Flashback - My Princess, my only princess...

Zytha n'avait pas voulu danser, mais elle m'avait dit d'aller m'amuser. Je m'en voulais un peu de la laisser seule, mais j'avais besoin de me vider la tête. J'étais donc parti sur la piste de danse, dansant avec mes amis de la Mather House ou bien avec des anciennes conquêtes avec qui j'étais resté ami. Je gardais un oeil sur ma cavalière pour être sûr que personne ne vienne l'importuner. Je ne sais plus quand je l'ai perdu de vue, surement quand cette blonde est venue se coller contre moi pour danser sensuellement. Quand j'ai réussis à me détacher d'elle, la table où nous étions était vide. Ma chère rouquine avait disparue. Je l'ai cherché dans toute la salle sans pouvoir la trouver. Quand je suis sortis elle n'était pas dehors non plus. J'ai commencé à ressentir un sentiment bizarre, mais c'est quand j'ai trouvé le portable de Zytha par terre que j'ai compris qu'il y avait quelque chose de pas normal.

Je l'ai cherché partout. Finalement, j'ai finis par me dire qu'elle était partie et je me suis dirigé jusqu'au parking. C'est là que je l'ai vu. Ma Zytha. Adossée contre une voiture, en train d'embrasser un mec, une jambe repliée au niveau de sa taille. Cette vision m'a fait tellement mal que je suis parti bien décidé à trouver une fille pour la ramener chez moi. Je cherchais une proie quand le portable à vibré, elle avait reçu un message. C'était moi qui lui demandait où elle était. Quand j'ai quitté la page une autre est apparue, un message qui m'était adressé et qui disait "help me." C'est à se moment là que j'ai compris. Quel con ! Mais quel con ! Je me suis précipité en courant jusqu'à la voiture de toute à l'heure. Ils étaient toujours là. "Lâche là sale connard !" J'ai tiré le mec par l'épaule avant de lui balancer mon poing dans la gueule. J'étais en colère contre lui mais aussi contre moi et je ne me suis pas retenu pour le rouer de coups. Alors qu'il avait la gueule en sang il est parti. Je me suis précipité vers Zytha, elle pleurait et tremblait. Je ne savais pas si je devais la prendre dans mes bras ou pas. "Princesse...je...je suis désolé. Tout ça c'est ma faute. J'aurais jamais dû te laisser. Je te demande pardon, j'ai pas su être là pour toi alors que t'avais besoin de moi." Je me sentais coupable, terriblement coupable, tellement coupable que ça m'en faisais mal.

Je m'en veux .. Je m'en veux tellement. J'avais personnellement insisté pour laisser Doryan partir danser seul, n'ayant pas envie de me déhancher devant tout le monde. Si je n'avais pas fait mon entêtée comme d'habitude, si j'avais juste accepter de l'accompagner sur la piste, rien ne ce serait passer comme ça. Ce mec ne m'aurait pas abordé, il ne m'aurait pas demandé une cigarette, on ne serait jamais aller prendre l'air pour s'en griller une .. Il n'aurait pas pu me plaquer contre cette voiture sur le parking, il ne m'aurait pas forcé à l'embrasser .. Et tout ça c'était passé si brusquement, je n'avais pas la force de le repousser même si l'envie était bien là. Il me dégoutait et pourtant je n'arrivais pas à me débarrasser de lui. Je n'avais aucun moyen de prévenir qui que ce soit et encore moins Doryan qui devait très certainement être en train de profiter sur la piste de danse. Et pourtant, alors que je n'y croyais plus, alors que je me voyais déjà revivre ma première agression, alors que tout ce que je désirais n'était plus que mourir, le garçon lâcha enfin prise. Même si mes yeux étaient embués de larmes je pouvais reconnaitre Doryan, frappant violemment mon agresseur au visage. « Princesse .. je .. je suis désolé. Tout ça c'est de ma faute. J'aurais jamais dû te laisser. Je te demande pardon, j'ai pas su être là pour toi alors que tu avais besoin de moi. »

