#Andrew - Game over bitch !

Il y a une fin à tout, seulement, je n’imaginais pas que la nôtre serait dans un futur aussi proche. Notre couple battait de l’aile depuis un moment déjà, sauf qu’à présent, cette aile était brisée. Je dirai même que les deux l’étaient. J’avais ce nœud à l’estomac qui m’empêchait de penser correctement et après le Homecoming, cette boule devint bien plus grande. J’avais du mal à respirer. Parce que j’avais reçu ce message d’Andrew. Celui qui me disait qu’il avait mis fin à ses jours. Je l’avais incendié. Je l’avais insulté. A partir de ce moment-là, notre couple n’était plus. Je faisais mes valises, parce que l’envie même de savoir comment il allait après cela n’était pas présente. Je voulais juste m’en aller, sans me retourner. Je recevais un appel de l’hôpital me disant qu’il s’y trouvait, qu’il était en vie mais qu’il était dans un flou assez important. Je ne voulais pas me comporter aussi lâchement que lui. Je ne voulais pas prendre la fuite sans l’avoir vu une dernière fois, sans avoir pu lui parler et lui dire ce qu’il adviendrait de nous deux. Je laissais ma mère avec les jumeaux et mes valises. On allait retourner très vite à notre vie d’avant. Même si elle avait considérablement changé depuis mon arrivée à Harvard. Tout change un jour. Comme ma passion pour Andrew. Elle avait changé. Elle s’était éteinte. La dernière petite étincelle de mon amour pour lui venait de s’envoler. Comme s’il avait volontairement soufflé dessus afin qu’elle s’éteigne rapidement et que je l’oublie. Mais soit, je me rendais à l’hôpital avec un trac monstre. Je demandais le numéro de sa chambre à l’accueil mais une fois devant la porte, je faisais demi-tour jusqu’à me retrouver au bout du couloir. Loin de sa porte. J’avais la nausée. La colère mélangée à la tristesse. Cela ne faisait pas bon ménage. Je revenais à sa porte. J’y frappais plusieurs fois. Sept fois je crois bien et j’entrais, sans attendre son accord. Je restais là, devant lui, sans bouger un cil, un orteil. Je le regardais tout en contenant mes larmes. Mes larmes de colère.

Je me sentais mal rien qu’en entendant sa voix. Rien qu’en l’entendant m’appeler. Je me demandais encore ce que je faisais là. A mes yeux, c’était une tentative de suicide et son message le confirmait. Il s’était comporté lâchement et moi, comme l’idiote que j’étais, je lui rendais visite. Je ne lui devais pas cela. Je ne lui devais rien. Pas après cela. Pas après son message et encore moins après qu’il ait avalé ces comprimés. Je m’approchais de lui en restant toujours à une distance raisonnable de son lit. Je passais ma main dans mes cheveux et une fois celle-ci hors de ma masse de poils capillaires, je regardais ma main. Mes doigts, ma bague de fiançailles. Je me sentais bien plus mal qu’en arrivant. Je n’arrivais pas à ouvrir la bouche. Je n’alignais pas deux mots. Même pas un déjà. Je jouais compulsivement avec mes doigts. Je commençais à pleurer. C’était trop pour moi. Il était allé beaucoup trop loin. Il avait fait la seule chose à ne pas faire. Vraiment la seule. Je suppose que t’es triste de t’être loupé non ? Ce n’est sûrement pas la chose à dire à un suicidaire ou du moins, à quelqu’un qui a tenté de le faire, ne serait-ce qu’une fois dans sa triste vie. Mais j’étais à bout. Il m’avait poussée à bout. Et le peu de mots qui sortaient de ma bouche n’allaient pas dans son sens. Pourquoi tu m’as fait ça ? J’avais besoin de certaines réponses à mes questions avant de m’en aller l’esprit tranquille. Ou plutôt, afin de m’en aller en paix.

C’était sans doute prétentieux de ma part de penser ainsi, mais à mes yeux, il ne méritait pas ma visite, mais il ne me méritait pas non plus. On avait atteint le point de non-retour. Il avait réussi à me faire pleurer avec une facilité déconcertante. Il n’avait pas le droit de me faire ça et je devais le quitter car je n’avais pas non plus le droit de m’infliger cela. S’il n’y avait que mes larmes que tu ne méritais pas Andrew ! Plus je parlais et plus je pleurais. C’était un cercle vicieux car j’avais besoin de le faire. J’avais besoin de parler, de m’exprimer et de lui dire le fin fond de ma pensée sur ce qu’il avait fait, mais, je n’arrivais pas à le faire. Mes phrases étaient courtes, brèves et très expéditives. Comment tu peux me faire croire que c’étaient des pilules pour tenir éveillé alors que tu m’as écrit un message d’adieu ? Il fallait qu’il me dise la vérité et qu’il regarde la réalité en face. Il voulait me quitter. Mettre fin à ses jours et il n’arrivait pas à se l’avouer. J’allai donc alléger ses épaules et le quitter. Il serait débarrassé de ce poids en trop comme ça. Je sortais mon téléphone portable de mon sac à main et je cherchais le message qu’Andrew m’avait envoyé. Pardonnes-moi pour tout ! Je sais que je n'ai pas été le meilleur des petits amis alors je te libère de ce fardeau qu'est la vie de couple avec moi. Dis aux enfants que je les aime et que je veillerais toujours sur eux... Dis leur qu'ils ne doivent pas avoir honte de leur père même si c'est un lâche et que leur seul moyen qu'il ait trouvé pour prouver qu'il aime sa fiancée, c'est de se donner la mort.. Je n'ai pas le choix, tout ce que je fais n'a d'incidence sur ce qu'il s'est déjà passé...Tout ce que je veux c'est ton bonheur Liyah. Alors sois heureuse. Je vais mourir avec le bonheur de vous avoir eu dans ma vie tous les quatre... Je ne vous mérite pas, alors je vais me retirer vers un monde qui brûlera mes pêchés à jamais et me punira pour tout ce que j'ai pu faire. Adieu, ma Princesse Daisy. Je t'aimerais toujours ! Je lâchais violemment mon portable dans mon sac et je m’approchais de lui assez en colère. Cela avait ravivé cette colère en moi qui s’était envolé en entrant dans sa chambre. Je posais ma main sur son lit, près de la sienne. Tu peux pas me dire que tu voulais pas mettre fin à tes jours alors que c’était écrit mot pour mot, noir sur blanc que tu te donnais la mort Andrew ! Tu peux pas me mentir sur ça ! Ca ressemble clairement à des adieux ! Je voulais rompre tout de suite mais non. Avant cela, je voulais entendre à nouveau sa version des faits maintenant que je le mettais vraiment devant le fait accompli, devant la vérité vraie.

