How to become a champion! || Zoran

J’avais été très satisfait de voir que malgré le côté tardif de la chose, quelques filles avaient souhaité se lancer dans le basket, et si elles étaient en difficulté au départ, ce qui était bien normal, je ne comptais pas les laisser se dégouter du sport sans même avoir fait quelques progrès. C’était le cas d’Annukka. Cette fille était volontaire et se démenait, mais en tant que débutante, elle avait beaucoup de mal à se placer sur le terrain, faisait toujours un pas de trop qui provoquait un marcher, et ne touchait pas toujours le cercle, mais il ne s’agissait que de difficultés normales. Aussi, je lui avais demandé de venir trente minutes avant les autres, afin de lui apprendre quelques rudiments pour qu’elle progresse vite et qu’elle se sente moins en difficulté. En attendant qu’elle arrive, je plaçais quelques plots pour des ateliers de déplacement pour l’entrainement à venir. En ce qui concernait Annukka, j’allais d’abord lui apprendre à shooter. Je prenais plusieurs ballons, les disposant au niveau de la ligne de lancer-franc et m’amusait même à shooter. Je n’avais pas perdu la main, je m’entrainais moi aussi quand j’étais seul ou avec mon fils, que ce soit au club ou ici. Annukka arriva alors, et je me retournais en entendant sa voix, posant le ballon au sol : « Ah salut Annukka ! C’est super que tu sois venue avant ! » La regardant, je lui souris avant de lui lancer : « Je voulais que tu viennes avant pour t’aider à progresser plus vite ! C’est pas facile de se retrouver en difficulté au milieu d’autres qui savent jouer. Mais si ça te plait, je suis prêt à t’accorder plus de temps pour que tu les rattrapes. J’ai vu des bonnes choses en plus ! » J’espérais que ça la tenterait et que ça ne bouleverserait pas trop son emploi du temps.

Annukka me fit sourire et même éclater de rire. Elle croyait vraiment que je l’aurais faite déplacer si je voulais lui dire qu’elle ne faisait pas partie de l’équipe ? Ce projet me tenait à cœur, et j’avais envie que chacune trouve sa place dans l’équipe. Débutante ou non, je me refusais à faire une sélection d’entrée. Pour moi, la seule sélection concernait la place dans le cinq majeur, le reste était un non-sens. On ne peut pas empêcher quelqu’un de faire ce qui lui plait. D’autant plus que la jeune femme avait des atouts. Elle se déplaçait plutôt bien, elle devait juste apprendre à faire de même avec un ballon dans les mains et développer des capacités cognitives pour anticiper au mieux son mouvement. « Absolument pas. Pourquoi voudrais-je t’empêcher de faire du basket ? » A sa question, j’acquiesçai d’ailleurs rapidement. Tout le monde peut progresser dans n’importe quelle tâche, puisque la répétition des gestes vous permet d’acquérir certaines compétences. Je préférais la rassurer, lui dire qu’elle progresserait vite, même si elle ferait ensuite face à un palier, ça serait bête de la décourager. « Ne sois pas si dure avec toi-même Annukka. Tout le monde a commencé un jour, et crois-moi, tu es pas la pire que j’ai vue débuter. » Et ça n’empêchait en rien de devenir une sacré basketteuse par la suite. Je lui proposai ensuite le programme de la séance, histoire de voir ce dont elle était capable. « Ce que je te propose aujourd’hui, si ça te convient, c’est de faire deux tours de terrain, histoire de te mettre en jambes puis de t’apprendre à shooter à deux points. D’abord de la ligne des lancers francs à l’arrêt, et si tout se passe bien, on essaiera d’autres endroits puis en mouvement ! Ca te va ? » On ne ferait probablement que des lancers francs, mais il valait mieux prévoir plus.