Ses mots atteignaient à peine mon cerveau. J'étais consciente du fait qu'il me parlait mais beaucoup trop sous le choc pour comprendre ce qu'il me disait. Je ne savais pas s'il ne voulait pas me prendre dans ses bras ou bien s'il n'osait pas. Peu m'importait, tout en essuyant du revers de la main les dernières larmes encore sur mon visage, j'enserrai mes bras autour de son cou, posant mon visage dans le creux de celui-ci. Son odeur, la proximité entre nous, savoir que finalement il était là pour moi, tout ça, cet ensemble, ça me calmait, me démontrait pourquoi à chaque fois j'étais si bien dans ses bras. Je relevai alors la tête, mon regard plongé dans le sien. Sans réfléchir, j'ai déposé sans attendre mes lèvres sur les siennes. J'avais une telle envie, un tel besoin de l'embrasser que je me foutais bien de savoir si des gens pouvaient nous voir. Me détachant alors progressivement de lui, le fixant toujours droit dans les yeux, c'est à ce moment là qu'une chose inattendu se produisit. « Doryan, je t'… » Je m'arrêtai brusquement lorsque je me rendis compte de ce qu'il venait de se passer. Cela faisait un peu plus d'un an que je n'avais plus dit un seul mot, et là totalement sans le vouloir j'avais laissé sortir quelques mots de ma bouche. Je restais alors bouche bée, passant une main dans mes cheveux et détournant le regard vers le sol. Cet épisode était doublement choquant, non seulement pour la première fois depuis mon traumatisme j'avais parlé, mais en plus le peu que j'avais dit en dévoilait déjà énormément sur mes sentiments. Il n'y avait qu'une manière de finir cette phrase et je ne m'attendais absolument pas à lui dire ça.

Je crois qu'il était définitivement autant sous le choc que moi lorsque que j'ai prononcé son nom. Après un moment de silence, il m'a enfin pris dans ses bras ; ce qu'il me glissa à ce moment dans l'oreille valait plus que tout l'or du monde. Il avait beau penser que je méritais mieux que lui comme homme je pensais totalement le contraire. Selon moi je ne méritais pas mieux, je le voulais juste lui, je le prenais avec plaisir tel qu'il est. Je n'étais pas restée assez longtemps sur la piste de danse pour le voir se coller à une autre, et encore heureux .. car je sais d'avance que je ne l'aurais absolument pas bien pris. Il se recula un peu, me fixa droit dans les yeux et me demanda si je voulais devenir sa petite amie. Son regard me faisait littéralement fondre, et je ne pouvais vraiment pas dire non à son sourire. Je me mordis la lèvre inférieur avant de répondre timidement et en rougissant. « Avec plaisir » Je n'en revenais absolument pas de ce qui venait de se dérouler. A partir de maintenant je pourrais fièrement dire que nous sommes ensemble. C'était quelque chose que j'attendais vraiment depuis un moment, et je me savais enfin prête. Cette grande avancée s'accompagnait également de l'arrêt de mon mutisme, et ça c'était vraiment quelque chose d'énorme. Mon bal de fin d'année mettant un terme à ma première année à Harvard resterait alors gravé à jamais dans mon esprit. Je ne savais absolument plus quoi faire, ni quoi dire car maintenant que j'avais débloqué cette partie de moi autant essayer d'en profiter au maximum. « Tu sais, je .. » Les mots se bousculaient, j'étais tellement sous le coup de l'émotion que je bégayais et n'arrivais pas à dire ce que je ressentais. J'aurais voulu lui dire que tout ça c'était tellement nouveau pour moi et tellement fort, que je ne savais absolument plus quoi faire, que j'étais tellement heureuse d'être avec lui, que je lui devais tout, puisque maintenant, grâce à lui, j'avais repris à parler. Je posai ma main sur sa taille, légèrement sous son t-shirt, et déposai un baiser sur ses lèvres. J'étais désemparée, mais j'étais bien.