Not now ∞ Hélios

Je déposais mon sac à l’entrée dans mon appartement. Comme d’habitude j’avais pris du retard. Mais cette fois, ce n’était réellement pas de ma faute. Ma prof de danse moderne nous avait retenu dix minutes de plus. Dix minutes ce n’était pas grand-chose mais quand j’en avais à peine vingt pour retourner chez moi me changer et me rentre à l’hôtel où je travaillais c’était beaucoup. Surtout qu’il avait fallu que je me douche et bien sûr, aucune filles n’avait voulu me laisser passer la première. Résultat j’étais passée dans les dernières. A présent, il ne me restait plus que cinq minutes pour enfiler ma tenue de travail : un tailleur noir et une chemise blanche dont j’avais volontairement pris une taille en dessus de la mienne histoire de rendre tout ça un peu plus moulant. J’accrochais sur ma chemise mon badge où il y avait écrit mon prénom et le poste que j’exerçais avant de mettre mes escarpins noir. Lorsque j’arrivais à l’hôtel, j’avais plus de dix minutes de retard, ce qui n’avait pas du tout l’air de plaire à la réceptionniste que je devais remplacer. A croire que travailler dix minutes de plus était un drame. Alors que je me rendais dans une salle pour déposer mes affaires, elle me lança un regard noir digne d’un regard des plus assassins. Lorsque je voulus entrer, je me retrouvais nez à nez avec Hélios. « Désolé pour le retard. » Dis-je légèrement embarrassée. Si pour les cours ça ne me gênait pas d’être en retard en revanche pour le travail c’était différent.

Je levais les yeux au ciel. Je savais bien que j’aurais le droit à une réflexion mais je n’aurais pas penser que je l’aurais là, devant tous les autres employés qui n’attendaient qu’à ce qu’on me fasse une réflexion, chose que je n’aimais pas du tout. J’aimais être parfaite, j’aimais être la meilleure et même si je n’étais en compétition avec personne je voulais être en quelque sorte affichée sur le tableau d’honneur histoire de faire rager les autres. « Désolée ça n’arrivera plus, promis. » Je devais l’air d’avoir une  gamine prise en flagrant délit mais au fond de moi, c’était ainsi que je me sentais. J’avais l’habitude de me faire engueuler en cours et c’était même devenu un plaisir mais pas sur mon lieu de travail. Un sourire s’afficha sur mon visage suite à son clin d’œil mais je l’effaçais immédiatement lorsque je vis les autres employés qui nous regardaient. « Quoi mais c’est la première fois que ça arrive. Tu plaisantes j’espère ? » Malgré le clin d’œil je ne savais pas s’il était sincère où s’il disait ça parce que les autres employés nous regardaient. Je lui fis des yeux de biche. Peut-être que ça allait l’attendrir ou bien au contraire l’énerver et me faire pour la même occasion une aguicheuse, une provocatrice qui utilisait ses atouts pour avoir ce qu’elle voulait, chose que je faisais très régulièrement d’ailleurs.  

Je le regarde et baissais immédiatement les yeux. Bon ok j’avais plus l’air d’une soumise qu’autre chose mais autant jouer le jeu. Je n’allais pas faire l’indifférente ou lui hurler dessus ça c’était réservé aux autres personnes que mes patrons. Je secouai la tête en signe de négation mais je demeure muette sinon il était clair que je me serais mise à rire et je n’osais même pas imaginer comment ça se serait passé si ça avait été le cas. « Oui mais sur le coup, j’ai vraiment eu un doute tu semblais vraiment en colère contre moi. » Dis-je en faisant une légèrement moue boudeuse. Après tout, qu’il me retire quelques euros de mon salaire ne m’aurait pas réellement gêné puisque j’avais mes grands-parents qui assuraient mes arrières mes disons que j’aimais bien l’idée d’être indépendante. « Avoue, je suis la meilleure de toutes tes employées. » Moi vantarde ? Pas du tout.

Sur ce coup-là, j’avais vraiment eu peur. Lorsque j’avais décidé de prendre un travail j’avais volontairement pris quelque chose de grandiose. Parce que d’une je ne voulais pas faire n’importe quoi, je n’étais pas n’importe qui non plus et je ne me voyais pas femme de ménage dans un magasin à récurer les toilettes, beurk. Et parce que je savais qui si je travaillerais dans un endroit réputé mon ou mes patrons ne seront pas cléments avec moi et ça m’aiderait à me canaliser et surtout accepter l’autorité. Je me connaissais assez pour savoir qui si je travaillais dans un endroit lambda je me ferais un choix de mener à la dure à mes emplois jusqu’à ce qu’il me vire. Alors que dans cet hôtel, je tenais à ma place. J’aimais dire que je travaillais dans l’hôtel Errington Cambridge en tant que réceptionniste. « J’ai vu mais j’y ai cru également. » Dis-je avant de me mettre à rire. Je n’arrivais pas à croire qu’il m’offrait une augmentation. J’aimais je n’avais eu le droit à une augmentation pas même quand je travaillais dans un cabaret et que j’étais la meilleure. « Oh mon dieu ! Tu me proposes vraiment une augmentation ? Mais pourquoi ? Je j'suis une si bonne employé que ça? » Ok j’aurais plutôt du dire merci beaucoup.

Je ne m’attendais pas du tout à ça. J’avais souvent l’habitude de prétendre que j’étais une bonne employer mais c’était surtout pour flatter mon ego et ma fierté et également pour faire taire les autres réceptionnistes qui ne pouvaient s’empêcher de toujours parler dans mon dos. Mais finalement c’était bel et bien la réalité. La promotion qu’il me proposait était un véritable cadeau. J’avais l’impression de gravir une centaine d’échelon d’un seul coup. J’allais l’accompagner durant ces voyages d’affaire ! Moi Chloé la rebelle qui se faisait un plaisir de mener la vie dure aux gens ! « J’accepte bien évidement ! » Au final je me fichais bien d’être payé plus. « Je travaillerais dur, encore plus que maintenant. Je te promets que tu ne regretteras pas ta décision. » Et pour une fois, ce n’était pas des promesses en l’air. J’allais tout faire pour ne pas le décevoir. « Mais ton frère est d’accord ? Enfin je ne veux pas qu’au final tu reviennes en ailleurs parce qu’il n’est pas d’accord. » Ce qui serait vraiment une réelle déception pour moi. Je me voyais déjà parcourir les quatre coins du monde avec lui, être dans un bureau rien qu’à moi. J’avais hâte de voir le tête des autres employés.