est 17h ce jour la, quand ma voiture se gare dans la ruelle à l'angle de Tyler St. Cela faisait maintenant plus de six mois qu'on louait a plusieurs cette salle de 22m2. Un épicier asiatique nous louait un de ces vieux frigos pour une bouchée de pain. Avec les potes, on l'avait aménagé, plus ou moins insonorisé - avec les moyens du bord, et on l'avait également meublé avec de la récup'. Deux canapés, trois fauteuils, une table basse un vieux frigo et un petit chauffage pour l'hiver. Ca se composait d'un salon et d'une salle, séparé en deux par une simili-cloison. Légèrement rudimentaire quoi. Bien qu'il m'est arrivé de nombres fois de m’effondrer en pleine nuit sur le canapé, trop bourré ou défoncé pour rentrer jusqu’à chez moi.
L'état général du local est laissait a désiré, la moquette commence a se barrer de chaque cotés Le faux plafond est même troué par endroits. Ça sent aussi la clope froide et la bière ; en témoigne, les nombreuses traces sur le sol. La situation est comique, car le matériel présent sur place dénature complétement avec l'atmosphère miteuse du lieu. Un gros stack Bass 8x10, avec une tête SUNN 300T à lampes qui ne valent pas loin des 2500$. Pour la guitare, c'est du Orange et du Marshall. Coté batterie, c'est une Pearl avec son lot de cymbales Zildjian. Avec ça, un parc micros et la sono qui va avec. Les guitares de chacun, une véritable collection, Fender Telecaster, Gibson Les Paul... même une basse Rickenbacker. De quoi faire pâlir de nombreux mélomanes.
"Allez, on bouge." Jessie me tape sur l'épaule et sort de la voiture. J'attrape mon sac a dos a l'arrière, ferme mon épave qui me sert de voiture et suit mon batteur dans l’ascension des escaliers. Vous savez, ces horribles escaliers d’extérieur qui font un vacarme pas possible quand on monde dessus ? Arrivé en haut, Jessie sort ses clés et s'agite autour du cadenas. En deux secondes, il ouvre la porte en fer et pénètre dans l'obscurité. Je sais qu'on risque de mettre plusieurs minutes avant de s'habituer à cette luminosité, qui plonge la pièce entière dans une atmosphère lugubre. Je me jette sur un fauteuil et vide le contenu de mon sac sur la table basse. Jessie quand a lui, et a son habitude, se jette immédiatement sur la batterie. Je fredonne deux trois de mes anciennes lyrics pendant que je m'occupe de me rouler un petit joint en attendant notre invité du jour. Mais qui pouvait bien se cacher derrière cette adresse mail, et ces deux-trois échanges ?
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