Il se justifiait, mais sans réellement le faire. Il ne niait rien. Il me donnait raison mais en excluant totalement le fait qu’il ait tenté de mettre fin à ses jours en me laissant seule ici, avec les jumeaux et Aliénor en plus de ça. Sauf que tout cela était terminé. Je posais ma main sur la sienne. Un dernier geste affectif, rien qu’un. Je ne voulais pas faire plus. Je ne pouvais pas faire plus. Lui voler un dernier baiser, lui dire que je l’aimais malgré tout, je ne le pouvais pas. Quelque chose en mo me bloquait totalement. Je retirais ma bague de fiançailles et je la posais sur le lit, près de lui. Cette fois-ci, je la lui rendais réellement. Les excuses ne changeront rien au mal qui a été fait durant ces derniers mois Andrew ! Il c’était beaucoup trop excusé sans pour autant changer derrière que je ne pouvais plus accepter celles-ci. J’enlevais ma main de la sienne afin de sécher mes larmes. C’en était beaucoup trop pour moi. C’est fini Andrew, je retourne vivre à Londres, avec les enfants. Je laisserai Aliénor à sa nounou chez toi, le temps que tu sortes d’ici ! Je considérais Aliénor comme ma fille, surtout quand je considérais Andrew comme l’homme de ma vie, comme celui qui partagerait mon futur, mes problèmes, tout. Mais ce n’était plus le cas et je n’avais plus aucun droit sur elle, alors il fallait que je la laisse ici, avec lui. Cela me fendait le cœur mais il fallait que je me fasse une raison. Je reculais de nouveau afin d’être assez loin de lui physiquement et j’attendais qu’il me réponde.

Ce qu’il me disait avait le don de m’énerver car à mes yeux, ce n’était pas vrai. Il n’avait rien fait pour rectifier le tir, malgré les chances que je lui avais donné. Il me les avait demandées mais il ne s’en était jamais servi. Comme s’il me les avait demandées pour me faire plaisir. J’étais seule dans notre couple et ce, depuis des mois. Tellement seule que j’avais beau embrasser des hommes devant lui, afin qu’il réagisse, mais il ne se passait rien. Tellement seule que je buvais pour oublier nos soucis, que je me droguais mais qu’il ne voyait rien. J’étais seule. Plus seule que la solitude. Et j’étais tellement maso que je le supportais, encore et toujours, au lieu de m’en aller. Mais voilà. Je mettais enfin fin à nous deux. Je m’étais enfin un point final à cette histoire de type drama. Une romance à la con qui m’avait détruite jusqu’à la moelle. Me parle pas d’excuses et ne me dis surtout pas que t’as jamais voulu que ça se passe comme ça ! Si c’était vraiment le cas, tu te seras bougé le cul après que je t’ai donné toutes ces putains de chances ! Tu m’as supplié et je suis restée parce que tu me faisais pitié. Je t’ai laissé des chances qui n’ont servies à rien. Les mecs m’embrassaient sous tes yeux, tu réagissais pas. J’aurai pu me faire culbuter par Joachim sous tes yeux, à votre fête à la con que t’aurais pas réagi ! Va te faire foutre Andrew ! Étouffe-toi avec tes excuses ! J’avais envie de le frapper mais je risquais de me faire virer de l’hôpital et j’en avais encore et encore à lui balancer à la figure. Je ne pouvais pas partir maintenant. Je serrais juste les poings en le regardant droit dans les yeux. Et évidemment que je manquerai à Aliénor, j’ai plus été une mère pour elle que toutes tes exs réunies et sa mère biologique en plus ! Tu pourras voir les enfants parce que c’est ton droit mais moi, tu me verras pas et compte pas sur moi pour les ramener jusqu’à toi ! Je veux plus avoir affaire à toi ! J’ai l’impression que nous deux ça n’a été qu’une vaste blague et… Je n’arrivais pas à terminer ma phrase. Je recommençais à pleurer telle la conne naïve et émotive que j’étais.